Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Étiquette : incivilités

  •  Chine-accros-smartphone-ont-trottoir-reserve-L-BtzR98Passage réservé aux accros du smartphone dans la ville de Chongqing (Photo Paperblog)

     

    Plusieurs quotidiens ont rapporté récemment que les chinois ne manquaient pas d’imagination.

    En effet dans l’une de leurs nombreuses mégalopoles, Chongqing (près de 18 millions d’habitants en plein centre du pays, non loin de la zone où commence le barrage des Trois Gorges dans la province du Sichuan ), les élus ont constaté que les piétons accrocs aux smartphones, plongés sur leurs appareils même lors de leurs déplacements, gênaient les passants en ne leur prêtant pas attention, les bousculant ou provoquant même des collisions désagréables.

    Aussi la mairie a-t-elle réfléchi à une solution qui étonne mais présente un côté pratique indéniable. Des parcours matérialisés au sol par des traits de peinture sont dorénavant dédiés aux accrocs du smartphone. Les autres piétons ayant le reste de la voie pour eux.

    Bien entendu ceux qui sont pour la liberté à tout crin, au risque de perpétrer des incivilités dont ils ont cure, ont une autre perception, éloignée de la nôtre !

    Ne nous trompons pas, cela doit plutôt nous faire réfléchir. La problématique des terrasses sauvages ou des extensions de terrasses non autorisées, les étals des vendeurs à la sauvette de fruits et légumes, les vélos qui circulent abusivement de même que les motos sur les trottoirs sont finalement le résultat d’un manque d’éducation et de civisme combiné à un égoïsme effréné renforcé par un laisser aller consternant. Les chinois nous rappellent que tout n’est pas permis et qu’il existe toujours des solutions palliatives. Encore faut-il en avoir la volonté !

    Imagine-t-on le Marais équipé de passages dédiés recouverts d’un revêtement antibruit réservés aux piétons tirant des valises à roulettes ? Imagine-t-on des couloirs réservés uniquement aux personnes handicapées âgées ou se déplaçant avec difficulté ? imagine-t-on la duplication des couloirs réservés à la façon de Chongqing pour les accros du smartphone ? imagine-t-on d'ailleurs que de telles décisions puissent être respectées ?

    Nous sommes en droit de nous illusionner, mais cette expérience en cours en Chine doit participer aux réflexions que nous pouvons avoir avec les élus, nous usagers, afin de redonner aux piétons l’espace qui leur a été, et est encore, trop facilement et trop souvent confisqué.

    Dominique Feutry

     

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    La-nouvelle-campagne-contre-les-incivilites-de-la-ratp-10936167sjlhj_1713La nouvelle campagne contre les incivilités de la RATP

     

    On en parle peu, mais la RATP s’est lancée depuis le mois de juin dernier dans une grande campagne contre les incivilités. Des affiches drôles et mettant en scène des animaux montrent ce qu’il ne convient pas de faire dans le métro.

    Profitant de la période des fêtes de fin d’année, la RATP récidive en publiant un guide baptisé « Manuel du savoir –Vivre à l’usage du voyageur moderne ». Sur un ton humoristique cette publication promeut le Francilien qui respecte les autres dans les transports publics. 12 règles de bonne conduite sont développées, il est possible de les consulter sur le site de la RATP. Ce document est le fruit d’une consultation d’internautes voyageurs qui sont fait des suggestions sur site participatif du voyageur moderne.

     

    1000-grenouilleLes affiches de la campagne de juin 2013

    Nous trouvons cette initiative très judicieuse tant au plan comportemental – car de façon amusante il réapprend a bien se comporter en société – qu’au plan commercial puisqu’ainsi la RATP apparaît proactive sur un sujet qui concerne tout le monde, de surcroît dans les transports en commun empruntés chaque jour par 4 millions de franciliens !

    Voilà finalement un bon sujet pour nos élus et nos candidats à la Mairie de Paris. Pourquoi ne pas prévoir une grande campagne sur les incivilités que nous dénonçons sans cesse (tags, déjections canines, bruit, épanchements d’urine, pollution de l’air…) ? En écho à l’action de la RATP, l’impact serait forcément positif et améliorerait très certainement les comportements répréhensibles dont l’origine tient le plus souvent à une absence criante de sensibilisation des citoyens.

