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Étiquette : graffitis paris

  • En ce 21 juin 2012, une ère nouvelle commence pour la propreté de Paris

    Debeleyme 17 devantureLa rue Debelleyme (IIIe) est riche en galeries d'art. Est-ce la raison qui a poussé les barbouilleurs à défigurer cette devanture qui a encore de jolis restes ?

     

    Le Maire-Adjoint chargé de la propreté à la Mairie de Paris François Dagnaud est convenu, parce que nous en parlons avec lui depuis trois ans déjà, que ses contrats avec les prestataires privés dont la mission est d'effacer les tags de nos rues ne sont pas assez exigeants.

    La prolifération des incivilités sur les murs, les devantures de magasins, les rideaux métalliques, les portes d'immeubles et la totalité du mobilier urbain, saute aux yeux. L'impression de saleté généralisée qui en résulte est dénoncée par tous. Pour la première fois en une décénie, un grand quotidien, "Le Parisien", s'en est fait l'écho sur une page entière le samedi 9 juin, avec des photos de Montmartre qui illustrent l'étendue du désastre.

    Depuis trois mois, la perspective de perdre le marché n'a pas incité l'opérateur concerné à faire des excès de zèle. Notre quartier, centre historique de Paris, offre à ses visiteurs un spectacle indigne du statut de secteur sauvegardé qu'il doit aux  monuments prestigieux qui le peuplent.

    Nous l'avons dit à M. Dagnaud : "le budget pour l'effacement des tags doit être à la taille du problème". En clair, si la fréquence des effacements est inférieure à celle de leur apparition, la situation se dégrade. C'est un peu comme la dette souveraine qui n'a aucune chance de régresser si le déficit public n'est pas résorbé. Nous avons toujours dit, car nous refusons la facilité, que la dépense qui en résulte devrait être compensée par la réduction de dépenses de fonctionnement, un coup de rabot par exemple sur les subventions inutiles dont bénéficient trop d'associations dont l'utilité n'est pas démontrée (1% de baisse de ces dépenses dégage 3 Millions d'€ d'économie sur un an !)

    Nous avons été entendus et nous en rendons grâce à François Dagnaud. Le nouveau  budget est en hausse de 18,4 % et on nous assure que tous les sites touchés seront nettoyés, mobilier urbain compris. C'est ce 21 juin 2012 que tout doit changer. Nous serons des observateurs attentifs.

    A partir d'aujourd'hui donc, il ne faut plus composer le 0 800 004 626 pour demander l'enlèvement de tags mais le "3975", qui est un numéro de la Ville de Paris, ou aller sur Internet à l'adresse www.paris.fr. Pour obtenir le formulaire, cliquer ICI.

    La société retenue pour le Marais est le "Groupement Urbaine de Travaux/TEP", chargé des six premiers arrondissements. Elle a ses propres inspecteurs chargés de détecter les souillures indépendamment des signalements et de les faire enlever. Les services de la propreté considèrent que l'obligation pour les particuliers de passer par un numéro public ou par le site Internet, garantira  une meilleure surveillance de l'efficacité du prestataire et un suivi plus efficace de ses engagements contractuels et des pénalités qui peuvent en résulter.

    Le retard accumulé en fin de mandat par l'entreprise précédente forcera la nouvelle à faire feu de tout bois dans les premiers mois. Nous espérons qu'elle se montrera à la hauteur.

    Il reste que les habitants eux-mêmes ont leur rôle à jouer. Deux recommandations :

    (1) signaler les souillures sans tarder. Les tags attirent les tags.

    (2) déposer plainte au commissariat de police en cas de dégradation et d'agression visuelle significatives.

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    Et pour conclure, une demande à la Ville et au Parlement, désormais réunis sous la même étiquette politique : Mmes et MM. les élus, traitez ce problème à la base. Il est inconvenant que les acteurs de la vie économique soient contraints de débourser une centaine de millions d'€ par an pour réparer les facéties de vandales qui s'en glorifient sur des sites Internet. Le réalisme commande peut-être de négocier un accord gagnant-gagnant avec les tagueurs les plus actifs ou les plus visibles. Tout plutôt qu'une résignation qui a des allures de capitulation sans condition.

