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Étiquette : Hôtel de Marle

  • Le renouveau de l’Hôtel de Marle (IIIe) siège de l’Institut Suédois

    Solar-Egg-1-tt-width-620-height-413-lazyload-0-crop-1-bgcolor-000000-except_gif-1Le sauna en forme d’œuf  à facettes (œuvre de Bigert & Bergström) installé dans les jardins de l'Hôtel de Marle IIIe (photo Institut suédois)

     

     

    L’Hôtel de Marle, 11 rue Payenne (IIIe) qui remonte au XVIe siècle, abrite, depuis 1971, l’Institut suédois de Paris. Il a failli fermer ses portes en 2008 du fait de la crise financière qui a frappé toutes les  économies.

    Fermé pendant 7 mois pour travaux d’embellissement, le seul institut de la Suède situé à l’étranger vient de rouvrir le 21 octobre et propose, derrière sa porte cochère d’une belle couleur bleue, des installations revues (nouvelle entrée, aménagement d’accès aux personnes à mobilité réduite, aplanissement des pavés de la  cour…), afin « de plonger le visiteur dans une ambiance plus suédoise » encore, puisque les espaces agrandis ont été pensés de façon à représenter le design suédois. 

    D’importants efforts ont été menés pour faire du Café, agrandi, installé dans une des ailes avec sa terrasse dans la cour, une référence, les plats ayant en effet été retravaillés. Quant aux décor et meubles qui s’y trouvent, ils sont dus au Nationalmuseum de Stockholm.

    Dans un article rédigé le 30 novembre 2011, nous avons relaté l’histoire de ce très bel Hôtel, sa restauration et son acquisition par l’État suédois pour y installer le musée Tessin.

    L’Institut promeut la culture contemporaine suédoise à  travers les arts plastiques, le design, le cinéma, la musique et la littérature … l’Institut. Une exposition permanente retrace les relations franco-suédoises.

    Interrogé par un grand quotidien, le directeur de l’Institut, Mats Widbom , a indiqué que grâce à ces travaux de rénovation, des plafonds peints du XVIe siècle avaient été mis à jour dans une salle du 1er étage.

    A l’occasion de la réouverture, un sauna en forme d’œuf à facettes (œuvre de Bigert & Bergström) a été installé dans le jardin, il est disponible sur réservation.

    Notons enfin que l’institut sert de résidence à des suédois venant à Paris et que sont dispensés des cours de suédois.

    Le jardin est ouvert au public mais peut être fermé en cas d’événement exceptionnel. L’accès à toutes les manifestations est gratuit.

    Dominique Feutry

     

  • Rue de Rivoli : un long tunnel bâché en forme de chenille….

     

    Maxnewsfrthree923411-3233583Bâches, barrières… l'aspect actuel de la rue de Rivoli (IVe) (photo France 3 Régions)

      

     

    Si les échanges à fleuret moucheté entre le Préfet de police et la Maire de Paris font florès auprès des médias, la situation actuelle provoquée par les travaux d’aménagement d’une piste cyclable rue de Rivoli indisposent fortement  tous ceux,  riverains et non riverains qui,  rentrés de vacances,  découvrent leur ampleur et en subissent les conséquences.  

    La rue est devenue un « long tunnel  bâché en forme de chenille qui longe sans discontinuité le trottoir des numéros pairs ».

    Le nombre de passages pour piétons est sensiblement réduit, ils sont parcimonieusement ouverts là où se trouvent des feux tricolores, les bus ne s’arrêtent plus faute de trouver des endroits où pouvoir le faire,  les ordures s’accumulent  sur les trottoirs et il est fort probable que  les magasins malchanceux de se trouver sur ce parcours subissent déjà une chute de leur activité d’autant qu’il est bien difficile pour les livreurs de stationner et de déposer les marchandises.  Que dire aussi de l’accessibilité handicapés rendue quasi impossible, des difficultés d’accès pour les véhicules de secours et d’urgence où chaque minute compte et pour les forces de police qui doivent s’équiper de 2 roues pour arriver plus vite ? 

    Quid aussi des opérations de désamiantage pour lesquelles la communication officielle est restée particulièrement sobre. 

