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Étiquette : les Hôtels particuliers de JeanThiriot dans le Marais

  • Les deux très beaux Hôtels de Jean Thiriot

     

     
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     Façade de l'Hôtel d'Hozier 110, rue Vieille du Temple (IIIe)

    Un des grands architectes de Louis XIII qui a oeuvré sur plusieurs grands chantiers de cette époque, du Louvre aux Tuileries, en passant par la fameuse digue de La Rochelle, Jean Thiriot, est aussi à l’origine de l’édification de deux hôtels particuliers de la rue Vieille du Temple et quasiment voisins. L’Hôtel d’Hozier et l’Hôtel Mégret de Sérilly.

    Au 110, l’imposant Hôtel d’Hozier qui forme un angle avec la rue Debelleyme a été construit pour un favori d‘Henri III. Il appartint par la suite à un conseiller de Louis XIII, Robert de Marigny, saisi et loué il revint ensuite à la famille Bauyn de Bersan puis à Pierre d’Hozier, juge d’armes (à ne pas confondre avec le grand généalogiste), qui l’occupa durant une grande partie du XVIIIe siècle. Il convient de préciser qu’un juge d’armes, officier du roi, tenait le registre des armes et blasons de quiconque avait le droit d’en porter et réglait les contestations à ce sujet. Pierre d’Hozier et son fils sont à l’origine de la rédaction d’un armorial célèbre qui comportait 10 volumes.

     

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    Hôtel d'Hozier, détail du porhe et des ses portes avec Mars et Minerve

     

    D’un plan assez classique cet édifice comprend un bâtiment central auquel sont accolées deux ailes. Un pavillon relie celles-ci au corps central. Malheureusement les proportions de la façade très stricte se sont trouvées changées à la fin du XIXe siècle du fait d’une surélévation sur 2 niveaux. Le grand portail n’a par contre pas été modifié, les personnages qui y sont joliment sculptés figurent Mars et Minerve. Comme beaucoup d’immeubles il devint aussitôt après la Révolution un atelier. Il a été très bien restauré, et a été inscrit au titre des monuments historiques en 1987 au même titre que la cour, l’escalier d’honneur et sa rampe, ainsi que les caves.

     

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    Hôtel Mégret de Sérilly  106, rue Vieille du Temple (IIIe)

    L’Hôtel Mégret de Sérilly date de 1620, il est situé au N° 106 de la rue. Il a appartenu à Nicolas Malebranche, le secrétaire du Roi, avant de devenir Trésorier général des Fermes de France. Après avoir été la propriété du marquis de Bussière, il passa entre les mains de différentes célébrités littéraires et politiques. Un autre fermier Général l’occupa à partir de 1776, Mégret de Sérilly. Il fut guillotiné 18 ans plus tard du fait de ses fonctions qui étaient alors honnies par la population. Confisqué puis vendu un des propriétaires de l'Hôtel fut Corbeau de Saint Albin, le fondateur du journel "Le Constitutionnel".

     

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    Boudoir de Mme de Sérilly au Victoria and Albert Museum

     

    Le fronton est de forme triangulaire où apparaissent des lions, le porche disposant dans sa clé d’un mascaron représentant une femme avec une couronne de laurier. Un des décors d’une des anciennes pièces de l’Hôtel, le boudoir de Mme Mégret de Sérilly, est aujourd’hui exposé au Victoria and Albert Museum de Londres. Beaucoup de pièces de mobiliers ont en effet pris le chemin de l’Angleterre après la Révolution suite aux ventes aux enchères massives organisées alors, aux pillages et à l‘installation dans ce pays des émigrés fuyant la répression.

    Ces deux Hôtels rénovés sont aujourd’hui privés. Les façades s’offrent à nous, n’hésitons donc pas, lorsque nous nous trouvons devant eux, à les scruter pour mieux admirer tous leurs détails. Peut-être qu’alors une heureuse coïncidence fera que l’un ou l’autre des porches s’ouvrira, permettant de prolonger le regard à l’intérieur ?

    Dominique Feutry

     

  • Coffrets électriques de voirie : attention danger !

     

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    Plaque en métal de boîtier électrique ancien pouvant être dangereuse

     

    Récemment un chien est mort électrocuté en marchant sur une plaque en fonte d'un boîtier électrique ancien, dans une rue du XXe arrondissement. La personne qui tentait de le secourir est restée en observation à l’hôpital car elle a reçu, elle aussi, une décharge électrique. Au détour de cet incident qui n’est pas banal et qui aurait pu être bien plus grave encore, la presse s’en est fait d'ailleurs l’écho, nous apprenons que nos rues compteraient encore 3000 de ces vieux modèles de boîtiers électriques datant des années cinquante et même pour certains de la Seconde Guerre Mondiale. Le nombre de 4800 appareils est parfois avancé.

    Nous apprenons aussi que des explosions avec ces modèles de coffrets se sont produites dans un passé récent, elles étaient dues à une oxydation du métal qui aurait généré du gaz à l’intérieur des coffrets…

    Ces boîtiers électriques, le plus souvent en fonte, situés à quelques dizaines de centimètres de profondeur, ont des couvercles qui affleurent à la surface de la chaussée. Ils font la jonction entre le transformateur du quartier et les alimentations d’immeubles. Leur étanchéité s’est érodée et l’humidité pénètre dans l’ensemble. Ils se détériorent, des câbles se dénudent et peuvent alors être en contact avec le boîtier et le mettre sous tension électrique provoquant les événements que nous venons de décrire ou que nous pouvons imaginer. Leur dangerosité potentielle ne peut donc pas être écartée d'autant que métal et eau, particulièrement conducteurs, n’ont jamais fait bon ménage en matière d’électricité. Heureusement les semelles des chaussures des piétons constituent un isolant protecteur, en revanche une main nue, telle la patte du chien, n'est pas protégée.

     

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    Boîtier électrique en façade, plus récent mais éventré


    Les responsables d’ERDF qui gèrent le réseau de distribution d’électricité en France affirment avec insistance que ces matériels sont entretenus, visités annuellement et qu’ils sont isolés. Leur remplacement serait d'ailleurs progressivement en cours, ce que réfutent certains. Alors qui croire ?

    Bien entendu une enquête est diligentée. Il faut savoir aussi que les nouveaux équipements ont un coffrage plastique et sont accrochés aux façades des immeubles. On ne compte plus ceux qui ont été éventrés et qu'on a sommairement enveloppés de ruban adhésif. Il y a près de deux ans, nous avons exposé aux responsables de la voirie notre préoccupation devant l'état de certains de ces matériels, victime d'un vandalisme criminel.

    Nous ne pouvons que rallier l’avis de ceux qui souhaitent qu’une campagne de sécurisation soit menée à l’aune de cet accident et que les équipements anciens soient changés sans attendre. Perdre son chien est très ennuyant mais nous n’osons pas imaginer ce qui se produirait si un enfant ramassait un objet sur une plaque sous tension ou si une personne appelée à effectuer des travaux entrait en contact avec ce matériel défectueux. La Mairie et la Préfecture de Police attendent les conclusions du rapport sur cet événement. Nous serons très intéressés de connaître les mesures qui seront prises à la suite des conclusions qui seront formulées.

    Dominique Feutry