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Étiquette : hôtel dieu Paris

  • Les limites d’une logique purement budgétaire : l’exemple de l’Hôtel Dieu.

      
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    L'Hôtel Dieu, vue du côté Seine (IVe)

     

    Depuis plusieurs années (lire notre article du 16 mars 2011), la fermeture totale ou partielle de l’Hôtel Dieu nous est annoncée. Sans doute le plus vieil établissement hospitalier de Paris (fondé en 651 !), le seul en plein cœur du Paris historique et plus particulièrement le plus proche du Marais. Ce dernier est progressivement privé de ses missions au profit de l’Hôpital Cochin. Les avis divergent sur cette réorganisation ? Certains parlent de « dépeçage » pendant que d’autres parlent d’un Hôtel Dieu qui deviendra « un hôpital universitaire exclusivement ambulatoire ».

    En mars dernier encore les responsables de l’AP-HP (Assistance Publique- Hôpitaux de Paris) ont indiqué qu’il n’était pas question « de faire des annonces sur le service des urgences » (NDLR : pourtant essentiel) tout en ajoutant que cette évolution était « …le contraire de la fermeture ! ». Quoiqu’en disent les décideurs en charge du projet, les réflexions engagées sinon les décisions prises montrent les limites de l’application d’une logique budgétaire telle que cela nous est présenté.

     

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    Les jardins à l'intérieur de l' Hôtel Dieu

     

    Toutes les raisons du monde qui peuvent être invoquées ne tiennent pas si l’on s’attache à vouloir démontrer qu’il s’agit d’un savant rééquilibrage… En effet, le secteur de la santé publique ne peut pas être traité comme le secteur marchand où les entreprises doivent rémunérer leurs actionnaires. Que dire aussi des personnels concernés par ces bouleversements et qui se retrouvent dans le plus grand embarras accentué par le poids de l’incertitude. Quant aux patients, ils risquent fort d’être éloignés de leurs proches durant leur séjour. Pour certains, les personnes âgées ou les parents qui ont des contraintes professionnelles ou familiales, il ne sera pas possible de se déplacer faute de force physique suffisante ou faute de temps compte tenu de l’accroissement des distances.

    Notre système de santé qui fait l’admiration de beaucoup de pays, se trouve pénalisé et dégradé par la faute de « Maître Budget » dont le discernement est limité par des impératifs d’ordre purement comptable au détriment d’autres considérations pourtant essentielles. Nous retrouvons pas là-même un défaut fréquent des entreprises qui privilégient le court terme plutôt que le moyen et le long termes. Or l’expérience prouve qu’une courte vue peut s’avérer lourde de conséquence pour le futur.

    Le quartier du Marais est souvent mis en avant pour la progression continue du nombre de ses habitants justifiant la construction de crèches, la création de classes supplémentaires dans les écoles et la volonté de porter le taux des logements sociaux à 30% au lieu des 20% définis par la loi. Or la suppression ou tout le moins la forte baisse de voilure de l’Hôtel Dieu montre l’absence de cohésion dans la prise en compte des composantes qui doivent pourtant guider la conduite d’une politique sociale digne de ce nom.

    Dominique Feutry

     

  • Victoire des défenseurs du patrimoine contre la Mairie de Paris : annulation de l’extension de Roland-Garros et sauvetage des serres d’Auteuil

     

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    Les serres d'Auteuil construites en 1898 

    Le tribunal administratif de Paris vient de rendre une décision intéressante. Celle-ci enjoint la Ville de Paris à résilier la convention passée avec la Fédération Française de Tennis en juillet 2011. De quoi s'agit-il exactement ?

    Le jugement rendu vise le projet qui consiste à étendre la surface du stade Roland-Garros de 8,6 à 13,5 hectares. "Vivre le Marais !" s'était élevé contre ce projet qui sacrifie un patrimoine exceptionnel, dans un article daté du 10 février 2011. La fronde des riverains et de différentes associations qui sont "vent debout" s'est focalisée notamment sur une des conséquences de cette extension, à savoir la construction d'un court de tennis de près de 5000 places dans les célèbres serres d'Auteuil édifiées en 1898, par Jean-Camille Formigé.

