Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Étiquette : lutte contre le bruit

  • TrinquezMise en garde de la Préfecture de Police

     

    Au fil des années, le Préfet de Police de Paris a dû prendre des arrêtés pour protéger la santé des gens, notamment des plus jeunes, dont on sait qu'ils sont des proies faciles pour les distributeurs de boissons alcooliques.

    Une pratique en effet s'est développée, depuis la loi anti-tabac de 2008 qui a poussé les fumeurs hors des lieux recevant du public : le "bar-dehors", à savoir la consommation sur l'espace public.

    Ce qui n'était qu'une exception s'est généralisé. C'est aujourd'hui un fléau pour la jeunesse qui se livre à l'intérieur et dans les rues, au "binge drinking", une consommation éfrénée et extrême d'alcool, et pour les moins jeunes qui cèdent à la contagion d'une pratique qui facilite le lien social et leur fait souvent oublier les difficultés de la vie, l'espace d'un moment.

    Dans tous les lieux où cette dérive sévit, elle crée des conditions de vie insupportables pour les riverains qui subissent l'agression du bruit et les nuisances résultant de l'alcoolisation : détritus sur la voie, épanchements d'urine, vomis, dégradations diverses du bien public ou privé ….

    Au-delà des nuisances, il s’agit un problème majeur de santé publique. Le Directeur Général de la Santé, le Professeur Didier Houssin, soutenu par le Ministre de la Santé, a édité un guide pour les maires de France qui les alerte sur les conséquences du bruit et leur donne des outils pour lutter contre les nuisances sonores. 

    Sur la consommation d’alcool, l'Institut National de la Veille Sanitaire souligne que la pratique croissante de consommation festive d’alcool par les jeunes devient une cause importante et inquiétante de mortalité et de séquelles graves. Pourtant, à Paris, nous constatons une sorte de banalisation de ces lieux ouverts, comme les berges du canal Saint Martin, ou toutes les nuits des jeunes viennent littéralement se saouler (Le Parisien)

     

    Beuverie géante  Image de post-beuverie dans un pays du sud, prise "sur le vif" (si on peut dire !) (Photo L'indépendant)

     

    L'action conjuguée de la Mairie de Paris et de la Préfecture de Police vise à conjurer cette tendance. Elles y parviennent généralement mais des poches de résistance leur donnent encore beaucoup de mal. Citons le quartier Oberkampf/Jean-Pierre Timbaut, la Butte aux Cailles, la Villette, l'Odéon, la Montagne Ste Geneviève, les rues Archives/Ste Croix dans le Marais …

    Quand les tentatives de médiation, les interventions des "Pierrots de la Nuit", ont été épuisées, le seul recours est l'application de la loi républicaine, garante de notre volonté de "vivre ensemble". La consommation de toutes sortes de boissons est permise jusqu'à 02h00 du matin dans les bars-restaurants et sur leur terrasses autorisées. Ajoutons qu'un millier d'établissements dans Paris disposent d'une autorisation de nuit (pour 60 seulement dans la couronne).

    En dehors de ce cadre, il y a infraction de la part des consommateurs et des débits de boissons. Les sanctions existent : amendes (mais le montant est dérisoire), retrait d'autorisation de terrasse (du ressort de la mairie), avertissement (préfecture), procès-verbal (police d'arrondissement), décisions du tribunal de police et, pour finir, ordonnance de fermeture administrative pour un nombre variable de jours.

    Si on se réfère à notre expérience, seule la menace de fermeture a d'effet sur les commerçants de mauvaise foi. On entend pourtant la voix du porte-parole des débitants de boissons, maire putatif et anonyme des noctambules, plaider pour la suppression de ce type de sanction. En revanche de leur côté, les habitants demandent au gouvernement qu'il n'en soit rien car ce serait la voie ouverte à une anarchie nocturne qui ne rendrait service qu'aux tiroirs-caisses des exploitants. Il faut, bien au contraire, systématiser ce recours dont le caractère gradué qu'il a aujourd'hui laisse toutes leurs chances aux exploitants sincères, de corriger leurs comportements.

