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Étiquette : hôtel amelot de bisseuil

  • Le Marais de Beaumarchais

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    Statue de Beaumarchais (Louis Clausade), rue Saint Antoine (IVe). Photo Jan-Clod

    Il y aura bientôt 115 ans, le 16 mai 1897 que fut inaugurée la statue de Beaumarchais située sur la placette à l’angle des rues Saint Antoine et des Tournelles dans le IV° arrondissement. Ce monument en bronze, très classique, installé sur un socle de pierre, dont la maquette fut présentée au Salon de 1894, est l’œuvre du sculpteur Louis Clausade, second prix de Rome, originaire de Toulouse qui avait remporté le concours organisé par la Ville de Paris. Lors des dernières guerres, la statue a été épargnée, à la différence de nombreuses autres, comme par exemple la statue de Sadi Carnot exécutée par le même artiste, qui ornait un rond-point de Limoges. Elle a été fondue lors de la campagne de récupération des métaux non ferreux lancée par Vichy. Louis Clausade jouissait d’une bonne notoriété même si son œuvre paraît aujourd’hui très conventionnelle, comme en atteste une de ses réalisations maîtresse, la statue intitulée "L’Art Romain" qui orne la façade du Grand Palais. C’est d’ailleurs en finissant cette œuvre que le sculpteur mourut, en décembre 1899, à 37 ans, d’une congestion causée par un refroidissement sur le chantier. Il n’a donc pas pu assister à l’Exposition Universelle de 1900 pour laquelle il avait travaillé.

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    Statue de Clausade "L'art Romain". Façade du Grand Palais

    La statue de Beaumarchais a été installée au coeur du Marais car il fut un habitant du quartier. Il est né dans une maison située à l’angle de la rue Saint Denis et de la rue de la Ferronnerie. Il s’est installé avec sa première épouse, rue de Braque, puis après un « exode » vers le boulevard de la Madeleine, nous le retrouvons dès 1776 occupant l’Hôtel des Ambassadeurs de Hollande, 47 rue Vieille du Temple (IVe) (cf nos articles des 01/07/2010, 27/01/2011 et 19/12/2012). Il y fonde en 1777 la Société des Auteurs Dramatiques qui est devenue La Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques, la plus ancienne des sociétés françaises de gestion collective des droits d’auteur. Il y installe aussi l’Institut de Bienfaisance Maternelle qui se développera après la Révolution dans toute le France. Le but était d’encourager l’allaitement maternel en aidant les mères pauvres au moment de leur accouchement et dans les premiers mois suivant la naissance de leur enfant.

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    La première édition du Mariage de Figaro  (1785)

    C’est aussi dans cet immeuble que Beaumarchais écrivit Le Mariage de Figaro qui fut créé à la Comédie Française en avril 1784 et restera sans doute le plus grand succès de l’histoire de l’institution. Disposant de finances suffisantes, Beaumarchais acheta à la Ville de Paris en 1787 une propriété de 4000 m2 qui occupait la portion du boulevard qui porte son nom allant du N° 2 au N° 20 actuels. Il fit construire à l’ombre de la Bastille un ensemble de grand luxe confié à l’architecte Le Moine.

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    Le jardin était remarquable car il possédait la plupart des agréments que l’on trouvait dans les parcs des belles demeures: labyrinthes, rocailles, bosquets et grottes. Il est rapporté que l’intérieur des pièces des appartements était décoré de statues, de peintures et de frontispices. Il y avait aussi une salle de spectacle, ce qui n’a pas empêché notre illustre personnage de faire construire un théâtre rue de Sévigné (IVe) en utilisant des pierres de la Bastille. Cet édifice situé au N° 11 a été démoli sous le Premier Empire. Après avoir été confondu avec les aristocrates émigrés, Beaumarchais sera condamné et exilé à Hambourg où il séjournera 3 ans. De retour en 1796, Il mourra dans sa propriété, 3 ans plus tard, à l'âge de 77 ans, totalement ruiné.

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      Portrait de Beaumarchais par Nattier

    Rachetée en 1818 par la Ville de Paris aux héritiers, la demeure fut démolie pour faciliter l'ouverture du canal Saint-Martin et y installer un grenier à sel.

