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Étiquette : Marais

  • La Fontaine Joyeuse ne l’est plus !

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    La fontaine de Joyeuse 41 rue de Turenne (IVe) à l'arrêt et entartrée le 28 août 2013. (Photo VlM!)  

     

    Dans un article du 4 avril dernier consacré aux deux fontaines qui encadrent la rue de Turenne  (IVe), nous retracions leur histoire en montrant combien celles-ci s’inséraient magnifiquement au paysage de cette rue. Nous concluions sur la fontaine de Joyeuse, la plus récente, située au n°41, réalisée au XIXème siècle et décorée par Isidore Romain Boitel, avec ces mots « l’ensemble….met en valeur l’eau accentuée par le bruit de sa chute…»

    Malheureusement et bien qu’entièrement restaurée en 2008, la fontaine s’est tue et semble abandonnée. Les papiers ont envahi ses alentours immédiats, la grille qui la protégeait ne ferme plus et l’eau qui faisait tout son charme ne coule plus. Son joli bassin est vide.

    Que s’est-il passé ?

     Une panne ? Etonnant car cette situation dure depuis plusieurs mois.

    La volonté du voisinage de ne plus être dérangé par le bruit de l’eau ? Un système pourrait réguler son fonctionnement et faire en sorte que l’écoulement s’arrête la nuit.

    Des problèmes budgétaires de la Ville ? Il est peu probable qu’une restauration lourde soit à nouveau nécessaire 5 ans après sa remise en état complète.

    Alors doit-on privilégier de la négligence ? Si tel est le cas, cela est bien dommage car la fontaine égaie le quartier et constitue une animation qui attire les touristes et les badauds.

    Il est tout de même désolant que la fontaine ne fonctionne pas durant la période de l’année où les touristes sont les plus nombreux à visiter notre quartier. Espérons que nos édiles et les services se sont saisis de ce dossier et que la fontaine fonctionnera bientôt à nouveau justifiant pleinement son nom, Joyeuse.

    Dominique Feutry

    NDLR: Début novembre 2013, la fontaine refonctionne. nous remercions ceux qui sont intervenus pour lui redonner vie.  

  • Ils sont revenus, bravo au responsable du magasin « L’Échoppe » !



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    L'homme au chapeau melon

     

    Nous évoquions dans deux articles ( 23 mai et 13 juin), la courte vie de deux potelets magnifiquement "humanisés" devant le magasin de chaussures homme dénommée  "L'échoppe de Black Dandy" situé au 23 rue des Blancs Manteaux (IVe). Tous deux avaient été gommés par le pinceau de l'employé municipal chargé de repeindre en marron tous les potelets de la rue sans distinction. 

    Quelle ne fut pas notre surprise de retour de congé de découvrir que les potelets étaient réapparus avec d'autres atours, encore plus riches et plus attractifs, tous deux coiffés d'un chapeau.

     

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    Nous savons que cette réalisation est l'oeuvre du responsable du magasin.

    Bravo l'artiste car nous restons pantois face à un tel tour de main, et une telle délicatesse! Espérons que ces potelets "customisés" ne subiront pas le même sort que leurs prédécesseurs et que d'autres peut-être, habilement transformés viendront, les rejoindre. Espérons aussi que que cette initiative ne serve pas d'incitation à des transformations facétieuses et de mauvais goût à l'encontre du mobilier urbain et de la signalétique de la Ville.

    Dominique Feutry 

     

  • Le double sens cycliste de la rue Michel Le Comte sera supprimé

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     L'étroitesse de la rue Michel Le Comte (IIIe) ne permet pas le double sens aux cyclistes 

     

    Dans un article du 8 août dernier intitulé "Cyclistes à contre-sens dans des rues étroites: attention danger", nous soulignions combien la décision de laisser les cyclistes circuler à double sens dans des rues étroites représentait des risques d'accident.

    Nous avions en particulier évoqué le cas de la rue Michel Le Comte empruntée par des bus et des camions.

     

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    Vivre le Marais! annonçait saisir le Maire du IIIe arrondissement afin de l'alerter sur ce choix à risque. Ce dernier vient de répondre dans une aimable lettre que cet aménagement de la rue était une expérimentation et qu'il venait de saisir les services de la Voierie et des Déplacements afin "de mettre un terme à cette autorisation d'ici la fin du mois d'août".

    Nous tenions à vous faire part de cette information et à remercier le Maire de sa décision rapide qui évitera, n'en doutons pas, de mettre en danger inutilement les conducteurs et les passants.