    Sacrifier ces magnifiques constructions de verre et de métal au ton bleuté qui s’élèvent majestueusement dans ce paysage protégé est, il est vrai, osé.
    Le Tribunal a estimé que cette convention (concession d'une durée de 100 ans) était « illégale aux motifs que l’information des conseillers de Paris, lors du vote de la délibération, n'avait pas été suffisante et que le taux de redevance versé à la Ville de Paris, en application de la convention, était manifestement trop faible au regard des avantages de toute nature… ».

     

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    Le stade Roland-Garros

     

    Ceux qui se sont opposés à ce projet ont pu penser au départ qu'ils engageaient une action du « pot de terre » contre le « pot de fer » que peut représenter la Ville de Paris en la circonstance. Pourtant, le bon sens est à la base de cette décision. Il est difficile d'imaginer qu'un site faisant partie du domaine public et de l'intérêt des Serres d'Auteuil, classé de surcroît monument historique, puisse être amputé même pour y construire des installations sportives. Nous ne doutons pas que Roland-Garros doit être à la hauteur des autres tournois du "Grand Chelem". Mais il existe d'autres solutions sur place ou dans d'autres communes proches.
    Il est très possible que la Fédération Française de Tennis et la Ville de Paris fassent appel de cette décision.

    Il n'en demeure pas moins que ce coup d'arrêt donné par la Justice constitue un exemple à méditer pour nos élus qui ne peuvent pas s'exempter de l'avis des riverains et des défenseurs de l'environnement en ce qui concerne notamment les espaces verts et les constructions remarquables qui émaillent nos quartiers. Ce sont les témoins de notre histoire et nous devons les protéger afin de pouvoir les transmettre dans les meilleures conditions possibles aux générations futures.

    Dominique Feutry

     

     

  • Veillée d’armes en mairie du IVe pour l’Hôtel Dieu

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    Mardi 15 mars, Mairie du IVe, Dominique Bertinotti entourée à sa gauche de Pierre Aidenbaum, Maire du IIIe et à sa droite de Jean-Louis Pourriat, premier Adjoint du IVe et Gauthier Caron-Thibault, élu de Paris dans le IIIe

                                            

    La salle des mariages était comble et Dominique Bertinotti combative. Il faut dire que l'enjeu est de taille pour les habitants du centre de Paris car l'Hôtel Dieu, dont il était question, est le seul hôpital pour les 9 premiers arrondissements de Paris. 350.000 actes y sont pratiqués chaque année soit environ mille tous les jours. 

    Au titre du "plan de restructuration de l'AP-HP" (assistance publique-hôpitaux de Paris), approuvé l'an passé, l'Hôtel Dieu a vocation à se consacrer aux urgences et à la médecine ambulatoire, les opérations de chirurgie lourdes étant transférées à Cochin. Selon Vincent Roger, élu de Paris UMP dans le IVe, un "Institut de Prévention" doit être créé de surcroît, pour compléter les activités d'un Hôtel Dieu revisité.

    Dans une lettre du 14 mars adressée à Mireille Faugère, Directrice de l'AP-HP, le Maire de Paris Bertrand Delanoë, sans contester ouvertement les nouvelles orientations, notamment l'évolution vers un 'hôpital universitaire de  santé publique", demande que lui soient  précisés "les engagements de l'AP-HP sur la nature des urgences qui seront assurées", l'importance du "plateau technique"  associé, "l'environnement médical et technique présent sur place pour garantir un niveau de réponse digne du XXIème siècle".

    Des précautions qui n'ont rien de surprenant de la part du Maire de Paris. Il est tout à fait dans son rôle en faisant part de ses "vives inquiétudes à l'égard de l'offre de soins prévue à l'avenir dans le cadre de la réorganisation des activités hospitalières".

