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Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Étiquette : le who’s

  • Who's pierre au lard 12 01 18
    Sortie nord du Who's, 3 rue Pierre au Lard et vue de l'ancienne galerie d'art transformée en établissement bruyant, dérangeant pour le voisinage (Photo VlM)

     

     

    Contrarié par la perte de son ouverture de nuit et par la fermeture administrative dont il a été l'objet, insatisfait de sa petite victoire sur la Préfecture de Police devant le Tribunal Administratif (fermeture ramenée de 15 à 8 jours), "le Who's" a décidé d'agir.

    Il vient en effet d'assigner en référé devant le TGI (tribunal de grande instance de Paris) notre voisin du 16 rue Saint-Merri (IVe), pour "obstruction aux mesures acoustiques nécessaires à l'étude d'impact exigée par le Pôle Études et Contrôles (de musique amplifiée – NDLR) de la Préfecture de Police et demande qu'un expert judiciaire soit nommé pour obliger le riverain à le recevoir".  

    Il annonce qu'il introduira vraisemblablement ensuite une action judiciaire au fond pour obtenir des dommages-intérêts de notre voisin qu'il accuse en outre de chercher à lui nuire en ne cessant de porter plainte contre des "prétendues" nuisances sonores dont il serait le seul à souffrir, puisque personne d'autre ne se serait plaint, son action étant à l'origine des mesures administratives prises à l'encontre du Who's….

    Il a choisi là, non pas le seul plaignant, il y en a bien d'autres dont le Collectif Pierre au Lard archive plaintes et signalements, mais le plus courageux, le plus exposé et vraisemblablement le plus vulnérable. En effet, le plaignant a de graves problèmes de santé et il est de plus actuellement sans emploi. Ceci ne l'a pas empêché d'aller porter plainte sans se lasser au commissariat du IVe et de témoigner des nuisances sonores du Who's devant les services administratifs concernés de la Mairie de Paris et de la Préfecture de Police. 

    Toutes les accusations de la SAS Moovment, gestionnaire du Who's, contre le riverain sont mensongères et sans fondement, puisqu'il a été, paradoxalement, le seul à accepter de recevoir l'acousticien missionné par la société. Celui-ci s'est d'ailleurs rendu chez l'intéressé le 20 février au soir, ayant été retardé dans son étude d'impact par des raisons sans aucun rapport avec le comportement du plaignant.
     
    Les mesures acoustiques qu'il a réalisées sont édifiantes : malgré l'installation de limiteurs, l'émergence des bruits atteint 9 à 10 décibels, sachant qu'une émergence de 3 décibels (le maximum admis de nuit) correspond à un doublement des bruits perçus et 9 décibels à 8 fois le bruit de fond. Le Who's aura du mal à convaincre le juge que son installation est conforme aux normes requises, comme il le soutient dans les motifs de son assignation.

    En attendant que la justice passe, notre ami a été dans l'obligation de prendre un avocat pour se défendre, un avocat exclusivement spécialisé dans la défense des victimes de nuisances sonores, que nous avons rencontré avec lui.
     
    L'audience se tient le 15 mars. 
     
    Le collectif "Pierre au Lard"
     
  • St merri 14 who's nat 30 04 13Le Who's, bar-restaurant, 14 rue St Merri (IVe), anciennement "Curieux Spaghetti". A droite, la rue Pierre au Lard et au fond le Café de la Gare et le Théâtre Essaïon

     

    Cet établissement, dont le gérant n'est autre que celui du COX-BAR (15 rue des Archives) et du FREEDJ (35 rue Ste Croix de la Bretonnerie), est bien connu de tous ceux qui ont suivi les péripéties du projet de création d'une grande boite de nuit. On se souvient que ce local commercial a entretenu la crainte que les promoteurs du projet de "BAR-CLUB du 1-3 de la rue Pierre au Lard (IVe) ne réunissent les deux espaces pour n'en faire qu'un de plus grande capacité, avant d'afficher sans ambages dans leur cinquième et dernière demande de permis de construire que c'est bien ainsi qu'ils envisageaient la chose.

    On sait depuis que ce projet n'a pas abouti pour cause d'incompatibilité avec le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais révisé et de refus du permis de construire.

    Antérieurement à cette décision, le gérant du Who's avait demandé au Préfet de Police une autorisation d'ouverture de nuit. Cette autorisation lui avait été refusée. On apprenait le 24 avril 2013 que le Tribunal Administratif, saisi par l'intéressé, annulait ce refus et demandait au Préfet de revoir sa décision sous deux mois.

    Selon toute apparence, le Préfet de Police maintint sa position. Aussi, dès décembre 2013, le gérant formulait une nouvelle requête auprès du même tribunal pour que la décision du Préfet soit remise en cause à nouveau.

    C'est ce qui vient de se produire. Dans une décision rendue le 20 mai 2014, le Tribunal Administratif demande au Préfet une fois de plus de réexaminer la demande d'ouverture de nuit.

    "On ne discute pas des décisions de justice". Il n'est pas interdit cependant aux citoyens de s'interroger sur des décisions et, en l'espèce, de se demander qui a la responsabilité du maintien de l'ordre et qui est le mieux placé pour savoir si l'activité nocturne d'un bar présente des risques à cet égard.

    La tranquillité du Marais est en équilibre instable. Tout accroissement du nombre de bars de nuit peut le faire basculer. A l'heure actuelle, aucun bar de la rue n'a ce type d'autorisation. En créant un précédent, ce serait la porte ouverte à d'autres demandes. Quel motif pourrait être invoqué pour les rejeter ?

    Nous demandons au Préfet de Police de faire preuve de fermeté et s'il y a lieu d'être plus persuasif dans l'exposé des raisons, devant le tribunal, qui commandent sa conduite.