    Sans vouloir détailler l’étonnant parcours constitué de périodes fastes, de chutes et de rebonds de l’illustre résident du Marais que fut Pierre Auguste Caron de Beaumarchais, nous pouvons dire qu’il reste un des grands personnages du XVIII° siècle, une des personnalités les plus brillantes de l’époque. Il a connu la gloire et les affres du touche à tout qu’il fut finalement. Proche de la cour, il fut lieutenant général des chasses. Ne négligeant pas l’argent, il fut un spéculateur soupçonné de corruption, de trafic d’armes de captation d’héritage mais aussi d’espionnage. Pourtant, face aux plus belles pages de théâtre dont il est l’auteur, tout s’estompe jusqu’à oublier qu’il fut aussi un musicien accompli et un inventeur à l’origine d’améliorations mécaniques significatives. Une gloire telle que les aime l’Histoire et qui n’a pas hésité à écrire, fort d’une carrière si riche :

    « On ne peut corriger les hommes qu'en les faisant voir tels qu'ils sont. » (Le Mariage de Figaro)

    Dominique Feutry 

     

    Intéressé par l'association : cliquer ICI

     

     

  • Le triste sort de l’Hôtel des Ambassadeurs de Hollande (IVe)

      800px-Paris_hotel_des_ambassadeurs_de_hollande18Cour intérieure de l'Hôtel des Ambassadeurs de Hollande 47, rue Vieille du Temple IVe

     

    Dans un article et reportage photos du 27 janvier 2011 intitulé « Effervescence autour de l’Hôtel des Ambassadeurs de Hollande (IVe) », "Vivre le Marais !", après avoir rappelé son histoire et le lustre attaché à ce magnifique monument, s’inquiétait de son état et de son devenir rappelant que, depuis la mort de Paul-Louis Weiller, il était resté propriété de la Fondation qui porte son nom, et avait bénéficié de quelques travaux de rénovation, notamment la façade arrière rue des Guillemites (où avaient d’ailleurs étaient placés des étais à cause de la dangerosité du mur).

    Mais ni la façade sur la rue Vieille du Temple, ni le magnifique portail de bois qui est le plus ouvragé du Marais (il est, ce qui est extrêmement rare, sculpté sur ses deux faces, comme d’ailleurs le fronton qui le surmonte) n’ont été entretenus. Il en est de même des intérieurs. Nous appelions alors à une intervention urgente. Nous indiquions que depuis octobre 2010, le nouveau propriétaire de cet ensemble qui comporte aussi des parkings et un immeuble d’habitation était la société Acanthe Développement, filiale foncière du groupe Duménil-Leblé.

    Des bruits divers avaient courus l’an passé sur cet ensemble immobilier comme d’autres, puis finalement la société propriétaire avait précisé qu’elle souhaitait que la partie historique soit cédée à une grande entreprise ou à une institution qui puisse poursuivre la rénovation qui devient, plus le temps passe, vraiment indispensable.

     

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    La triste façade sur rue de l'Hôtel, 47 rue Vieille du temple (IVe)

     

    Depuis lors que s’est-il passé ?

    Il est difficile de trouver des informations sur cet ensemble. La lecture du rapport annuel de l’année 2011 d’Acanthe Développement apporte cependant deux renseignements intéressants:

    • L’immeuble comprenant des logements au 7 de la rue des Guillemites a été vendu durant l’exercice 2011, pour 5,6 millions d’€ ;
    • Quant à l’hôtel des Ambassadeurs, il est écrit : « Il a été libéré et des études sont en cours afin de réaliser sa rénovation en fonction de l’affectation ».

    Augurons, comme nous l’écrivions l’an passé, que ce joyau du XVIIe siècle retrouve tout l’éclat qu’il mérite autant dans ses parties extérieures qu’intérieures. Il ne faut pas que les passants très nombreux soient interpellés par son état indigne. Indigne pour les habitants du quartier, indigne pour les visiteurs et les touristes, indigne pour le Marais où tous les bâtiments de cette qualité ont été restaurés, indigne pour ceux qui l’ont conçu et habités, les figures célèbres qui l’ont fréquenté.