    A ce titre, les arrêtés préfectoraux sont indispensables car ils permettent de caractériser les infractions : consommation de boissons alcooliques en dehors de terrasses régulièrement constituées, donc sur l'espace public, et vente à emporter qui vise celui qui alimente le consommateur.

    La décision du Tribunal Administratif d'annuler celui de la Butte au Cailles est une péripétie qu'il nous faut surmonter car elle heurte la raison.

    Quant à cette suggestion irresponsable des professionnels de la nuit d'autoriser tous les bars-restaurants à rester ouverts toute la nuit, nous répondons qu'avec 1.000 établissements, Paris est déjà bien lotie et que c'est plutôt dans la couronne, désertique encore de ce point de vue, qu'il faut se pencher, si toutefois on pense que c'est une mesure qui s'impose.

    Pour revenir à Paris, ses nuits sont multiples. Ne parler que de consommation d'alcool témoigne d'une indigence de la pensée. Les nuits de Paris sont actives. Avec ses bars-restaurants, ses cabarets, ses théâtres, ses salles de concerts classiques ou pop, ses cinémas, ses séminaires nocturnes, expositions, défilés, réceptions, rencontres autour de la création, sans oublier les 1.000 bars et boites de nuit/discothèques. Paris tient une place de choix qui sait concilier fête et art de vivre.

    Ce n'est pas sans raison que Paris est la première destination touristique au monde. Au-delà des distractions, Paris c'est aussi une architecture, une histoire, une culture, sa créativité, son romantisme, son climat, au cœur d'un pays qui est le plus beau du monde.

    Voilà ce qu'il faut mettre en valeur aussi à propos de Paris. C'est un équilibre qu'il faut privilégier et ne pas chercher à concurrencer les villes qui se distinguent essentiellement par les beuveries qu'elles hébergent.

     

    IMPORTANT : Rejoignez l'association ! Notre force est dans le nombre. Pour devenir membre, cliquez ICI et complétez le bulletin d'adhésion.On peut aussi se retrouver et partager sur Facebook !

     

  • Temple 45 vue générale 03 04 13


    C'est dans ce décor d'un immeuble Régence du XVIIIème siècle, sans doute le plus beau de la rue du Temple (IVe), que se déroule un psychodrame permanent depuis deux ans déjà.

    Au rez-de-chaussée, un magasin de chaussures de sport, dont la devanture et la vitrine ne desservent en rien l'esthétique de la rue et de l'immeuble. Enseigne discrète et couleurs de bon aloi. Ouvert le jour, fermé la nuit, ce que d'aucuns voient comme un avantage énorme au regard de la tranquillité des riverains. Un détail cependant : il règne à l'intérieur, de façon quasi permanente, une musique techno que diffusent quatre haut-parleurs.

    Ce commerce a ouvert ses portes il y a près de deux ans.

    Au-dessus, derrière les deux grandes fenêtres vit Evelyne F. Elle est taductrice en langues orientales. Elle affirme, ce que nous croyons volontiers, que cette discipline exige de la concentration. Il y a deux ans, elle a commencé à souffrir sévèrement du bruit en provenance du magasin. "C'est comme des coups de marteau sur une enclume", nous dit-elle. Nous avons compris que les basses traversaient le plancher, d'autant plus aisément que les enceintes sont positionnées sous le plafond du magasin.

    Pour une fois, il ne s'agissait pas de tapage nocturne mais de bruit dérangeant en plein jour. Nous avons orienté Evelyne F. vers le BACN (bureau d'action contre les nuisances) de la Préfecture de Police. Un inspecteur s'est rendu sur place en avril 2012 et a constaté des émergences "non conformes au code de la santé publique". Le jour, on sait que ces émergences ne doivent pas dépasser 5 Décibels (NB : 5 décibels équivalent à un triplement environ du bruit de fond).

