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Étiquette : évolution du Marais

  • Marchandisation du Marais : pressentie par nous dès 2008. Comment ont réagi nos Maires des IIIe et IVe arrondissements ?

    Passage désirLe "Passage du Désir", 23 rue Ste Croix de la Bretonnerie (IVe)

     

    C'était en 2008, il y donc sept ans, ce magasin ouvrait ses portes dans le IVe avec son pendant rue St Martin (IVe). Il suscita un article de notre part que nous vous invitons à redécouvrir car il décrit les prémisses de l'évolution dont nous constatons les effets sur nos quartiers aujourd'hui.

    Vous verrez que nous avons plutôt applaudi (sans frénésie cependant) à l'apparition de ce commerce plutôt insolite, car il n'avait et n'a toujours rien de vulgaire et qu'il respecte les codes du Marais en matière d'urbanisme. Mais nous avions à cette occasion alerté les élus, les deux Maires notamment, sur le risque que nous avions qualifié de "pigallisation" de nos quartiers. Allusion à leur spécialisation dans les commerces consacrés aux plaisirs en tous genres, dont on sait qu'ils ne font généralement pas bon ménage avec une certaine idée du paysage de la rue.

    Derrière ce néologisme, provocateur à dessein, se dissimulait deux visions différentes du Marais, alors que la révision de son PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) se profilait. Il y avait en effet deux façons d'interpréter le concept de "mise en valeur". L'une que nous avons toujours privilégiée qui est la réhabilitation et la restauration "pour l'amour de l'art" ; l'autre qui en faisait saliver déjà plus d'un, la possibilité d'exploiter extensivement notre cadre historique et son patrimoine sur des bases marchandes, dans la mesure où il faisait peu de doute que le succès commercial de masse serait au rendez-vous.

    Nos entretiens avec le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum nous avaient laissé penser que son option était a priori la deuxième. C'est pourquoi nous avions entrepris à l'époque de l'éclairer sur les conséquences prévisibles de cette orientation et son incidence sur la qualité de vie des habitants. Nous avions utilisé à cette occasion le terme de "pigallisation". Le mot avait rendu le Maire perplexe mais peut-être l'a-t-il incité à méditer. Il est vrai que les litiges que nous vivons aujourd'hui avec le musée Picasso et le Carreau du Temple semblent démentir qu'il ait infléchi son orientation mais on peut penser qu'il ait été dans les deux cas entrainé à son corps défendant dans des stratégies d'entreprises où seul le résultat financier compte. On espère toutefois qu'il s'en souviendra et que son entourage en tirera la leçon.

    On se souvient de sa déclaration au moment des élections municipales de 2014 d'où il ressortait que sa priorité serait désormais la qualité de vie et la tranquillité des habitants. Sans doute est-il prisonnier des opérations déjà lancées mais on peut espérer au minimum qu'il réfléchira à deux fois avant d'en lancer de nouvelles. Il est significatif, par exemple, que le Premier-Adjoint du IIIe, Gauthier Caron-Thibault, ait donné un avis défavorable à la demande de permis de construire du "restaurant sur le toit" du 2 rue des Quatre-Fils (nonobstant le fait que la mairie de Paris n'en ait tenu aucun compte…). Les mois qui viennent nous diront si notre analyse est pertinente ou candidement naïve.

    Dans le IVe Dominique Bertinotti était à la barre. Nous ne dirons jamais assez quelle a été sa détermination, quel a été son courage dans l'affaire de la grande boite de nuit de la rue Pierre au Lard, dont la réalisation aurait déstabilisé le secteur. Son successeur Christophe Girard a suivi la même voie, en se rendant ultérieurement compte que la solution du problème était contenue dans la révision du PSMV.

    Mme Bertinotti a aussi œuvré, mais sans succès, à résoudre le scandale de l'occupation de l'espace public par le COX-BAR. Elle a cru en 2010 que la signature par toutes les parties d'une "charte des bons usages de la rue des Archives" conduirait à la fin des conflits. On sait qu'il n'en a rien été.

    Bertinotti archives charteDominique Bertinotti présentant sa charte aux commerçants de la rue des Archives, le 25 mai 2010

     

    Christophe Girard a pris la suite en 2012. Le mieux qu'on puisse dire est qu'il subit aujourd'hui une situation qui le dépasse (notre article du 21 juin). Sauf pour lui à nous apporter la preuve du contraire dans les mois qui viennent.

    Les craintes que nous formulions en 2008 se sont vérifiées mais l'orientation prise ne débouche pas à l'évidence sur cette "pigallisation" que nous avions appréhendée. Les commerces douteux n'ont pas fleuri. A leur place c'est le luxe qui s'impose avec la gentrification  des quartiers. Au détriment il est vrai du commerce de proximité qu'on regrette comme un vieil ami qu'on aimait et qui disparait sans qu'on puisse réellement en vouloir à quiconque.

    Gérard Simonet

     

  • Contre l’affichage sauvage : les services de la ville sont en action

    B1Enlèvement de l'affichage sauvage sur les panneaux d'information du Centre Pompidou (Photo VlM)

     

    A l'angle des rues Rambuteau et Beaubourg (IVe), au pied du Centre Pompidou, a été installée une suite de panneaux d'informations comportant de explications sur la campagne de travaux menés par la célèbre institution et qui sont quasiment achevés. Les visiteurs peuvent ainsi se renseigner facilement.

    Hélas les afficheurs et tagueurs de tous poils, sans aucune gêne, s'en donnent à cœur joie, comme si   cette installation pourtant de qualité sobre et bien conçue était destinée à recevoir de l'affichage public!

     

    B2Etat des panneaux d’information du Centre Pompidou au matin du 15 mai 2015 (Photo VlM)

     
     

    Une véritable honte ! Les services de propreté de la Ville, ou tout le moins la société qu'elle mandate pour le faire, est constamment obligée de venir enlever ces maculages gratuits effectués par des individus sans scrupules.

    Non seulement cela est long et coûteux à éradiquer, mais malheureusement ce nettoyage devra être recommencé dans quelques semaines, une sorte d'action sans fin sauf si les panneaux sont enlevés ou bien si les fauteurs sont pris sur le fait. Mais la police comme les agents assermentés de la Ville répondent qu'ils ne peuvent être postés à longueur de journée devant chaque mur, chaque panneau soumis ou même sort.

    Un problème de société, une forme de pollution, dont nous avons bien du mal à nous départir et qui va grandissant.

    Peut-être que l'enseignement de la morale à l’école sur lequel nous revenons permettra de faire de la prévention s'il consacre l'un de ces thèmes à cette question comportementale ?

    Dominique Feutry