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Étiquette : hôtel de mayenne

  • Hôtel de Mayenne (IVe) : douze années séparent ces photos…

     

    Hôtel de mayenne vue générale avant travaux 07 11 09

    Hôtel de mayenne 24 03 21L'Hôtel de Mayenne, 21 rue St Antoine (IVe), classé monument historique en 1974, avant (en haut) et après (en bas) travaux de restauration (Photos VlM, clic gauche pour agrandir))

     

     

    Quand on voit le résultat de cette transformation et de quelle manière la restauration a rendu à ce monument son élégance originelle, on n'imagine pas qu'il y ait eu à ce propos une bataille digne d'Hernani… Et pourtant !

    La restauration de cet Hôtel, ainsi que l'Hôtel de Sully, au 62 de la même rue, dont il est le frère jumeau, figurait dans le PSMV dès 1964 (lancement du plan de sauvegarde et de mise en valeur du Marais). Il s'agissait principalement de supprimer l'ajout central (d'aucuns disaient "la verrue") ajoutée à la fin du XIXème siècle.

    Le dossier fut déposé en 2008 par son occupant, l’École des Francs-Bourgeois, soutenu par l'Architecte des Bâtiments de France et le ministère de la Culture. Le Maire de Paris, Bertrand Delanoë avait donné du bout des lèvres un "accord tacite", alors que la Maire du IVe Dominique Bertinotti y était clairement opposée. Elle reçut un soutien inattendu de la Commission du Vieux Paris qui fit valoir que l'ajout était l’œuvre d'un architecte de renom et qu'il convenait de la respecter par référence à la charte de Venise (*).

    A cette époque, le Ministère de la Culture et ses ABF disposaient de pouvoirs plus affirmés qu'aujourd'hui. Son Directeur Jean-Marc Blanchecotte maintint sa position en faisant justement remarquer que l'ajout n'était pas caractéristique de l'architecture du XIXème siècle mais plutôt un pastiche du style Louis XIII de l'édifice principal. Il donna également l'assurance que ses services disposaient de documents descriptifs de la partie recouverte et qu'il serait aisé de retrouver la trace du décor original en le dégageant de son habillage indésirable.

    Nos lecteurs ne seront pas étonnés d'apprendre que nous avons nous aussi milité pour que la restauration ait lieu. Les travaux ont duré deux ans de 2010 à 2012. Le résultat est là pour nous récompenser de notre engagement.

    GS

     

    (*) La "charte de Venise" (1964), qui a fait suite à celle d'Athènes (1931), étend la notion de monument historique au "site urbain ou rural qui porte témoignage d’une civilisation particulière, d’une évolution significative ou d’un évènement historique". A ce titre l'ajout aurait pu apparaitre comme un ouvrage à part entière avec son style propre et sa valeur patrimoniale.

     

  • La Samaritaine nouvelle édition s’apprête à rouvrir ses portes aux clients de la jet set…

     

    Samaritaine sudFaçade sud de la Samaritaine rénovée, face au Pont-Neuf (Photo VlM)

     

     

    Nos amis, l'association XVIe-Demain, vient de publier sa lettre trimestrielle sur 10 pages couleurs. Elle est comme d'habitude très riche de sujets qui ont un lien avec l'urbanisme et le paysage urbain en débordant largement du cadre strict du XVIe arrondissement. Nous invitons nos lecteurs à en prendre connaissance en téléchargeant le dossier. Ils peuvent du reste s'y abonner en versant à l'association la cotisation de 25,00 € par an.

    Nous avons notamment retenu un excellent article sur "La Samaritaine", magasin vedette de Paris-centre avec le BHV-Marais, dont les travaux sont en cours d'achèvement. Avec la permission de nos amis, nous en publions le contenu dans les lignes qui suivent :

    =======

    On en connait le promoteur, le groupe LVMH de Bernard Arnault, avec un budget de 750 Millions d'€, les architectes le cabinet Sanaa, Sejima et Nishizawa, le programme, un grand magasin de 20 000 m², un hôtel du Cheval Blanc de 72 chambres,  une douzaine de points de restauration, des bureaux sur 15 000 m², une crèche de 80 places et 96 logements sociaux.