    évelyne f. 03 04 13
    Evelyne F. à son bureau

    Il s'en est suivi une mise en demeure du commerçant de mettre son installation sonore en conformité, en installant un limiteur de volume. Ce qu'il fit.

    On pourrait penser que l'histoire finit là. Il n'en est rien. Selon Evelyne, il y a des périodes de calme de plusieurs jours puis le bruit reprend, pas très fort mais lancinant, répétitif, exaspérant, comme l'est un suplice chinois. Elle s'enfuit pour rechercher la quiétude de la bibliothèque de la rue Portefoin. Sa santé en souffre. Les jours de crise, quand dit-elle ses voisins du dessous font la sourde oreille à ses protestations, elle doit prendre des calmants.

    Pour ne rien arranger, profitant de l'une de ses absences, des voyous l'ont cambriolée en escaladant sa fenêtre sur cour. Tous ses souvenirs de famille, des bijoux auxquels elle tenait, sont partis sans retour.

    Pour nous être rendus sur place, aux heures d'ouverture du commerce, nous pouvons attester que l'appartement était calme. Nous ne pouvons pourtant pas penser qu'Evelyne affabule. Il est plus que probable que les gérants, involontairement ou pour la provoquer, titillent leur sono. Si c'est le cas, le jeu est cruel car cette dame est en souffrance.

    Face à une telle situation il faut se garder de juger. On sait pourtant que le conflit serait définitivement apaisé si le gérant maitrisait sa musique ou plaçait simplement ses enceintes à distance du plafond. Il n'est pas né encore celui qui démontrera que réduire une musique ambiante de 2 ou 3 décibels fait chûter les ventes. C'est une sornette qu'on entend trop souvent.

    Qu'il le fasse donc, même s'il est démontré qu'il est désormais en règle avec le code de santé publique. Quant à Evelyne F. assurée de pouvoir vivre tranquille, nous sommes convaincus qu'elle serait dès lors une voisine charmante plus encline à lancer des fleurs que les pots de terre qui les contiennent.

    Gérard Simonet

     

  • Bruit image ASEF

    Voitures, klaxons, deux-roues motorisés, travaux, musique amplifiée, tagage nocturne … qui n’a jamais souffert du bruit ? S'il peut agacer ou énerver, il a également des impacts physiologiques directs : perte de l’audition, troubles du sommeil, dépression, stress, maladies cardiovasculaires !

    Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le bruit est le second facteur environnemental – après la pollution atmosphérique – en termes de dommages sanitaires en Europe.

    Pour faire le point, l’ASEF vous propose sa synthèse … Cliquez ICI

    Il n'est pas inutile, à ce propos, de rappeler les recours dont vous disposez à Paris. En particulier, le Bureau d'Action Contre les Nuisances (BACN) de la Préfecture de Police de Paris. Il est compétent en matière de nuisance sonore provenant d'un établissement recevant du public. Nous lui avons consacré un article le 3 janvier 2011, avec coordonnées et mode d'emploi.

    Gérard Simonet

     

      Intéressé par l'association : cliquer ICI

                                                                                     

                              

  • Bruit image CNB  Bruit femme se bouchant oreilles

     

     

     

     

     

     

    ce bruit qui tue…

    Ce bruit qui tue …

    CE BRUIT QUI TUE

                                                

    A tous nos adhérents  et sympathisants

    préoccupés par l'aggravation des nuisances sonores dans l'espace public :

    établissements bruyants  débordements des terrasses,

    tapages nocturnes par les fumeurs et fêtards alcoolisés …

     

    une date à retenir :

     vendredi 22 juin 2012

    de 18h à 20h

         Le réseau « VIVRE PARIS ! »

    organise une  lecture d'extraits du livre :

     

     « PETIT ELOGE DES AMOUREUX DU SILENCE »

     suivie d'un débat avec l'auteur

      Jean-Michel Delacomptée

       qui nous parlera des ravages du bruit :  

                   « …Vous le redoutiez, il jaillit. Vous l'aviez oublié, il revient… »                     

                                       

          Rendez-vous le 22 juin à 18h à la mairie du IIe arrondissement

         8, rue de la Banque

         Salle des Expositions

       Métro : Bourse (ligne 3) – Autobus : 29

                                                                                       

  •  

    Peninou mao 

     Mao Peninou, Adjoint au Maire de Paris, chargé de la qualité des services publics municipaux et de l'accueil des usagers.

