Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Étiquette : musée picasso

  • Picasso bisAnnonce de l'exposition "Sophie Calle", à partir du 3 octobre 2023

     

     


    La rentrée culturelle nous réserve une surprise !

    Une nouvelle exposition débute ce 2 octobre par un vernissage au Musée National Picasso à Paris. On se rappelle que ce musée a ouvert ses portes en 1985 après la mort de l'artiste pour accueillir la dation de ses héritiers et être ainsi doté du plus grand nombre de "picassos" au monde.

    Le musée confie son espace jusqu'au 7 janvier 2024 à Sophie Calle, artiste plasticienne, photographe, femmes de lettres et réalisatrice française contemporaine dont le travail consiste à faire de sa vie une œuvre.

    Surprenant ! dans ce temple picassien par excellence aucune œuvre du grand peintre n'est présentée à l'exception de trois autoportraits accrochés trop bas, une manière de rabaisser insidieusement l'image du peintre dans l'inconscient du visiteur. La sculpture de la chèvre est là, enveloppée de papier blanc et de straps de scotch blanc, façon Christo.

    Il y a dans cette exposition un désir de rendre Picasso invisible jusqu'à l'oubli. Serait-il devenu encombrant au point de le chasser du musée qui lui est dédié ?

    Touristes, étrangers, visiteurs, avides de découvrir, de voir et de revoir des œuvres de Picasso dans ce musée de référence, regardez l'affiche dans les détails, Picasso se cache dans les rayures du T-shirt de Sophie Calle et dans les mains qui rappellent la célèbre photo aux petits pains de Robert Doisneau.

    Christine Albertin

     

    Attention !!! Ne ratez pas notre spectacle exceptionnel du 19 octobre : CARMEN, opéra-comique de Georges Bizet en version de concert avec 10 artistes. Voyez l'affiche et retenez vos places en cliquant  ici….

     

  •   A2La pelouse jaunie et écrasée du jardin de l'Hôtel Salé (photo JFLB)   

     

    Le Musée Picasso est dépositaire de l'un des joyaux du Marais : l'Hôtel Salé.

    Or, depuis ses travaux et son agrandissement, il ne cesse de le maltraiter. Il a flanqué le bâtiment d'une horrible annexe, dont une partie a été construite sans permis, au prix de l'abattage du plus bel arbre du quartier, opportunément déclaré malade. Il prétendait l'affubler d'une horrible pergola, que la pression du voisinage l'a contraint à démanteler.Il a défiguré la façade en y disposant des caméras blanches de surveillance qui seraient mieux à leur place dans un supermarché ou une banque, comme si au 21e siècle on ne pouvait assurer la sécurité des lieux avec un dispositif plus discret.

    Il a renoncé à l'éclairage nocturne de la façade qui était de rigueur jusqu'à minuit, conformément aux directives d'André Malraux, et qui offrait aux promeneurs un superbe spectacle gratuit – là était sans doute le problème. Il multiplie les "événements", sans rapport avec la vocation de l'établissement, mais pour en faire tourner la trésorerie, et déploie alors, pendant de longues semaines, une tente blanche qui occulte et insulte le monument historique. Avec le résultat que chacun peut contempler, atterré, au lendemain de la dernière manifestation marchande, en octobre-novembre : une pelouse ravagée.

    Il serait temps que l'administration compétente rappelle au Musée cette évidence : l'Hôtel de Salé est situé dans une zone de protection du patrimoine, dont il doit lui-même bénéficier, à tout seigneur tout honneur.

    Jean-François Leguil-Bayart

     

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    A2Les installations extérieures du musée Picasso, sources de nuisances sonores pour les riverains 

     

     

    Le musée Picasso renoue avec les incivilités. Durant tout le week-end, il a gâché la vie des habitants des immeubles aux alentours de son jardin où une tente a été installée pour accueillir des invités. 

    Une musique de "piano bastringue"en boucle, le brouhaha des invités et un générateur tournant à plein régime ont eu raison de tranquillité du quartier. Les riverains, bien qu’équipés de double vitrage qui s’avère insuffisant face à l'intensité des décibels, craignent que cette installation soit pérenne et ont demandé au Président du musée Laurent Lebon de cesser ces manifestations.