    Historique : en 1590, le roi Henri IV fait construire le Pont Neuf, puis la pompe à eau de la Samaritaine pour alimenter le Louvre et les jardins des Tuileries. Le nom du magasin a été choisi en mémoire de celle qui a donné à boire à Jésus au puits de Jacob, selon les évangiles. En 1873, les époux Cognacq-Jay inaugurent une boutique à la Samaritaine. Au fil du temps, « on y trouvera de tout » dans ce qui sera devenu le plus grand magasin de Paris dont les quatre immeubles totalisaient 70 000 m² !

    Mais, progressivement, la concurrence du boulevard Haussmann avec le Printemps et les Galeries Lafayette, ainsi que les problèmes de sécurité incendie du bâtiment, obligent le groupe de Georges Renan à fermer le magasin en 2005 et à le vendre ensuite au groupe LVMH de Bernard Arnault. Laborieux permis de construire ! Le projet a été long à concevoir. Un site aussi emblématique ne laissait personne indifférent. La Ville détenant le sésame de la Commission d’aménagement commercial et soucieuse de mixité du programme a mis du temps à obtenir du promoteur des logements sociaux. Ils sont au nombre de 96 et, tellement attractifs, qu’ils sont mis en vente par Paris Habitat !

     

    Sama art dec

     

    Les recours. En outre, les associations gardiennes vigilantes des règles du PLU de la zone ont lutté trois ans contre la façade, qualifiée de "rideau de douche", de la rue de Rivoli. Le Conseil d’État a sifflé la fin de la partie le 19 juin 2015 en validant le permis au mépris du classement monument historique des façades art déco d’Henri Sauvage, l’architecte qui a construit la Samaritaine !

    Le concept du centre commercial : non, vous ne pourrez pas trouver de tout à la Samaritaine comme disait le slogan d’antan. En effet, le groupe LVMH a confié la conception du merchandising à DFS group lui appartenant, basé à Hong-Kong et spécialiste du duty-free d’aéroport. Comme le précise un de ses dirigeants : la nouvelle Samaritaine sera "le plus petit des grands magasins et le plus grand des concepts stores". Sa modeste dimension de 20 000 m² ne lui permet pas de rivaliser avec ses deux concurrents du boulevard Haussmann, le Printemps et les Galeries La Fayette d’environ 60 000 m² chacun et qui, d’ailleurs, offrent eux aussi de moins en moins « de tout » compte tenu de la concurrence des grandes surfaces spécialisées de banlieue.

    Le concept store Samaritaine proposera donc vêtements, bijoux, parfums, maroquinerie, horlogerie dans un univers thématique de luxe et s’adressera à une clientèle internationale haut de gamme, la même que celle des grands aéroports internationaux. Pour rester dans cette ambiance de luxe, les promoteurs proposent à la clientèle du centre et aux autres touristes fortunés de les accueillir pour la nuit à l’hôtel du Cheval Blanc,  5 étoiles, 72 chambres au prix minimum de 1 150 € la nuit, sans parler de la suite de 1 000 m2 donnant sur la Seine. Une piscine de 30 mètres enchantera d’autant plus le séjour !

    Insertion dans le site.  La Ville a voulu améliorer le franchissement de la Seine par le Pont Neuf. En supprimant le tunnel qui permettait aux voitures venant de la rue de Turbigo de passer sous le Forum des Halles et de déboucher rue du Pont Neuf, elle a créé une place piétonne de 5 000 m² devant l’entrée du magasin. Les trottoirs sont élargis et plantés, les circulations douces sont privilégiées. C’est ce que les urbanistes appellent la requalification urbaine.

    L’ouverture. Prévue en avril 2020, elle est maintenant reportée à février 2021. Ce délai doit permettre de reconfigurer les aménagements du magasin afin de respecter les règles de distanciation sociale imposées par la Covid19.

    Cible commerciale. LVMH vise la clientèle asiatique fortunée. Il espère que le nouvel an chinois de février 2021 lui apportera de nouveau ces acheteurs riches mais très soucieux de prophylaxie. Cependant, depuis la pandémie, ce pari risqué de 750 M€ repose sur une reprise de la consommation internationale de luxe et sur le renouveau du transport aérien.