    Dominique Feutry

     

  • Long comme un jour sans pain…

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    « Long comme un jour sans pain » tel pourrait être l'un des nombreux proverbes relatifs au pain qui s'adapte le mieux à la situation de nos boulangeries en cette période de congés estivales ?

    En effet, peu d’entre elles sont restées en activité en juillet et surtout en août. Ainsi selon les chiffres de la Chambre professionnelle des artisans boulangers-pâtissiers, le IVe (hors l’Ile Saint Louis) n’en compte plus actuellement que 9 ouvertes, soit théoriquement une pour 2 800 habitants, et le IIIe seulement 10, soit environ une pour 3 400 habitants. Or à titre de comparaison, les Ier et IIe arrondissements ont un ratio respectif de 2900 et 3 000. Le nombre de commerces concernés semble dont tout à fait insuffisant pour le IIIe et mériterait d’être revu dans le futur !

    Si à Paris les congés des boulangeries sont réglementés par la Préfecture, la seule profession artisanale concernée par cette réglementation, c’est curieusement un héritage de la Révolution française, de l'Assemblée Constituante plus spécifiquement qui décida que les autorités pouvaient réquisitionner les boulangers afin de ne pas laisser Paris manquer de pain et éviter de ce fait les émeutes. Une loi de 1957 a même donné aux maires, dans le cadre de leur pouvoir de police municipale, le droit de réglementer, si nécessaire, les fermetures annuelles des boulangeries. Les boulangers de Paris et de la Petite Couronne sont donc tenus d'ouvrir un mois au minimum durant l'été, soit en juillet, soit en août, en alternance, selon l’année. La Chambre professionnelle est bien entendu partie prenante dans cette réglementation notamment en matière de dérogations toujours possibles.

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     Une boulangerie fermée rue du Pas de la Mule (IIIe). Photo VlM!

    Il est bien normal et naturel que notre boulanger prenne ses congés dont il a grand besoin mais il est vrai aussi que ne plus trouver de pain près de chez soi est ennuyant. A l’avenir le IIIe arrondissement devra être rééquilibré comparativement aux autres arrondissements.

    Réglementer les congés peut paraître curieux aux non-initiés, pourtant dans les entreprises ou les administrations la continuité de service doit être assurée et des dispositions existent à cet effet. La France souvent décriée par les pays étrangers sur sa léthargie estivale ne peut pas en effet se trouver en arrêt complet sous prétexte des congés.

    Dominique Feutry

     

     

  • Les vols de « street art » vont ils gagner le Marais…?

     

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    Un graffiti  de Banksy

     

    Dans un article récent, le journal Le Figaro relatait la "razzia sur le street art londonien", c'est-à-dire l'enlèvement des murs sur lesquels ils étaient apposés, des graffitis qui seront ensuite mis en vente. Plusieurs "arrachements" ont ainsi déjà été perpétrés, sauvages ou autorisés, ils sont opérés au grand dam des résidents qui ont l'habitude de les côtoyer…

    La police ne semble pas trouver matière à enquêter, seules les municipalités des banlieues où sont commis ces faits cherchent à comprendre ces disparitions auprès des propriétaires des immeubles.

    Il apparait que le volonté de faire des affaires combinée à un certain flou juridique soit à l'origine de ces pratiques. Les maisons chargées des ventes de ces graffitis invoquent le risque de dégradation par des tagueurs et donc la nécessité de les protéger. La vraie question est en fait celle de savoir à qui appartiennent ces réalisations de "street art"? La loi anglaise comme la loi française est précise, elles appartiennent au(x) propriétaire(s) du bâtiment sur lequel elles sont dessinées.

    Il ne s'agit en fait que d'un volet supplémentaire à la problématique des tags et de la façon dont est traité l'espace public.

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    Un exemple de tags qui sévissent sur nos rues

     

    Il s'avère que le cas évoqué dans l'article du quotidien touche un auteur  "renommé", Banksy, dont les graffitis sont plutôt agréables à l'oeil. Il n'empêche que seuls les propriétaires sont fondés à les faire enlever pour les mettre en vente. Comme la loi  prévoit qu' "une oeuvre sauvage créée dans la rue est pénalement repréhensible et passible d'une amende pouvant aller jusqu'à 3 700 €…", c'est la raison pour laquelle la plupart ne sont pas signées. Dès lors l'auteur ne peut plus revendiquer le droit d'auteur ni s'opposer à son enlévement même si sa cote est très élevée!

