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Étiquette : muraille philippe auguste

  • Chasse aux « renards » sur l’enceinte Philippe Auguste (IIIe et IVe)….

    Image1Vue aérienne seteur Archives-Rambuteau-Temple

     

    François Riche est membre de "Vivre le Marais !". Comme beaucoup d'entre nous, il se passionne pour l'histoire du centre historique de Paris. Il nous livre ici un dossier intéressant sur les "cicatrices" laissées par l'enceinte Philippe Auguste.

    L'ovale oblong qu'il a placé sur l'illustration indique le tracé de l'enceinte depuis la rue des Archives jusqu'à l'hôtel St Aignan, 71 rue du Temple (IIIe). On trouverait en dehors de l'épure si on poursuivait vers l'est, la tour qui a été restaurée dans l'immeuble du Crédit Municipal de Paris.

    Laissons le parler :

    "L’enceinte Philippe Auguste a laissé des éléments, des traces, de son existence. Ce sont des"dents", des "renards" (ou mur-renards), des décrochements de façades, des alignements, des orientations de façades non alignées, des murs pignons disposés en travers alors qu'ils sont normalement perpendiculaires aux façades.

    Suivons le tracé de l’enceinte Philippe Auguste sur le segment désigné.

    Intéressons-nous au "renard" et chassons-le dans le quartier Saint-Avoye (ovale jaune). Le renard en architecture est un mur aveugle, décoré sur le modèle d'un autre mur, percé de baies, une fausse façade en quelque sorte. Dans l’hôtel de Saint-Aignan, au 75 rue du Temple, l’aile gauche de la première cour intérieure est un bel exemple de renard (ovale rouge), conçu pour donner une symétrie à l’architecture autour de la première cour. L’aile gauche est une reproduction symétrique de l’aile droite, mais s’il y a des fenêtres aussi, leurs volets (à l’intérieur) cachent un mur aveugle. Ce mur est construit sur l’emplacement de l’enceinte ou bien sur le reste de l’enceinte. 

    Si nous la suivons en traversant la rue du Temple où un décroché de façade entre l’entrée de l’impasse Saint Avoye et le 66 nous montre le passage de l’enceinte.  Le passage Saint-Avoye serait un reste du chemin de ronde extérieur à l’enceinte. Si nous ressortons de l’impasse qui est une ruelle privée en forme de ‘L’, sur la rue Rambuteau, nous arrivons vers le 8.

    Vers le 10, au-dessus du magasin Menkes en rose, nous retrouvons une dent (se positionner en face au 11 rue Rambuteau), cette construction beaucoup plus basse que les immeubles l’entourant nous font découvrir un autre immeuble, qui se situe en travers par rapport aux immeubles de la rue Rambuteau et qui est orienté selon l’enceinte (ovale vert).

    En traversant la rue vers le 6, devant l’école, en regardant de l’autre côté de la rue, nous découvrons un autre renard. Au 3, à gauche de la rue Pecquay, se trouve un magasin d’achat d’or, où sur la partie droite, il serait possible de toucher le fond du magasin en tendant le bras s’il n’y avait pas de vitrine.  Au-dessus se présente une façade avec une série de volets, les 2 volets les plus à droite sont tous fermés sur toute la hauteur. Et pour cause, il y a juste un mur en arrière qui part en biais avec un angle très fin. On retrouve cet angle en levant la tête en regardant les souches de cheminée ou en pénétrant dans le restaurant italien, le NOLITA au 5 (ovale orange).

    Rambuteau 5 nolita mur intérieur 15 05 14

    Rambuteau 5 nolita devanture 15 05 14

    Extérieur et intérieur du restaurant "NOLITA", 5 rue Rambuteau (IVe). Un morceau de l'enceinte Philippe Auguste ? (Photo VlM)

     

    Dans ce restaurant, qui s’enfonce profondément avec un mur légèrement en courbe, composé à un endroit de vieilles pierres, on peut se demander si on ne touche pas un bout du mur de l’enceinte Philippe Auguste. Si nous pouvons avoir la chance de regarder dans le petit escalier qui descend aux cuisines, on trouve même un renfort de ce mur.

    Rambuteau 5 nolita cave 15 05 14La cave du "NOLITA". De très vieilles pierres, en effet (Photo VlM)

     

    Nous savons que l’enceinte était composée de deux murs avec du remplissage de tout-venant à l‘intérieur, comme nous pouvons le voir entre le 3 et le 5 de la rue Clovis, à la montagne Sainte-Geneviève dans le VIe. Les pierres utilisées pour construire l’enceinte n’étaient pas de qualité et finalement ont peu été réutilisées pour d’autres constructions. Ce qui fait qu’aujourd’hui, il reste beaucoup de portions de cette enceinte, qu'il s'agisse du mur extérieur ou du mur intérieur.