      

    Trois associations membres du réseau "Vivre Paris !", ACCOMPLIR (Les Halles-Montorgueil), A.Ab.V. (Association Anti-bruit de Voisinage) et "Vivre le Marais !" ont été reçues le 10 juin par Mao Peninou et son Directeur de Cabinet Thomas Perez-Vitoria. D'autres associations du réseau, qui comporte désormais 13 membres, seront également reçues le 22 juin. Mao Peninou disposera ainsi d'une vision panoramique de la problématique telle que, dans leur diversité, les habitants de Paris la vivent.

    L'accueil a été radicalement différent de celui que nous avait réservé le 8 mars Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris et instigateur de ces "états généraux". Sa vision unilatérale de la nuit parisienne, essentiellement attentive aux intérêts des professionnels de la nuit, exploitants d'établissements et fabricants de boissons et matériel de diffusion de musique amplifiée, excluait a priori d'y associer les associations de défense des riverains.

    Dans une lettre adressée le 10 février au Maire Bertrand Delanoë,  nous avions pris position sur cette campagne surréaliste dont le thème était "Paris s'endort, Paris se meurt". Elle assénait des contre-vérités au point que Christophe Girard, Adjoint au Maire de Paris pour la Culture, la qualifiait publiquement de "cabale". Comment prétendre que Paris est une ville en déclin alors qu'avec ses 30 à 35 millions (suivant les sources) de visiteurs par an, elle est la ville la plus recherchée au monde. Pas forcément pour ses nuits, mais pour son rôle majeur dans le création, son dynamisme économique, son patrimoine historique et architectural, sa vie culturelle, ses monuments, ses spectacles, sa gastronomie, son art de vivre, la douceur de son climat et son romantisme.

    Sensible à nos arguments, M. Delanoë nous faisait recevoir par Renaud Helfer-Aubrac, un membre de son cabinet, pour nous rassurer sur ses intentions de nous impliquer dans les "états généraux de la nuit" lorsqu'ils auraient lieu. Le rendez-vous d'aujourd'hui avec Mao Peninou, à qui le Maire Bertrand Delanoë  a choisi de confier l'organisation et la gestion de cet évènement, a confirmé cet engagement.

    Les dates retenues sont les 12 et 13 novembre 2010. Dès juillet, des ateliers seront constitués autour de thèmes que nous devrons choisir. Les associations de "Vivre Paris !" en seront membres actifs et nos représentants seront présents à la tribune et rapporteurs. L'ambition de Mao Peninou est de parvenir à traiter équitablement  "la nuit reposée, la nuit travaillée, et la nuit festive" en veillant au respect mutuel des uns et des autres.

    Nous ne pouvons qu'approuver cet objectif. Le respect des individus et des lois qui sont le ciment de notre république a toujours été notre credo.

       

  • Bruit chuuut BD

                                                                                                                                                              

    Dans un article daté du 25 mars 2010 sur le sujet, nous annoncions que la Mairie de Paris abordait la dernière ligne droite avant l'échéance fin 2010, accordée par la Commission des Communautés Européennes aux grandes villes pour dévoiler un plan concret de lutte contre le bruit sous toutes ses formes.

    Denis Baupin, Maire-Adjoint en charge de l'environnement auprès de Bertrand Delanoë, vient de rendre publique une lettre adressée à Daniel Canepa, Préfet de Paris-Île de France, garant auprès de Bruxelles de l'exécution des obligations de Paris. La lettre annonce un colloque qui se tiendra le 14 juin à l'Hôtel de Ville avec tout ce que Paris et l'Île de France comptent d'autorités concernées.