    Nous insistons sur l’urgence de cette restauration. Certains trouveront que le temps ne s’y prête pas et qu’il ne faut plus attendre de subventions de l’Etat ou de la Mairie. Certes, mais on est en droit d'espérer qu'un mécène éclairé s'y intéresse. Même si l’Hôtel a traversé bien des vicissitudes depuis plus de 350 ans, le sort qui lui a été réservé ces dernières décennies mérite que lui soit donnée une nouvelle jeunesse !

    "Vivre le Marais !" reste attentif au devenir de cet important témoignage de l'architecture et de l'histoire du XVIIe siècle.

    Dominique Feutry

     

  • Les nuits chez nos voisins du XIe à Paris

    Jean pierre timbaud rue des trois bornes nuit sept 2012Rue des Trois Bornes, une nuit de septembre, dans le XIe

     

    La situation est devenue ingérable dans le XIe. Nos amis du "Collectif Riverains du XIe", membres comme nous de "Vivre Paris !" ont essayé de mettre en oeuvre les dispositions que la Mairie de Paris et la Préfecture de Police, avec la contribution de Bruitparif, ont proposées dans le sillage des "états généraux de la nuit". Les conclusions sont rapportées dans un document dont nous vous invitons à prendre connaissance, présenté comme un "bilan au 30 septembre 2012".

    Trois bornes soirée trottoir 2012Jean pierre timbaud soirée privée sept 2012

     

     

     

    Rues des Trois Bornes et Jean-Pierre Timbaud – XIe, "dîner trottoir" et soirée privée en octobre

     

    Il est important que vous perceviez la détresse et la colère des habitants qui ne demandent qu'à vivre normalement chez eux. Vous comprendrez mieux sans doute notre combat, dans nos deux arrondissements du Marais, pour que la situation reste sous contrôle, comme elle l'est aujourd'hui si l'on exclut la seule et unique pierre d'achoppement que nous nous efforçons de surmonter.

    Il est utile que nous vous donnions cette information sur nos voisins pour que vous ne pensiez pas que  notre action a un caractère isolé et obsessionnel. C'est simplement parce que nous pensons que Paris doit rester une ville "à vivre", avec des habitants, et non pas un parc d'attractions dévolu aux touristes ou visiteurs en goguette en quête de beuveries nocturnes. Cette réflexion sera un enjeu important des élections municipales de 2014. Comme à l'ordinaire, nous resterons politiquement neutres mais très engagés sur ce thème. Au sein de "Vivre Paris !" et avec, nous l'espérons, votre soutien actif.

    Gérard Simonet

     

  • Compte-rendu de mandat de Bertrand Delanoë à la mairie du IVe, en forme d’ode à la nuit

    Compte rendu mandat delanoë IVe 02 09 12

    La salle des fêtes de la mairie du IVe. A la tribune : Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo, Patrick Bloche, Mao Péninou et Christophe Girard

     

    On s'y attendait : foin des sujets qui préoccupent principalement les habitants du IVe tels que l'occupation indue de l'espace public, la propreté, l'invasion des flyers et le bruit, le Maire de Paris avait choisi de nous parler des charmes de la nuit.

    "Ô nuit enchanteresse, divin ravissement", ce vers des "Pêcheurs de Perles" de Georges Bizet  suffirait à lui seul à résumer son exposé et celui – interminable – de Luc Gwadzinski, universitaire spécialiste des questions nocturnes.

    J'ai eu envie de lui répondre mais les deux files qui se sont constituées derrière les micros, littéralement trustés par les professionnels de la nuit, m'en ont dissuadé.

    Je brulais de lui dire que nous sommes tous des amoureux de la nuit. J'avais envie, cependant, d'ajouter un argument qui n'a pas été formulé : quand le ciel est dégagé de toute pollution lumineuse, atmosphérique ou simplement de nuages, la nuit est le seul moment où l'on puisse admirer la voute céleste. Et se dire que tous ces points lumineux, planètes et étoiles de notre galaxie, sont des milliards au milieu de milliards d'autres galaxies. Ce qui nous fait dire que nous-mêmes et nos problèmes sont tellement petits qu'ils sont insignifiants.

    Ce commentaire n'est pas plus creux que le long exposé de M. Gwadzinski dont on se demandait à la fin, avec tout le respect et la sympathie qu'on a pour lui, ce qu'il avait voulu démontrer.