    Dans notre quartier du Marais cette menace de voir des graffitis "arrachés" de leur mur afin d'être vendus ne s'est pas encore produite et le risque qu'il en soit ainsi ne devrait malheureusement pas arriver puisque nous avons presqu'exclusivement des tags ideux ou des collages qui souillent et salissent les façades de nos immeubles, un véritable fléau…

    Nos murs et nos yeux ont donc encore beaucoup de soucis à se faire ! 

    Dominique Feutry

     

  • L’attrait de Paris l’été durant les vacances

     

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    Coucher de soleil sur la Seine un soir d'été à Paris

     

    Excepté la forte chaleur et les pics de pollution, vivre à Paris pendant les congés d’été plait souvent à ceux qui ne quittent pas la capitale et qui reculent ou avancent leurs congés annuelles pour mieux savourer, non pas le calme mais un rythme plus ralenti, moins oppressant, loin de la foule que l’on côtoie habituellement.

    Une exception cependant concerne les gares dont la fréquentation reste forte. Les piétons doivent d’ailleurs veiller, aux abords de celles-ci, aux bagages à roulettes qui, outre leur bruit, peuvent rouler allégrement sur vos pieds si vous n’y prenez pas garde. Les touristes sont nombreux et ils occupent aussi largement les parcs et jardins. Celui de la place des Vosges en est un bon exemple. Mais il est plus agréable de circuler dans les rues, de prendre les transports en commun moins bondés et pourtant leur rythme de passage est moins soutenu.

    Les queues habituelles ont souvent disparu, qu’il s’agisse de prendre ses billets RATP, de trouver un table dans un restaurant ou de se rendre à un spectacle. La moindre affluence fait que notre quartier parait un peu plus propre, le nettoyage a souvent lieu à une heure plus tardive dans la matinée et c’est dommage pour les lève tôt. Les effectifs affectés du fait des vacances sont sans doute réduits. Le stationnement des véhicules est facilité car le trafic est en baisse à ce moment de l’année. Il est regrettable que les cars de touristes se garent n’importe où et qu’ils soient peu verbalisés, alors que très fréquemment ils laissent tourner leur moteur à vide de façon à maintenir la climatisation dans l' habitacle au détriment des pauvres parisiens qui sont ainsi davantage pollués (voir notre article du 30 mai 2013).

     

    ImagesCAMA3OAHLes quais ensablés (IVe) de Paris Plage

               

    Nos commerçants « préférés » ferment les uns après les autres (seuls 6% des boulangers de Paris sont ouverts!), ce qui nous donne l’occasion de fréquenter ceux où nous ne nous rendons pas ou peu, nous découvrons ainsi d’autres adresses. Et puis, il est possible de flâner le long des quais, au-dessus ou dans les espaces aménagés de Paris Plage qui a cette année la chance d’un temps tout à fait adapté le long de la Seine dont on dit que la qualité de l’eau est sensiblement améliorée. Le soir il y a toujours des fêtards mais leur grande masse est partie près de la mer ou de l’océan, rendant nos nuits moins bruyantes sauf malheureusement dans des endroits bien sériés ou lorsque les terrasses des établissements ouverts tardivement créent de la gêne (voir notre article du 23 juillet 2013 sur la place du Marché Sainte Catherine).

    L’été est aussi la période des travaux qui peuvent nuire à la tranquillité, soit parce qu'ils démarrent très tôt le matin, soit parce que des installations incommodent toute une rue comme cette importante plaque de fer qui recouvre, rue Michel Le Comte (IIIe), une fosse creusée pour recevoir le raccordement au chauffage urbain, devant le bâtiment où sont aménagés des logements sociaux. Chaque fois qu’un véhicule roule sur cette plaque, on croirait qu’il passe un tremplin et le bruit sourd qui s’en suit est alors assommant et bien pénible. Le phénomène se produit en continu de jour comme de nuit sauf lorsque le rue est interdite à la circulation, mais cela ne se produit jamais de nuit.

    Enfin ceux qui ont néanmoins quitté Paris durant l’été ont dû prendre les précautions d’usage pour protéger leur domicile (prévenir son voisin ou son gardien, ne pas omettre de brancher l’alarme…), les vols déjà nombreux en temps normal redoublent en cette période propice aux malfrats.

    Dominique Feutry

     

     

  • Depuis des siècles, les célébrités ont fréquenté le site du lycée Charlemagne !