    Ce colloque a pour but d'installer le processus qui doit conduire à un PPBE (plan de prévention du bruit dans l'environnement) comportant des mesures concrètes. Celles qui ont été annoncées en 2006 sont restées pour l'essentiel purement incantatoires. On passe désormais, nous semble-t-il, aux choses sérieuses.

    Il est étrange de constater que pendant que Denis Baupin construira son plan anti-bruit, d'autres élus organiseront les "états généraux de la nuit", que les instigateurs perçoivent comme une manière de lâcher la bride aux lieux de diffusion de musique tels que bars, discothèques et boites de nuit. Nous sommes engagés avec "Vivre Paris !" dans une démarche qui vise à protéger les riverains de tous excès. A ce titre, l'élaboration du PPBE et sa mise en oeuvre prochaine, sont une garantie que les conclusions qui découleront des "états généraux de la nuit", auxquels nous entendons participer, ne peuvent contredire les dispositions que nous sollicitons tous des pouvoirs publics, pour une meilleure qualité de vie, exempte de cette agression insupportable qu'est le bruit.

                                                                                                                                           

  • Hôtel de ville entrée lobau

    Hôtel de Ville, entrée 5 rue de Lobau (IVe)

                                                                                   

    En réaction aux exigences irrecevables formulées par les participants à "l'observatoire des lieux de vie et de diffusion musicale", qui se sont fait l'écho de la campagne de communication lancée par les professionnels de la nuit et de la boisson sur le thème de "Paris se meurt, Paris s'endort", nous avons adressé  cette lettre à Bertrand Delanoë le 10 février 2010.

    Renaud Helfer-Aubrac, membre de son cabinet, nous a reçus hier en nous assurant que le Maire était "très sensible aux problèmes que nous évoquions". Nous en avons pris acte.

    Nous étions trois pour représenter le réseau "Vivre Paris !". Nous pensons avoir été entendus. Nous avons désormais l'assurance de participer de façon active (pas seulement dans la salle, mais à la tribune) aux "états généraux de la nuit" lorsqu'ils se tiendront, à l'initiative de Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris.

    Pour "Vivre le Marais !", et pour toutes les composantes du réseau "Vivre Paris !", la qualité de vie des parisiens passe par la maîtrise du bruit la nuit et l'utilisation équitable de l'espace public.

    A ce propos, "Vivre Paris !" a remis un texte qui est notre contribution à une évolution de la réglementation des terrasses que la Mairie de Paris étudie actuellement. Cette démarche nous préoccupe, compte tenu de l'explosion des terrasses constatée depuis que la loi anti-tabac interdit de fumer dans les lieux publics.

    Loin d'admettre qu'il faut élargir l'emprise des bars, nous considérons comme une limite à ne pas dépasser celle qui résulte de l'application de la règle actuelle à savoir "un tiers pour la terrasse et deux-tiers pour les piétons", avec un minimum de 1,60 mètre, que nous aimerions voir passer à 1,80 mètre, avant le premier obstacle.

                                                                                                                                        

  • Bruit sommeil troublé 

    Comment dormir la nuit quand c'est la fête autour de vous ?

                                                                                                                                           

    Cette photographie onirique décrit les tourments d'un brave garçon qui cherche à dormir quand tout s'agite autour de lui. En vérité, elle le rend plutôt antipathique avec son air grincheux et ses accessoires du dormeur : T-shirt démodé, pantoufles, lampe de chevet et réveille-matin.

    Ne rions pas trop de nous-mêmes. On a tendance de nos jours à considérer que l'agressé n'a que ce qu'il mérite. Le bruit, quand il empêche les gens de se reposer la nuit est une vraie torture. En particulier lorsqu'il prend la forme d'un motif rythmé de musique amplifiée, avec des basses qui se transmettent par la maçonnerie des immeubles. Même faible, un son répétitif agit sur l'organisme comme un supplice chinois.