    A4La tente installée dans le jardin du musée vue de la rue des Coutures Saint-Gervais

     

    Il est inadmissible en effet de faire subir aux riverains les conséquences collatérales des besoins de financement du musée dont l'essentiel des ressources est assuré par des subventions. A ce titre tous les voisins perturbés paient donc deux fois, via leurs impôts d'une part et en subissant les nuisances qui leur sont imposées d'autre part comme le ferait un suzerain donnant des fêtes en son château au mépris de la plèbe des alentours.

    Passé le cocktail, le brouhaha des invités sortant de la tente pour entrer dans le musée est insupportable comme l'est ensuite le bruit de rangement du traiteur…

    On peut aussi se poser la question de la légalité de cette installation qui défigure la façade d'un monument historique. Celle-ci n'est pas plus acceptable que ne l'était l'hideuse pergola qui a été démantelée.

     

    A1Le soir la fête continue 

     

    Il est surprenant que les importants travaux de rénovation qui ont coûté plus de 60 millions d'€ aux contribuables avec achat à prix d'or d'un immeuble rue des Quatre Fils pour y installer les services administratifs n'aient pas prévu la création d'une salle pour organiser manifestations et soirées?

    La presse a été alertée, une plainte va être déposée et "Vivre le Marais !" a informé les autorités compétentes de cette privatisation de fait de tout un quartier, sur la simple instigation d'un musée et de sa direction pour le bon plaisir de quelques "happy few" qui ne résident pas sur place et s'insurgeraient très certainement face à de tels agissements prés de leur lieu de résidence !

    Il serait intéressant que le Maire du IIIe en tant que membre du conseil d’administration du musée se préoccupe de faire cesser ces nuisances sonores qui indisposent de plus en plus ses administrés habitant aux alentours. Nous savons que la préfecture de police de son côté a été pressante à l'égard du président Laurent le Bon qui s'est efforcé d'apporter des apaisements, dont nous attendons avec attention les effets.

     

     

  • AALebonLaurent le Bon,  Président du musée Picasso (Photo The Art Arena)
     

    Vivre le Marais ! accompagné de plusieurs riverains a été reçu par Laurent Le Bon, le Président du musée Picasso en présence du directeur des travaux.

    L’ordre du jour portait sur le bruit occasionné par le système de fermeture de la lourde porte du porche classé de la rue de Thorigny. Les échanges comme à l’accoutumé ont été chaleureux et emprunts de courtoisie et d’écoute. Il nous a été annoncé que l’installation allait être changée et que d’ici la fin du mois de février ou tout début de mars, le bruit serait contenu et la porte se refermerait plus délicatement, ce qui a rassuré les riverains réveillés très tôt le matin et cela 7 jours sur 7.

    Incidemment nous avons évoqué le risque que des autocars stationnent près du musée. Pour l’instant de rares cas de stationnement intempestif ce sont produits. M. le Bon a rappelé qu’il s’agissait d’un sujet du ressort de la Préfecture de Police et que la piétonisation programmée du IIIe arrondissement, en particulier de tout ce secteur de l’Hôtel Salé, constituerait un frein aux velléités des « « tour operators » et autres entreprises qui exploitent des autocars. Néanmoins il va compléter les informations figurant sur le site du musée de manière à indiquer que le stationnement aux alentours proches du musée n’est pas possible.

     Hot_sal7

     Portail d'entrée dans  la cour de l'Hôtel Salé rue de Thorigny (IIIe)

     

    Au fil de la discussion quelques informations complémentaires nous ont été communiquées. ce sont près de 300 000 visiteurs (dont peu en groupes) qui ont pris le chemin de l’Hôtel Salé depuis sa réouverture sans que les riverains en pâtissent véritablement. De récentes améliorations ont dû être entreprises pour améliorer le système de chauffage trop insuffisant en cette période de saison froide.

    Laurent Le Bon a indiqué aussi qu’il tenait absolument à ce que le Musée soit en « symbiose » avec les riverains. Il n’est pas partisan d’organiser des grandes manifestations bruyantes qui perturberaient le quartier même pour trouver les recettes nécessaires pour équilibrer le budget de l’établissement. Il nous apprend que des réflexions sont menées quant à l’aménagement des horaires d’ouverture suite à la préconisation du Président de la République lors de sa visite inaugurale de cet automne. Actuellement le musée est ouvert tous les jours de 11h30 à 17h30 (sauf le lundi), ce qui est peu comparé aux standards existants.

