Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Étiquette : élections législatives paris

  • Corinne faugeron 07 06 12

    Corine Faugeron, conseillère du IVe arrondissement, élue "EELV" en 2008, vit dans le Marais depuis 1981

                 

    Nous l'avons reçue aujourd'hui au siège de l'association, au plus fort du déluge qui a sévi en début d'après-midi. Son suppléant, Boniface N'Cho n'avait pu se joindre à elle.

    Mme Faugeron est historienne et archéologue de formation. Elle a travaillé pour le Musée National des Arts & Traditions Populaires et exerce à présent comme conservatrice de la collection du Musée privé Gaumont.

    Notre entretien a démarré sur Paris. Elle affirme que "le Maire Bertrand Delanoë, depuis 2008, ne répond plus à l'attente des habitants". Il faut se rappeler que les Verts ont eu de l'influence à l'Hôtel de Ville au cours de la première mandature (2001-2008). Ils l'ont perdue depuis. Elle cite comme des erreurs : "les tours, l'extension de Roland Garros, les Berges de la Seine, le projet des Halles".

    L'aménagement des berges de la Seine, qui nous touche directement, avec les quatre barges destinées à accueillir des bars-restaurants pour trois d'entre elles (la quatrième serait une "librairie" mais personne ne croit qu'elle puisse réussir ce qui devrait la condamner à devenir un bar elle aussi). Ces  "lieux de vie" qui viendraient s'ajouter à la maison de l'octroi sous le quai des Célestins (dite la "Maison Rouge") transformée pareillement en lieu de restauration, ne feront que renforcer l'hyper-activité dont souffre déjà le secteur : accroissement du trafic auto sur la partie haute des berges, pollution et nuisances en tous genres pour les riverains.

    Elle affirme que son parti et elle-même sont soucieux avant tout de la qualité de vie des habitants. Ainsi, elle se dit à l'unisson du conseil municipal pour affirmer son opposition au projet de boite de nuit rue Pierre au Lard, que les riverains rejettent. A propos des terrasses, elle voterait à l'assemblée nationale avec son groupe la hausse des amendes pour occupation illicite de l'espace public. Elle considère que ces décisions sont des mesures "de santé publique" dans la mesure où elles visent le bruit.

    Au plan national, elle rappelle la position de son parti sur le nucléaire. Mis à part Fessenheim, "on ne se précipitera pas". "Les centrales seront démontées au rythme de l'introduction des solutions alternatives" pour une énergie renouvelable. Ce processus selon elle "pourrait prendre vingt ans".

    De façon un peu provocante, elle souligne que l'abandon du nucléaire ne sera pas destructeur d'emplois puisque le démontage par lui-même nécessitera la présence ne nombreux ingénieurs et techniciens. (On peut avoir des doutes sur leur motivation à scier la branche qui les porte !)

    Dans cet ordre d'idée, elle est naturellement et logiquement opposée à la poursuite des recherches sur la fusion nucléaire dans le cadre du projet ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor).

    Pour finir sur la qualité de vie dans les villes, nous lui avons fait remarquer que la maitrise de la pollution s'est heurtée au remplacement des voitures par les motos qui bénéficient, dit-elle, "d'une indulgence invraisemblable". Elle indique notamment que "les deux roues motorisés devraient payer le stationnement comme tout le monde" y compris sur les trottoirs aménagés à cet effet, "avec un tarif adapté à leur taille".

    On en est venu à la gestion de la dette. Pour Corine Faugeron, qu'on a trouvée un brin candide sur ce dossier, il faut continuer à financer notre économie car nous devons éviter absolument une récession génératrice de désordres sociaux et de révoltes. Nos créanciers doivent comprendre et accepter qu'on puisse ne pas les rembourser. On lui a rétorqué que ceci s'appelait "une faillite", elle reste dans un déni du problème en refusant l'austérité au nom de la "paix sociale" qui doit primer sur le reste.

    Elle est tout de même favorable à des mesures qui visent à rétablir l'équilibre budgétaire. "Arrêter les projets débiles qui plombent la France : ceux de Paris dont on a déjà parlé et d'autres en province comme l'aéroport de Notre-Dame des Landes à Nantes" (que le Maire de Nantes, notre nouveau premier Ministre Jean-Marc Ayrault, semble avoir prudemment décidé de geler). Mère de quatre enfants, elle considère que l'argent est mal utilisé à l'Education Nationale et qu'il y a là aussi des gisements importants d'amélioration des performances "en travaillant autrement" car "les insuffisances de l'Education Nationale ne se limitent pas à des problèmes financiers".

    Pour conclure sur l'équilibre, elle préconise "une hausse juste et équitable des impôts sans pénaliser les plus fragiles".

    Nous sommes restés dans l'actualité en commentant la prise de position de la Ministre EELV Cécile Duflot sur le dépénalisation du cannabis. Elle confirme qu'elle est de cet avis car la dépénalisation est la meilleure façon d'arrêter les trafics qui font tant de dégâts dans la société.

    Elle rappelle qu'un "voeu" a été voté en Mairie de Paris pour la création d'une "salle de consommation" (on dit aussi salle de "shoot") où l'usage de drogues serait possible (à défaut d'être légal ?) et contrôlé, à l'image d'expériences identiques qui ont eu lieu à Madrid, Genève et Bâle. "Même si le cannabis n’y sera pas interdit, les salles de consommation concernent les drogues dures et là  il s’agit d’une mesure de santé publique pour éviter les contaminations par l’usage d’aiguilles sales par exemple. Et permettre aussi aux usagers de rencontrer des médecins".