    Lycee_Charlemagne_Eglise_Saint_Louis_Saint_Paul (1)Le lycée Charlemagne 14, rue Charlemagne (IVe) ancienne maison professe des jésuites

      

    Le lycée Charlemagne, 14 rue Charlemagne (IVe), occupe aujourd'hui des locaux situés entre la rue Saint-Antoine et la rue Charlemagne. Ces locaux  ont fait partie d'un ensemble appartenant autrefois aux jésuites, dans un quartier habité alors par la noblesse. A la suite d'un don en 1580 du Cardinal de Bourbon, ils reçoivent l'Hôtel de Rochepot et Damville. L'hôtel initial est aménagé et des constructions sont ajoutées dès le début du XVIIe siècle pour en faire leur résidence qui sera la plus importante et la plus connue de l'ordre. Ils installeront dans celle-ci  une maison professe destinée à accueillir théologiens et scientifiques jusqu' à leur expulsion un peu avant la Révolution.

    Par ailleurs une partie de l' Hôtel sera démolie pour y construire la chapelle qui sera remplacée ensuite par l'imposante église Saint-Paul-Saint-Louis que nous connaissons aujourd'hui (cf notre article du 14 setembre 2012) qui fut richement meublée, les jésuites ayant souhaité en faire un centre intellectuel important. L'édifice montra par sa monumentalité toute l'importance que la Compagnie de Jésus attachait à cette fondation. La biblothéque constituée à la  suite de legs était une des plus importantes de Paris et comptait plus de 40 000 volumes.

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    Etat actuel de la bibliothéque, qui contenait  40 000 volumes, décorée par Giovanni Gherardini 

     

    La plupart de confesseurs des rois seront issus de cet endroit notamment  les plus célèbres, le Père de La Chaise ou le père Bourdaloue dont les prédications étaient très suivies. De 1762 à 1767, les bâtiments sont désertés suite à l'expulsion de la Société de Jésus par le duc de Choiseul qui fit femer leurs 200 collèges suite à l' «affaire Lavalette» (scandale financier qui suivit la banqueroute du jésuite Antoine Lavalette et donna l'occasion à Louis XV de bannir les jésuites de France). 

    En 1767,  les chanoines réguliers de la réforme de Sainte-Geneviève, les Génovéfains du Val-des-Écoliers, acquièrent l'ensemble et s'installent dans le noviciat des Jésuites. Ils louent la grande galerie bibliothèque à la Ville de Paris pour y ouvrir jusqu'en 1790, la bibliothèque publique de la ville de Paris.
    À la Révolution française, les bâtiments deviennent un dépôt.

    Quant à la  bibiothéque, le Directoire la met en 1795 à la disposition de l'Institut National des Sciences et des Arts, 20 à 30 000 ouvrages sont alors pillés. C'est en 1797 que l'ancienne maison professe des jésuites est transformée en École Centrale de la rue Saint-Antoine. Une loi de 1802 édicte que l'école centrale de la rue Saint-Antoine devient le Lycée Charlemagne. En 1815 et jusqu'en 1848, il s'appellera alors le Collège Royal de Charlemagne et accueillera 400 pensionnaires.
    En 1840, il donne son nom à la rue et au passage qui le bordent. 

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    Photographie du départ de l'escalier principal classé, prise verticalement 

     

    De l'habitation du Père général de la Maison professe, il ne reste  qu'un petit bâtiment abritant aujourd'hui l'intendance du lycée ainsi que des appartements de fonction. L'ensemble, le « couvent des Grand Jésuites ». est à quelques modifications près le corps central actuel du lycée.

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                        Eugène Chevreul photographié dans son cabinet de travail                                    

    La Maison professe n'est pas austère, elle présente une somptueuse décoration dont il reste peu  de choses. Giovanni Gherardini (1638-1723), peintre italien de Bologne qui a beaucoup travaillé pour les jésuites en France, a réalisé la fresque de la grande bibliothèque et le plafond de l'escalier d'honneur dont la rénovation du lycée en 1994 a permis de retrouver certains vestiges, notamment un plafond à poutres peintes et des fragments de la fresque. 

    L'ancienne bibliothèque et l'escalier principal ont été classés monuments historiques en 1988.

    Le grand chimiste Eugène Chevreul a enseigné dans ce lycée dans lequel sont passés nombre d'élèves connus. Citons parmi eux Honoré de Balzac, Gustave Doré, le Maréchal Joffre, Gérard de Nerval, Jules Renard, Léon Blum, Pierre Mesmer ou Francis Blanche.

    Dominique Feutry

     

  • Cyclistes à contre-sens dans des rues étroites : attention, danger !

