Archives



Liens utiles

Liens que j’ai trouvés utiles et que je voulais partager.


Rechercher sur ce site

Étiquette : modification PLU paris

  • Anne Hidalgo donne le signal d’une nouvelle modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU) de Paris

    Réaumur 39 art nouveauImmeuble "art nouveau" à la lisière du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du Marais, 39 rue Réaumur (IIIe) (Photo VlM)

     

     Le PLU en vigueur a vu le jour en 2006. Dès 2008, Bertrand Delanoë brillamment réélu le modifiait dans un but de densification : augmentation de 1 mètre des hauteurs de façades et des libertés sur le COS (coefficient d'occupation du sol).

    En 2011, nouvelle modification du PLU avec enquête publique, en réponse à une décision de justice faisant droit à une requête en annulation formulée par "l'association pour la sauvegarde du Bois de Boulogne et de ses abords".

    La modification présentée aujourd'hui répond à trois objectifs :

    • Création de logements ; l'équipe en place en a promis 10.000 par an pendant les six ans de la mandature (l'opposition avançait 12.000 !)
    • Mesures en faveur de l'environnement conformément au "plan d'aménagement et de développement durable" (PADD)
    • Amélioration de l'attractivité de la ville en direction des acteurs économiques et du tourisme

    Un quatrième objectif est passé sous silence mais chacun sent bien qu'il plane sur le débat. Au 1er janvier 2016 (c'est-à-dire demain) l'urbanisme passera sous  contrôle de la métropole du "Grand Paris", qui en fonction des heurs des uns et des autres dans les compétitions électorales, sera ou ne sera pas de la même couleur politique que Paris. Il faut donc se dépêcher d'engranger un maximum de dispositions avant l'échéance fatale, en espérant convaincre les nouveaux décideurs de ne pas les abroger.

    De notre point de vue, nous le rappelons à longueur d'articles, des mesures structurelles qui visent essentiellement à densifier Paris (la loi ALUR ou loi Duflot a purement et simplement supprimé le COS pour Paris), le cas échéant par surélévation d'immeubles existants, ne font aucun cas de la qualité de vie des habitants. Paris est la ville la plus dense d'Europe avec 24.000 habitants au kilomètre carré (hors bois). Le IIIe arrondissement culmine avec 45.000 hab/km² du côté des Gravilliers (source "atelier parisien d'urbanisme" – APUR – 2007). Il s'ajoute à ces chiffres un record mondial de fréquentation touristique qui apporte chaque jour l'équivalent de 250 à 300.000  personnes qui fréquentent les lieux publics et utilisent des transports en commun déjà saturés.

    En ces jours de disette où les budgets loisirs de chacun rétrécissent, il faudrait laisser aux citoyens ce qui ne coûte rien et les comble : la qualité de leur vie. A ce titre, l'objectif qui est d'accroitre l'attractivité de Paris intra-muros conduit à augmenter l'activité économique, à développer les besoins en services publics (transports, écoles, crèches, hôpitaux, ….) et in fine à créer une demande supplémentaire de logements dans un habitat déjà surpeuplé. On alimente une réaction en chaine dont on sait en physique nucléaire qu'elle conduit à l'explosion.

    Densité paris dessin sans légende

    L'illustration de notre rhétorique, magnifiée par Arbo, que nous ne résistons pas au plaisir de publier à nouveau

     

    Deux des objectifs sur les trois qui sous-tendent la démarche, sont donc contradictoires.

    La solution est évidemment dans la déconcentration de l'activité parisienne vers la périphérie et de ce point de vue le projet (qui est une réalité désormais) de "Paris Métropole" est à l'évidence la bonne réponse. L'approche centripète irresponsable doit laisser la place à une politique centrifuge raisonnée.

    Cet argumentaire ne signifie pas qu'il faille renoncer à régler des situations qui heurtent le bon sens. S'il reste encore des îlots urbains qui pour des raisons diverses sont à l'abandon, il faut clairement que la Mairie de Paris s'en occupe et s'il le faut investisse. Les partenariats public/privé peuvent du reste apporter une réponse élégante aux besoins de financements que la Ville de Paris ne peut plus satisfaire et à l'objectif de diversité sociale en mélangeant dans un même programme les logements très sociaux et intermédiaires, pour que les classes moyennes ne restent pas les éternels oubliés d'une politique qui ne pense à eux que pour les ponctionner.

    Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum en a largement usé de façon avisée, par exemple avec les îlots Charlot/Pastourelle et Temple/Pastourelle. Il a annoncé hier que l'achat de l'immeuble de la poste de la rue de Saintonge, actuellement à l'abandon, était acté. On connait aussi le cas du 26 rue de Montmorency, lui aussi en déshérence, sur lequel le Premier Adjoint Gauthier Caron-Thibault s'est largement impliqué.

