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Étiquette : hôtels de vigny et de croisille paris

  • Hôtels de Vigny et de Croisille : un programme de logements de luxe rue du Parc Royal (IIIe)

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    A gauche, l'hôtel de Vigny, 10 rue du Parc Royal ; à droite l'hôtel de Croisille au 12. Cliquez dans l'image pour l'agrandir

     

    L'affaire remonte à 2007. On apprenait que l'Etat avait vendu ces deux hôtels particuliers à un investisseur anglais qui projetait de les transformer en hôtels de tourisme cinq étoiles.

    Le projet a été abandonné et cet investisseur a revendu ses biens. On a de la peine à identifier le nouvel acquéreur. On sait cependant, puisqu'il s'en est ouvert au Maire du IIIe Pierre Aidenbaum, qu'il projette d'en faire des logements de luxe.

    Il faut dire que les bâtiments sont idéalement placés, face au parc Léopold Delisle, proches de la place des Vosges, entre les musées Picasso et Carnavalet. Si la restauration est de qualité, il se trouvera des acheteurs pour s'acquitter de 15 à 20.000 € le m². Des étrangers probablement puisqu'ils sont désormais les seuls à en avoir les moyens et à l'afficher, maintenant que nos riches à nous se réfugient à l'étranger.

    Ces deux hôtels ont valeur de symboles car ils ont apporté une pierre à la rénovation du Marais et participé à la genèse du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais (découverte de plafonds peints remarquables qui étaient voués à la destruction). Nous en avons porté témoignage dans un article daté du 14 février 2007.

    Les voir se dégrader et péricliter, réduits à abriter quelques évènements ou expositions pour couvrir les frais d'un entretien qui reste dérisoire au regard des nécessités de leur sauvegarde, rend tristes tous ceux qui s'intéressent au patrimoine du centre historique de Paris.

    Aussi, constatant que l'Etat n'a plus les moyens de financer la culture, nous sommes prêts à accepter que l'argent de nos créanciers (Etats du Golfe, Chine, Russie ….) s'investisse dans notre cadre de vie, pourvu que leurs interventions respectent les règles de l'art que nous avons fixées. Le PSMV en fait partie.

    Pour ce qui est des pouvoirs publics, il ressort que la Mairie de Paris, bon gré mal gré, accepte que des logements luxueux soient mis sur le marché pourvu que les promoteurs aient un geste de bonne volonté. En la circonstance, le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum nous affirme qu'il donnerait son accord (pas nécessaire au demeurant puisque le PSMV révisé n'est pas encore en vigueur) si 120 m² de logement social était prévu.

    L'exigence parait raisonnable en effet, d'autant plus que la qualification de "social" laisse la porte ouverte à une certaine souplesse. En d'autres termes, il y a social et social. Mais pour M. Aidenbaum, le prix du m² livré ne devrait pas dépasser 4.000 €. Le manque à gagner pour le promoteur se porterait alors sur  les logements vendus librement. Si on fait l'hypothèse qu'on est sur un marché inélastique au prix, du fait de la qualité exceptionnelle des biens, le coup peut être joué.

    Nous restons attentifs à ce qui va se passer.

    Gérard Simonet

     

    Post scriptum du 11 janvier 2013

    Deux permis de construire ont été déposés le 16 novembre 2012 par le marchand de biens MANGROVE SARL, pour deux réhabilitations :

    • transformation de bureaux en habitations et création de 13 logements pour le premier
    • idem et création de 7 logements pour le second

     

     

  • La mairie du IIIe arrondissement, un édifice conforme en tous points au modèle voulu par le Préfet Haussmann

     

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    La première mairie du IIIe arrondissement était installée au 11, rue Béranger. Il a été décidé d’en construire une nouvelle en 1862. Elle ne fut terminée qu’en 1867 après presque 4 années de travaux. Les travaux ont été dirigés par les architectes Victor Calliat (à qui l’on doit les locaux de la préfecture de Police) puis par Eugène Alexandre Chat qui a pris le relai (à qui a été confiée l’édification du lycée Turgot). Néo renaissance, comme la plupart des mairies bâties à cette époque sur un modèle inspiré par la mairie du 4° imaginée par l’architecte Antoine Nicolas Bailly à la demande du Préfet Haussmann, le bâtiment face au square du Temple, rue Eugène Spüller (du nom d’un proche de Gambetta plusieurs fois ministres) est en forme de H. Les ordres dorique, corinthien et ionique sont abondamment utilisés. On remarquera sur la façade principale un portique qui permettait le passage des voitures à chevaux et donnait un accès direct au vestibule.

    1mair6                                              La lucarne centrale 

    La lucarne ou est installée l’horloge est surmontée de deux figures allégoriques intéressantes qui représentent l’industrie et le commerce. L’escalier d’honneur à l’intérieur du bâtiment est imposant, il se divise en deux volées qui lui donnent son caractère magistral. Les salons du 1er étage sont dans la même veine. Le salon d’accueil dit « Le Péristyle » dispose d’un plafond à caissons avec des bas- reliefs peints en 1860 par Jean Lagrange (1831-1908) illustrant notamment les arts, les métiers le mariage et le vote. Un vitrail occupe le centre du plafond.

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     La salle des mariages 

    Les fresques du salon « d’Attente » ont été exécutées en 1882 par Diogène Maillart (1840-1926), élève de Delacroix et Grand Prix de Rome. Plusieurs musées dont le Petit Palais exposent certaines de ses toiles. Dans la salle « des mariages », le plafond est décoré de motifs floraux et de réhauts à la feuille d’or. Une cheminée en pierre de grande taille est agrémentée d’une horloge et du buste de Marianne.

    Document                                     Détail d'une peinture des plafonds

    Lorsque Napoléon III fut déchu, son portrait peint fut enlevé et remplacé ensuite par une figure antique «l’allégorie du mariage» tenant le code civil dans une main et la justice dans l’autre réalisée par Achille Sirouy (1834-1904) qui a réalisé les fameux décors de l’Hôtel de Salm. La salle des fêtes décorée de peintures représentant la peinture et la danse qui se trouve dans l’autre aile tient lieu de pendant à la salle « des mariages ». Elle est de taille plus modeste et présente moins d’intérêt. Elle est appelée Odette Pilpoul, en hommage à une grande résistante qui fut secrétaire générale adjointe de la mairie. Une mairie classique, bien représentative du style qui fleurissait à la fin du Second Empire et au début de la Troisième république et qui mérite d’être admirée tant au plan architectural que pour ses décors et la qualité des matériaux qui ont alors été utilisés pour son édification.

    Dominique Feutry