    Selon Bruitparif, dont nous avons rencontré la Directrice Fanny Mietlicki, les franciliens considèrent le bruit comme la nuisance environnementale numéro 1. Pour les uns, il s'agit des avions. Pour les autres, de bruits de circulation autoroutière ou ferroviaire. Pour nous, à Paris, le bruit est lié à la circulation automobile et au voisinage.

    Une directive de la Commission des Communautés Européennes émise en 2002 imposait aux Etats membres de publier une carte du bruit pour les grandes villes et, au plus tard en 2006, un plan de mesures visant à éliminer le bruit. La Ville de Paris, dès 2003, publiait une carte du bruit disponible sur Internet. Considérant, ce qui est vrai, que le bruit est fortement corrélé au trafic automobile, la Ville s'était bornée à faire un changement de la variable trafic en variable bruit, en introduisant tout de même quelques modulations intelligentes telles que la nature du revêtement, l'éloignement des façades, etc …

    Cette "carte du bruit" ignorait complètement les émergences locales telles que concerts de klaxons dus aux encombrements ou diffusion de musique amplifiée. Des campagnes de mesures ont eu lieu depuis pour réconcilier la théorie avec la réalité mais l'échantillonnage est resté trop faible pour que le résultat reflète la réalité telle qu'on la perçoit.

    En tout état de cause, le diagnostic est intéressant mais l'important est le plan d'action qui en découle. La Commission fixait 2006 comme date limite aux grandes villes pour annoncer leur plan. La Mairie de Paris s'en est provisoirement acquittée en annonçant effectivement un plan PLAN 2006, qui n'a pas reçu le commencement d'une exécution 4 ans après.

    On y trouvait pourtant des propositions intéressantes, notamment l'éradication du bruit des klaxons, particulièrement désagréable et stupide, ou la création de médiateurs dans les mairies pour régler les conflits provenant des "lieux de vie" (bars, discothèques ….). Mais pour cela, il faut des mesures, et pour le moment nous sommes forcés de constater qu'il n'y en pas. Dans les milieux proches du sujet, on estime cependant que la Mairie de Paris ne peut pas différer ces mesures au-delà de la fin de cette année.

    Cette obligation heurte de front la démarche des professionnels de la nuit et de ceux qui les soutiennent. Comment lutter contre le bruit si on autorise les bars à diffuser de la musique et à faire danser toute la nuit ? Si on renonce aux fermetures administratives de ceux qui enfreignent les règlements de façon répétitive ?

    L'idéal serait bien sûr que les intéressés agissent avec responsabilité et modération. Un lieu de diffusion de musique correctement insonorisé, un niveau de son maitrisé, des consommateurs respectueux du voisinage peuvent parfaitement cohabiter avec les riverains. Bruitparif teste actuellement un appareil mis au point en Scandinavie, qui ressemble à une grande oreille, dont la couleur varie en fonction du niveau de bruit. Les seuils sont ajustables. Le gérant de l'établissement peut ainsi montrer à ses clients si le bruit qu'ils génèrent se situe en zone verte, orange ou rouge. Un appareil de ce type est en cours de test en ce moment dans un pub du XVIe.

                                                                                                                                          

    Bruitparif indicateur

     

           

                                                                                                                                                                                         

  •  Cassan la veys

    Dans les arrondissements centraux de Paris, où l'agitation bat son plein, les riverains ont laissé libre cours à leurs rêves bucoliques.

      

    Aux "Européennes" de 2009, la liste des Verts s'était placée en tête dans trois des quatre arrondissements du centre (35 % dans le IIe). Aux "Régionales" de 2010, la même tendance se manifeste à l'issue du premier tour. Certes, Jean-Paul Huchon s'en sort mieux que Harlem Désir, tandis que l'UMP est à peu près stable, mais les Verts font bonne figure dans le Ier, caracolent en tête dans le IIe, talonnent le PS dans le IIIe et sont tout proches de l'UMP et du PS dans le IVe.