    Ma réflexion cosmologique me fait dire pour ce qui nous concerne, habitants de l'arrondissement et d'ailleurs, qu'il n'y pas de conflit sérieux à propos de la nuit. Qu'on se rassure et que ceux qui dirigent la Cité rengainent leurs plaidoyers inutiles, nous adorons la nuit. Nous l'aimons tellement que nous la voulons sereine, soucieuse de chacun, et respectueuse des lois de la Cité qui sont le ciment de notre démocratie.

    On a beaucoup parlé des riverains. Que les choses soient claires : les riverains ont une seule exigence, le respect de la Loi. Il y a un code de l'environnement, un code de la santé publique, des règlements municipaux, des arrêtés préfectoraux. Qu'ils soient appliqués le jour comme la nuit. Il n'y aura plus de débat. Mais si certains fondent leurs commerces sur l'hypothèse qu'on peut s'en affranchir ou y déroger, qu'ils ne s'étonnent pas s'ils nous trouvent sur leur chemin.

    Je témoigne que nous avons peu de problèmes relationnels avec des exploitants dans le Marais. Quand un épiphénomène apparait, nous le réglons avec les moyens dont nous disposons. Il continuera d'en être ainsi tant que la situation reste gérable. Si, par accident, un établissement de nuit de grande capacité ouvrait ses portes dans un de nos quartiers, on passerait de l'équilibre fragile d'aujourd'hui à une situation de chaos urbain. Il ne nous resterait plus qu'à quitter le Marais et aller vivre à Rodez. M. Delanoë l'a désignée à nouveau sans la nommer, cette pauvre ville sur laquelle il s'acharne. Parce que c'est humiliant, les aveyronnais de Paris pourraient s'en souvenir en 2014 et garder à ses successeurs un chien de leur chienne !

    Gérard Simonet

     

  • Effervescence autour de l’hôtel des Ambassadeurs de Hollande (Amelot de Bisseuil) 47 rue Vieille du Temple (IVe)

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    La galerie de Psyché (Michel 1er Corneille, ca 1660), un des joyaux du monument

                                                                                                   

    Rappel de son histoire et de ses propriétaires :

    1638 – Denis Amelot de Chaillou, intendant des Finances, déjà propriétaire de l'hôtel au 78 rue des Archives (IIIe) qui porte son nom, entreprend sa construction. Il est achevé sous les ordres de son fils, Jean-Baptiste Amelot de Bisseuil, autour de 1657-60. Architecte Piere Cottard. Le sculpteur Guibert est chargé de la décoration.

    Il doit le surnom d'hôtel des Ambassadeurs de Hollande, qui lui est donné au XVIIème siècle, à une légende autour de diplomates hollandais qui y auraient séjourné (hypothèse non vérifiée) et à chapelain hollandais qui y aurait célébré le culte, ce qui est plus vraisemblable.

    Il fut habité par Caron de Beaumarchais à partir de 1776. C'est là qu'il écrit "Le mariage de Figaro" en 1778, pièce interdite puis finalement autorisée en 1784 par le roi Louis XVI. Beaumarchais y vécut jusqu'en 1790.

    Il subit au XIXème siècle le sort commun des immeubles et monuments du Marais, envahis par le commerce et l'industrie qui lui firent subir des outrages. Il fut sauvé du désastre en 1924 par son classement "Monument Historique". Il est acheté par le colonel Paul Brenot qui entreprend sa restauration, sous la conduite de l'architecte en chef Robert Danis.

    Sa restauration se poursuivra sous l'égide du propriétaire suivant, le commandant Paul-Louis Weiller. Diplômé de l’École Centrale de Paris, héros de l'aviation pendant la première guerre mondiale et inventeur avec Georges Poivilliers, un autre centralien, de la photogrammétrie aérienne, il est aide de camp du chef des armées alliées à la signature du traité de Versailles. il crée la société de fabrication de moteurs d'avions qui deviendra par la suite la SNECMA. Quand Air France voit le jour, par fusion/nationalisation de compagnies aériennes en 1933, il devient membre du conseil d'administration.

    De famille juive alsacienne, il doit fuir la France en 1940 et sa mère mourra à Auschwitz.

