Archives



Liens utiles

Liens que j’ai trouvés utiles et que je voulais partager.


Rechercher sur ce site

Étiquette : Hôtel Coulanges

  • L’Hôtel Coulanges, place des Vosges (IVe), change de main

    Vosges 1 bis hôtel coulanges 02 11 09Hôtel Coulanges et son squat de 2009 (Photo VlM)


    Information révélée par les médias, l’Hôtel Coulanges situé 1bis place des Vosges, à l’angle de la rue de Birague (IVe), à ne pas confondre avec l’Hôtel de Coulanges 35-37 rue des Francs Bourgeois (IVe), vient de changer de propriétaire. L’heureux acquéreur est le très médiatique fondateur et patron de Free Xavier Niel. Les chiffres ont de quoi donner, le tournis une surface de 2 300 m2 qui aurait été payée 31,5 millions €, soit 16.000 € le m², pour 2.300 m².

    Cet édifice est emblématique à plus d’un titre. Construit en 1607 par son grand-père maternel, Madame de Sévigné y a vu le jour en 1626 (une plaque est apposée sur le bâtiment en souvenir de cet événement). Passé depuis lors de main en main cet ensemble en médiocre état échoit à Béatrice Cottin qui s’emploie dès 1960 et pendant 30 ans à le restaurer et à créer une quinzaine de petits logements, sans pouvoir mener la tâche à son terme.

    Squatté durant un an, en 2009, par le collectif étudiant "Jeudi Noir" qui voulait attirer l’attention sur le manque de logements à Paris, l’endroit défraie la chronique. Les héritiers, neveux et nièces de la précédente, devant s’acquitter de droits de succession élevés ont décidé de vendre cet hôtel particulier en bloc en non par appartement afin qu’il soit préservé, ce sur quoi s’est engagé l’acquéreur. Une des conditions de la vente stipulerait que soit installé un « Espace Béatrice Cottin avec un musée et une galerie ouverte à tous sous les arcades de la façade ».

    Tous les amoureux de la place des Vosges vont suivre avec intérêt la restauration et la transformation de cet immeuble dont on ne connait pas encore la destination future.

    Nous avons eu le privilège en 2009 de visiter l'intérieur grâce à un accord amiable avec l'occupant de l'époque, "Jeudi Noir", un  groupe d'étudiants qui avaient choisi judicieusement de le squatter "en douceur". A la lumière de l'actualité, nous invitons les amoureux du Marais (et les autres) à lire le reportage inédit que nous en avons fait le 2 novembre de cette année-là.

     

  • Des photos calamiteuses qui sont l’image actuelle de Paris…

    République nuit debout agence soc gén souillée 12 04 16Conséquence d'une nuit d'émeutes aux environs de la place de la République : agence Société Générale saccagée (Photo Le Figaro)

    Anne Hidalgo a mis en place en 2014 un "conseil de la nuit" chargé de promouvoir la nuit à Paris. Le 2 avril, elle organisait "la nuit des débats" et "invitait les parisiens à se réunir n'importe où pour discuter de n'importe quoi". Cette initiative a fait long feu mais les manifestants de la place de la République ont pris la relève. Elle a encouragé leur démarche. Depuis, elle est dans la situation de l’apprenti sorcier dans Fantasia de Disney qui se débat pour que les casseroles reprennent leur place. Au grand désespoir du Préfet de Police qui doit discrètement la maudire… Sans parler des maires d'arrondissements qui subissent impuissants le saccage de leur territoire et les sarcasmes de leurs administrés.

    République nuit debout 19h00 le 15 04 16Occupation journalière de la place de la République, 15 avril 2016, 19h00 (Photo VlM)

     

     La place de la République a été réaménagée à grands frais entre 2011 et 2013. Les contribuables parisiens qui ont financé ces travaux s'attendaient légitimement à une amélioration de leur cadre de vie. En autorisant son occupation comme elle le fait, Anne Hidalgo sacrifie la qualité de vie des parisiens et en premier lieu de ceux qui vivent sur la place ou à proximité. Livrée à ceux qui se réunissent et manifestent bruyamment la nuit, il est devenu impossible au voisinage de la place de dormir la nuit et le paysage qu'on découvre chaque matin avant le passage des engins est celui d'une décharge à ciel ouvert.

