Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Étiquette : journées patrimoine

  • IMG00089-20130822-1924 Affiche de l'édition 2013 des Journées du Patrimoine 


    Les Journées du Patrimoine auront lieu ce prochain week-end (voir notre article du 18 août 2013), nous pensons qu’il est opportun de vous donner quelques idées de visites insolites ou inhabituelles au cœur même du Marais.

    Ainsi l’Atelier de Restauration et de Conservation des Photographies de la Ville de Paris situé 5 rue de Fourcy (IVe) ouvrira exceptionnellement ses portes. Pour ceux que l’art de la photographie intéresse, cet accès exceptionnel à l’atelier est une véritable aubaine. Il permettra de découvrir la politique et les techniques mises en œuvre par cette institution créée en 1983 afin de préserver le patrimoine photographique des musées, archives et bibliothèques de la Ville.

    De son côté le Préfecture de Police, 9 boulevard du Palais (IVe), permet aux visiteurs d’accéder au chantier de fouilles consécutif aux travaux qu’elle a engagés (voir notre article du 6 juin 2013), ainsi pourront être admirées notamment les fondations de l’église et les trouvailles qui s’y rapportent.

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    Atelier de Restauration et de Conservation des photographies 5 rue de Fourcy (IVe)


    Visite insolite s’il en est, très intéressante sur l’architecture de la Belle Epoque, la Brasserie Bofinger 5-7, rue de la Bastille (IVe) est ouverte au public qui souhaite la découvrir.

    Autre curiosité à voir, l’Hôtel Boutillier de Chavigny, magnifique bâtisse du XVIIe siècle aménagée sur des plans de Mansart, située 9, rue de Sévigné (IVe) et abritant la plus ancienne caserne de pompiers de Paris. 

    Dans le même esprit, les Hôtels de Beauvais 68, rue François Miron et l’Hôtel d’Aumont 9, rue de Jouy (IVe), sièges respectifs de la Cour Administrative d’Appel de Paris et du Tribunal Administratif de Paris recevront le public pour l’occasion.

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    La maison du Pastel 20 rue Rambuteau (IIIe)

     

    Pour les adeptes de la peinture au pastel, une visite exceptionnelle est organisée par la Maison du Pastel fondée en 1720 et se trouvant 20, rue Rambuteau (IIIe). Toute l’histoire de cette fabrication sera expliquée sur rendez-vous préalable. Les passionnés de lecture pourront se rendre à la Bibliothèque des Amis de l’Instruction 54,rue de Turenne (IIIe) qui abrite plus de 20 000 volumes, ils se verront proposer un parcours qui apporte un éclairage intéressant sur "le conservatoire de la lecture populaire au XIXe siècle".

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    Une salle de la Bibliothèque des Amis de l'Instruction 56 rue de Turenne (IIIe)

     

    En ce qui concerne les impatients enfin, il sera possible et sur rendez-vous de visiter le chantier du Carreau du Temple 2, rue Perrée (IIIe) construit en 1865 et dont l’histoire sera contée (voir nos articles des 15 mars 2009, 17 novembre 2011 et 2 juillet 2013).

    Dominique Feutry

     

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    Les Journées du Patrimoine se dérouleront cette année les 14 et 15 septembre. Elle seront placées sous le signe d'un centenaire car bien que crées il y a 30 ans, les journées 2013 célèbreront l'anniversaire de la loi de Protection des Monuments Historiques. Voilà  en effet bientôt 100 ans que celle-ci a été votée, le 31 décembre 1913.

    Il est important de souligner combien ce texte, que certains qualifient de monument juridique, a permis de protéger nos plus beaux témoins du passé même récent, puisque ce sont 44 000 monuments qui sont ainsi classés ou inscrits. Notre histoire se trouve de cette manière préservée. La loi a d'ailleurs été complétée 30 ans plus tard pour que soit aussi protégés les abords des monuments et des sites. 

    L' architecte des bâtiments de France (ABF) est souvent mal perçu à ce titre par les collectivités locales car c'est lui qui se prononce sur le champ de visibilité des 5 00 m autour du monument et cela bien qu'il existe des périmètres de protection modifiée (PPM). Aujourd'hui la protection des monuments doit prendre en compte les innovations et les besoins notamment en matière écologique. La loi est aussi en "concurrence" avec d'autres textes définissant les secteurs sauvegardés, les sites classés, les labels (Patrimoine UNESCO…)…Le texte de 1913 a donc évolué au cours des années est c'est sans doute sa grande force. Ainsi le patrimoine industriel du XIXe siècle ou l'architecture du XXe siècle peuvent être classés faisant progresser le motif du classement non seulement  aux éléments historiques mais aussi, d'un certaine manière, sociaux au regard ne serait-ce que de la population qui a travaillé dans les bâtiments incriminés.

     Photo_494_0Théodore Reinach le rapporteur persévérant et engagé du projet de loi de 1913 sur la protection du patrimoine


    Mais à l'heure des coupes budgétaires et compte tenu du nombre de monuments et de sites classés (et ceux qui le seront à l'avenir), il est indispensable de trouver d'autres moyens pour entretenir ces lieux. Le mécénat prend tout son sens bien entendu et doit être développé davantage encore. Il en est de même pour les associations de sauvegarde ou autres qu se battent pour éviter une triste fin à une église, un château ou un lieu qui a fait notre histoire. Ce sont souvent des bénévles qui les animent et forcent notre admiration par leur énergie, leur entêtement et leur volonté. N'oublions pas non plus l'existence de la Fondation du Patrimoine qui constitue une aide et un appui précieux pour ceux, particuliers ou communes qui souhaitent restaurer leur "petit patrimoine" par exemple.

    Sans cette loi de 1913, qui faisait suite à des textes existants mais beaucoup moins vastes, le premier datant de la Révolution, les autres ignorant le patrimoine du XIXe siècle, puis les apports législatifs postérieurs, le Marais ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui et ne présenterait pas l'attractivité que nous lui connaissons du fait de la concentration de bâtiments et de lieux restaurés avec intelligence qui témoignent de notre riche passé.

    C'est une chance finalement que le baron  Haussmann n'ait pas eu l'envie de détruire ce quartier pour le transformer, une chance ensuite que des passionnés aient permis d'attirer l'attention des pouvoirs publics et plus spécifquement d'André Malraux…Nous connaissons la suite.

    Dominique Feutry