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    Rue Michel le Comte (IIIe)

     

    Ainsi que nous l'avons publié dans plusieurs articles récents, des nouveaux panneaux de signalisation installés à des croisements ou à des feux tricolores permettent désormais aux cyclistes de passer ou de tourner sur leur droite, même si le feu est rouge. Des panneaux précisent aussi si la voie peut-être empruntée, par ces mêmes cyclistes, à contre-sens. Bien que nous soyons en période de vacance, signe de trafic moins dense, cette nouvelle signalisation devra sans aucun doute être révisée car rouler à contre- sens sur des voies trop étroites est une aberration. Plusieurs lecteurs déjà nous ont alertés, ayant été les témoins d'accidents tout juste évités.

    Ainsi l'exemple de la rue Michel Le Comte est symptomatique à cet égard. Voilà une rue extrêmement étroite bordée de trottoirs, extrêmement étroits eux aussi. Cette quasi ruelle connait un important trafic en temps ordinaire (elle est actuellement bloquée une partie de la journée en raison de travaux de construction de logements sociaux). Elle constitue un axe routier traversant important qui relie le boulevard Beaumarchais au boulevard de Sébastopol et même au delà pour les taxis et les bus qui rejoignent la place des Victoires voire les quais s'ils empruntent les voies souterraines passant sous les Halles. Des camions roulent aussi sur cet axe.

     

     

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    Les nouveaux panneaux de signalisation destinés aux cyclistes

     

    Dès lors que ces gros véhicules roulent rue Michel Le Comte, il n' y a plus de place pour quiconque, y compris pour une bicyclette. Or lorsqu'un cycliste s'engage sur cette voie à contre-sens et qu'il se trouve face à un bus ou un camion, il a comme seule solution de monter sur le trottoir risquant au passage de manquer son coup et de tomber. Si un piéton se trouve à cet endroit, il peut être bousculé ou renversé. Il ne s'agit pas de cas imaginaires mais réellement vécus par des passants et des riverains.

    Conscient du danger, Vivre le Marais! a écrit au Maire du IIIe arrondissement afin de l'alerter et pour lui demander de revoir certains choix qui ont été opérés. Nous attendons sa réponse, mais indéniablement les parisiens empruntant ces rues sont mis en danger…

    Dans le cas présent, certains cyclistes ont été vus arrivant à vive allure à contre-sens de la rue Beaubourg et tournant subitement rue Michel Le Comte, au risque là encore de renverser des piétons…

    Il aurait été judicieux de consulter les habitants, au travers des conseils de quartier par exemple, et de recueillir leur avis avant de s'engager dans des choix qui ne sont pas toujours opportuns…Nous allons suivre les réactions des autorités et nous vous tiendrons informés.

    Dominique Feutry

     

     

  • L’Hôtel Thiroux de Lailly (IIIe), sobre et strict, n’abrite plus l’Ecole des Impôts

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    Hôtel Thiroux de Lailly, 5 rue de Montmorency (IIIe)

     

    Au N° 5 de la rue de Montmorency (IIIe), est bâti l’Hôtel Thiroux de Lailly appelé souvent Hôtel de Montmorency car il est situé à l’emplacement même d’un Hôtel plus ancien qui a appartenu à la maison de Montmorency et où a habité quelque temps le célèbre Nicolas Fouquet.

    Cet ensemble de facture classique a été construit de 1739 à 1741 pour Jean-Louis Thiroux de Lailly, Fermier des Postes (le fermier achetait au roi le droit exclusif d'exploiter les Postes et d'en percevoir les revenus). On doit sa conception à l’architecte Michel Tannevot (1645-1762), fils de Claude qui fut Inspecteur des Bâtiments du Roi. Michel Tannevot qui devint architecte du roi a laissé plusieurs hôtels particuliers notamment les plus importants qui sont situés rue des Capucines, rue Cambon, rue du Faubourg Saint Honoré et rue Richelieu. C’est à lui que nous devons aussi l’immeuble de rapport qui se trouve à l’angle des rues du Temple et du 1 rue de Montmorency. 

     
    LadouimagesCAL6ASO9 Le fronton du château de Ladoucette à Drancy (1870)

                

    L’Hôtel Thiroux de Lailly fut loué après la Révolution, notamment au Directeur des Douanes et il fut acquis par l’Etat en 1951. Il le fit restaurer pour y installer l’Ecole Nationale des Impôts après qu’il ait abrité l‘Ecole Nationale de la Statistique et des Etudes Economiques (ENSAE). Devenue en 2010 Ecole Nationale des Finances Publiques établie principalement à Noisiel, l'Ecole des Impôts qui avait remplacé l'ENSAE a depuis quitté les lieux. Aussi ces locaux repris par des investisseurs privés sont-ils aujourd’hui à usage de bureaux.