    La Mairie de Paris s'engage dans le processus habituel des figures imposées en matière de concertation. Ce sont toujours les mêmes qu'on voit dans les réunions. Ils ont souvent une compétence qui se situe au-dessus de la moyenne. Il ne fait pas de doute qu'ils "feront le job". Nous aussi d'ailleurs, en compagnie de Leslie Helfer, animatrice du conseil de quartier "Arts & Métiers". Nous avons été invités à enrichir le débat autour de Christine Frey, conseillère régionale, au sein d'un atelier "espace public" (un sujet qui nous mobilise tous les jours !).

    Mais comme d'habitude nous nous rendrons compte qu'on nous a écoutés poliment et que tout est "ficelé", sachant tout de même que des opinions structurées finissent souvent, à des degrés divers, par s'installer dans la pensée de ceux qui font l'opinion et la politique.

    Gérard Simonet

     

  • L’Hôtel de Tallard (IIIe), un des plus beaux escaliers de Paris

     

    Hotel_Tallard 4Vue de l'Hôtel de Tallard, 78 rue des Archives (IIIe). En médaillon, le tympan sculpté du porche d'entrée     (Photo Serge Jodra) 

     

    C’est à l’architecte Pierre Bullet (1639-1716), oncle de Marivaux, architecte de la Ville de Paris, que l’on doit la réalisation de la Porte Saint-Martin et l’église Saint-Thomas d’Aquin. On sait moins qu’il réalisa aussi plusieurs hôtels particuliers dont l’Hôtel de Tallard qui se trouve à l’angle des rues Pastourelle et des Archives (IIIe) au N° 78, juste en diagonale du bureau de poste.

    L’édifice a été construit entre 1702 et 1704 par un conseiller au parlement, le fils de Jean Jacques Amelot de Bisseuil, le propriétaire de l’Hôtel dit des Ambassadeurs de Hollande (voir notre article du 27 janvier 2011). Le terrain exigu, bien que le produit de la réunion de deux parcelles, obligea l’architecte à concevoir une structure ne comprenant qu’une seule aile dans laquelle étaient regroupés les services. Un haut et long mur le long de la rue Pastourelle lui est parallèle et isole les occupants de l’extérieur. 

    Escalier_tallard_3Le splendide escalier (Photo Davido)

    Acheté en 1722 par Camille d'Hostun de La Baume, duc d'Hostun, comte de Tallard et maréchal de France (1652-1728), c’est ce dernier qui lui a laissé son nom actuel. Resté plus d’un siècle dans la même famille, l’hôtel échoit en 1825 à un épicier du nom de Toussaint Tavernier. Il est loué pour de activités commerciales et industrielles. Une photographie d’Atget conservée au musée Carnavalet montre l’entrée du corps de logis surmonté d’un immense enseigne d’une fabrique de passementerie. Abîmé par 150 ans d’occupations diverses de ce type, l’ensemble a été restauré en 1981. Il est depuis redevenu un immeuble d’habitation à qui une partie de son ancien lustre a pu être restitué.

    41r8tGjZ+GLL'escalier avec les statues et les bustes photographié par Atget (Musée Carnavalet)

     

    Sont classées depuis 1980 les façades (elles comportent des arcades surmontant des pilastres, côté jardin des médaillons « les Eléments et les Saisons » s’intercalent entre elles) ainsi que les toitures de l'ensemble des bâtiments excepté la surélévation du 19e siècle. Le portail sur rue lui aussi est protégé (le tympan est un bas-relief en bois formé d’un monogramme encadré de deux génies), de même que le mur de clôture de la cour d'honneur, le grand escalier dont il est souvent dit qu’il est un des plus beaux de Paris avec sa cage et sa rampe en fer forgé. A l’intérieur d’autres éléments sont inscrits, l'ancien grand vestibule avec bas-reliefs de fleurs, les corniches des salons du rez-de-chaussée côté jardin et le fragment conservé du décor d’un dessus-de-porte en stuc, sans oublier les corniches des salons du premier étage côté jardin. Même les caves avec leurs piliers et le jardin donnant rue de Beauce font l’objet d’une protection.

     

    A2454c4ef34cf5da33fc0e13ee2d079eDessin préparatoire pour la construction de l'Hôtel

     

    Il est indéniable, comme le souligne Danielle Chadych dans son ouvrage « Le Marais – Evolution d’un paysage urbain », que Pierre Bullet a réalisé un tour de force en élevant ce très bel édifice sur si peu de surface. Exploit d’autant plus remarquable que l’ensemble parait léger, sans lourdeur, un travers qui avait été pourtant reproché à l’architecte pour la Porte Saint-Martin jugée par ses contemporains par trop massive.

    Propriété privée, l'Hôtel ne se visite pas.

    Dominique Feutry

     

    IMPORTANT : Rejoignez l'association ! Notre force est dans le nombre. Pour devenir membre, cliquez ICI et complétez le bulletin d'adhésion.On peut aussi se retrouver et partager sur Facebook !