    Il rappelle qu’il souhaiterait voir les deux jardins, celui du musée et le jardin public Léonor Fini réunis afin de donner plus d’espace à ceux qui le fréquentent. Enfin il réitère le vœu que la rue de Thorigny soit en partie piétonnisée afin de sécuriser l’accès des piétons au musée, deux accidents ont été évités de justesse tant les trottoirs sont étroits et certains conducteurs irresponsables.

    Dominique Feutry

     

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    6a00d8341d8a0f53ef01a3fcfe908c970b XXXConcernant le devenir de la pergola nous espérons annoncer prochainement "…de bonnes nouvelles…" (Photo VlM)

     

    "Vivre le Marais !", les riverains et les amoureux du Marais ont manifesté leur étonnement lorsqu'ils ont constaté l’installation d'une pergola en acier galvanisé dans le jardin de l'Hôtel Aubert de Fontenay (dit Hôtel Salé) qui abrite le musée Picasso, lequel devrait enfin réouvrir à l'automne prochain.

    Nous avons écrit plusieurs articles sur notre blog dont ceux des 6 mai et 3 juin 2014 annonçant ces péripéties et notre incompréhension qui s'est traduite par un recours gracieux adressé par des riverains au Préfet et auquel s'est joint "Vivre le Marais !" Recours pour défaut de permis qui permet pendant les deux mois suivants son dépôt de lancer une procédure contentieuse.

    A la suite des changements intervenus à la Direction de l’établissement nous avons rencontré à plusieurs reprises le nouveau Président Laurent Le Bon et des membres de son équipe qui nous ont reçu avec une grande courtoisie. Nous avons pu exposer nos « griefs » au nom de nos adhérents dont certains sont des riverains.

    Tout d'abord concernant la pergola métallique qui coupe la perspective et semble pour beaucoup inappropriée à cet endroit. Nous avons aussi souligné les problèmes de circulation et de stationnement qui vont se poser si d’aventure il était prévu d'amener par autocar au pied du musée les milliers de visiteurs qui se presseront quotidiennement dans les lieux alors que les rues ne s'y prêtent  pas.

      Photo-28  Le bâtiment technique du musée, triste et métallique, le long du square Léonor Fini (Photo VlM)

     

    Le Président du musée, en réponse à nos questions, nous a manifesté une forte volonté d'apaisement, de dialogue et cela en vertu du fait nous a t-il été souligné que le musée est «….notre musée, le musée de tous les parisiens et de tous les français ».

    Sur la question des autocars nous sommes convenus que cette question ressortissait de la Mairie de Paris et en particulier du Maire de IIIe arrondissement. Contacté par nos soins, Pierre Aïdenbaum a accepté d'organiser une réunion avec "Vivre le Marais !" dès le début de la rentrée afin de discuter de ce dossier sensible et des moyens à mettre en œuvre pour éviter les nuisances qui ne manqueraient pas de se produire pour les habitants des zones limitrophes du musée si rien n'était fait préalablement à la réouverture.

    En ce qui concerne la pergola la confirmation explicite ne nous a été faite quant à son enlèvement que nous avons réclamé avec force, enlèvement dans son entier et non pas partiel comme l'avait spécifié dans un courrier aux habitants Pierre Aidenbaum qui s'est trouvé confronté à une réaction de rejet de cette installation. Néanmoins nous ramenons de nos entretiens que de bonnes nouvelles pourront être annoncées prochainement au sujet du devenir de cette pergola. Nous restons pour ce faire en contact avec la Direction du musée et nous ne manquerons pas d’informer nos lecteurs des prochaines évolutions sur le devenir de cette implantation, à cet endroit historique, qui semble condamnée à disparaître compte tenu du tollé qu'elle soulève.

    Pour l'instant notre recours contentieux est d'ailleurs toujours possible.