    Ses déclarations à ce propos trahissent son mépris pour les habitants : " La place de la République n’appartient pas davantage à ceux qui veulent en faire un forum, qu’à ceux pour laquelle elle est un lieu de passage, de loisirs, ou encore un mémorial. Je veillerai à ce que son usage reste partagé entre tous. » Riverains, pleurez sur votre sort car vous n'êtes ni de passage, ni fêtard, ni en pèlerinage !

    La situation quasi insurrectionnelle que nous vivons n'est pas faite pour attirer les visiteurs, touristes, hommes d'affaires ou investisseurs. Elle n'a aucune chance de soutenir les ambitions de la Maire de Paris. En est-elle consciente ?

    D'autant plus que la situation en terme de propreté n'a jamais été aussi désastreuse.

    Archives 30 affiches décolées sur trottoir 12 04 16Devanture ex-Mod's hair, déchets d'affiches sauvages devant le 30 rue des Archives (IVe) (Photo VlM)

     

    L'affichage sauvage dans les IIIe et IVe arrondissements n'a jamais autant prospéré. Les murs qui s'y prêtent croulent sous le poids de strates de papier gluant qui finit par former une croute qui se décolle et tombe au sol.

     

    Michel le comte 13 affiches sauvages décollées 15 04 16Mur pignon du 13 rue Michel le Comte (IIIe) (Photo VlM)

     

    Nous sommes ici pourtant dans le centre historique de Paris, en secteur sauvegardé, et les moyens d'agir existent ! Il n'y a qu'à le vouloir ! Au lieu de postuler pour l'organisation des Jeux Olympiques de 2024 dont les parisiens ne veulent pas, et afficher son ambition de présider le C40 (voir notre article), Anne Hidalgo devrait faire le ménage dans sa ville. Les parisiens qui imprudemment ont voté pour elle en 2014 et le regrettent aujourd'hui, ont le temps encore de revenir à une meilleure opinion si elle corrige le tir avant les prochaines échéances électorales. Reste à savoir si aveuglée par ses rêves de grandeur elle se résoudra à redescendre sur Terre.

     

  • Voyage guidé à l’intérieur du squat étudiant de l’Hôtel Coulanges, 1 bis place des Vosges (IVe)

    Vosges 1 plaque jeudi noir Façade de l'hôtel de Coulanges, 1bis place des Vosges, occupé depuis le 28 octobre par un collectif d'étudiants.

     

    Cet hôtel jouxte le "Pavillon du Roi" (1 place des Vosges), qui ouvre sur trois porches l'accès de la rue de Birague à la célèbre place. Sa construction date de 1607. Une plaque rappelle que Marie de Rabutin Chantal , marquise de Sévigné, y est née le 6 février 1626.

    Il appartient actuellement à Mme Béatrice Cotin. Beaucoup plus jeune alors (elle est âgée aujourd'hui de 87 ans), elle entreprenait la réhabilitation du vaste ensemble que constitue l'hôtel, dès 1964, dans le but de le rendre habitable. L'intérieur porte les traces des travaux effectués, dont certains restent inachevés.On dit qu'elle s'est usée dans une relation difficile avec les Bâtiments de France. Chacun était dans son rôle : elle pensait confort et rentabilité, les architectes du Ministère de la Culture, au nom de la sauvegarde et de la mise en valeur du Marais, ne voulaient rien sacrifier du patrimoine exceptionnel qu'abrite l'hôtel.

    Le résultat de cet affrontement, voué malheureusement à l'échec, est un bâtiment en déshérence où des pigeons ont réussi à nicher dans les recoins et à répandre leur fiente, des canalisations percées et des armoires électriques éventrées. Les chantiers de l'époque sont restés en l'état. En le parcourant, on est dans l'univers de le Belle au Bois Dormant.

    Il n'est pas étonnant, dans ces conditions, qu'une quarantaine de jeunes gens, tous étudiants, dont 5 en architecture, qui ne parviennent pas à se loger dans des conditions décentes, aient eu l'idée et l'ont exécutée, d'occuper l'ensemble du bâtiment en annonçant qu'ils veilleraient au respect de son patrimoine (il est interdit, par exemple, d'y fumer).

    Nous proposons à nos lecteurs de faire avec eux une visite commentée des lieux, sous la conduite de Laurent Dubouchet, l'un de ces étudiants

    Vosges 1 entrée birague  Entrée 11bis rue de Birague

                                                            

    Vosges 1 écuriesCour intérieure et écuries

     

                Vosges 1 escalier             Vosges 1 ascenseur         

     

     

     

     

     

     

     

     

    Escalier avec rampe en fer forgé (gauche) et ascenseur remarquablement dissimulé (droite)

                                    

    Vosges 1 poutres peintes magnifiquesPoutres et solives peintes, une véritable merveille.

