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Étiquette : éclairage

  • Le nouvel arrêté réglementant l’éclairage nocturne. Sommes-nous concernés ?

     

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    Eclairage de la façade de l'Hôtel de Ville de Paris pour la Nuit Blanche

     

    Un arrêté du Ministre du Développement Durable vient de réglementer l’éclairage nocturne des bâtiments non résidentiels. Il entrera en application le 01 juillet prochain. Ainsi les éclairages de façades de bâtiments non résidentiels devront être éteints au plus tard à une heure du matin et ceux des magasins aussi. En tout état de cause pour ces derniers, les lumières devront cesser de les éclairer une heure après la fin de leur occupation. Le texte s’applique également aux locaux à usage professionnel (bureaux, ateliers et usines) qui devront voir leur éclairage intérieur éteint une heure au plus tard après la fin de leur occupation.

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    Angle rues des Archives et des Francs Bourgeois


    A contrario, les lampes des commerces pourront être allumées à partir de 7 heures du matin ou une heure avant le démarrage de l’activité si celle-ci est plus matinale. Les Préfets pourront délivrer des dérogations soit en fonction de la période de l’année (veille de jours fériés chômés ou illuminations de Noël), soit lors d’événements exceptionnels, soit « dans les zones touristiques d’affluence exceptionnelle ou d’animation culturelle permanente ». La liste de ces zones est établie par le Préfet après avis d’un certain nombre d’instances. Ce texte complète le décret de juillet 2012 qui imposait l’extinction des enseignes lumineuses des commerçants entre une heure et six heures du matin, mais il ne s’appliquait qu’aux nouvelles enseignes, les autres devant se mettre en conformité en juillet 2018 au plus tard. Bien entendu tout éclairage qui touche la conservation des biens n’est pas concerné.

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    Le quartier de La Défense de nuit


    Nous avons souligné dans un article très récent (26 janvier 2013), combien l’éclairage public représentait une poste de dépenses élevée pour les communes et pour Paris en particulier. Cette décision vient donc à propos, elle concerne tout à chacun. En effet, elle permet de diminuer les dépenses d’énergie inutiles dues par exemple au salarié qui quitte son bureau sans éteindre la lumière ou à la personne chargée du nettoyage qui laisse les lampes allumées comme signe distinctif des bureaux où elle a effectué le ménage. Combien de tours de bureaux restaient de ce fait entièrement illuminées toute la nuit. Le décret met fin à cette pratique. De même les façades des monuments devraient pour un certain nombre d’entre elles ne plus être éclairées, passé une heure du matin, sauf dérogation.

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    Etablissement ouvert tard la nuit rue des archives

    C’est sur ce dernier point qu’il nous appartient d’être vigilant. Car si le but est bien de réduire les nuisances lumineuses (ce que certains appellent pollution lumineuse) et de diminuer le montant de la consommation d’énergie, la réglementation doit s’appliquer à tous et nécessiter une surveillance ad hoc. Qu’en est-il sur ce point ? Le décret ne dit rien et le Ministre ne s’est pas exprimé à ce titre. Il faudra pourtant des moyens, le civisme des uns et des autres ne suffira pas à lui seul. Notre quartier est concerné au premier chef. Il sera vraisemblablement classé dans l’un des critères définis plus haut pour bénéficier d’une dérogation. Le nombre d’établissements concourant à la réputation de lieu de fête du Marais qui ferment leurs portes à une heure du matin est limité. Peu d'entre eux participeront à la réduction de la facture énergétique et à celle de la pollution lumineuse. Nous risquons donc de ne pas bénéficier, sinon très partiellement, des effets de cette nouvelle réglementation. Une autre façon de montrer que le Marais est une zone à part, et qu'il peut dans certains cas, déroger aux lois et réglements.

    Dominique Feutry

     

  • Quel est le lien entre le compagnonnage et le Marais ?

                                       4523441086_771dff33c5_z Maison des Compagnons du Devoir – Place Saint Gervais Paris (IVe)

                    

    Le Marais présente la singularité d’abriter dans son périmètre la "Maison des compagnons de Paris", que nous avons visitée ensemble en novembre 2011, un centre de formation de 200 apprentis (place Saint- Gervais), le siège social de l’Association (rue de l’Hôtel de Ville), la Librairie du Campagnonnage (2, rue de Brosse) et nombre de monuments, de bâtiments et de lieux où les compagnons se sont exprimés en magnifiant leur tour de main et leur art. La Place de Grève n’abritait-elle pas le « marché aux maçons » où compagnis et apprentis trouvaient du travail ? L’Hôtel Sully n’a t’il pas aussi abrité en 1973 une grande exposition sur le campagnonnage vivant où nombre de chefs d’oeuvre époustouflants se côtoyaient ? Beaucoup s’en souviennent encore !

     

    ImagesCAYGFLEN Librairie du Campagnonnage – rue de Brosse (IVe)

     

    Les Compagnons d’une façon ou d’une autre sont donc très présents dans notre quartier. Sait-on que le vocable « compagnonnage » n’est usité que depuis le XVIIIe siècle et correspondait à la période d’expérimentation professionnelle qui devait être faite par le compagnon chez un maître ? Divers mythes et légendes règnent sur l’origine du campagnonnage. Celle-ci est sans doute très ancienne et remonte à l’Antiquité où des organisations de métiers se transmettaient vraisemblablement des connaissances par voie orale. Il est un fait qu’il était important au Moyen Age lorsque furent construites les cathédrales, les compagnons étaient des hommes libres face aux serfs. Les métiers sont alors organisés en corporation mais comme il est extrêmement difficile de passer de l’état d’apprenti ou de compagnon à celui de maître, des sociétés de compagnons séparées des corporations se créent. 

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    Un chef d'oeuvre (Musée de Tours)

    Elles sont interdites par le pouvoir politique puis par le pouvoir religieux sous prétexte de pratiques non contrôlées. Le campagnonnage n’en devient pas moins important et puissant au fil du temps puisqu’au XVIIIe siècle, il contrôle les embauches, organise des grèves tout en étant divisé notamment entre protestants et catholiques. Si la Révolution supprime les Corporations, les associations ouvrières inquiètent et se renforcent jusqu’à compter 200 000 membres au début du XIXe siècle.

    La révolution industrielle qui mécanise les fabrications, le chemin de fer qui vient bousculer le tour de France mettent à mal le campagnonnage, l’autorisation des syndicats accentuant son déclin. Il survit néanmoins et se réorganise sous l’impulsion de compagnons partisans, dans le modernisme d’un certain traditionnalisme, notamment après la seconde guerre mondiale. Aujourd’hui, le compagnonnage attire des jeunes (hommes et femmes).

    ImagesCAYGFLEN Compagnon charpentier

    Le Tour de France ne se pratique plus forcément à l’intérieur de l’hexagone. Le nombre de métiers enseignés est très large (une trentaine). Plusieurs musées dont ceux de Paris (rue Mabillon), Nantes, Toulouse ou Tours constituent des témoignages importants qui lient passé et présent. Les valeurs du campagnonnage (le travail bien fait, la richesse d l’expérience pratique, la transmission du savoir) ont permis sa pérennisation au travers des trois grandes organisations existant actuellement. Cela lui a même valu d’être inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2010.

    Quelques vers pris au hasard d’une des chansons entonnée lors du départ pour le Tour de France résume bien l’esprit qui animent les compagnons :

    " Ne rechignant jamais aux pénibles travaux,

    Sublimes chefs d’œuvre, vous portez témoignage

    De leur ténacité, de leur amour du beau."

    Dominique Feutry