    Photo-30Les services administatifs du musée seront installés dans les deux immeubles aux 18 et 20 rue  de la Perle (IIIe), juste à côté de la créche.(Photo VlM)

     

    Signalons enfin que les travaux semblent avancer rapidement désormais. Les constructions modulaires (algecos) qui empiétaient sur la rue Vieille du Temple ont été enlevés car le bâtiment « technique » à deux niveaux qui se trouve sur le côté du jardin Léonor Fini avec entrée sur la même rue est en voie de finition. Son aspect métallique et moderne (il est recouvert de plaques de zinc vieillies) contraste avec l'Hôtel du XVIIe qu'il dessert. Il se pourrait que dans le futur il soit caché par de la verdure si un aménagement plus global comprenant le square et le jardin de musée était entrepris.

    Des cameras de protection sophistiquées avec système infra rouge qui ne sont pas du plus bel effet ont été installées sur de hauts piquets sur le toit de cette construction moderne. Sur ce point il nous a été précisé que la sécurité primait avant tout. Le mur côté rue des Coutures Saint Gervais a été remis en ordre. Quant au petit immeuble de la rue de la Perle qui abritera les services administratifs, l'aménagement est en cours de finition.

    Pour ce qui porte sur l’agencement du musée proprement dit, l’accrochage des œuvres et l'ordonnancement général, le voile sera levé en octobre prochain.

    Dominique Feutry

     

  • Musée picasso structure jardin 01 05 14Structure démesurée en acier galvanisé installée dans la cour de l'hôtel Pierre Aubert de Fontenay (surnommé "hôtel Salé" car son propriétaire collectait la gabelle), milieu XVIIème siècle (photo VlM)

     

    L'affaire du musée Picasso n'avait pas besoin de cette nouvelle péripétie pour dégager un parfum de scandale. Deux journaux, chacun à sa manière, en analysent les ingrédients.

    "Libération" de son côté, dans un article du 22 avril, suggère que la direction du musée a effectué des travaux avant l'obtention du permis de construire, comme un vulgaire citoyen frondeur. Et rappelle, ce qui est vrai, qu'il s'agit d'une infraction pénale passible des tribunaux correctionnels.

    En effet, un permis de construire est affiché 5 rue de Thorigny (IIIe). Il est daté du 8 avril 2014, une date récente qui conduit à se demander comment les travaux qui sont réputés terminés à ce jour, auraient pu s'exécuter dans un intervalle aussi court. C'est donc qu'ils ont commencé avant. CQFD…

    "Le Figaro" a pris le relais hier en offrant une tribune d'une page et demie à Claude Picasso, l'héritier du maître. Au nom de la famille, qui semble avoir des intérêts autres que sentimentaux dans l'établissement public qui gère le musée, il exige que l'ouverture ait lieu avant la fin du mois de juin. Il suffit de regarder le chantier pour se rendre compte de la gageure. Et naturellement on ne perçoit pas tout. Qu'en  est-il des extensions souterraines, de l'auditorium, des locaux sociaux, de la "salle pédagogique" ?

    On apprend également que les gardiens ne sont pas encore recrutés. Bref, nous nous trouvons en face d'un chantier dont les plus optimistes disent qu'il ne peut pas accueillir du public avant la fin du mois de septembre. Cette perspective rend Claude Picasso nerveux. Il compte sur la conservatrice Anne Baldassari pour tenir les engagements de l'Etat, mais il sent bien que le soutien de la Ministre Aurélie Filippetti n'est pas assuré. A juste titre nous semble-t-il.

    Il faut rappeler qu'en novembre 2012, l'ouverture du musée était annoncée pour le 1er octobre 2013 !

    Beaucoup, en effet, condamnent le gigantisme du projet censé déverser dans le quartier trois fois plus de visiteurs qu'auparavant, des dépassements de coûts qui font penser aux Halles et la laideur des constructions additionnelles qu'il faudra cacher sous de la végétation pour qu'elles ne jurent pas trop.

    Il y a un troisième volet, latent mais réel, à cette problématique : les riverains. Ils n'ont jamais été consultés, et se plaignent des quatre années de travaux qu'ils ont subis, de l'indigence esthétique des bâtiments d'extension, qui viennent lécher la façade XVIIème du bel hôtel de Fontenay, et puis, comble de la provocation à leurs yeux, la découverte il y a quelques jours de cette forêt de poutrelles en acier galvanisé. Elle ferme désormais la vue sur la façade arrière de l'hôtel depuis le jardin public Léonor Fini.