    Pourquoi alors cet accès de fièvre qui a réuni hier dans une même protestation, élus, médecins et membres du corps médical, syndicalistes, anciens malades et habitants ? Et qui a poussé le représentant CGT à interpeller le professeur Jean-Louis Pourriat, dont on sait qu'il est chef des urgences à l'Hôtel Dieu, en trahissant un doute sur la position du corps médical ? Un évènement : la nouvelle inattendue et non concertée de la vente prochaine des bâtiments de l'AP-HP avenue Victoria (IVe), qui abritent la direction de l'AP-HP et son personnel administratif. Un millier de personnes au total, qui seraient regroupées dans les locaux de l'Hôtel Dieu, rendus libres aujourd'hui par le transfert d'activités hospitalières sur Cochin.

    La coexistence de personnel médical et administratif dans un même bâtiment est perçue comme antinomique. Elle est dénoncée comme un pas supplémentaire en direction de la fermeture à terme de l'Hôtel -Dieu.

    Vincent Roger conteste cette vision qui selon lui n'est conforme ni à la réalité ni aux engagements pris. Il souligne que l'AP-HP souffre d'un déficit de 100 millions d'Euros par an, que la valeur patrimoniale de l'immeuble de l'avenue Victoria permettrait de couvrir. Pour un an en tout cas ….

    Le corps social du centre de Paris est-il prêt à entendre ces arguments. Au vu de la mobilisation d'hier, on peut en douter.

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  • Fronde contre l’implantation de la Maison de l’Histoire de France dans les bâtiments des Archives Nationales

    Hôtel de soubise occupé sept 2010

    L'hôtel de Soubise, carrefour Archives-Francs-Bourgeois (IIIe), flanqué de l'hôtel de Clisson avec ses tourelles et son portail qu'on peut admirer rue des Archives. Avec le "CARAN" (centre d'accueil et de recherches des archives nationales), il abrite une grande partie des archives nationales. (cliquez sur la photo pour l'agrandir)

                                                                                                                                                                                                                                                                                   

    L'annonce en a été faite cette semaine :  la Maison de l'Histoire de France (MHF) va s'installer sur ce site prestigieux, dont les oiseaux de mauvais augure murmuraient sotto voce début 2009 qu'il était condamné à l'abandon. La rumeur nous avait semblé si étrange que nous avions entrepris d'en savoir plus. Il est assez édifiant de revenir sur notre article du 25 mars 2009 car la crainte des personnels des Archives étaient à l'époque que cette fameuse Maison de l'Histoire, dont on parlait déjà, ne s'y installe pas !

    Aujourd'hui c'est décidé. Le président Sarkozy l'a annoncé à Lascaux. Que voit-on : des personnels qui protestent et décident l'occupation du musée.

    Nous avons rencontré leurs représentants. Le discours n'est pas clair. Au lieu, comme c'est souvent le cas, de dire qu'ils appréhendent tout changement, ce que chacun pourrait comprendre, ils mettent en avant les intérêts supérieurs de la recherche historique en France. En toute franchise, on a du mal au premier abord à comprendre pourquoi l'installation de cette autorité au coeur du Marais nuirait à la recherche. Il peut sembler que la décision prise a plutôt pour effet de préserver les emplois sur Paris, au moment où l'essentiel des documents d'archives sont décentralisés vers Pierrefite-sur-Seine.

    Pour en savoir plus, nous avons rencontré des personnes proches des instances dirigeantes. Le son de cloche n'est pas très éloigné de celui des syndicats. Il apparaît d'abord qu'elles n'ont pas été consultées sur ce projet. Leur grief principal est que  l'implantation de la Maison de l'Histoire de France compromet gravement deux pans fondamentaux de l'activité
    des Archives Nationales : la mise en valeur des archives par des expositions et des activités pédagogiques qui seraient désormais prises en charge par la MHF, et la collecte règlementaire des minutes des notaires parisiens, dont les sites de conservation envisagés sont convoités par la MHF. 

    En clair, la MHF est accusée de mettre en péril les activités des Archives Nationales en les dépossédant de  responsabilités valorisantes et en rendant leur tâche plus difficile.

    De façon un peu égoïste, reconnaissons le, nous avons retenu par ailleurs que les jardins, fermés au public depuis 2003 à cause de Vigipirate, seront ouverts à nouveau dès le printemps prochain.

                                                                                                                                                                                                                                                      

    Pour rejoindre l'association "Vivre le Marais !", apolitique et culturelle, environnement/cadre de vie, cliquez ICI