    François Douady

     

    Mise au point de la mairie du Paris-centre

    Le cabinet du Maire de Paris-centre nous prie de publier cette réponse :

    "Nous sommes un peu atterrés par l’article sur la Samaritaine qui comprend une fausse information de taille 
    que nous souhaitons corriger. Je cite : « La Ville détenant le sésame de la Commission d’aménagement commercial et soucieuse de mixité
    du programme a mis du temps à obtenir du promoteur des logements sociaux. Ils sont au nombre de 96 et,
    tellement attractifs, qu’ils sont mis en vente par Paris Habitat ! » Passons sur la première phrase que nous n’avons pas comprise ; mais comment laisser imaginer une seule
    seconde qu’un bailleur social soit chargé de mettre en vente des logements ? Il n’a aucunement vocation
    à les commercialiser ! Sa mission consiste au contraire à mettre en location des logements sociaux financés
    par la Ville de Paris afin de permettre un peuplement mixte au sein d’un quartier. En l’occurrence, les 96 logements confiés à Paris Habitat sont en cours d’attribution à la suite des commissions
    de désignation que les réservataires des logements ont tenues à partir du mois de juillet (État, Ville de Paris,
    Action logement). La municipalité se félicite de l’arrivée de ces nouveaux habitants et leur souhaite la bienvenue.
    sur ce site exceptionnel.
    Isabelle Knafou Directrice de cabinet d’Ariel Weil, Maire de Paris Centre
  • L’Hôtel de Mayenne et l’église Saint Paul-Saint Louis viennent de retrouver leur lustre originel

     

    A l’approche des journées du patrimoine des 15 et 16 septembre prochains, nous enjoignons les inconditionnels du Marais à aller découvrir les deux somptueuses restaurations de deux bâtiments emblématiques du Marais que sont l’Hôtel de Mayenne et l’église Saint Paul-Saint Louis.

    L’Hôtel de Mayenne

     

    Dans un article de Vivre le Marais du 19 février 2012 (voir aussi un article antérieur du 19 novembre 2011), nous indiquions que les travaux de restauration de l’Hôtel de Mayenne, annoncés en novembre 2009 (21, rue Saint Antoine), classé à l’IMH depuis 1974, étaient enfin lancés.

    Deux ans et demi se sont écoulés et nous retrouvons, alors que des bâches le recouvraient jusqu’à peu de temps, un bâtiment remarquable avec tout son lustre d’origine, ce qui en fait un digne pendant de l’Hôtel de Sully, son proche congénère. Pourtant la partie n’était pas gagnée entre les tenants du maintien du pastiche du XIXème siècle (dit parfois « le bouchon ») qui reliait les deux ailes (la Commission de Vieux Paris) et ceux qui souhaitaient sa suppression de façon à redonner à l’ensemble son aspect d’origine (le Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine).

    Le résultat admirable est à la hauteur des enjeux. En effet, nous découvrons, exception faite des constructions de la place de Vosges, un rare exemple d’un hôtel parisien construit en pierre et en brique, dans le style tout à fait caractéristique de la fin du règne d’Henri IV et du début de celui de Louis XIII. Outre la restitution des deux ailes, les opérations ont permis de mettre à jour les deux murs latéraux des avant corps, les deux fenêtres et les deux lucarnes avec toutes les moulures et les sculptures d’origine. Quant au portail, à son revers a été redécouvert le balconnet porté par des consoles sculptées de qualité exceptionnelle. Lorsque le visiteur pénètre à gauche dans la cour, il peut admirer l’ancienne galerie à arcade ouvrant sur l’escalier d’honneur montant à l’étage. A droite, il trouve une intéressante tourelle sur trompe (c’est-à-dire supportée par une portion de voûte tronquée) du début du XVIème siècle.

    Balconnet porté par des consoles sculptées

    Si nous faisons un bref rappel historique, nous apprenons que l’Hôtel a appartenu au petit fils de Saint Louis ainsi qu’à Charles VI (dès 1398). Suite à un duel, un des « mignons » d’Henri III mourut devant la façade principale. Alors dénommé Hôtel de Boissy, c’est de 1567 à 1569 que sont construits le logis et les ailes. Après avoir été la propriété des évêques de Langres, cet ensemble est acheté en 1605 par Charles de Lorraine, duc de Mayenne. Des transformations importantes sont opérées de 1613 à 1617, le nom actuel d’Hôtel de Mayenne date de cette époque, de même d’ailleurs que les croix de Lorraine qui ornent les ferronneries des balcons. Au début du XVIII ème siècle, des travaux d’embellissement sont confiés à Germain Boffrand un des principaux collaborateurs de Jean Hardouin-Mansart avec lequel il participe notamment à l’aménagement de la place Vendôme, du Palais Bourbon et de l’Orangerie du Palais de Versailles. Nous devons aussi à Boffrand l’introduction du style rocaille en France et l’important château de Lunéville. Durant la Révolution l’Hôtel est habité par Le Fèvre d’Ormesson qui commande une section de la Garde Nationale Après avoir été vendu, l’Hôtel de Mayenne est transformé en 1870 en maison d’éducation des Frères des Ecoles Chrétiennes, sa destination n’a pas changé depuis lors.