    Musée picasso pergola 03 05 14Vue occultée de la façade du musée depuis le square Léonor Fini (Photo VlM)

     

    Intérrogée par nous, la direction générale nous répond ceci :

    "Cette structure en acier galvanisé constitue la pergola définitive du jardin redessiné par le paysagiste Erik Dhont. Cette pergola ornementale …., rappelle le caractère de l’Hôtel Salé. Elle sera habillée de plantes grimpantes odorantes et florifères telles que rosiers grimpants, clématites et glycines.. Dans l’axe central, en fin de perspective une demi-sphère en escaliers sera le pendant du grand escalier classé. En limite du jardin public situé à l’arrière de la grille, les rosiers en grappes de type moschata, ainsi que des rosiers remontants assureront la liaison entre le jardin de l’hôtel et le jardin public. Les arbres proposés sont caractérisés par leur feuillage translucide et leurs couleurs chatoyantes".

    Au lieu de chercher à reproduire les jardins suspendus de Babylone, nous sommes d'avis que le musée aurait pu faire l'économie de cet écran – fût-il florifère – et se contenter de la grille actuelle qui permet au public de bénéficier d'une vue généreuse sur l'hôtel. S'agit-il une fois encore du syndrome de la canopée des Halles, monstrueuse structure qui ne semble avoir été conçue que pour satisfaire l'égo d'architectes qui ambitionnent de laisser leur signature à une oeuvre qui fait polémique, et espèrent renouveler l'exploit de Gustave Eiffel dont la tour a été vilipendée avant de connaitre le succès universel que l'on sait.

    Personne à ce jour ne s'est préoccupé de l'opinion des habitants. Les riverains sont remontés par cette goutte d'eau de la pergola qui fait déborder le vase. Constatant que le dossier des travaux n'est pas diaphane, qu'aucune information ne leur a été donnée sur le traitement des cars de touristes (on se demande une fois de plus à quoi servent les conseils de quartiers !), ils se concertent et pourraient décider de former un recours contre le permis de construire devant le Tribunal Administratif. Il est temps que les responsables réagissent. Nous rencontrons le Maire Pierre Aidenbaum dès le début de la semaine prochaine.

    Gérard Simonet

     

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    Musée picasso travaux 02 04 14Travaux du Musée Picasso : vue depuis les immeubles de la rue des Coutures St Gervais (IIIe) (Photo VlM)

     

    On distingue à gauche la façade arrière de l'hôtel Pierre Aubert de Fontenay, dit hôtel Salé, qui abrite le musée Picasso dont la rénovation doit s'achever en juin 2014

    Depuis quelques jours, des poutrelles métalliques ont été placées pour délimiter, semble-t-il, la cour arborée à l'arrière du corps de logis, et sur la droite, le jardin public. Ces structures dont la hauteur est de l'ordre de quatre mètres, semblent bien lourdes dans cette hypothèse, et plutôt disgracieuses, pour la fonction qui leur est assignée. Ceux qui sont en mesure de nous éclairer à ce propos sont les bienvenus sur ce blog à travers les "commentaires" qu'ils peuvent y déposer.

    Gérard Simonet

     

    Réponse le 7 mars de la Direction Générale du musée :

    Monsieur le Président,

    La cabinet du maire du 3e arrondissement m’a effectivement saisi de votre demande d’informations relatives à la structure métallique installée dans le jardin de l’Hôtel Salé.

    Cette structure en acier galvanisé constitue en fait la pergola définitive du jardin redessiné par le paysagiste Erik Dhont. Cette pergola ornementale inscrite dans le pourtour du parterre central engazonné, tel un tapis vert à l’allure classique, rappelle le caractère de l’Hôtel salé. La pergola sera habillée à l’aide de plantes grimpantes odorantes et florifères telles que des rosiers grimpants (Rosa ‘Gloire de Dijon’), des clématites (Clematis viticella ‘Purpurea’) ainsi que des glycines (Wisteria floribunda ‘Issai’).Les zones latérales du jardin situées de part et d’autre de l’axe central seront plantées de bosquets mixtes aux formes irrégulières. Dans l’axe central, en fin de perspective une demi-sphère en escaliers sera le pendant du grand escalier classé. En limite du jardin public situé à l’arrière de la grille, les rosiers en grappes de type moschata, ainsi que des rosiers remontants assureront la liaison entre le jardin de l’hôtel et le jardin public. Les arbres proposés sont caractérisés par leur feuillage translucide et leurs couleurs chatoyantes. 