    Il exerce après la guerre des activités industrielles qui font de lui un capitaine d'industrie et de la finance. Il a alors les moyens de s'intéresser à l'art et devient un mécène. Il mène dans son hôtel de la rue Vieille du Temple une vie mondaine qui lui vaudra la visite de personnes aussi célèbres que Richard Nixon, Aristote Onasis, Georges & Claude Pompidou et le Grand-Duc du Luxembourg.

    Né en 1893, il meurt à Genève en 1993 âgé de très exactement 100 ans.

    Aujourd'hui :

    L'hôtel est resté depuis la mort de Paul-Louis Weiller propriété de la fondation qui porte son nom. Il a bénéficié de quelques travaux de rénovation, notamment la façade qui donne rue des Guillemites, mais ni la façade sur la rue Vieille du Temple, ni le magnifique portail de bois qui est le plus ouvragé du Marais, n'ont été entretenus. Il en est de même des intérieurs.

    Peu de gens ont eu la chance d'y entrer. Nous avons eu ce privilège et nous pouvons attester de la magnificence des décors mais aussi de leur mauvais état, qui appelle une intervention urgente. Nous vous invitons à nous suivre dans la visite :

    Amelot de bisseuil romulus remus 

    Vue intérieure du portail, surmonté d'un arc en plein cintre qui figure Romulus et Rémus allaités par la louve. Décor sculpté de Thomas Regnaudin (1622-1706). Côté rue, on trouve un décor similaire qui représente deux "renommées" avec leurs trompettes. (Cliquer dans l'image pour voir les détails).

                                                          

    Amelot bisseuil cour int et fronton 
    Vue de la deuxième cour intérieure, richement ornée de statues dans leurs niches, qui représentent l'Aurore, le Crépuscule, et les vertus : la Force, la Vérité, la Prudence, la Justice, la Vigilance et la Sagesse. Terrasse à gauche et portail d'accès à l'aile ouest, avec colonnes ioniques et fronton.

                                                       

    Amelot bisseuil escalier monumental 
    L'escalier et sa rampe en fer forgé, qu'on doit à Le Tellier.

                               

    Amelot bisseuil chambre italienne 
    Plafond de la "chambre à l'italienne"

                                                          

    Son devenir

    Le sort de ce monument, depuis la mort de L.P. Weiller, est resté un mystère. Des bruits ont circulé par périodes. Rien ne s'est concrétisé jusqu'à  l'an passé où on a fini par apprendre que la Fondation avait vendu son bien. Le nouveau propriétaire est la société Acanthe Développement, filiale foncière du groupe Duménil-Leblé.

    Elle a acquis en octobre 2010 deux ensembles immobiliers dont l'un est l'hôtel des Ambassadeurs de Hollande, pour 1.718 m², l'autre un immeuble attenant d'habitation de 18 petits lots actuellement loués,  sis 7 rue des Guillemites pour 826 m² , et une quinzaine de parkings au 6 rue des Guillemites. Le tout pour la somme de 38 millions d'€. On peut estimer autour de 6 millions d'€ la valeur des immeubles et parkings, il reste 32 millions comme valeur estimée du monument historique.

    Depuis, les bruits les plus fous circulent. En ce moment, à constater la fièvre qui couve chez les journalistes des magazines et quotidiens, il doit se passer quelque chose. On assiste au syndrome du "riche dirigeant du Golfe ou d'ailleurs qui veut son pied-à-terre à Paris". Une version renouvelée de l'affaire "hôtel Lambert".

    Il est plus probable, c'est notre souhait en tous cas, et c'est l'écho que nous avons trouvé auprès d'Acanthe Développement, que la partie "monument historique" du bien, séparée des immeubles d'habitation, aille à une grande entreprise capable de poursuivre sa rénovation sous le contrôle de l'Architecte en Chef des Monuments Historiques, pour en faire son siège social ou un lieu pour des réceptions de prestige. On évoque aussi telle ou telle "fondation" à vocation de mécène.

    En tout état de cause, le "bon peuple" ne sera pas convié à la fête, si ce n'est peut-être à l'occasion des journées du patrimoine et ce n'est pas rien. On pourra regretter que ni l’État (qui n'a plus d'argent) ni la mairie de Paris (qui a déjà été amenée à puiser abondamment dans nos poches) n'aient d'intérêt à la chose.

    Dans ce cas, il faut se résigner au jugement de Salomon qui donna l'enfant que deux mères se disputaient, à celle qui se déclarait prête à le céder à l'autre pourvu qu'il ait la vie sauve.

