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Étiquette : La révolution Airbnb

  • « La révolution Airbnb » analysée par un Professeur d’Université

     

    A 12Le directeur général d'Airbnb, Brian Chesky exposant sa stratégie à Los Angeles (photo La Voix du Nord) 

     

     

    Dans un article de « l’Observateur du crédit immobilier du Crédit Foncier » de juin 2017, le Professeur Nicolas Tarnaud de l’Université de Bordeaux analyse ce qu’il appelle « la révolution Airbnb ».

    Après avoir rappelé la révolution digitale et l’existence antérieure de Homeway à l’étranger ou Abritel en France, il souligne qu’Airbnb qui compte 160 millions de clients a totalement profité de la mondialisation du tourisme, des prix élevés de l’immobilier dans les « villes mondiales » et a « changé la manière de communiquer et de consommer les logements meublés dans le monde… Les professionnels de l’immobilier et même les hôteliers passent par la plateforme pour diminuer la vacance de leurs chambres ou appartements. » Les entreprises (simplicité, tarifs avantageux) l’utilisent pour leurs salariés. Au final Airbnb a favorisé le développement de l’économie collaborative, c'est-à-dire la symbiose d’un changement culturel, d’un changement technologique, de l’envie d’un lien social plus fort, du rejet de l’économie classique et de ses grandes entreprises.   « Le tourisme collaboratif et participatif – créateur aussi de liens sociaux – est ainsi apparu. »

    D’après certaines études Airbnb génère en moyenne 2.100 € par an à ses hôtes et 1,6 milliards d'€ de retombées économiques à Paris (2016).

    Cela n’est pas sans incidence sur le prix des loyers comme dans les quatre premiers arrondissements de Paris, l’action d’Airbnb et consorts créant un phénomène de raréfaction des logements. Le rendement d’un logement meublé est de 30 à 50% supérieur à celui d’un logement nu. Dès lors précise t-il « plus le différentiel de rendement est important entre les 2 formules et plus le locations nues seront rares dans les zones touristiques recherchées. » (NDLR comme le centre de Paris et donc le Marais !). Selon lui « en se financiarisant, l'immobilier est devenu un actif de référence pour les institutionnels comme pour les privés » et ajoute que « la valeur totale du patrimoine immobilier dans le monde représente trois fois le PIB mondial » 

    Du côté statistique l'article mentionne que la France est de le 2ème marché d'Airbnb après les États-Unis , notre pays compte 300.000 hôtes, a enregistré 400.000 logements (78.000 pour Paris et l'Île de France) – à comparer aux 650.000 chambres d'hôtels – et 8 millions de voyageurs ont occupé ces logements en 2016 ! De quoi donner le tournis !

    Face à cette expansion, nombre de grandes villes ont pris des mesures restrictives, Paris semble s'y mettre (voir notre article du 05 juillet 2017). Amsterdam limite la location, à 60 jours pas an, New York interdit de louer plusieurs appartements simultanément ou pour une durée inférieure à 30 jours . Berlin interdit même de louer un apparentement entier pour des locations saisonnières, sinon l'amende est de 100 K € !

    Consciente de ces réactions en chaîne, Airbnb a commencé a réagir en offrant des services annexes d'activités complémentaires dites « Tripos » et en limitant un propriétaire à ne louer à Paris que 120 nuitées par an. La Société a même mis en place la collecte de la taxe de séjour de Paris auprès de ses utilisateurs.

    Le jugement de la cour d'appel de Paris de juin 2016 est cité sachant que dans les contrats de copropriété la « clause d'habitation bourgeoise » interdit dans les lots dédiés à l'habitation toute activité commerciale. (y compris les locations de courte durée). Aussi lorsqu’un propriétaire obtient les autorisations administratives requises, il ne peut pas louer en meublé touristique si la clause en question existe dans le règlement de l'immeuble

    Dernier point, et non des moindres, l'incidence des locations touristiques contribue à la pénurie de logements aggravée par le blocage des loyers édicté par la loi ALUR …

    Alors outre ces mesures , les contrôles opérés avec renfort de publicité sont il efficients ?