    Gérard Simonet


    Conseil pratique : vous pouvez être amené à demander une intervention de manière répétée. Entrez l'adresse Internet du formulaire dans vos "favoris". Vous trouverez aussi ce lien sur la page d'accueil du blog, dans la rubrique "liens utiles", en bas de la colonne.

     

  • Au couvent de la Merci (IIIe), on restaure les cadrans solaires

     

    Archives 45 cour intérieure 30 11 11
    Façades sur cour du couvent de la Merci restauré, 45 rue des Archives (IIIe)

                                            

    En passant devant son grand portail laqué rouge à fronton, face à l'hôtel de Clisson des Archives Nationales, rue des Archives, on ne voit rien de ce bâtiment signé Pierre-François Godot qui abritait au XVIIIème siècle le "couvent de la Merci". Cette institution, dont les origines remontent au XIIIème siècle, avait été fondée pour le rachat et l'accueil des chrétiens pris en otages par les maures et réduits à l'esclavage (le mot "merci" est ici utilisé dans son sens de "miséricorde").

    Le style est sobre et énergique. Les ouvertures sont nombreuses et leur taille diminue progressivement en allant vers les étages élevés. Au sommet de la construction, on peut lire ces mots gravés dans un cartouche de marbre noir : "Les religieux de la Merci, ou de N-D de la rédemption des captifs, établis à Paris par Marie de Médicis en 1613", par référence à la reine qui avait présidé à l'installation des Pères de la Merci sur ce site.

    L'une des curiosités de cet hôtel est son escalier d'honneur, au fond du corps de logis. Alexandre Gady n'hésite pas à le qualifier de "chef-d'oeuvre méconnu du Marais".

    Archives 45 escalier d'honneur 30 11 11

    A l'emplacement du 47 de la rue des Archives (IIIe), où se dresse aujourd'hui un immeuble de rapport de qualité (qui accueille au rez-de-chaussée une annexe de la sécurité sociale), Arnaud de Braque fonda un hôpital et une chapelle en 1348. Elle fut démolie sous la révolution. Elle renfermait la tombe de Nicolas Braque mort en 1388, fils du fondateur de l'hôpital qui allait devenir le couvent de la Merci (on comprend pourquoi la rue de Braque qui débouche là, porte ce nom). Les religieux de la Merci  s'y installèrent en 1613. Ils y resteront jusqu'en 1790.

    Autre curiososité : l'existence de deux cadrans solaires qui se complètent sur les façades ouest (cadran du matin) et nord (cadran de l'après-midi). Tous deux sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. Ils sont actuellement l'objet d'une restauration (qui explique la présence d'échafaudages sur les façades), sous le contrôle de l'Architecte en Chef des Monuments Historiques, Jean-François Lagneau (*).

    Archives 45 cadran solaire 2    Archives 45 cadran solaire 1

    Cadran de l'après-midi                        Cadran du matin – Photos Marianne Ström

    Ces cadrans solaires sont le yin et le yang qui gouvernent l'esprit de ce lieu. Le cadran vespéral porte l'expression latine "utere dum liceat" qui veut dire "profite tant qu'il est permis" (un genre de "carpe diem") tandis que l'autre, celui du matin, représente le temps (ou la mort) qui tient une faux d'une main et montre l'heure de l'autre, suggérant ainsi que notre heure viendra quoiqu'on fasse. Sans le savoir, les bâtisseurs de l'époque s'étaient inspirés de la philosophie orientale qui considère que la dualité n'est pas opposition mais complémentarité.

     

    (*) car il s'agit d'un monument historique (classé). Il ne doit pas être confondu avec l'Architecte des Bâtiments de France, chargé de la supervision de l'ensemble du secteur sauvegardé du Marais


    Bibliographie : "Marianne Ström : Paris en détails – Le Marais, Éditions Michel de Maule, Paris 2011 -  Alexandre Gady : Le Marais, Editions Le Passage – Danielle Chadych : Le Marais Editions Parigramme

     

    Pour agrandir les photos, cliquer jusqu'à deux fois dans l'image.

    Question pour les "pros" : y a-t-il eu surélévation au dessus de l'attique avec un étage mansardé ?

    Intéressé par l'association :  Cliquez ICI