    J’espère que ces informations mettront fin aux inquiétudes des riverains.

    Je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.

    Bien cordialement,

    Leslie Lechevallier

     

              

  • Coutures st gervais 10 12 13Rue des Coutures Saint Gervais (IIIe) : la plus forte concentration de galeries d'art de Paris (donc du monde !). Au fond à droite le Musée Picasso en travaux

     

    Nouvelle réunion publique le 27 novembre à la Mairie du IIIe  au sujet de l’aménagement de la rue des Coutures-Saint-Gervais, une première rencontre, le 25 septembre, n’ayant pu déboucher sur un consensus. Il est ressorti de la discussion que le trottoir côté immeubles serait élargi, que le sens de la circulation automobile – limitée à 20 km/heure – serait maintenu de la rue de Thorigny à la rue Vieille-du-Temple, que les places de stationnement destinées aux voitures ne seraient pas remises en service pour obéir aux impératifs des Pompiers et que des emplacements deux roues seraient aménagés côté square.

    Dans un vote à mains levées, la majorité des participants s’est prononcée pour l’élargissement du trottoir. Le parking "deux roues" et la suppression des places de stationnement résidentiel ont suscité plus de réserves dans l’assistance.

    Anne Baldassari, présidente du Musée Picasso, a précisé que les visiteurs de son établissement s’y rendraient à pied, mais qu’il fallait prévoir la desserte par cars des scolaires, en fin de matinée. Des voix se sont élevées en faveur d’une dépose rue de la Perle. Le Maire Pierre Aidenbaum a déclaré qu’il n’était pas question d’accepter le stationnement d'autocars dans le quartier. Il n’en reste pas moins que la simple circulation de véhicules de ce type, plus nombreux qu’auparavant, provoquera un surcroît de pollution et d’engorgements dans des rues inadaptées à ce mode de transport.

    La réunion s’est achevée sur des propos assez convenus sur la fierté du quartier à l’égard du Musée Picasso. Mais cette manifestation d’autocongratulations ne devrait pas occulter les vrais problèmes qu’engendrera l’extension de l’établissement, dans un quartier qui croule déjà sous les visiteurs, au point de rendre la circulation piétonne quasiment impossible pendant les week-ends. Attention au "syndrome de Chambord", où le monument historique, un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), soumis à des impératifs de rentabilité financière, entend dicter sa loi à son environnement [1] !

    Par ailleurs, le réaménagement de la rue des Coutures-Saint-Gervais n’est pas sans risques de nuisances ou d’inconvénients pour le voisinage.

    Coutures st gervais thorigny plaque ancienne 10 12 13Beaux vestiges de plaques de rues anciennes

     

    Si aucune terrasse de café n’est prévue, rien n’empêche les débits de boissons de demander une autorisation dans un second temps aux services compétents, au dire même de M. Aidenbaum. Or, le "Saint-Gervais" enfreint déjà systématiquement la réglementation en laissant sa clientèle stationner sur le trottoir de la rue Vieille-du-Temple et de la rue des Coutures-Saint-Gervais sans respecter le libre passage des piétons. Conséquence : il est impossible de marcher sur les trottoirs de l’angle de la rue à partir de 18h, et il faut emprunter la chaussée à ses risques et périls. Tout donne à craindre que le nouvel aménagement n’améliorera pas cet état de fait et qu’un nombre croissant de consommateurs s’agglutineront sur la voie publique à la hauteur d’un établissement déjà très bruyant en soirée (la police a dû y intervenir à plusieurs reprises ces derniers mois).

    A nouveau, une prime est donnée aux deux roues qui se verront proposer un parking supplémentaire sous le prétexte que leur nombre s’accroît constamment. Et pour cause : le stationnement gratuit leur est accordé en dépit de leur dangerosité et de leurs nuisances (pollution, bruit), et au mépris de l’égalité devant la Loi (pourquoi les exempter du stationnement payant auquel sont astreints les automobilistes, pourquoi différer sans cesse l'application du décret sur le contrôle technique ?)