    Gérard Simonet

     

    Références : Le Marais, Alexandre Gady ; Le Marais, Danielle Chadych ; Wikipédia ; collection privée

    Intéressé par l'association : cliquer ICI 

                                                                                                                   

  • Le sort de l’hôtel « des Ambassadeurs de Hollande » (IVe) est en train de se jouer.

     Vieille du temple amelot de bisseuil cour intérieure


    Hôtel Amelot de Bisseuil, dit "des Ambassadeurs de Hollande", 47 rue Vieille du Temple (IVe). Façades intérieures ouest et sud. Balcon à balustres, porte à colonnes ioniques et mini fronton.

                                                                                                                                            

    Nous lui avons consacré un article en décembre 2008 à l'occasion du départ du magasin Oliviers & Co, installé depuis au 34 de la rue des Francs-Bourgeois (IIIe), dans les murs de "l'hôtel Poussepin".

    Nous indiquions alors que l'hôtel était "prêt à reprendre du service". C'est l'un des derniers "monstres sacrés" du Marais, en mal d'affectation. Monument historique du XVIIème siècle, qu'on doit à l'architecte Pierre Cottard, il est plutôt compact mais son architecture et sa décoration intérieure et extérieure en font un site parmi les plus prestigieux du Marais.

    Il présente une façade sur la rue Vieille du Temple avec un portail surmonté d'un arc en plein cintre qui entoure un bas-relief représentant deux "renommées".

    Vieille du temple amelot de bisseuil fronton

    Tout en regrettant la noirceur des murs et du fronton, il faut s'arrêter devant ce bas-relief qu'on doit à Thomas Regnaudin. Il représente en effet deux divinités ailées, qui ne sont pas des anges mais l'avatar des "déesses aux cent yeux et aux cent bouches", filles de Gaia, qui dans la mythologie grecque inspiraient la terreur pour leur capacité à percer et à divulguer les secrets. A partir du moyen-âge, ayant perdu leurs attributs opérationnels chez les latins, il ne leur resta que les ailes mais on les voit, comme ici, armées de "divines trompettes", les fameuses trompettes de la renommée.

      

    Côté cour, le fronton est décoré de la même manière par une sculpture représentant les fondateurs de Rome, Romulus et Rémus en compagnie de leur louve nourricière. Il y a tant de merveilles sur le portail et autour des deux cours intérieures que nous devrons leur consacrer un jour une conférence ou une visite guidée.

    A titre d'exemple, la photo du haut concerne la seconde cour, dont les murs ouest et nord
    sont ornés de huit statues. On en voit deux ici seulement, dans leurs
    niches. Elles représentent les "vertus" (force, vérité, prudence,
    justice, vigilance, sagesse) ainsi que l'aurore et le crépuscule.

    L'hôtel offre une deuxième façade sur la rue des Guillemites. Cette portion a déjà bénéficié d'une rénovation, sous le contrôle de l'Architecte en Chef des Monuments Historiques, Jean-François Lagneau.

                                                                                                                                                  

    Vieille du temple amelot de bisseuil
guillemites
(2)

    Vieille du temple amelot de bisseuil vue
générale

     

    A gauche, façade rue des Guillemites, à droite façade rue Vieille du Temple

                                                                                                                                

    L'hôtel fut la demeure de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais de 1776 à 1790. Il y écrivit son grand succès, le Mariage de Figaro, que Louis XVI, très prude, commença par bouder avant de l'autoriser du bout des lèvres. On n'est pas certain, en revanche, que des diplomates hollandais l'habitèrent. Son surnom pourrait n'être que le fruit d'une anecdote.

    Les intérieurs sont remarquables avec des pièces comme la galerie de Psyché, la chambre "à l'italienne" et le salon de Flore qui sont intacts ou bien restaurés.

    La SCI Amelot de Bisseuil, propriétaire de l'hôtel, est sur le point d'en conclure la vente. Plusieurs acheteurs sont en lice, avec des projets qui tous promettent la sauvegarde de ce patrimoine exceptionnel. Mais il faudra sans doute le rendre "exploitable". C'est là que les difficultés peuvent apparaitre, comme on l'a vu pour l'hôtel Lambert, dans l'Ïle Saint louis. Nous verrons s'il est possible sur ce dossier de faire l'économie d'une polémique.