    La qualité des travaux de restauration effectués est remarquable et nous voyons sous un autre jour, dans son style originel, cette magnifique bâtisse, un atout certain pour notre quartier.

     

    L’église Saint Paul-Saint Louis

     

    Après 14 mois de travaux, le voile s’est progressivement levé sur la restauration très réussie de l’église Saint Paul-Saint Louis (99, rue Saint Antoine) dont l’imposante façade a été magnifiquement refaite, de même que les emmarchements et les retours latéraux. Les pierres abîmées ont été remplacées, ainsi que les statues et les décors sculptés qui, selon leur état, ont été consolidés ou ragrés. Le nettoyage, l’enlèvement des réparations anciennes en ciment et en béton, ont rendu sa splendeur à l’édifice dont l’éclat est rehaussé par la restauration du vitrail de la façade et de la grande horloge (elle provient de l’église saint Paul des Champs aujourd’hui détruite) éclatante en or et bleu. L’édifice dont le nom originel était  "Saint Louis de la maison professe des jésuites" a été construit par deux architectes jésuites sur ordre de Louis XIII, sur les deniers personnels de Richelieu qui posa la première pierre en 1634 et y célébra la première messe, 7 ans plus tard, le jour de l’Ascension.

    La grande horloge

    La construction est influencée par l’Italie et les traditions françaises. Ainsi la façade peut être qualifiée d’italienne dans son aspect mais sa verticalité montre aussi qu’elle est d’inspiration gothique. Toutefois chacun s’accorde à dire qu’elle est de « style jésuite » par son plan en croix latine et sa nef bordée de chapelles. Sa coupole dont l’aspect rappelle celles des Invalides et du Val de Grâce culmine à 55 mètres !

    En 1762, les jésuites sont remplacés par les chanoines d’un autre ordre par décision du Parlement de Paris qui supprime la Société de Jésus. Endommagée à la Révolution qui voit mourir dans ses murs 5 prêtres tués lors des massacres de septembre 1792, l’église est alors dédiée au culte de la Raison. Ce n’est qu’en 1802 que le culte catholique est rétabli sous l’appellation d’église Saint Paul-Saint Louis. Au cours du Second Empire, sous la direction de Baltard, la façade subit une restauration. L’ensemble est classé monument historique en 1887.

    Le mobilier de l’église est particulièrement riche. Les œuvres les plus rares sont la statue dite « La Vierge douloureuse » commandée par Catherine de Médicis à Germain Pilon dont on retrouve les principales œuvres au Louvre. Un très beau tableau intitulé « Le Christ en agonie au jardin des oliviers » est l’œuvre de Delacroix. Les 2 coquilles qui servent de bénitiers de chaque côté du portail principal de la façade sont un don de Victor Hugo à l’occasion du mariage de sa fille Léopoldine, en 1843. Le maître autel a été refait sous Louis Philippe et utilise du marbre blanc provenant de surplus de la galerie circulaire du tombeau de Napoléon. De riches reliquaires et mausolées contenant des cœurs embaumés, en particulier ceux de Louis XIII, de Louis XIV et du Grand Condé ont malheureusement disparu durant la Révolution. Quant au grand orgue, il remplace celui qui a été enlevé à la Révolution et sur lequel ont joué Marchand, Rameau et Corette. L’instrument actuel date de 1871 et son importance lui valut d’être reçu par deux grands maîtres, César Franck et Théodore Dubois. Sa dernière restauration date de 2005.

    N’oublions pas les autres personnages célèbres qui ont fréquenté ce lieu. Citons plus particulièrement Madame de Sévigné qui venait écouter assidument les sermons de Bourdaloue. Bossuet prononça aussi à cet endroit des oraisons. Enfin, il faut signaler que la crypte de l’église abrite de nombreuses sépultures de jésuites et laïcs dont celle de Bourdaloue.

    Vraiment la renaissance de ces deux lieux chargés d’histoire est un événement qui mérite le détour!

    Dominique Feutry

     

  • L’Hôtel de Mayenne dévoile timidement le haut ….

