Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Étiquette : logements sociaux

  • Geoffroy l'angevin 18 et 16 Geoffroy l'angevin vue beaubourg

     

    Rue Geoffroy l'Angevin (IVe), le 16 et le 18 avec en enfilade le Centre Pompidou

                                                                                                        

    Impossible de photographier les sept étages de l'immeuble situé au 18 de la rue. On ne dispose pas de recul suffisant dans cette rue étroite bordée d'immeubles anciens pour que l'objectif saisisse tous les étages. Il y en a sept, dont un sous combles. Le commerce du rez-de-chaussée conserve les stigmates de l'époque où il proposait à ses clients des spécialités orientales : couscous, tajine, pâtisseries ….

    Depuis, l'immeuble entier est devenu insalubre et inhabité.

    La société immobilière d'économie mixte de Paris (S.I.E.M.P.) en a fait l'acquisition en vue de sa réhabilitation. Le septième étage sera supprimé. Il restera six niveaux qui abriteront six logements sociaux de 55 m² chacun. Une demande de permis de construire a été déposée dans ce but à la Mairie de Paris.

    Cette réalisation s'ajoute à la liste déjà longue des rénovation d'immeubles dans le IVe destinés à des demandeurs de logement aux revenus modestes. Chaque fois qu'il s'agit d'immeubles entiers en déshérence vers lesquels les investisseurs privés ne se bousculent pas, car la réhabilitation n'est pas jugée rentable, et qu'un bailleur social s'y intéresse, l'urbanisme de nos quartiers y gagne en qualité, et des personnes en quête de logement au coeur de Paris y trouvent une solution à la portée de leurs moyens.

    Cette approche va dans le sens de la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) qui exige par commune 20% de logements sociaux. Elle assure l'unité de gestion de l'immeuble par le bailleur social puisqu'il est le seul propriétaire. Par contraste, les dispositions du PLU (plan local d'urbanisme) de Paris qui imposent 25% de logement social pour chaque rénovation de plus de 800 m² n'ont pas les mêmes vertus. Une copropriété mêlant des particuliers et un bailleur social est logiquement plus difficile à gérer car les priorités et objectifs se révèlent souvent contradictoires.

    Par ailleurs, l'obligation de céder à un bailleur social 25% de la surface habitable à des conditions favorables, c'est-à-dire au-dessous du prix de marché, oblige le promoteur à une péréquation qui  pousse le prix du m² à la hausse pour les autres acheteurs. On alimente ainsi la pression sur le prix de l'immobilier libre avec, pour conséquence, l'accès à la propriété plus difficile encore aux classes moyennes. Dans le pire des cas, elle peut conduire le rénovateur à laisser son chantier en jachère.

    Le PLU ne s'applique pas au Marais qui est géré par son PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur)  mais des voix s'élèvent à propos de sa révision pour que des règles de ce type s'appliquent. Il faut se garder de céder sans réflexion à un sentiment louable sans en mesurer les effets non désirés et sans prévoir de recours. Trop de contraintes peuvent tuer l'initiative privée si la Ville n'a pas les moyens financiers d'intervenir et si le vendeur se refuse à brader son bien.

    On en a un exemple avec l'hôtel de Coulanges, 1bis place des Vosges (IVe), occupé par des squatters, dont la propriétaire privée a jeté l'éponge, à cause de son âge mais aussi parce que les travaux de rénovation  qu'elle avait entrepris évoquaient le tonneau percé des Danaïdes. L'Etat pour sa part n'a ni les moyens ni le désir de prendre une relève ruineuse, et la Mairie de Paris commence à comprendre qu'elle a dépassé les limites de résistance de ses administrés et en particulier des classes moyennes en matière de hausse des impôts destinés à financer des acquisitions dont la pertinence ne saute pas aux yeux.

    La sagesse semble aujourd'hui de laisser les rénovateurs privés  risquer leur argent, la municipalité  réhabiliter les immeubles entiers insalubres qui ne suscitent aucune vocation chez les investisseurs, et de trouver des émirs du golfe, à l'image de l'hôtel Lambert, ou des mécènes, pour assurer la survie des éléments les plus prestigieux de notre patrimoine national. En attendant que l'Etat-providence ait retrouvé des couleurs et les moyens de faire face à ses devoirs.

                                                                                                                

                                                                                                                                                                                 

                                                                                                                                       

  •  

    Gravilliers 11 fev 10

    11 rue des Gravilliers , dans le IIIe. Immeuble R. POCHAT, écrasé par ses deux voisins.

      

    Cet immeuble, dont il nous reste l'enseigne (sera-t-elle préservée ?), abritait une industrie de traitement des métaux, argenture, chromage, nickelage, l'une des spécialités du Marais avec la fonderie d'or, dont il reste quelques vestiges (société des cendres, 39 rue des Francs-Bourgeois -IVe - article du 14 avril 2009, atelier de Jean Galmont, article du 2 avril 2009, au 14 rue de Montmorency -IIIe) et un artisan en activité ( 3 rue des Haudriettes -IIIe-).

    Un permis de démolir avait été accordé en 2006 avec un projet d'hôtel. On s'en était étonné dans notre article du 11 mai 2009 car l'emplacement et les proportions de l'édifice ne semblaient pas vraiment correspondre à cette destination. L'étroitesse de l'immeuble autorise malgré tout, à cause de sa
    profondeur, 140 m² habitable par étage (dont il faut déduire les
    parties communes, notamment l'escalier et le palier). Nos interrogations n'étaient pas vaines puisque le chantier a vécu une longue période d'interruption, et vient seulement de reprendre. On pourrait douter qu'il s'agisse encore d'un hôtel car il n'en est plus fait mention, mais notre petit doigt nous dit que le permis de construire accordé en mai 2009 pourrait bien confirmer cette destination.

    Allez, au risque de nous tromper, nous annonçons que ce sera bien un hôtel. "Jules et Jim". Cliquez dans ce lien : vous y retrouverez notre article précédent en effigie et une présentation en forme de "teaser". On vous en dit un peu pour vous mettre en appétit, mais le mystère est encore gardé. Pardon aux concepteurs de cette communication si nous en bousculons l'ordonnance. Mais après tout, nous sommes là pour ça !

                                                                                                                                        

    St bon 10

    Autre immeuble aussi svelte, 10 rue Saint Bon, dans le IVe cette fois.

      

    Une demande préalable de travaux a été déposée par la R.I.V.P. (régie immobilière de la ville de Paris) en janvier 2010, pour une réhabilitation en vue de la création d'un foyer-logements avec cinq appartements, c'est-à-dire un par étage. Ce sont cinq logements sociaux de plus à l'actif de la Maire du IVe, après ses réalisations sur l'Île Saint Louis, rue de l'Hôtel de Ville (quai de Seine), Ste Croix de la Bretonnerie et Turenne, pour ne citer que les plus récentes.

    La rue Saint Bon est une venelle étroite entre les rue de Rivoli et de la Verrerie. Elle possède un charme villageois, à la manière de Montmartre. C'est un havre de tranquillité qu'on peut savourer avant de plonger, en empruntant les marches au premier plan, dans l'agitation de la rue de Rivoli.

    St bon

            Rue Saint Bon (IVe). Cliquer dans les photos pour agrandir.