                                                                                                  

    Bibli. : Danielle Chadych, Le Marais ; Alexandre Gady, Le Marais

                                                         

    Pour une visite à l'intérieur de l'hôtel avec l'agence immobilière (de collection) chargée de la vente Cliquez ICI. Pour une présentation en anglais du bien en vente Cliquez Là.

                                                                                                                                                       

    Nous défendons un art de vivre dans le Marais, fondé sur le respect des sites et des personnes. Si vous souhaitez nous rejoindre dans l'association,  cliquez ICI pour imprimer votre bulletin d'adhésion.

                                                                                                                                        

  • Effervescence et calme rue des Gravilliers (IIIe)

    Gravilliers 5

    3 rue des Gravilliers (IIIe), la rue ces jours-ci est interdite à la circulation, il est permis de se promener sur la chaussée et de regarder les nuages sans courir trop de risques.

                                                                                                                                                          

    C'est ainsi que mes amis et moi avons découvert cet immeuble. Nous étions déjà passé mille fois devant mais sans lever la tête, là-haut, très haut.  On ne voyait que les devantures indigentes, parfois grotesques, des grossistes-importateurs en maroquinerie qui n'ont toujours pas réalisé qu'ils ont des devoirs  envers le secteur sauvegardé du Marais.

    L'immeuble date de 1898. Nous sommes dans la période post haussmannienne qui voit fleurir un "art nouveau" qui ose des ornements chargés : fleurs, feuilles (d'acanthe), coquillages, sur les étages supérieurs, et des lignes verticales en façades. Il faut vraiment se dévisser la tête ici mais on remarque au 6ème étage un beau balcon en ferronnerie qui file devant des lucarnes ; quatre colonnes lisses avec chapiteau et des consoles représentant des têtes de lions au 5ème ; des fenêtres richement décorées, encadrées de consoles massives au 4ème.

    Des deux côtés de la façade, un ensemble de lignes verticales dessine des loggias sur deux niveaux, qui encadrent des fenêtres plus sobres.

                                                                                                                                                        

    Gravilliers vertus passage surélevé
    Carrefour Gravilliers-Vertus

                                                                                                                                                 

    On doit l'absence totale de circulation à des travaux de surélévation de la voie au niveau de la rue des Vertus. Des panneaux font état de la création d'un ralentisseur. On apprécie toujours l'installation de ralentisseurs car ils forcent des chauffards à agir en hommes civilisés. Pourquoi avoir choisi ce point ? Il y a bien une école mais elle se trouve assez loin dans le renfoncement de la rue des Vertus. La mairie aurait pu en parler au conseil de quartier compétent. Enfin, dans l'absolu, c'est une bonne chose.

    A la réflexion, on se rappelle qu'à la veille des élections municipales de 2008, l'APUR (atelier parisien d'urbanisme) avait proposé la fermeture de cette rue à la circulation (sauf riverains etc …). Le Maire Pierre Aidenbaum n'avait pas osé, pas voulu, les écouter et écouter la vox populi. On a là une démonstration en vraie grandeur que cette disposition ne crée pas de cataclysme.                 

                                                                                                                                                             

    Gravilliers grummes

    Gravilliers 11 fev 10

    Tout près, au 7 et au 11, le chantier de l'hôtel "Jules & Jim" suit son bonhomme de chemin.

                                                                                                                                                    

    La présence de ce stock de grumes venues directement du Congo nous a posé une devinette : à quoi seront-elles utilisées ? Une hypothèse : servir de vraies fausses poutres au bâtiment étroit qui va remplacer l'immeuble "POCHAT". Il serait bien que "Jules & Jim" nous éclaire !

          




  • Protection de l’espace public et lutte contre le bruit : dix associations parisiennes d’habitants se groupent au sein du « réseau Vivre Paris ! »

    Réseau vivre paris ! mains réunies

    L'union fait la force. En réponse à la campagne d'articles rédactionnels déclenchée par les professionnels de la nuit et des débits de boissons, qui demandent un assouplissement de la réglementation des terrasses et plus de tolérance en matière de tapage nocturne, dix associations ont scellé un accord qui repose sur la mise en commun de leurs moyens  pour faire contrepoids à cette initiative préoccupante.