    Les Verts, à tort ou à raison, et malgré le parfum d'utopie qui les entoure, malgré la perplexité voire la désapprobation que suscitent leurs prises de position sur certains sujets de société, sont associés dans la pensée collective à la défense de la qualité de vie dans les quartiers qui souffrent le plus de l'invasion de l'espace public, des désordres en tout genre, de la pollution et du bruit.

    On les trouve en tête dans les quartiers les plus touchés, au sommet desquels se place Montorgueil, présenté jadis comme le laboratoire d'un urbanisme écologique, dont le Maire, Jacques Boutault, est obligé désormais de combattre les dérives, soutenu par ses administrés dont il a réussi néanmoins à garder la confiance.

    Ils commencent à peser dans le Ier où l'UMP reste dominant, car "les Halles" sont là avec leur cortège de nuisances et leurs terrasses invraisemblables, dans la continuité du IIe, de Montorgueil et de St Denis.

    Ils font jeu égal avec les deux grands dans le IVe, qu'on présente souvent comme le pôle magnétique de la fête dans le Marais. Ils talonnent le leader PS dans le IIIe, bastion socialiste, que les désordres nocturnes commencent à envahir, attisés par la rue de Bretagne, haut lieu de la mode et de la création, arrosés par le chapelet de bars de jour et de nuit, qui jalonnent l'axe est-ouest de La Perle à Michel le Comte, et qui lancent leurs métastases sur des lieux inattendus comme la rue des Gravilliers.

    Faute d'avoir accordé suffisamment d'attention aux attentes des habitants, les partis dominants se partagent ce qui reste. Leurs prises de positions récentes sur les revendications des professionnels de la boisson et de la nuit, en dépit des mises au point qui ont suivi, ont fait penser aux habitants, sans doute à tort, qu'ils n'étaient pas au centre de leurs préoccupations.

    Ils ont eu raison pourtant de souligner qu'il y a d'autres enjeux bien plus fondamentaux dans ces élections régionales que vouloir dormir la nuit ou circuler sans gêne et sans danger sur les trottoirs. Mais pourquoi alors les têtes de listes d'Île de France ont-elles prêté une oreille si attentive aux leaders de la fête, dont les arguments sont contestables, sans même nous consulter ?

    Notre analyse ne signifie pas que le salut viendra des Verts. Les Verts cristallisent peut-être en ce moment nos aspirations mais on a le droit de douter qu'ils aient l'envie et les moyens de les exaucer. Ils ne sont d'ailleurs aux commandes ni de l'Etat ni de la Ville qui, eux, gèrent notre quotidien. A ceux-là nous disons qu'il y a des pressions en ce moment et des exigences que nous ne pouvons pas accepter.

    Assouplissement du règlement des terrasses, extension des autorisations ; musique et danse dans les bars la nuit, sans limite d'heure ; prise en charge par la collectivité des frais d'insonorisation ; quartiers réservés à la fête ; beuveries nocturnes. Voilà ce dont nous ne voulons pas. Pensez à notre qualité de vie au quotidien, nous prêterons alors une oreille plus attentive aux projets de "Grand Paris" ou "Paris Métropole". Et vous verrez sans doute se dégonfler le réservoir des abstentionnistes dont le niveau, à ce scrutin, a atteint des records absolus.

      

  • Réseau vivre paris ! mains réunies

    L'union fait la force. En réponse à la campagne d'articles rédactionnels déclenchée par les professionnels de la nuit et des débits de boissons, qui demandent un assouplissement de la réglementation des terrasses et plus de tolérance en matière de tapage nocturne, dix associations ont scellé un accord qui repose sur la mise en commun de leurs moyens  pour faire contrepoids à cette initiative préoccupante.

       

    Au cri de "Paris s'endort, Paris se meurt !", les défenseurs des débits de boissons et commerces de la nuit ont rassemblé des noms sur une pétition réclamant plus de liberté pour exploiter à leur guise l'espace public et faire plus librement tout le bruit qui découle de leurs activités marchandes.