    280px-WaddesdonManor Waddesdon Manor 

               

    Le bâtiment est sobre presque strict, il présente une façade ornée d’un joli fronton triangulaire néoclassique soutenu par des pilastres. Il ressemble à celui du château de Ladoucette à Drancy. Le décor intérieur, très modifié au cours du temps, comporte de très belles boiseries dues à Nicolas Pineau, certaines ayant été installées à Waddesdon Manor, la propriété des Rothschild en Grande-Bretagne. La cour de l’immeuble qui garde une fontaine de Pineau ainsi que ses façades et ses deux volées d’escalier sont classées depuis 1925. Soulignons la taille imposante du portail très sobre lui aussi.

    Il n’est pas possible de visiter l’immeuble mais on se rend compte de son importance en longeant le mur d’enceinte sur rue dans lequel se trouve un très joli et imposant portail.

    Dominique Feutry

     

     

  • Les deux époques de l’Hôtel de Sandreville

     

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    Corps de bâtiment sur rue de l'Hôtel de Sandreville, 26 rue de Francs Bourgeois (IIIe) 

     

    Le terrain sur lequel est construit l’Hôtel de Sandreville, 26 rue des Francs Bourgeois (IIIe), était, depuis le XIIIe Siècle, la propriété de la famille Barbette dont une rue proche porte le nom. Il s’étendait en fait alors jusqu’à la rue des Filles du Calvaire, et sera morcelé au XIVe Siècle.

    C’est en 1561 que la décision est prise de lotir le terrain. Celui-ci est racheté par Claude de Mortier, sieur de Soisy, Notaire et Secrétaire du roi afin d’y édifier une vaste résidence. Certains affirment que cette dernière fut plus grande que l’Hôtel Carnavalet. L’Hôtel a appartenu ensuite à un autre financier Guillaume Cornuel dont l’épouse, Anne Bigot, tenait un salon alors très en vue. A cette époque la rue attire d’autres financiers et prend même le surnom de rue des Francs Larrons ! Après de mauvaises affaires, Guillaume Cornuel vend son Hôtel à une grande famille bourgeoise, les Poncet dont l’un des membres est responsable du tri des papiers de Fouquet, il fut d’ailleurs parmi ceux qui étaient favorables à la mort du Surintendant. L’Hôtel passera ensuite à la famille Vallier-Le Mairat. Charles Louis Le Mairat fit édifier en 1767 la façade sur rue dans le pur style Louis XVI telle qu’elle se présente encore aujourd’hui. Il est aussi à l’origine de la surélévation de l’Hôtel d’un étage. A la Révolution, l’hôtel est vendu.

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    Une vue de la cour intérieure

    Durant tout le XIXe siècle, cinq propriétaires se succèderont. De 1843 à 1870, l’Ecole des Francs Bourgeois fondée par les frères des Ecoles Chrétiennes s’y installera. En 1870, elle déménagera dans l’Hôtel de Mayenne, rue Saint Antoine, où elle se trouve toujours mais en ayant gardé son nom d’origine d’Ecole des Francs Bourgeois. L’Hôtel de Mayenne a fait l’objet d’une somptueuse et récente restauration (voir nos articles des 12 mars et 14 septembre 2012).   

     

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    Datail du drapé sculpté de la façade sur rue

    Sous l’appellation d’Hôtel de Sandreville, il faut distinguer aujourd’hui deux hôtels d’époques différentes. Celui bâti vers 1586 en fond de cour pour Claude Mortier, sa façade restaurée est la plus belle et donne un bon exemple de l’architecture privée à Paris à la fin du XVIe siècle. Le second corps de l’Hôtel est celui sur la rue des Francs Bourgeois qui a été construit en 1767 par Louis-Charles Le Mairat dont la façade déjà de style Louis XVI est très classique et beaucoup plus sobre. De longs pilastres encadrent les fenêtres et un joli drapé sculpté souligne la corniche sous le toit, donnant de l'élégance à l'ensemble. Les vantaux du portail sont légèrement ouvragés et s'intégrent avce bonheur. 

    Le bâtiment est privé, il faut donc avoir la chance de passer lorsque le porche est ouvert pour admirer les bâtiments sur cour.

    Dominique Feutry