    Hôtel de mayenne 09 03 12

    Vue de l'Hôtel de Mayenne, 21 rue St Antoine (IVe) en cours de restauration, mars 2012 (crédit photo J.E. Chautard)

                       

    Une bâche qui glisse nous fait deviner les charmes nouveaux de l'Hôtel de Mayenne dont la restauration a été entreprise en 2010. (voir notre article du 19 février 2010).

    Entre les deux ailes, l'ajout du XIXème siècle a été retiré. La reconstitution des parties latérales, avec reconstruction du toit et des ouvertures, semble achevée.

    Un regard indiscret à travers le portail entr'ouvert montre que la cour intérieure est elle aussi  en voie de finition. On attend avec excitation le retrait définitif des bâches pour que le nouveau visage de ce monument nous soit révélé.

     

  • PSMV du Marais : navigation à vue dans l’attente du plan révisé

    Gravilliers 20 cour vue de haut 09 02 12
    Cour intérieure au 20 rue des Gravilliers (IIIe)

              

    Dans cet immeuble où 1,2 Millions d'€ ont été consacrés à la réhabilitation, le traitement de la cour pavée soulève quelques interrogations. Les constructions parasites qui la bordent en forme de fer à cheval sont vouées à la démolition au titre du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, dans sa version actuelle toujours en vigueur, dès que cesseront les activités commerciales existantes (nous sommes en "tâche orange").

    Mais que faire quand une réhabilitation surgit ? En dépit du PSMV, il y a consensus entre l'architecte de la résidence, les habitants et l'Architecte des Bâtiments de France, qui suit activement ce dossier, pour pérenniser les appentis qu'on voit sur la photo, à la condition qu'une restauration de ces constructions du XIXème siècle ait lieu pour sauvegarder ce qui mérite de l'être.

    Tout n'est peut-être pas à jeter en effet.

    Gravilliers 20 cour verrière conforme 09 02 12 (2)

    On peut voir, sur cette deuxième vue de la cour, une portion d'appentis en briques et bois surmontée d'un toit en verre dont la pente conduit gentiment vingt centimètres au-dessous du bord de la fenêtre. C'est ce modèle (pattern), hérité du XIXème siècle, qui devrait être conservé et reproduit tout autour de la cour. Ce qui signifie rétablir des couvertures en verre partout où elles ont été supprimées et remplacées par du zinc, unifier les pentes et reprendre les parois pour aboutir à un ensemble uniforme.

    Les habitants de l'immeuble que nous avons rencontrés sont partisans de ce mode de restauration. Si l'Architecte des Bâtiments de France le confirme, c'est la solution qui devrait s'imposer, dans l'attente d'un plan révisé qui ne sera pas connu avant 2014. Il est possible que des réticences se manifestent, pour des raisons de coût notamment. On espère que l'impératif de mise en valeur de la parcelle dont une partie date du XVIIème siècle, s'imposera.

    Une parcelle qui s'ouvre sur la rue par un très beau portail Louis XIV lui-même équipé d'une impressionnante crémone d'époque. L'immeuble sur rue figure au PSMV comme "bâtiment à conserver et à rénover".

    Gravilliers 20 portail louis XIV

              Portail à deux vantaux, voûte surbaissée, fenêtres hautes et garde-fous en fonte

     

     

  • Il était une fois rue de Bretagne (IIIe), un trompe l’oeil plein de charme ….

      Bretagne devanture café ancien

    Il y a deux ans

    On a peine à le croire : il s'agissait d'un trompe l'oeil, qui nous a enchanté pendant des années. Rue de Bretagne (IIIe), à l'angle de la rue Debelleyme.  La fée bleue de Pinocchio, passant par là, aurait aimé lui donner vie. On imaginait derrière la façade la présence d'un comptoir en zinc, quelques rangées de bouteilles et un patron de légende ….

    C'est un fast food qui est arrivé. On est quelques fois injuste envers les fast foods. Ils ont un rôle économique et social. Aussi, quand nous avons appris que "Subway" allait s'implanter là, nous lui avons réservé un accueil poli à défaut d'être enthousiaste. L'Architecte des Bâtiments de France avait voulu s'assurer d'une chose : que la nouvelle enseigne conserve le principe du trompe l'oeil, en l'adaptant aux circonstances.