       

    Au cri de "Paris s'endort, Paris se meurt !", les défenseurs des débits de boissons et commerces de la nuit ont rassemblé des noms sur une pétition réclamant plus de liberté pour exploiter à leur guise l'espace public et faire plus librement tout le bruit qui découle de leurs activités marchandes.

    Nous respectons ces signataires mais que sont-ils au regard des 2.203.817 (INSEE) personnes qui vivent à Paris intra muros, y travaillent et veulent bénéficier d'une tranquillité qui leur est due ? Personne n'a de grief a priori contre une profession qui aspire à se développer. Mais il faut savoir que Paris est une ville dense avec 240 hab/ha en moyenne (hors bois)(APUR *), juste derrière Le Caire et New-York Manhattan (Wikipedia), et que les secteurs les plus courus de la capitale, notamment le centre historique, sont bien au-dessus de la moyenne.

    Ceci signifie qu'il y a peu d'endroits où une activité bruyante peut prospérer sans susciter une levée de boucliers des riverains.

    Quartier montorgueil habitants en colère

    Quartier Montorgueil, longtemps célébré pour sa rue piétonne, désormais invivable pour ses riverains. On leur doit cette prise de vue qui se passe de commentaire. Il faut espérer que la réalité ne rejoigne pas un jour la fiction mise en scène par cette photo "réhaussée" (droits : blog  mediaunautreregard.com).

    De là à prétendre que Paris est menacée d'extinction, comme on l'a lu ici et là, dans la presse, il y a des années-lumière. Avec 29 Millions de touristes par an (Wikipédia), Paris est solidement installée en tête des villes les plus visitées au monde. On peut encore vouloir plus, mais faire de la désaffection de Paris un argument pour lever les barrières réglementaires relève d'une rhétorique douteuse.

    Pour que soit accentuée au contraire la fermeté à l'égard des commerces qui abusent, pour qu'ils se plient aux règlements en vigueur en matière de terrasses et étalages, pour qu'ils respectent la tranquillité de ceux qui travaillent ou étudient et veulent se reposer la nuit, et parmi eux des enfants, des gens âgés, des malades ; pour que soient respectées les capacités de déplacement des personnes à mobilité réduite, un ensemble de dix associations représentant une grande diversité de quartiers de Paris, s'est constituée en réseau au nom de "Vivre Paris !", qui entend représenter les habitants dans un dialogue  constructif avec la Préfecture de Police, la Mairie de Paris et les commerçants eux-mêmes.

    Il s'agit de :   

    • ADVTV (association de défense des victimes de troubles de voisinage), section Paris
    • Association Descartes Mouffetard, (Ve)
    • Association Vivre aux Halles, Montorgueil, Saint-Eustache, Montmartre, 1er
    • Droits du Piéton, association nationale, section Paris
    • Vivre le Marais !, IIIe et IVe,
    • Association ACCOMPLIR, Ier, IIe 
    • Les Riverains de la Butte aux Cailles, XIIIe
    • Quartier Latin Passionnément, Ve et VIe,
    • Association Aubriot Guillemites, IVe
    • SOS Bruit Paris, VIe

    D'autres viendront nous rejoindre. Nous avons décidé de mettre en commun notre logistique  pour créer le "réseau Vivre Paris !", qui s'appuie sur Internet. Ainsi, nous sommes en mesure désormais de mobiliser instantanément des milliers de personnes sur un projet ou une prise de position que nous décidons de combattre et de le faire savoir aux pouvoirs publics et aux médias.

    Nous avons diffusé le 25 janvier un communiqué de presse dont voici le texte intégral.

    Il faudra compter avec nous. S'il y des "Etats Généraux de la nuit" qui se tiennent, comme l'annonce l'élu  Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris, (notre article du 4 janvier), nous devrons y être invités pour que leur légitimité soit reconnue. Même remarque à propos de la révision du règlement des terrasses à laquelle doit s'atteler l'Adjointe au Maire, Lyne Cohen-Solal, chargée du commerce.

      

    * APUR : atelier parisien d'urbanisme (Mairie de Paris)

    Pour rejoindre notre association agréée, loi de 1901, apolitique et culturelle, Cliquer ICI