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Étiquette : hotel de fieubet ou de valette paris marais

  • L’Hôtel de Fieubet (IVe), appelé aussi de la Valette, marie le néo baroque au style épuré de Mansart

     

     

    1ecol_mas1 L'Hotel de Fieubet ou de la Valette, 2 bis quai des Célestins (IVe)

     

    En débouchant de la bibliothèque de l'Arsenal, on aperçoit à l'angle de la rue du Petit Musc et du quai des Célestins, un immeuble dont la façade est chargée de sculptures représentant des chutes de fruits, guirlandes, trophées, pots à feux, draperies, cariatides et mascarons en tout genre sur la façade dans un style néo-baroque italo-espagnol.

    Ce bâtiment qui abrite l'école Massillon est un ancien hôtel particulier appelé tour à tour Hôtel d'Herbault, de Fieubet, de Mareuil et enfin de la Valette…

    En 101 Raymond Phelypeaux, seigneur d’Herbault se rend acquéreur d'un cet endroit qui fut vendu ensuite en 1676 à Gaspard de Fieubet, le Chambellan de la reine Marie-Thérèse. Ce dernier va faire de sa demeure, au début du régne de Louis XIV, un lieu remarquable, les travaux dureront 5 ans.

     1ecol_mas9 La façade XIXe néo baroque 

      

    Si l'extérieur est simple et classique (un corps de bâtiment avec deux ailes) dû à Hardouin Mansart, l'intérieur est somptueux avec la participation des meilleurs artistes de l'époque dont Lesueur qui a aussi décoré l'Hôtel Lambert et dont une partie des décors a disparu dans l'incendie de juillet 2014 (article du ). Le Louvre conserve quelques témoignages des réalisations de Lesueur pour cet Hôtel. Une chapelle a même été prévue, l’échauguette actuelle, sur la rue du Petit Musc servant d'oratoire. Madame de Sévigné comme d'autres personnages importants de l'époque ont fréquenté les salons et les jardins de l'Hôtel. La demeure fut occupée par les descendants de Gaspard de Fieubet jusqu’en 1752.

    La propriété est passée ensuite en diverses mains, avant d'appartenir à partir de 1769 et pendant prés d'un demi siècle à la famille Boulai de Mareuil qui embellit l'immeuble avec des œuvres dignes de musées dont des Van Dyck.

    Ce sont deux industriels qu achetèrent l'immeuble peu après la chute du Premier Empire. Les locaux furent loués à un raffineur de sucre, des chaudières et cheminées d’usine furent installées dans les cours arrières. Le demeure perdit alors tout son éclat entraînant la destruction des jardins attenants et la vente des œuvres d'art qu'elle contenait. Des bâtiments utilitaires furent même ajoutés. 

     

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     Le clocheton ajouté au XIXe 

      

    A l'abandon l'Hôtel fut repris en 1857 par le rédacteur en chef de l'Assemblée Nationale, Adrien de la Valette qui recourut à Jules Gros pour redonner du lustre à l'ensemble en utilisant abondamment toute cette ornementation abondante très second empire dont nous avons parlé plus haut. Il semblerait qu'un canal souterrain ait alors été construit pour permettre aux invités de rejoindre en gondole depuis la Seine la salle à manger. C'est à cette époque que fut édifié le clocheton.

    Mais l'argent manquant, l'édifice fut à nouveau abandonné jusqu'à ce que des obus traversèrent les combles durant la Commune. En 1877 l'école Massillon prend possession de lieux. Elle y est toujours aujourd'hui et la pérennité de sa présence fait qu'elle a donné son nom à l'Hôtel, à tel point que peu de personnes savent aujourd'hui qu'il s'est appelé autrement par la passé.

    Dominique Feutry

  • La boucherie Simonneau, 41 rue de Bretagne (IIIe), se décide à l’exil ….

    Bretagne simonneau magasin 17 06 14La "Boucherie de la Mairie", propriétaire Frédéric Simonneau, avec sa double devanture sur la rue de Bretagne et sur le Marché des Enfants Rouges (Photo VlM)

     

    Un bon boucher qui s'en va est toujours une perte. Ils étaient là depuis 1984 : Simonneau le père, Frédéric le fils l'actuel gérant et le petit-fils qui y fait déjà ses premières armes à 17 ans à peine.

    Ils tireront le rideau dimanche prochain, 22 juin 2014. A la place de ce commerce, c'est un chocolatier qui s'installera. Et pas des moindres : le maître-chocolatier Jean-Paul Hévin s'est porté acquéreur des murs et du fonds. Un autre commerce de bouche, certes, mais de fine bouche.

    Nous avons souhaité comprendre les raisons d'une telle évolution. Frédéric Simonneau s'en est ouvert à nous.

    Simonneau 17 06 14Frédéric Simonneau (40 ans) (Photo VlM)

     

    Il reconnait d'entrée de jeu qu'il a été sensible à l'offre qui lui a été faite. On devine que pour un commerce de luxe comme Hévin, c'est une obligation aujourd'hui d'avoir son enseigne dans le Haut-Marais et tout particulièrement dans cette rue de Bretagne qui est passée en une douzaine d'années du statut de rue populaire à celui plus prestigieux de "bon chic bon genre" qui caractérise la gentry bobo implantée là depuis déjà quelques années.

    Cette opportunité a pesé lourd dans la décision de la famille de changer de cadre de travail. Il y a pourtant d'autres raisons que M. Simonneau se plait à détailler : la baisse de sa clientèle, découragée par les difficultés de stationnement depuis que la rue a été réaménagée. Il évoque avec nostalgie l'époque où trois files de voitures stationnaient le long de la rue pendant que leurs conducteurs faisaient leurs courses. Pas sûr que nous éprouvions tous le même genre de regrets….

    Il constate aussi le changement du profil social des clients. Selon lui, les habitants du quartier sont massivement des touristes qui font appel à l'offre de logements en location à la semaine (800 € par semaine pour un 40 m², précise-t-il). Des gens qui ne cuisinent pas de la viande mais se contentent de l'offre de restauration rapide qui a fleuri un peu partout.

    Il souligne aussi que les résidents permanents sont souvent des personnes du show-bizz dont l'activité professionnelle les amène à se déplacer sans arrêt en France et à l'étranger. Une autre catégorie de consommateurs qui échappe aux commerces du quartier.

    Où ira-t-il désormais ? La décision n'est pas prise mais la famille pourrait déplacer son commerce dans le 93, à Aulnay-sous-bois par exemple. Frédéric Simonneau considère qu'il n'y a pas de problèmes de stationnement là-bas et il est convaincu, même s'il devait pratiquer des prix plus bas pour coller au marché, que ses marges seraient au moins aussi bonnes car les charges que subit habituellement un commerce sont plus faibles dans cette banlieue qu'à Paris.

    Quoiqu'il en soit, nous qui étions ses clients, nous lui disons notre déception de les voir partir (car le chocolat aussi fin soit-il ne remplace pas un bon gigot) et nous lui souhaitons le succès qu'il mérite.

    Bretagne 41 simonneau enseigne 17 06 14L'enseigne, pas tout à fait conforme car trop grande, mais belle sans aucun doute, que nous ne verrons plus (Photo VlM)