    Ce qui fut fait. On perdit au change mais on fit contre mauvaise fortune bon coeur. A l'exception des artistes de la bombe de peinture et du marqueur, toutefois. Très tôt, ces vandales sévirent avec un délire qui témoigne du peu de respect que le paysage de la rue et cette enseigne en particulier leur inspirent.

     "Subway" n'a pas paru s'en soucier. Aujourd'hui la façade est immonde, comme on peut le voir ci-dessous. Qui va nous débarrasser maintenant de cette misère ? Question corrollaire : qui va réussir à éradiquer ce phénomène qui défigure l'environnement et coûte chaque année à Paris plusieurs millions d'€ ?

    Bretagne devanture subway taguée

    Aujourd'hui ! Peu engageant pour qui a envie d'un sandwich.

    Nous en référons au Maire Pierre Aidenbaum. Lui seul a quelques moyens d'intervenir auprès du commerçant pour lui rappeler ses obligations d'entretien de la devanture et auprès des services de la propreté de Paris pour que la société chargée par la Mairie de Paris de l'effacement des tags (*) se mobilise et remette en état ce décor.

    (*) HTP, n° d'appel 0 800 004 626, service gratuit

                      

    Intéressé par l'association : Cliquez ICI

                                                                           

  • Hôtel de Mayenne : la restauration est lancée

    St antoine 21 hôtel de mayenne gravure ancienne St antoine hotel de sully facade rue bis

    Non, il ne s'agit pas du même bâtiment, mais de frères jumeaux : à gauche l'hôtel de Mayenne, 21 rue St Antoine (IVe), gravure ancienne représentant l'édifice avant l'adjonction en 1889 de la partie centrale et à droite l'hôtel de Sully, 62 rue St Antoine, tel qu'il apparait aujourd'hui après sa rénovation récente.

                                                                                                                 

    L'affaire a fait débat entre la Mairie de Paris et son bras armé la Commission du Vieux Paris, et le Ministère de la Culture, partisan du retour à l'architecture originelle de la façade, en application du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. Le dossier de restauration incluait la suppression de l'ajout du XIXème siécle (notre article du 19 novembre 2009)

    La discussion est close. Le Maire de Paris s'est rangé à la décision du Préfet de Paris d'autoriser les travaux de restauration et de mise en sécurité de ces bâtiments qui abritent l'Ecole des Francs-Bourgeois. Les panneaux d'information qui ont été placés sur la façade, annoncent le démarrage imminent du chantier qui sera supervisé par Jean-François Lagneau, Architecte en Chef des Monuments Historiques.

                                                                                                                                                     

  • Les joyaux de la rue Saint Antoine (IVe)

    St antoine 17 visitation

    Le Temple de la Visitation Sainte Marie, 17 rue Saint Antoine (IVe), du nom de la congrégation des "Filles de Sainte Marie", ancienne église baroque Sainte-Marie-des-Anges, que l'on doit à François Mansart qui la conçut en 1632. Dévolue par décision de Napoléon en 1802 aux chrétiens réformés, elle accueille à présent plusieurs cultes protestants : classique, afro-antillais, japonais et arabe

    .

     

    Cette église, Jean-Etienne Chautard la connait bien. Depuis qu'il s'est installé en face, au 16 de la rue, il a assisté à sa restauration et au retour des pots à feu (*) de quatre mètres de haut qui ceinturent la coupole. Il s'est aussi passionné pour un lieu où "l'histoire pèse d'une densité particulière". Derrière l'église se cache l'ancien couvent des Filles de la Visitation, une institution qui s'apparentait au Carmel par la rigueur de sa règle.

    Les activités de notre association nous ont conduits vers lui. Nous nous sommes rencontrés. C'est un personnage captivant, passionné d'histoire et d'architecture au point d'avoir décidé, pour conduire ses recherches, de travailler à mi-temps, à la Coface où il est cadre commercial.

    Ses travaux tiennent dans une brochure de 120 pages intitulée  "16 rue Saint Antoine, 1608-2009 : 400 ans d'histoire". Ils ont bénéficié de l'intérêt et de l'aide des Archives Nationales. Ils sont consacrés à la vie patrimoniale de la congrégation qui a vécu autour de son immeuble du 16 de la rue Saint Antoine, au sein d'un périmètre délimité par l'impasse Guéménée, la place des Vosges, la rue des Tournelles et la rue Saint Antoine, celle des "Filles de la Croix". Des religieuses ouvertes sur le monde, contrairement à leur vis à vis, dont la charge était  "d'éduquer les jeunes filles".