    Pour le mur du restaurant NOLITA, la question subsidiaire est de savoir si ce mur est bien un reste d’un des murs de l’enceinte. Est-ce l’intérieur du mur extérieur qui aurait été re-maçonné ou plutôt l’extérieur du mur intérieur. À partir de photos aériennes où on tirerait des droites et vu le mur de refend (ou de renfort) en bas de l’escalier des cuisines du NOLITA, il est plus plausible que ce soit le mur intérieur. Mais la question reste posée.

    Pour information, afin de faciliter la découverte du tracé de l’enceinte Philippe Auguste, le Comité du Quartier Sainte-Avoye du IIIe arrondissement a demandé le traçage au sol du passage de l’enceinte lors de la rénovation de la rue Rambuteau. Entre la rue Beaubourg et la rue des Archives, elle va être rénovée normalement cet été. Des travaux de voirie ou d’infrastructure (gaz, électricité …)  devraient commencer bientôt".

    François Riche

     

    Remerciements à Francois Riche et à Nathalie Mérabet, gérante du restaurant NOLITA, groupe CAVALINA,  propriétaire de tous les restaurants italiens de la rue Rambuteau, qui a bien voulu nous accueillir, s'entretenir avec nous et … nous offrir un café excellent.

    Rambuteau 5 nolita nathalie & françois 15 05 14 (2)Nathalie et François (Photo VlM)

    VlM

     

  • Le sentiment de saleté urbaine est étroitement lié à l’état du mobilier urbain. L’Hôtel de Ville en a pris conscience.

     Banc public tagué 27 02 12Banc public tagué 27 02 12

     

     

     

     

     

     

     Coffres bouquinistes rive gauche tagués sept 11Coffres bouquinistes rive gauche tagués sept 11

     

     

     

     

     

                                                                              Coffret tagué pastourelle 15 le 02 04 14 (2)Coffret tagué pastourelle 15 le 02 04 14 (2)

     

     

     

     

     

     

     

     

    Parcmètre tagué 27 02 12Parcmètre tagué 27 02 12

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    De haut en bas : bancs publics, armoires électriques, coffres des bouquinistes, boites aux lettres repoussantes, coffrets électriques , parcmètres, cabines téléphoniques, tagués, souillés, défigurés … (Photos VlM)

     

    Cet échantillon de vues prises dans nos rues démontre que l'addition de ces agressions visuelles peut  légitimement susciter un sentiment de révolte contre cette forme de pollution du paysage urbain.

    Lors de notre rencontre à l'Hôtel de Ville avec le Maire-Adjoint de l'époque, François Dagnaud, le 1er avril 2011 nous avions attiré son attention sur cette réflexion. Il avait acquiescé et décidé d'une première intervention en direction des coffres des bouquinistes. C'est à lui que nous devons la prise de conscience que ces coffres sont un "monument" des bords de Seine qu'il convient d'entretenir avec soin car ils véhiculent à travers le monde une certaine image de Paris.

    Dans la foulée, nous avions plaidé pour l'entretien de l'ensemble du mobilier urbain. Il n'a sans doute pas eu le temps d'y répondre mais nous constatons que son successeur, Mao Péninou, a pris la relève et nous l'en remercions.

    En effet, sous couvert de lutte contre les graffiti, la Mairie de Paris a modifié récemment le site qui accueille les signalisations déposées via Internet. On note, à travers l'interface utilisateur, qu'il est devenu possible de demander l'enlèvement de tout type de souillure sur tout type de supports (jusqu'à et y compris des animaux morts sur la chaussée !). On n'est donc plus limité aux murs, portes d'immeubles et volets roulants de magasins, pas plus qu'au produit utilisé (bombes de peinture ou marqueurs). Tous les supports sont concernés et même le retrait d'affiches sauvages peut être demandé.

    Le mieux pour s'en convaincre est d'aller sur le site et de saisir une signalisation. L'interface est "user friendly" (convivial) et nous constatons que les délais d'intervention sont bien meilleurs que ce à quoi la mairie s'engage (couramment deux/trois jours au lieu de dix).

    De ce point de vue, le mandat de notre nouvelle Maire s'inscrit sous de bons auspices. Nous serons naturellement attentifs aux autres engagements qu'elle a pris, notamment à l'égard de la pollution de l'air qui est devenue un souci majeur pour les parisiens.

     Gérard Simonet