    Enfin le plus dommageable actuellement – mais cela serait voulu dit-on afin de dissuader les automobilistes d’utiliser leur automobile - concerne tous les bouchons qui accroissent la pollution atmosphérique, indisposent  les artisans et autres métiers qui doivent professionnellement se déplacer avec leur véhicule …

    En somme on assiste, médusés, à toute une chaîne de constats qui laissent à penser à une impréparation inquiétante si ce n’était qu’il s’agit de la Ville de Paris qui dispose de moyens, de conseillers, de techniciens, de spécialistes et autres professionnels qui ont dû tout prévoir.  La plupart  nous prédisent d’ailleurs que dans quelques années nous n’aurons pas à regretter ces aménagements coûteux, il faut juste se familiariser au pire s’en accommoder…

    Des siècles d’embouteillages dans la capitale seront ainsi effacés. Nous en rêvons déjà !

    Dominique Feutry

     

  • Hôtel de Marle (IIIe) : la première opération de restauration loi Malraux (1962) dans le Marais

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    Hôtel de Marle, 11 rue Payenne (IIIe) ; il héberge le musée Tessin, du Centre Culturel Suédois

                                     

    Il s'étend de la rue Payenne (en souvenir d'un notaire du XVIème siècle, Guillaume Payen, qui fit le lotissement du quartier) à la rue Elzévir, au coeur du secteur choisi en 1962 par la Commission Nationale des Secteurs Sauvegardés pour entreprendre la restauration du Marais (*) dans le cadre de la loi Malraux.

    L'opération est décrite dans un bulletin d'information de l'Association de Sauvegarde du Paris Historique, daté de juin 1969. On y trouve notamment des photos qui montrent l'état du bâtiment à cette époque :

    Payenne 11 hôtel de merle avant restauration Vue de l'hôtel en 1962

    Les premières constructions remontent au XVIème siècle mais, dans sa forme actuelle, c'est de la fin du XVIIIème siècle que date l'Hôtel de Marle, du nom de Christophe Hector de Marle, conseiller au parlement, qui en fut propriétaire en 1572. Il porte la signature d'Alexandre François d'Argouges.

    Il connut des fortunes et infortunes diverses : activités commerciales et industrielles au XIXème siècle et, tout de même, quelques occupants illustres plus près de nous, comme l'écrivain surréaliste André Paul Edouard Pieyre de Mandiargues et le peintre androgyne Léonor Fini (propriétaire par ailleurs d'un monastère isolé sur la côte découpée du Cap Corse)

    Les travaux ont été entrepris dès 1967. Ils donnèrent lieu à des découvertes remarquables : des plafonds peints à solives décorées, des fresques et une ferme à charpente semi-circulaire du XVIème siècle, dits "à la Philibert Delorme" ou "en carène de bateau renversée", qui avaient été masqués jusque là par un faux plafond.

    Payenne 11 hôtel de merle combles 18 11 11Combles en demi-cercle lors de leur découverte

    L'ensemble de l'Hôtel a achevé sa restauration en 1970. Acheté par l'Etat suédois, il abrite désormais le musée Tessin, du Centre Culturel Suédois, et possède une belle collection de dessins français. Il se distingue en outre par son portail Louis XV avec mascaron sur la rue Payenne, et son escalier d'honneur Louis XVI.

     

     (*) La loi Malraux sur les secteurs sauvegardés, qui protège les centres historiques, date de 1962. Le décret d'application concernant le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais date du mois d'août 1996. Sa gestation a donc duré 34 ans, mais de nombreuses opérations comme celle de l'Hôtel de Marle, ont eu lieu avant la lettre.


    Bibl. Association de Sauvegarde du Paris Historique, "Le Marais" (Alexandre Gady)  Ed. "Le Passage"

     

    Intéressé par l'association : Cliquez sur ce lien

            

     

  • Voies sur berges : du rêve à la réalité

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     Voie sur berges rive droite secteur Arsenal (IVe) devant "la Maison Rouge", mars 2011

     

    En écoutant des militants des "Verts" en 2001 parler de la "reconquête par les parisiens des berges de la Seine", on avait cru à un canular. Puis, comme ils persistaient, beaucoup parmi nous les ont considérés comme d'aimables utopistes. Mais, bien qu'en position de force au sein du conseil de Paris jusqu'en 2008, ils paraissaient avoir perdu de vue cet objectif. C'est au début de la nouvelle mandature de Bertrand Delanoë, alors même que leur influence était affaiblie, que le projet a refait surface. Il faut croire qu'ils avaient fait école.