    On avait donc face à face, de part et d'autre de la rue, avec la Bastille en toile de fond, deux couvents qui ont laissé leur empreinte sur le quartier d'aujourd'hui.

    Couvents ste croix et visitation

     Au contraire des Filles de la Croix, celles de la Visitation vivaient donc recluses. Cet engagement leur valut une rigueur plus élevée de la part des révolutionnaires de 1789, qui avait peu d'estime pour les excès de piété. On les éjecta très vite de leurs murs et de leur cloître qui reçurent ultérieurement des affectations profanes et subirent divers outrages architecturaux qui subsistent de nos jours.

    Cloitre visitation

    Cloître de la Visitation. Les arcades ont été fermées. La galerie est convertie en "show-rooms". Un atelier en briques (à droite) occupe le centre de la cour pavée.
     

    Ces ajouts doivent disparaître au titre du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. Les instances chargées de sa révision verront-elles d'un meilleur oeil ce tribut payé par l'histoire et la culture au commerce et à l'industrie des XIXe et XXe siècles ? On devra attendre pour savoir.

    Allons ensemble de l'autre côté de la rue retrouver Jean-Etienne Chautard dans son appartement du XVIIe. On entre malheureusement par un garage (350 places de voitures), qui se prolonge loin derrière au coeur de ce qui a été le couvent des Filles de la Croix. On se dit qu'on ne pleurerait pas sa disparition mais on se demande comment, en pratique, plusieurs étages de béton pourraient être curetés sans parler de l'opposition que pourrait susciter un tel projet chez les clients utilisateurs du parking.

    L'immeuble du 16 a connu deux surélévations successives mais le deuxième étage où nous nous rendons est d'origine même si, bizarrement, les trois fenêtres sur rue ont été rétrécies par une reprise de maçonnerie. Le clou de la visite est l'escalier.

    St antoine 16 escalier

    Il vaut à lui seul le détour. C'est un bel escalier Louis XIII "à quatre noyaux et ballustre de bois carrés, du milieu du XVIIème siècle", qui dessert les quatre premiers étages.

    Avec l'hôtel de Sully, sompteusement restauré, l'hôtel de Mayenne qui fait pendant et attend sa propre restauration, ces anciens couvents où trône l'ouvrage remarquable qu'est l'église de la Visitation, on a envie de se retourner et voir par enchantement la porte Saint Antoine et la Bastille qui complétaient si richement la perspective. On se dit que les révolutionnaires auraient été bien inspirés, ayant pris la forteresse de la Bastille, de la conserver pour la transmettre à la postérité.

    St antoine perspective bastille gravure ancienne

    A gauche, les bâtiments du couvent des Filles de la Croix. A droite, l'église de la Visitation et l'hôtel de Mayenne. Au fond, la Bastille. (gravure d'époque)

     

    (*) Pot à feu : ornement représentant un vase d'où sortent des flammes

                                                                      

    Pour adhérer à notre association agréée, apolitique et culturelle, cliquer ICI

     

     

  • Affluence en mairie du IIIe : le Maire Pierre Aidenbaum affronte la colère des riverains de la rue Rambuteau

    Reunion mairie III rambuteau ret

    Une centaine de personnes se sont rendues à la mairie du IIIe le 18 juin pour manifester leur désapprobation du projet de retour des voitures sur la portion de la rue Rambuteau qui va des rues Beaubourg à Saint Martin (IIIe et IVe).

                                                                                                                          

    Ils étaient en colère ces riverains de la rue Rambuteau venus en masse exprimer leur réaction à l'annonce d'une étude commanditée par la Maire du IVe, Dominique Bertinotti, faisant état d'un retour de la circulation automobile sur le tronçon compris entre les rues Beaubourg et Saint Martin.

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, est venu en personne soutenir son Adjointe à la voirie Monique Saliou. Il a exprimé sa réprobation qu'une réunion qui devait réunir des conseils de quartier du IIIe et du IVe se soit transformée, sous l'emprise  de l'émotion et par la grâce de quelques tracts et d'échanges sur la blogosphère, en action de résistance à un projet qui a été rejeté avec véhémence.

    Pierre Aidenbaum a dû se rendre à l'évidence, un sujet comme celui-là ne pouvait pas laisser la population insensible. Penser le contraire aurait été le signe de sa part d'un manque de maturité politique. Comme cette qualité ne lui fait pas défaut, il faut croire qu'il a adopté cette posture pour des raisons tactiques.