     

  • Eliabeth castel 25 05 12 flash
    Elisabeth Castel, au siège de l'association

     

    Elue du IVe avec le "Nouveau Centre", membre de l'opposition municipale qui en compte trois, Elisabeth Castel est une femme discrète qui fait l'économie de ses mots. Elle a pourtant beaucoup de choses à dire. Sur sa vie d'abord. Ancienne "taupine" (prépa scientifique), elle intègre la prestigieuse école de Ponts & Chaussées d'où elle sort Ingénieur Civil. Attirée par l'Asie, elle apprend le chinois aux "langues O" et se lance dans une carrière d'Ingénieur-conseil dans les relations France-Chine, spécialiste des travaux publics et du pétrole.

    Son suppléant Jean-Pierre Allali, a été élu UDF dans le XIIe. Il est membre actuellement du Nouveau Centre. Il se décrit comme un homme de lettres et mathématicien.

    Elle précise la position du Nouveau Centre (NC) vis à vis des grands dossiers nationaux : priorité à la résorption de la dette et à la maitrise des équilibres budgétaires. "L'embauche de 60.000 personnes supplémentaires dans l'éducation nationale n'améliorera pas la qualité de l'enseignement qu'elle juge mauvaise" car, dit-elle, "les méthodes d'enseignement suggérées ou imposées aux enseignants et les programmes ont conduit au désastre". Elle souhaite  que des efforts soient faits pour améliorer la productivité de manière quantitative et qualitative.

    Cette attente s'applique à la totalité de la fonction publique sans oublier la fonction territoriale. "L'accroissement spectaculaire des effectifs à la Mairie de Paris est l'illustration de ce qu'il ne faut pas faire". Elle attend beaucoup d'une modification de la loi PLM et de la création du "Grand Paris".

    Le "NC" n'est pas partisan de l'augmentation des impôts mais plutôt d'un rééquilibrage entre ce qui est donné sous forme de prestations sociales et ce qui est dû au titre des prélèvement fiscaux. En clair, "est-il judicieux de verser des prestations sociales à un citoyen et lui faire payer des impôts ?" On comprend la question, y a-t-il matière toutefois à une grande réforme dans ce domaine ?

    Le NC est historiquement européen mais souhaite que "l'Europe ait des frontières claires" et acceptées par les citoyens. "Porter les frontières de l'Europe jusqu'à l'Asie Mineure serait une erreur de plus dans la construction d'une Europe viable".

    Concernant la "relance", elle y souscrit sans hésiter pour autant que "chaque Etat assume ses propres emprunts et reste responsable de ses équilibres". C'est en gros la position des gouvernements des pays qui connaissent des excédents, parce qu'ils ont déjà procédé aux réformes de structure ou qu'ils sont historiquement performants (ou les deux).

    Elle précise enfin que "le "NC" est partisan d'un soutien aux TPE/PME sous forme d'allègement des charges et des contraintes administratives". Elle n'a pas eu le temps de nous dire comment ce soutien serait financé ….

    Au plan local, elle nous suit volontiers dans notre demande que les nuisances ordinaires soient plus vigoureusement combattues au prix d'une aggravation des sanctions. On a eu droit à un couplet sur le patrimoine historique qu'elle trouve insuffisamment préservé. Elle se réfère à la charte de Venise que la France a signée et par laquelle les Etats s'engagent à respecter les différentes strates architecturales qui se sont succédées à travers les siècles. A titre d'exemple, elle cite l'hôtel de Mayenne, dont on a abondamment parlé dans un passé récent (notre article de février 2010).

    Nous nous sommes trouvés en désaccord sur le choix qui a été fait de déposer la construction ajoutée au XIXème siècle. Elle évoque la charte de Venise, nous avons rétorqué que l'ajout n'était pas représentatif de l'architecture du XIXème mais un plagiat du style Louis XIII.  On approche maintenant de la fin des travaux. Il était vain d'en débattre mais la polémique amicale nous a permis d'exposer nos arguments et de clore l'entretien dans une atmosphère franchement cordiale. En se rappelant que l'ajout contesté se situe opportunément "au centre" de l'édifice ….

    Gérard Simonet

     

    Réponse d'Elisabeth Castel le 1er juin 2012

    Monsieur

    Vivant au quotidien les nuisances dont vous parlez, je répondrai brièvement à votre courrier  du 25 mai concernant la protection des riverains et des piétons :

    Oui, bien entendu, je voterai toute loi qui pourrait éviter que d’autres les vivent.

     Je vous félicite pour le travail juridique que vous faites. Je remarque que l’application des lois elle aussi est en cause, ce qui montre toutes l’importance des actions locales.

    Le développement économique ou plutôt les gains de certains ne justifie  pas le mépris de la vie des autres. Je citerai une amie : « Vous travaillez ? Mais moi, si je ne plus dormir je n’arriverai plus à travailler et je perdrai mon travail ! »  

    Le charme de nos quartiers vient beaucoup de son caractère convivial et authentique .Comment le conserver si personne ne peux plus y vivre une vie quotidienne, ne peux plus y habiter ? Même ceux qui en tirent profit maintenant devraient y réfléchir.

    Je vous souhaite, à vous et aux associations de votre réseau  le succès que vous méritez dans vos combats.

    Cordialement

     Elisabeth CASTEL

    Candidate NOUVEAU CENTRE pour la 7ème circonscription de Paris