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Étiquette : hôtel de tallard marais paris

  • L’Hôtel de Tallard (IIIe), un des plus beaux escaliers de Paris

     

    Hotel_Tallard 4Vue de l'Hôtel de Tallard, 78 rue des Archives (IIIe). En médaillon, le tympan sculpté du porche d'entrée     (Photo Serge Jodra) 

     

    C’est à l’architecte Pierre Bullet (1639-1716), oncle de Marivaux, architecte de la Ville de Paris, que l’on doit la réalisation de la Porte Saint-Martin et l’église Saint-Thomas d’Aquin. On sait moins qu’il réalisa aussi plusieurs hôtels particuliers dont l’Hôtel de Tallard qui se trouve à l’angle des rues Pastourelle et des Archives (IIIe) au N° 78, juste en diagonale du bureau de poste.

    L’édifice a été construit entre 1702 et 1704 par un conseiller au parlement, le fils de Jean Jacques Amelot de Bisseuil, le propriétaire de l’Hôtel dit des Ambassadeurs de Hollande (voir notre article du 27 janvier 2011). Le terrain exigu, bien que le produit de la réunion de deux parcelles, obligea l’architecte à concevoir une structure ne comprenant qu’une seule aile dans laquelle étaient regroupés les services. Un haut et long mur le long de la rue Pastourelle lui est parallèle et isole les occupants de l’extérieur. 

    Escalier_tallard_3Le splendide escalier (Photo Davido)

    Acheté en 1722 par Camille d'Hostun de La Baume, duc d'Hostun, comte de Tallard et maréchal de France (1652-1728), c’est ce dernier qui lui a laissé son nom actuel. Resté plus d’un siècle dans la même famille, l’hôtel échoit en 1825 à un épicier du nom de Toussaint Tavernier. Il est loué pour de activités commerciales et industrielles. Une photographie d’Atget conservée au musée Carnavalet montre l’entrée du corps de logis surmonté d’un immense enseigne d’une fabrique de passementerie. Abîmé par 150 ans d’occupations diverses de ce type, l’ensemble a été restauré en 1981. Il est depuis redevenu un immeuble d’habitation à qui une partie de son ancien lustre a pu être restitué.

    41r8tGjZ+GLL'escalier avec les statues et les bustes photographié par Atget (Musée Carnavalet)

     

    Sont classées depuis 1980 les façades (elles comportent des arcades surmontant des pilastres, côté jardin des médaillons « les Eléments et les Saisons » s’intercalent entre elles) ainsi que les toitures de l'ensemble des bâtiments excepté la surélévation du 19e siècle. Le portail sur rue lui aussi est protégé (le tympan est un bas-relief en bois formé d’un monogramme encadré de deux génies), de même que le mur de clôture de la cour d'honneur, le grand escalier dont il est souvent dit qu’il est un des plus beaux de Paris avec sa cage et sa rampe en fer forgé. A l’intérieur d’autres éléments sont inscrits, l'ancien grand vestibule avec bas-reliefs de fleurs, les corniches des salons du rez-de-chaussée côté jardin et le fragment conservé du décor d’un dessus-de-porte en stuc, sans oublier les corniches des salons du premier étage côté jardin. Même les caves avec leurs piliers et le jardin donnant rue de Beauce font l’objet d’une protection.

     

    A2454c4ef34cf5da33fc0e13ee2d079eDessin préparatoire pour la construction de l'Hôtel

     

    Il est indéniable, comme le souligne Danielle Chadych dans son ouvrage « Le Marais – Evolution d’un paysage urbain », que Pierre Bullet a réalisé un tour de force en élevant ce très bel édifice sur si peu de surface. Exploit d’autant plus remarquable que l’ensemble parait léger, sans lourdeur, un travers qui avait été pourtant reproché à l’architecte pour la Porte Saint-Martin jugée par ses contemporains par trop massive.

    Propriété privée, l'Hôtel ne se visite pas.

    Dominique Feutry

     

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  • Peut-on imaginer des immeubles sur le Pont Louis Philippe ?

     La_joute_des_mariniers-2_denoised Dans "la joute de mariniers" de Nicolas Raguenet, le pont Notre Dame est hérissé de constructions (Musée Carnavalet)

     

    Peut-être que ce rêve, ce retour en arrière diront certains, n’est qu'une utopie ? Mais comme au Moyen Age, comme le Ponte Vecchio ou le pont de Rohan à Landernau et le pont des Marchands à Narbonne, les ponts parisiens pourraient être à nouveau habités. C’est du moins la réflexion qui va être menée dans le cadre d’un appel à projets lancé par la Mairie de Paris. Celui-ci est concomitant à la conférence sur le logement au cours de laquelle sera signé le pacte « Logement pour tous » afin que tous les acteurs concernés s’entendent sur les freins à lever afin de favoriser la construction de logements qui font aujourd’hui défaut.

    L’édification d’ « immeubles ponts » pourrait être effective dans plusieurs arrondissements et pourquoi pas à terme dans le IVe !

    Il faut savoir qu’au Moyen Âge, les ponts étaient bordés de maisons qui causèrent d’ailleurs leur perte. En effet les habitations formaient des encorbellements sur les rivières et le fait de creuser des caves dans les piles des ponts provoquait de temps à autre leur effondrement !

     Rohan Le pont de Rohan à Landernau

     

    La pénurie de terrains à Paris serait ainsi en partie compensée. De belles opérations de promotion en perspective avec à la clé des logements, des hôtels et des commerces. Mais nous n’en sommes pour l’instant qu’au stade de l’étude.

    D’autres idées sont exploitées en parallèle comme celle de créer des "immeubles ponts" au-dessus du périphérique, sujet qui avait été évoqué lors de la dernière campagne des municipales. Mais dans ce cas le bruit conduirait à cantonner la destination des immeubles à des bureaux.

    Ce n’est qu’au printemps prochain que la Mairie décidera selon les résultats de l’étude si elle concrétise dans les faits l’aménagement d’ "immeubles ponts". Voilà une façon inattendue de répondre à la pénurie de logements sauf qu’il conviendra de veiller à ce que promotion ne rime pas alors avec spéculation.

    On peut se demander aussi, une fois de plus, si la ville la plus dense d'Europe et la plus fréquentée du monde doit accueillir encore plus d'habitants et tous les équipements qui en découlent (écoles, crèches, hôpitaux, transports en commun ….)

    Quant à la Seine, elle risque de changer totalement de visage dans les lieux qui seraient retenus.

    Dominique Feutry