    On ne  trouvait d'ailleurs pas que des habitants  dans l'assistance : la Député "Verte" de la circonscription, Martine Billard, était présente. Elle a pris la parole pour dire qu'il serait aberrant de rendre cette voie, piétonne depuis 1977, à la circulation. On y trouvait aussi l'Adjointe à la Maire du IVe Corine Faugeron, Verte elle aussi, qui n'a fait qu'appuyer cette déclaration, Martine Weill-Reynal, élue UMP du IIIe, en soutien aux riverains mécontents, et enfin deux présidents d'associations du IIIe, la nôtre évidemment et L'ASSACTIVE, qui regroupe les habitants du quartier de l'horloge, bien placés pour avoir un avis sur la question.

    Le président du conseil de quartier Saint Merri, courageux mais téméraire, est intervenu à contre courant, de façon haineuse et hystérique. Couvert de huées, il a remis sa veste et s'est retiré.

    Dans une atmosphère partiellement apaisée par le départ de cet individu, Pierre Aidenbaum a pu déployer son talent en reprenant une rhétorique qui s'efforce de démontrer que rien n'est décidé, que les habitants continueront d'être consultés à travers un conseil de rue ou toute autre structure de représentation des riverains, et qu'à ses yeux une seule décision a en ce moment ses faveurs : limiter la rénovation au tronçon Archives-Beaubourg, élargir les trottoirs et humaniser la rue. C'est exactement ce que nous-mêmes avons proposé dans notre article du 24 avril. (voir "archives" avril).

    Nous avons demandé au Maire s'il avait le sentiment d'avoir été pris à contre-pied par l'étude de la Maire du IVe, qui visait essentiellement le plateau Beaubourg et incidemment seulement ce petit morceau de rue (qui n'est du reste habité que sur le IIIe), et qui a mis le feu aux poudres. Nous n'attendions pas de réponse de sa part. Mais sa façon de s'en défausser valait autant qu'une déclaration. Avec la quasi totalité des participants, nous sommes repartis rassurés.

                                                                                                                      

    Mots-clés : Rue Rambuteau requalification, plateau Beaubourg 

                                                                                                                                          

    Post scriptum du 20 juin : la lettre de Hubert Levy Lambert adressée aux deux maires mérite d'être diffusée pour son humour : Lettre Hubert Lévy Lambert

                                                                                          
                                                          

  • Hommage à l’art de la rue (street art)

    Archives 47 tags caisse primaire SS 

    Oeuvre récente, devant le 47 de la rue des Archives (IIIe)

     

    On ne peut pas rester insensible à l'expressivité de ce jet de bombe noire, venu réhausser avec bonheur  la fadeur de la devanture de l'Assurance Maladie de Paris, à l'angle des rues de Braque et des Archives (IIIe).

    L'émotion de l'auteur se perçoit dans les larmes qui dégoulinent du trait principal. On ressent dans l'élégance des courbes, tracées d'un seul geste, la maitrise de l'artiste qui n'en est pas à son coup d'essai. Plusieurs sites ont déjà eu ses faveurs, d'autres bénéficieront bientôt de ses interventions nocturnes.

    Les béotiens de la Mairie de Paris viendront demain avec leurs karchers réduire cette merveille à néant. Ces vandales, qui répondent au n° "Stop Graff"  0 800 800 557, reçoivent des millions d'€ chaque année, de la part des contribuables parisiens, pour faire obstacle à la carrière d'artistes méconnus. Pourquoi ne pas dénoncer ce contrat inique et attribuer une part de la somme aux artistes eux-mêmes, en leur demandant discrètement de se faire voir ailleurs.

    Cette idée a toutes les chances de rejoindre celle qui propose de créer en dehors de Paris, du côté du désert de Roissy en France, un "boulevard des manifestations", avec tribunes, installations vidéo, bâtiments et mobilier urbain en polystyrène façon studios de Ouarzazate, et liaison TGV avec la capitale, pour cesser de perturber la vie des parisiens qui veulent vivre et travailler. Il faudrait auparavant créer un "Ministère du Bon Sens" et le confier à une personne éclairée, capable de  réussir la mise en place de mesures de ce genre.

                                                                                                                                   

    Mots-clés : tags, graffiti, art de la rue, manifestations à Paris