    Dominique Feutry

           

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    Motos sur un emplacement réservé aux personnes handicapées 

     

    Le mot « incivilité » est devenu très usité depuis que dans les années 80, des sociologues commencèrent à s’intéresser au sujet. Désormais la moindre altercation, le moindre incident, la moindre difficulté vis à vis d’une personne est qualifié d’incivilité. Le Larousse est précis : « l’incivilité est le manque de civilité, une attitude qui manque de courtoisie, de politesse ». Nous pourrions ajouter en acte et/ou en parole.

    C'est aussi bien souvent un euphémisme qui cherche à masquer en langage politiquement correct, ce qui est en réalité une infraction, voire un délit.

    Le Maire du IIIe qui présentait son compte rendu de mandat justifiait entre autres raisons de l’insuffisante propreté du quartier et du stationnement sauvage des deux roues sur les trottoirs, par le développement des incivilités. D’ailleurs les entreprises, les administrations, les commerçants ont mis en place des systèmes de recensement des incivilités commises à l’égard de leurs collaborateurs de façon à mieux mesurer le phénomène et à mettre en œuvre des politiques de prévention au travers de formations, de plans de dialogues destinés à mieux contenir ce fait de société. Souvent en désamorçant une agression verbale, l’agression physique est évitée, même si les deux sont aussi traumatisantes l’une que l’autre.

    Comment peut-on expliquer la montée des incivilités ? Souvent il s’agit d’une réaction de la personne qui est confrontée à des difficultés matérielles et/ou psychologiques. Il peut y avoir un manque de repères ou une éducation de laquelle ont été absentes ou insuffisantes les notions de courtoisie, de politesse, de tolérance, de respect de l’autre, de respect des règles, de patience, de discipline, de tout ce qui découle de la vie en société.

     

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    Campagne de bus sur les incivilités

                   

    Le problème, car la frontière peut ne pas paraître si évidente, est qu’il n’est pas possible de qualifier d’incivilité tout et son contraire car si certains englobent des actes qui ressortissent plutôt des délits, alors ils peuvent être sanctionnés par la loi.

    Au demeurant, au quotidien nous ne sommes peut-être pas exempts de reproches en la matière?  Les incivilités ne sont pas toujours le fait des autres. N’avons-nous jamais laissé tomber un papier dans la rue sans le ramasser ? N’avons-nous pas déjà laissé de côté un prospectus abandonné à terre par d’autres au lieu de le mettre dans la corbeille toute proche? Avons-nous de la considération pour l’agent de propreté qui finalement l’enlèvera ? Réfléchissons-nous à la pollution que risque d’entraîner l’usage de notre automobile ou de notre moto plutôt que celui d’un transport en commun alors aussi pratique? Ne nous est-il jamais arrivé de vociférer après un conducteur qui n’avance pas assez vite au feu ou qui a fait une imprudence ? Les exemples foisonnent.

    Les solutions commencent donc par notre propre comportement à l’égard de l’autre ! Certes cela ne suffit pas mais nous devons tous montrer l’exemple, concourir à la propreté de nos rues, rester calme face à un individu énervé ? Lorsque cela est possible faisons donc d’abord preuve de pédagogie notamment à l’égard des plus jeunes (des campagnes ont déjà été menées à cet égard par la RATP, la Mairie de Paris). Les acteurs institutionnels (justice, force de l’ordre associations) qui travaillent sur ces sujets (contrats locaux de sécurité …) ont la lourde tâche de prévenir l’escalade des incivilités pouvant tourner à terme à des comportements beaucoup plus graves.

    L’enjeu est de taille et nous ne devons pas perdre espoir. Face à l’adversité, Talleyrand n’hésitait pas à affirmer qu’il n’y avait pas de situations désespérées mais seulement des hommes qui désespéraient des situations. Il savait de quoi il parlait… !

    Dominique Feutry