    En conclusion le professeur Tarnaud cite un directeur de start up pour qui le B2C et le B2N n’existent plus au profit de P2P, c'est-à-dire « People to people » et s’agissant d'un sujet planétaire Airbnb cherche à « devenir la plateforme incontournable du voyage en le rendant plus authentique plus locale avec plus de services… »

    Il importe donc que les municipalisés, en lien avec le législateur, mettent en place des textes pour réguler cette activité. Sinon il en risque d'en coûter cher au secteur de l'hôtellerie… et les centres villes deviendront invivables et se dépeupleront de leurs habitants.

     

     

  • Des précisions sur les compétences de la préfecture de police de Paris en matière de nuisances sonores

       AOOAAVue de la Préfecture de police de Paris (photo le Monde) 

     

     

    En application de la loi du 28 février relative au "statut de Paris et à l'aménagement métropolitain", la répartition des compétences entre la Mairie de Paris (DPSP) et la Préfecture de police est désormais arrêtée.

    Le site de la Préfecture de police https://www.prefecturedepolice.interieur.gouv.fr/Demarches/Particulier a d'ores et déjà pris en compte ces évolutions qui, rappelons le, entreront en application le 1er juillet prochain.

    Parmi les modifications, les compétences de la Préfecture en matière de lutte contre les nuisances sonores seront fonction de l'origine de ces nuisances. Une répartition qui n'est pas si évidente et qui ne facilitera pas la vie des Parisiens. Nous l'avions d'ailleurs déjà perçu à la suite de la réception des précisions apportées par Matthieu Clouzeau, directeur de la DPSP,  suite à la parution de notre article du 13 mai dernier,

    La préfecture distingue ainsi les nuisances sonores émanant d'un local professionnel, les bruits de musique provenant d'un établissement recevant du public, les bruits liés au comportement d'une personne, les bruits de chantier, les bruits des livraisons et la tapage sur la voie publique. Pour chacune des causes l'administration  compétente diffère.

    Ainsi la préfecture reste compétente pour traiter des bruits provenant d'un local où sont exercées des activités professionnelles, sportives, culturelles, de loisir, ou bien provenant de commerces ou de bureaux). Après saisie de la préfecture, un inspecteur de salubrité sera chargé de l'enquête et une mise en demeure sera adressée à l'auteur  de la nuisance. En cas de récidive un procès verbal est dressé et envoyé au tribunal de grande instance.

    Pour les bruits de musique des bars, discothèques, restaurants diffusés de façon habituelle, la conciliation (?) est conseillée. Si elle n'aboutit pas, alors la préfecture doit être saisie au moyen d'un formulaire disponible sur le site mentionné ci-dessus. Rien n'est indiqué quant à la suite qui sera alors réservée à l'envoi de ce document?  

    En ce qui concerne les bruits découlant du mauvais comportement d'une personne (bruits domestiques,, chien…), la conciliation est à nouveau conseillée avant la saisie du commissariat qui pourra faire une mise en garde en cas de bruit anormalement élevé. Or nous savons qu'il est de plus en plus difficile de joindre son commissariat d'arrondissement  depuis la réforme récente des appels téléphoniques.

    En cas de bruits de chantiers, faute de concertation positive, en cas de livraison avec force bruit souvent en dehors des horaires stricts définis, le commissariat peut être saisi, voire la préfecture.  

    Enfin le tapage nocturne constaté "à l'oreille" entre 22h00 et 07h00 constitue un abus manifeste qui nécessite de contacter le commissariat central qui dépêche des agents. Ils  peuvent alors adresser une mise en garde ou infliger une contravention, 

    Toutes ces explications sont simplement écrites mais dans les faits il est difficile pour la victime de nuisances sonores de se faire écouter, de savoir où s'adresser et de pouvoir toucher les représentants de l'ordre. Souvent l'impression est que la laisser-faire l’emporte sur la réglementation, les textes existants, et cela est particulièrement mal perçu par les Parisines. Un constat qu'il convient de méditer

    Dominique Feutry