    En revanche, les automobilistes résidents se voient derechef privés d’une dizaine de places de stationnement. Ici, la politique de la municipalité est incohérente. L’une de ses premières mesures avait été de diminuer le coût du stationnement résidentiel. Mais depuis elle s’est engagée dans une politique systématique de réduction des emplacements qui lui sont ouverts : ceux-ci ont été supprimés par dizaines en raison du plan Vigipirate et de la création de parkings deux-roues, de l'implantation de Vélib et Autolib, et ils ont tendance à être squattés de manière abusive au regard de la réglementation par certains commerces indélicats.

    Interrogé sur ce point, M. Aidenbaum a évoqué l’existence d’un parking rue Barbette. Mais tous les résidents n’en ont pas les moyens ! Il est donc urgent de recréer des places de stationnement résidentiel  éventuellement en substitution de places non résidentielles, par exemple rue des Quatre-Fils, si l’on veut restreindre la circulation des voitures dans le quartier,  et de réserver les premières au stationnement exclusif des résidents, sur le modèle de ce qui se fait à Londres. Il est en tout cas anormal que les habitants du IIIe se voient progressivement dépossédés du droit de garer, et donc finalement de posséder une voiture, dans leur propre quartier.

    Jean-François Leguil-Bayart

           

    [1] Voir le reportage de Libération, 15 octobre 2013, pp. 34-35.

  • Léonor fini square taguéVue du mur qui surplombe les jardins du musée Picasso. En dépit du treillage, des tags hideux l'ont investi depuis plus de dix ans sans que les services de la Ville s'en émeuvent.

    Sous le titre : "Le Musée des Horreurs" nous avons le plaisir de publier, sous sa responsabilité, un article de Jean-François Leguil-Bayart directeur de recherches au CNRS, sur la rencontre qu'il juge regrettable entre un musée prestigieux, une invasion de tags, un minibus ventouse qui tient lieu d'annexe d'une pizzéria et des installations électriques provisoires qui semblent bien hasardeuses :

     

    Protégé par la
    loi en tant que monument historique, le Musée Picasso ne s’embarrasse pas de la
    respecter – à moins que la faute n’en revienne à la Ville de Paris ? Quoi
    qu’il en soit, le mur aveugle (voir photo ci-dessus) qui surplombe le square Léonor-Fini, en face des
    97-95 rue Vieille-du-Temple (IIIe), est devenu depuis plusieurs années le lieu
    d’expression de tous les artistes sauvages du quartier sans que quiconque
    semble s’en préoccuper.

    Le résultat serait moins désagréable s’il
    n’enlaidissait pas la perspective ouverte sur l’Hôtel Salé – et le fait que
    celui-ci soit actuellement en travaux ne change rien au problème, car cet état
    de fait remonte à bien avant le début de ceux-ci. Curieux que l’administration
    en charge de la protection du patrimoine, parfois si tatillonne, n’y trouve
    rien à redire…

    Plus
    préoccupant, un transformateur a été installé sur la voie publique, à l’entrée
    du parking du Musée Picasso, transformateur dont le câble, laissé à ciel
    ouvert, va alimenter le chantier par la terrasse dudit parking. Or, cet espace
    est le terrain de jeu et de retrouvailles privilégié des adolescents et des
    enfants du square, qui sont désormais en contact direct avec le câble
    électrique. On peut supposer que celui-ci est bien isolé. Mais enfin cette
    coexistence entre la Fée Electricité et l’insouciance de la jeunesse est
    troublante. Aucune autre solution technique n’était-elle possible ?

    Léonor fini 3

    En attendant,
    les intérêts marchands avancent leurs pions. Contrainte, du fait de
    l’aménagement d’un parking de deux-roues – un de plus ! – de déplacer son
    minibus-terrasse qui squattait en toute illégalité une place de stationnement
    résidentiel depuis plusieurs années, la pizzeria qui l'exploite l’a garé cette
    nuit à l’entrée du square, bien dans la perspective de l’Hôtel Salé, de
    manière à embellir celle-ci – et ce, sans doute pour de longues années compte
    tenu de la passivité ou de la démission des pouvoirs publics de notre quartier.

    Hôtel picasso perspective fourgonnette pizzéria
    Jean-François Leguil-Bayart

    Directeur de recherches au CNRS

    (NDLR : le jour où nous publions, le mini-bus a repris "sa place" devant la pizzéria, de l'autre côté de la rue°.