                                                                     

    Vosges 1 cheminée détailVosges 1 grande salle

    Grande salle et cheminée (le détail, à gauche, est peut-être "Empire" mais un lecteur attentif et compétent pense que la cheminée est de style "école de Fontainebleau", XVIème siècle, et serait donc d'époque).

     

    Quelle sera l'issue de l'affaire ? En tout état de cause, l'objectif du collectif est atteint : faire un coup d'éclat pour sensibiliser les pouvoirs publics et l'opinion à leur situation. Une procédure en référé est en cours. Il est possible que le juge ordonne l'expulsion. Est-il réaliste, du reste, que les étudiants restent là, sans eau, sans chauffage, sans sanitaires, sans électricité ? La réponse est évidemment : non. Ils auront montré, toutefois, leur sens des responsabilités et du respect du patrimoine collectif. Cette attitude les assure de notre estime et, nous l'espérons, l'engagement des pouvoirs publics pour une solution durable à leurs difficultés.

    Qu'en sera-t-il ensuite de la sauvegarde de ce lieu prestigieux ? l'arrivée d'un investisseur ou d'un mécène éclairés ? l'intervention de l'Etat ou de la Ville (très pauvres en ce moment !) ? On a du mal en tout cas à imaginer le statu quo.

     

    Post Scriptum #1 du 6 janvier 2010 : L'affaire est passé au tribunal d'instance du Ve aujourd'hui. Le délibéré sera rendu le 18 janvier. La propriétaire (87 ans), représentée par sa tutelle, a demandé l'expulsion sous astreinte et des indemnités par jour d'occupation. La trêve hivernale ne s'applique pas ici car il y a eu occupation sans bail, avec effraction.

    Post sriptum #2 du 18 janvier 2010 : le délibéré a été rendu par le tribunal du Ve le 17 janvier 2010. Les squatters sont condamnés à être expulsés, si besoin est en faisant appel à la force publique. Il leur est laissé une semaine par partir de leur plein gré. Ils devront payer une indemnité de 3.400 € par mois d'occupation depuis le 31 octobre 2009. A partir du 26 janvier, s'ils occupent toujours les lieux, l'indemnité passera à 25.000 € par mois. Les dédommagements réclamés par la propriétaire étaient beaucoup plus importants, de l'ordre de 150.000 €.

    Pour rejoindre notre association agréée, loi de 1901, apolitique et culturelle,  Cliquer ICI

    Post scriptum du 1er octobre 2010 :

    Un nouvel article a été publié en date du septembre 2010. Lire l'article.

    Post scriptum du 22 octobre 2010 : la cour d'appel confirme le décision d'explulsion et le paiement d'indemnités. Toutefois, celles-ci sont allégées par rapport à la décisoin de première instance

    Post scriptum du 23 octobre 2010 : la préfecture de police a procédé dans la nuit à l'évacuation des occupants

    Gérard Simonet

     

  • Potemkine, l’immeuble « cuirassé » du 76 rue Saint Antoine (IVe)

    Turenne cuirassé st antoine 

    L'immeuble en finition, angle 76 rue Saint-Antoine et 1 rue de Turenne (IVe).

     

    En toute franchise, c'est moins laid qu'on a pu le craindre et la fusion de l'immeuble dans son environnement s'opère assez bien. La noirceur des tôles perforées est un effet non désiré de la photo et de l'éclairage. Peut-être seront elles peintes in fine, nous n'en savons rien pour le moment (un commentaire de la mairie du IVe, à ce propos, serait apprécié).

    Nous annoncions sa construction dans le bulletin16.pdf (été 2006) en disant qu'il ne "manquait pas d'audace" mais, contrairement à d'autres associations dont nous comprenions néanmoins l'indignation, nous ne l'avions pas expressément condamné. Après tout, les Bâtiments de France l'avaient béni  sans avoir apparemment cédé à des contraintes.

    Il reste maintenant à cet ouvrage à affronter le jugement de ses habitants, et l'épreuve de l'opinion ambiante …. et du temps.

    mots-clés : urbanisme, architecture moderne, Marais