    L'utopie s'est transformée en rêve avec, cette fois, un projet à la clé qu'il est possible de consulter sur le site de la Mairie de Paris.

    Un rêve parce que la reconquête des berges est une aspiration légitime des parisiens. Essayez de vous aventurer sur la rive droite, par exemple, à hauteur du Pont Marie, et de traverser la voie rapide pour accéder au fleuve. C'est suicidaire. Le flot continu des voitures et des motos qui déboulent à grande vitesse malgré la limitation à 50 km/h vous oblige à attendre de longues minutes pour tenter une chance, pas assurée du tout de vous sourire.

    Berges seine aménagement maison rouge 
     L'aménagement proposé par la Mairie de Paris. Circulation adoucie, feux tricolores, promenade piétons et cafés-restaurants (composition APUR – atelier parisien d'urbanisme)

     

    Un rêve aussi dans ce qu'un rêve comporte d'irréel, d'inaccessible. Est-il sérieusement envisageable aujourd'hui, de remettre en cause cette autoroute est-ouest qui permet de traverser assez confortablement Paris rive droite et – en partie – rive gauche ?

    Bertrand Delanoë n'a aucun doute à cet égard. Il fait de cette réalisation l'un des travaux d'Hercule de sa nouvelle mandature, aux côtés du tramway des Maréchaux, de Vélib' et Autolib', du réaménagement des Halles, de la Gaité Lyrique et de l'extension de Roland Garros. Au "Journal du Dimanche" du 7 janvier, il confiait : " En 2011, le conseil de Paris, seul légitime en la matière, prendra les décisions concernant l’aménagement des voies sur berge".

    "Seul légitime", le Préfet de Police de Paris ne l'entend pas de cette oreille. Dans son intervention du 8 février devant le conseil de Paris, le Préfet rappelle que " cela a été peu souligné jusqu’ici : les berges de la Seine, comme tout le domaine public fluvial français, appartiennent à l’Etat. Celui-ci sera donc amené à exercer les droits du propriétaire".

    Il rappelle que sa position définitive sur le projet ne sera révélée qu'à l'issue de l'enquête publique qui doit avoir lieu. On comprend toutefois, d'ores et déjà, qu'il a une opinion différenciée entre rive gauche et rive droite (celle qui nous concerne au premier chef).

    Sur le projet rive gauche, ses déclarations résonnent comme une oraison funèbre : " Il est donc de mon devoir d’avertir solennellement des risques que la fermeture de la voie sur berge rive gauche entraînera pour la fluidité de la circulation sur le tronçon amont (40 %), et des effets potentiels en cascade sur les carrefours et les voies avoisinants, y compris pour les traversées de la Seine".

    Il semble prêt, en revanche, à bénir la version rive droite : "Les études techniques montrent qu’aux heures de pointe du matin et du soir, qui seront sans doute étendues en amplitude, la capacité de trafic maximale sera réduite de 25 % [ ….. ]  Cependant, le fait de conférer un caractère plus urbain à cet axe rapide ne saurait soulever d’objection dans son principe. Sur proposition des services en charge de la sécurité routière, j’ai moi-même uniformisé en 2007 la vitesse maximale à 50 km/h sur tout le linéaire de la rive droite".

    Il reste, pour ce qui nous concerne, que la Maire du IVe, Dominique Bertinotti, aux côtés des riverains, a encore des exigences. Elle formule cinq propositions, notamment "Redonner un vrai rôle urbain aux berges. Retrouver des usages variés et utiles à la ville (économiques, transports, marchands, loisirs)".

    Les habitants des Îles et du site de Notre-Dame sont pour leur part plus que réticents. Ils craignent que leur qualité de vie en souffre. Ils font remarquer à juste titre les nuisances qu'ils subissent toutes les nuits avec le passage des bâteaux Mouche qui les accablent du bruit de leurs hauts-parleurs et les éblouissent avec leurs projecteurs puissants. Vont-ils se reconnaitre dans la déclaration de leur Maire qui affirmait au conseil de Paris du 8 février : "les riverains, habitants et commerçants du quartier ont exprimé avec force et détermination leur volonté de redonner à la Seine sa vocation de transport des hommes et des marchandises dans la perspective d’une ville durable" ?

    Le "rêve" dans son acception métaphorique, se définit tantôt comme une illusion tantôt comme une espérance. Nous sommes peut-être passés de l'illusion à l'espérance. Espérons qu'elle ne soit pas déçue.