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Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Étiquette : france telecom immobilier

  • Archives 61 cariatides 14 10 11
    Porche de l'immeuble France Telecom, 61 rue des Archives (IIIe) avec sa caryatide et son atlante

     

    On ne sait pas dire si ces deux figures classiques de l'architecture sont ici pour suppléer aux consoles du balcon en soutenant son entablement ou si elles sont simplement plaquées sur la pierre pour décorer le porche en accompagnant élégamment l'imposte. Remarquons simplement qu'il s'agit d'un couple homme et femme, que l'homme tourne le dos, ce qui n'est pas habituel et que les deux personnages adoptent une posture plus propice à la lascivité qu'à l'effort. L'ensemble est en tout cas fort joli.

    Passé cet immeuble, dont on a souligné dans un reportage précédent que sa surélévation n'a pas été une réussite esthétique, on entre dans l'univers que nous avions qualifié de maudit dans un passé qui n'est pas si ancien.

    Archives poste 1
    Devant le 63 rue des Archives (IIIe), en 2006

    On se rappelle en 2006 cet univers inhospitalier où des camions hypertagués, garés en épi sur le trottoir, interdisaient  pratiquement le passage des piétons et créaient une atmosphère anxiogène qui décourageait toute velléité de s'y promener.

    Les choses ont bien changé. Le stationnement en épi a disparu à la suite d'une décision du Maire Pierre Aidenbaum de réaménager, à notre demande, l'espace qui va du musée de la Chasse et de la Nature jusqu'à la Poste "Archives". De façon presque concommittante, France Telecom, propriétaire de la quasi totalité du quadilatère d'immeubles délimité par les rues du Temple, Pastourelle et Archives, décidait une rénovation complète des bâtiments qui lui appartiennent encore aujourd"hui.

    Même l'immeuble de la Poste, dont le caractère stalinien nous a fait douter qu'on puisse un jour le rendre attractif, fraîchement ravalé, s'inscrit bien désormais dans le paysage. Tant qu'il reste propre en tout cas, car le grain granitique de sa façade pourrait s'avérer bien vulnérable aux tags et autres graffiti.

    Archives 63 & 65 rénové 13 10 11
    Immeubles des 63 et 65 rue des Archives. A droite le bureau de poste "Archives" (IIIe)

                                                                                    

    Sur l'autre rive, côté pair, la rénovation des hôtels particuliers qui se succèdent est terminée depuis deux ans. L'espace est prêt pour un nouveau départ. Il faut espérer que l'îlot des "Anciennes Galeries", qui se prolonge transversalement jusqu'à la rue Charlot, délaissé par "Laser", trouve preneur d'une activité capable d'apporter sa contribution à l'économie du quartier. Il y en a un qui n'attend que ça : le petit restaurant "Sotto Sopra" (74, rue des Archives tél. 01 42 78 00 87) qui, après plusieurs changements d'enseigne (il s'appelait "Piaf" précedemment), essaie courageusement de se faire ici une place.

     

  • Pastourelle 35 angle temple fev 10
     Immeuble 35 rue Pastourelle (IIIe), aux arcades barricadées depuis un an par la mairie du IIIe pour éviter une occupation indésirable.

                                                                                                                                                                                                                                                       

    Le bâtiment fait partie de l'empire immobilier que France Telecom s'est constitué dans les années 50 sur le quadrilatère Temple, Pastourelle, Archives et (en partie) Haudriettes (IIIe). Nous en faisions la description en 2007en parlant des projets de l'opérateur, avec un point en 2009 sur l'avancement des opérations.

    S'agissant de l'immeuble "aux arcades", que des sans-abri avait investies avec du mobilier de fortune et dans des conditions sanitaires qui avaient été un souci journalier pour la mairie et la police, il avait été barricadé en attendant la solution à un conflit entre le propriétaire, France Telecom, et la Mairie de Paris. Celle-ci était intervenue pour exercer son droit de préemption sur une "déclaration d'intention d'aliéner" au bénéfice d'un rénovateur privé.

    Sans toutefois y mettre le prix. L'offre de la mairie, alignée sur l'évaluation des domaines, était 40% en retrait sur le montant prévu dans la transaction conclue. La justice, saisie par France Telecom, lui donna raison. La Mairie de Paris interjeta appel ….. On était parti pour une longue période d'immobilisme.

    Il fallut le pragmatisme du Maire Pierre Aidenbaum pour que l'affaire sorte de l'impasse. L'acheteur accepta de réserver un étage entier à un bailleur social. Cette concession lui valut d'obtenir son permis de construire en décembre 2009. Les travaux sont aujourd'hui sur le point de commencer.

    Cet immeuble a quelques particularités. Tout d'abord, il inclut l'espace sous les "arcades". Le domaine public disposait d'un droit de passage mais la municipalité y a renoncé. Les arcades vont donc être fermées dans la nouvelle configuration et l'espace récupéré sera affecté à des commerces qui occuperont tout le rez-de-chaussée, avec leur devanture à l'aplomb de la façade.

    Cette façade justement, qui est d'époque. C'est même tout ce qui reste du bâtiment originel du XVIIIème siècle. Elle a été conservée pour faire ce qu'on a appelé du "façadisme", avec une pointe de mépris. Il est vrai que cette démarche prive les architectes de toute occasion de briller mais quand on voit ce qu'ils ont fait de l'espace Beaubourg, du carrefour Temple-Michel le Comte (avec le gymnase et les constructions annexes), du centre scolaire et sportif Saint Merri, on se réjouit que le cadre architectural de l'espace Temple-Pastourelle n'ait pas été gâché par un ouvrage de la même veine.

    Dans un an, si tout se passe bien, le chantier sera terminé et les palissades retirées. On sera attentif aux activités économiques qui s'installeront au pied de l'immeuble. Les commerces de bouche, on n'y croit pas. Sont-ils d'ailleurs nécessaires en ce lieu précis ? des grossistes ? Ils renforceraient leur quasi monopole dans le quartier, sur un marché qu'ils qualifient eux-mêmes de morose. La tendance est plutôt à leur déplacement vers Aubervilliers. Des activités du tertiaire ? C'est dans la vocation du IIIe, au même titre que les métiers d'art. C'est ce que nous espérons.