    Nous respectons ces signataires mais que sont-ils au regard des 2.203.817 (INSEE) personnes qui vivent à Paris intra muros, y travaillent et veulent bénéficier d'une tranquillité qui leur est due ? Personne n'a de grief a priori contre une profession qui aspire à se développer. Mais il faut savoir que Paris est une ville dense avec 240 hab/ha en moyenne (hors bois)(APUR *), juste derrière Le Caire et New-York Manhattan (Wikipedia), et que les secteurs les plus courus de la capitale, notamment le centre historique, sont bien au-dessus de la moyenne.

    Ceci signifie qu'il y a peu d'endroits où une activité bruyante peut prospérer sans susciter une levée de boucliers des riverains.

    Quartier montorgueil habitants en colère

    Quartier Montorgueil, longtemps célébré pour sa rue piétonne, désormais invivable pour ses riverains. On leur doit cette prise de vue qui se passe de commentaire. Il faut espérer que la réalité ne rejoigne pas un jour la fiction mise en scène par cette photo "réhaussée" (droits : blog  mediaunautreregard.com).

    De là à prétendre que Paris est menacée d'extinction, comme on l'a lu ici et là, dans la presse, il y a des années-lumière. Avec 29 Millions de touristes par an (Wikipédia), Paris est solidement installée en tête des villes les plus visitées au monde. On peut encore vouloir plus, mais faire de la désaffection de Paris un argument pour lever les barrières réglementaires relève d'une rhétorique douteuse.

    Pour que soit accentuée au contraire la fermeté à l'égard des commerces qui abusent, pour qu'ils se plient aux règlements en vigueur en matière de terrasses et étalages, pour qu'ils respectent la tranquillité de ceux qui travaillent ou étudient et veulent se reposer la nuit, et parmi eux des enfants, des gens âgés, des malades ; pour que soient respectées les capacités de déplacement des personnes à mobilité réduite, un ensemble de dix associations représentant une grande diversité de quartiers de Paris, s'est constituée en réseau au nom de "Vivre Paris !", qui entend représenter les habitants dans un dialogue  constructif avec la Préfecture de Police, la Mairie de Paris et les commerçants eux-mêmes.

    Il s'agit de :   

    • ADVTV (association de défense des victimes de troubles de voisinage), section Paris
    • Association Descartes Mouffetard, (Ve)
    • Association Vivre aux Halles, Montorgueil, Saint-Eustache, Montmartre, 1er
    • Droits du Piéton, association nationale, section Paris
    • Vivre le Marais !, IIIe et IVe,
    • Association ACCOMPLIR, Ier, IIe 
    • Les Riverains de la Butte aux Cailles, XIIIe
    • Quartier Latin Passionnément, Ve et VIe,
    • Association Aubriot Guillemites, IVe
    • SOS Bruit Paris, VIe

    D'autres viendront nous rejoindre. Nous avons décidé de mettre en commun notre logistique  pour créer le "réseau Vivre Paris !", qui s'appuie sur Internet. Ainsi, nous sommes en mesure désormais de mobiliser instantanément des milliers de personnes sur un projet ou une prise de position que nous décidons de combattre et de le faire savoir aux pouvoirs publics et aux médias.

    Nous avons diffusé le 25 janvier un communiqué de presse dont voici le texte intégral.

    Il faudra compter avec nous. S'il y des "Etats Généraux de la nuit" qui se tiennent, comme l'annonce l'élu  Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris, (notre article du 4 janvier), nous devrons y être invités pour que leur légitimité soit reconnue. Même remarque à propos de la révision du règlement des terrasses à laquelle doit s'atteler l'Adjointe au Maire, Lyne Cohen-Solal, chargée du commerce.

      

    * APUR : atelier parisien d'urbanisme (Mairie de Paris)

    Pour rejoindre notre association agréée, loi de 1901, apolitique et culturelle, Cliquer ICI