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  • Michel Delpuech Préfet de police de Paris : si je ne fais pas respecter le droit des habitants à la tranquillité, qui le fera ?

    Delpuech
    Michel Delpuech, Préfet de police de Paris, (Photo Le Parisien)

     

    Le droit des habitants à dormir est un impératif de santé publique qui oppose régulièrement riverains et exploitants de lieux musicaux bruyants. L'article 3332-15 du code de santé publique est là pour les protéger. Il précise en particulier que l'émergence du bruit par rapport au volume ambiant ne doit pas dépasse 5 décibels le jour et 3 décibels la nuit (3 décibels correspondent à un doublement du volume sur l'échelle logarithmique des sons).

    Cependant, une loi ne protège que si elle est dûment appliquée. Les riverains de la rue Pierre au Lard en font en ce moment l'expérience et bien d'autres rue Saint-Martin (IIIe) ou place du Marché Sainte-Catherine (IVe)…

    Une sanction, même si elle coule de source eu égard aux débordements constatés et à leur gravité, fait l'objet de recours et d'appels qui laissent les habitants trop longtemps désarmés face aux agressions sonores dont ils sont victimes.

    Dans un interview au journal "Le Parisien", le Préfet se prévaut d'une sévérité accrue en précisant que son rôle est d'assurer un bon équilibre entre le besoin de travailler des établissements qui reçoivent du public, l'aspiration de leurs clients à faire la fête et le respect des riverains. Un triptyque dont le volet "tranquillité" fait trop souvent défaut au bénéfice des exigences du tiroir-caisse.

    Le Préfet répond enfin à une question sur la responsabilité des établissements vis à vis des agissements de leurs clients, un sujet qui donne régulièrement des arguments aux exploitants pour dire qu'ils ne sont pas concernés. Le Préfet précise que l’article L3332-15 évoque "des atteintes à l’ordre public en relation avec la fréquentation de l’établissement ou ses conditions d’exploitation". Elle peuvent servir de fondement à la poursuite de l'exploitant si la matérialité des faits est établie.

    Les mots du Préfet apporteront du baume au cœur de ceux qui tous les jours nous écrivent pour signaler leur détresse et leur désarroi. Ils résonnent en contrepoint du discours trop souvent entendu à la mairie de Paris où, en dépit d'un infléchissement récent dont on attend de constater les effets, l'oreille est entièrement tournée vers les industriels de la nuit et les marchands d'alcool et de matériel de sonorisation.

    Le journaliste aurait pu l'interroger sur la nécessité de mettre fin rapidement aux difficultés issues de la double   interface entre la population et les services de maintien de l'ordre à Paris depuis que la Ville possède ses propres moyens avec la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection). Nous sommes clairement face à une question grave de "qui fait quoi", accentuée par le fait que les commissariat n'ont plus de numéros d'appel et que le recours imposé au "17" est considéré par les usagers comme un recul sérieux vis à vis de la situation antérieure.

    GS

     

  • Quelle sera l’issue de la bataille contre les excès des locations touristiques ?

       Marais-la-frenesie-AirbnbTouristes cherchant le code d'entrée pour accéder à leur location  

     

     

    Depuis peu, la Mairie de Paris et le gouvernement semblent enfin prendre la mesure des conséquences multiples du  développement  anarchique des plateformes proposant des locations saisonnières. Conséquences que nous avons dénoncées maintes fois et que subissent  les parisiens en particulier ceux des arrondissements du centre dans lesquels se trouve le Marais !  

    Est-ce que la limitation récente des locations à 120 jours maximum par an par bien loué combinée à un numéro d'enregistrement devant figurer depuis le 1er décembre sur les annonces publiées seront des mesures suffisantes pour mieux réguler cette activité ? L’application prochaine d’une taxe de séjour (assez faible unitairement) saura-t-elle rétablir une concurrence plus saine avec le secteur hôtelier ?

    L’arrêt annoncé du règlement des séjours en meublé touristique par le biais de cartes rechargeables  (moyen de paiement au demeurant légal)  subitement  découvert  comme moyen d’évasion fiscale va-t-il retirer du circuit les propriétaires qui avaient trouvé là un effet d’aubaine ?

    En réalité, à l’avenir, rien n’est encore gagné. Les difficultés techniques soulevées pour collecter la taxe de séjour, la mauvaise volonté des plateformes  de location qui ont fondé leur organisation sur un modèle planétaire puissant qu’elles ne souhaitent pas remettre en cause, sinon pour l’enrichir, et la nécessité pour les municipalités et de l’administration de disposer d’équipes renforcées de contrôles in situ et à distance rendent l’équation bien complexe à résoudre . Les  clients de tous horizons  utilisant  ces sites pour se loger ont pris des habitudes qu’il sera difficile de modifier.

    Ces mesures qui essaient de réglementer les meublés touristiques, présentées avec abondance de publicité, mettront du temps à s’appliquer et nous découvrirons tôt ou tard des solutions de contournement qui ne manqueront pas d’être imaginées par les uns et les autres.  La récente convocation à Bercy  des dirigeants français concernés et les menaces de poursuites judiciaires de la part de la mairie de Paris  auront-elles un effet  sur l’amélioration de l’offre de logements locatifs déjà obérée par la politique municipale du développement à tout prix des logements sociaux ?

    Il est un fait incontestable cependant, la pression des habitants et des hôteliers et la très mauvaise perception que provoque la possibilité d’évasion fiscale pour les loueurs  ne sont pas étrangères  à la réaction des élus, certains veulent d’ailleurs  réglementer davantage  encore cette activité  (cf notre article du 23 novembre 2017 ). Il est juste regrettable que des mesures n’aient pas été prises plus tôt.

    La réception en grande pompe et tapis rouge en février 2015 par le 1er adjoint de la Maire de Paris,  de Brian Chesky, fondateur et  président d’Airbnb (notre article du 28 février 2015) n’est pourtant pas si lointaine.

    « Savoir écouter les autres, c’est encore ma meilleure façon d’entendre ce qu’ils disent »  (Pierre Dac)

    Dominique Feutry