Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Étiquette : henri IV

  • Vosges place vue moyenne
    La place des Vosges (IIIe et IVe)

     

     

    Notre prochaine visite vous fera découvrir un lieu que vous croyez bien connaître et pourtant…

     

     La Place des Vosges, cette inconnue

     

    Jeudi 12 avril 2012

    Rendez-vous  à 14h15 – sortie du métro Saint-Paul

     

    Continuant notre exploration de ce coffre aux merveilles que constitue notre vieux Marais, nous vous proposons de nous promener cette fois-ci autour de la place des Vosges et de son quartier.

    Voulue par Henri IV, qui n’en verra pas l’inauguration, la place Royale qui a troqué son nom pour celui de place des Vosges et nous verrons pourquoi, introduit l’ordonnance dans un Paris encore médiéval et chaotique.

    Mariage heureux de la pierre blanche, de la brique rouge et de l’ardoise, que notre guide Sylvain Solustri nous présentera avec chacun des trente-six pavillons sur arcades qui l’entourent ; tous apparemment semblables et pourtant si différents. Nous en tracerons l’histoire mouvementée, et nous tournerons autour pour en relever les beautés architecturales, les curiosités et y évoquer les grands personnages (et les petits) qui y vécurent. Peut-être même pourrons-nous visiter la maison de Victor Hugo.

    Centre de la vie mondaine pendant plus d’un siècle, la place aujourd’hui est plutôt un espace de flânerie égayé par les cris des enfants. Nous évoquerons Madame de Sévigné, qui y naquit, Pascal et Descartes, qui y fréquentèrent les salons, la grande tragédienne Rachel, Marion Delorme, Bossuet, et bien sûr le cardinal de Richelieu que les nobles venaient narguer en se battant sous ses fenêtres. C’est du moins ce que nous dit la légende. Y habitent de nos jours quelques personnages célèbres dont nous évoquerons les noms …. par exemple Maurizio Pollini (avouez que vous attendiez autre chose !)

    Véritable « plaque tournante » du quartier du Marais, c’est l’une des places les plus visitées de Paris et pourtant l’une des plus mal connues.

    Nous vous rappelons une participation aux frais de 10 euros par personne et vous remercions de prévenir de votre venue Marie-Françoise Masféty-Klein par téléphone 01 42 72 61 41 ou par mail mfmk@free.fr. Espérant vous revoir lors de cette visite, nous vous adressons nos fidèles amitiés.

     

    En novembre 2009, nous nous étions introduits dans l'Hôtel de Coulanges, 1 place des Vosges, à la faveur de son occupation par des squatters de "Jeudi Noir". En guise de "mise en bouche" allez donc faire un tour sur le site. Vous y trouverez des photos d'un intérieur magnifique que nous ne pourrons malheureusement pas visiter avec vous (sauf surprise).

                                                               

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  • Place de france 

    La Place de France, gravure d'après Châtillon, musée Carnavalet

    Place de france plan (2)  

    Plan du Haut-Marais, aujourd'hui (IIIe). (orienté nord à droite)

       

    Ces deux illustrations se superposent exactement. Au carrefour des rues de Turenne et Vieille du Temple, correspond le centre du demi-cercle sur lequel s'organisait le projet d'une "place de France". La porte monumentale est en retrait, d'une distance qui équivaut approximativement à la hauteur du trapèze des rues de Turenne, St Claude, et des Filles du Calvaire.

    Revenons en 1608. Henry IV, le roi bâtisseur, avec l'aide de son ministre Sully, s'est déjà illustré avec la place Dauphine, le Pont-Neuf, d'une facture originale pour l'époque, en pierres (et pas en bois), sans aucune maison sur ses flancs, et la place Royale, devenue depuis place des Vosges.

    Il forme alors le projet d'étendre la capitale au nord-est et d'en assurer le peuplement en urbanisant les marais et jardins qui s'étendent devant l'enclos du Temple. Ce sera la place de France. Elle s'appuyait sur une muraille qui suivait à l'est le tracé des remparts (boulevard des Filles du Calvaire) et s'ouvrait par une porte monumentale sur le centre d'un éventail formé par les rues de Normandie, de Bretagne, de Poitou et Vieille du Temple. Ces radiales croisaient une voie en arc de cercle dont on a gardé le principe pour dessiner la rue Debelleyme.

    Le diamètre de la place était de 156 mètres. Les pavillons en bordure, en pierres et briques, percés d'arcades, comme la place des Vosges, auraient hébergé une haute juridiction. Les artères qui rayonnaient devaient porter des noms de provinces françaises. On les retrouve aujourd'hui ; elles gardent en mémoire le souvenir d'un projet prestigieux.

    Il n'eut pas la chance de voir le jour. Le 14 mai 1610, Henry IV était assassiné par François Ravaillac, rue de la Ferronnerie (1er), sur fond de passion religieuse. Le Duc d'Epernon, qui accompagnait le roi, l'amène à l'hôtel de Retz, 9 rue Charlot (IIIe), pour lui éviter le lynchage. Il est exécuté en place de Grève le 27 mai, au terme d'un supplice dont la cruauté dépasse de très loin la gravité de son geste.

    Sully tomba en disgrâce et la régente, Marie de Médicis, n'eut pas le cran de donner suite. Le tracé de certaines rues avait pourtant été entrepris déjà. Elles furent conservées et formèrent un premier lotissement, bientôt complété par un autre au tracé orthogonal qui forma les rues Charlot, de Saintonge, du Perche et Pastourelle.

    Le Haut-Marais est riche en souvenirs et en occasions manquées. Il aurait pu conserver le Temple, à tout le moins son donjon si Napoléon avait été moins pusillanime ; il possèderait une merveilleuse place en éventail pas loin de la place des Vosges et dans le même style. Entre les deux, la rue de Turenne, une promenade merveilleuse que les badauds et le commerce de luxe se seraient accaparée … Mais voilà : il y eut Ravaillac.

    Henry IV assassinat

     

     

     

     

    L'assassinat de Henry IV par Ravaillac, huile sur toile de Charles-Gustave Housez, musée de Pau

      

    Bibl. "Le Marais" de Danielle Chadych, Parigramme  ; "Paris Patrimoine n° 2", dossier de Rémi Koltirine