Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Étiquette : nuits parisiennes

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    Hocquart rvp 13 05 14Ambiance studieuse autour de Frédéric Hocquard (plein centre). A sa droite, Lauren Bouillot, conseillère technique auprès de MM. Julliard et Hocquard (Mairie de Paris). A sa gauche, en tournant, Elisabeth Bourguinat, Gilles Pourbaix, Anne Penneau, Gérard Simonet, Jean-François Revah (qui prend la photo), Dr Bertrand Lukacs, tous membres du réseau "Vivre Paris !" (Photo VlM)

     

    Anne Hidalgo avait annoncé qu'il y aurait, si elle était élue, un "Maire-Adjoint à La Nuit". C'est son Premier Adjoint, Bruno Julliard, qui en a la délégation qu'il cumule avec la "Culture, le Patrimoine, les Métiers d'Art et les Relations avec les Arrondissements" mais un autre élu en assume la responsabilité pleine et entière : Frédéric Hocquart. C'est lui que nous avons rencontré ce matin à l'Hôtel de Ville, dans une configuration "Vivre Paris !", ce réseau de trente associations parisiennes que nous avons constitué en 2010 à la veille des "états généraux de la nuit".

    A l'évidence, Frédéric Hocquart n'a pas, et nous lui en savons gré, une vision étriquée de la nuit qui se limiterait à la consommation – effrénée trop souvent – de boissons alcooliques et à des bacchanales bruyantes sur l'espace public. Il considère que c'est un devoir de la Ville de faire connaitre les multiples activités culturelles qui se tiennent la nuit, pour effacer cette image de capitale de l'ennui que certains cherchent à donner de Paris.  Avec un objectif sournois : créer chez les édiles un sentiment de culpabilité dont ils espèrent tirer profit. F. Hocquard souligne avec justesse une évidence : Paris est la ville la plus visitée du monde. Peut-on espérer mieux ?

    Fête (liberté de faire la) huffington post 11 05 14Question de M. Lukacs à F. Hocquard : Oui ou non, êtes-vous d'accord pour dire que l'espace public n'est pas la propriété des fêtards ? Réponse : Oui mais …. (illustration Huffington Post)

     

    Il faut donc en finir avec cette rhétorique et regarder les enjeux sérieux bien en face.

    A commencer par la communication. Elisabeth Bourguinat a souligné justement que l'information des décideurs de la mairie et de la préfecture ne pouvait en aucun cas être tributaires de l'opinion – forcément peu objective – des "Pierrots de la Nuit", donc chacun s'accorde en dehors des personnes intéressées, à dire qu'ils sont plaisants mais qu'au mieux ils ne servent à rien et coûtent cher à la collectivité. Il y a suffisamment d'acteurs impartiaux pour renseigner ceux qui ont besoin de disposer d'hypothèses pour aboutir à des décisions.

    Anne Penneau a regretté que les dispositifs en place dans son quartier de la Butte aux Cailles aient grippé et que des commerçants travestis en riverains aient même réussi, par une décision de justice, à faire sauter le verrou  d'un arrêté préfectoral dont la motivation, là et ailleurs, est de préserver la tranquillité des habitants.

    Le Dr Bertrand Lukacs, urologue à Tenon, a insisté sur les méfaits de l'alcool, responsable de plus de cinquante mille morts par an chez nous, et sur la vulnérabilité des jeunes dont 12%  d'entre eux s'adonnent à la pratique de l'ébriété rapide (binge drinking) qui les conduit à la perte de conscience et au coma éthylique. Il connait bien le phénomène pour habiter sur le canal St Martin, l'un des haut-lieux de la beuverie juvénile à Paris. Il met en garde la Mairie, à ce propos, contre le risque qu'on ait à déplorer un jour un décès par noyade de gens que leur degré d'inconscience aura poussés dans le canal.

    Au nom de "Vivre le Marais !" et de notre expérience de deux arrondissements qui sont des laboratoires de la nuit, nous avons souligné le fait que les abcès qui se développent ne se règlent jamais avec les consommateurs car ils sont volatiles par essence, mais avec les exploitants, quand ils veulent bien s'y prêter. Un établissement de nuit peut vivre en harmonie avec son environnement s'il est bien insonorisé et dispose d'un dispositif de sécurité efficace. Quand ces conditions ne sont pas remplies, si les tentatives de conciliation de la part des riverains n'aboutissent pas, il est hautement improbable qu'un médiateur quel qu'il soit réussisse. Dans les situations que nous avons vécues, c'est l'implication personnelle du Maire d'arrondissement, du Commissaire Central et du Cabinet du Préfet de Police qui ont rétabli l'ordre. Avec l'aide, quelques fois, de la justice.

    Jean-François Revah et Gilles Pourbaix ont souligné qu'en matière d'ordre public il suffit que les lois, les codes et règlements soient repectés pour que le "vivre ensemble" soit possible. Chacun en convient mais la tentation est forte, quand on sent des résistances, d'imaginer de nouvelles structures, des nouvelles lois, de nouveaux processus. Bref se livrer à une fuite en avant dont l'échec est trop souvent au rendez-vous.

    Enfin et de manière unanime, nous avons qualifié de casus belli l'idée qui a été colportée par les médias avant les élections de créer, au sein du PLU (plan local d'urbanisme) de Paris, des zones qualifiées de "festives", et traitées comme telles, dans Paris.

    Gérard Simonet

     

  • Berlin porte brandebourg
    Berlin, la porte de Brandebourg

     

    L'an dernier à cette époque, le Maire de Paris, sous la pression insistante des professionnels de la nuit qui brandissaient une pétition sur le thème de "Paris, ses nuits meurent en silence...", confiait à son Adjoint Mao Péninou le soin de les revitaliser à travers des "états généraux de la nuit" qui se sont tenus, on s'en souvient, les 12 et 13 novembre 2010.

    "Les nuits meurent …", c'est le contraire de ce que nous observons sur le terrain. On n'a jamais vu autant de monde le soir et la nuit à Paris – Paris n'est-elle pas la ville la plus recherchée au monde avec quelque 35 millions de visiteurs par an ?  Ceux dont l'intérêt est de vendre des boissons alcooliques et des appareils de sonorisation en veulent encore plus. Ils ont donné Berlin et Barcelone en modèle et demandé une aide à la Ville et à la Région (c'est-à-dire à nous-mêmes) pour qu'enfin nos nuits puissent concurrencer les leurs.

    Il se trouve qu'on constate actuellement une forte réaction de rejet dans ces villes à l'égard de la fête et des beuveries qui l'accompagnent. Voici ce qu'en dit le très sérieux magazine allemand " der Spiegel" dans son édition du 12 septembre 2011.

     

    Berlin : une ville à bout de nerfs

     

    Des loyers élevés, du tourisme bon marché – les Berlinois vivent dans une métropole mais ils aimeraient avoir « une ville à eux ».

    Histoire d’une ville qui se demande à qui elle appartient : à ses habitants ou bien au monde entier ?

    (D'après Wiebke Hollersen et Dirk Kurbjuweit : Berlin, die überreizte Stadt, der Spiegel : 12/09/11)

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    Les Berlinois doivent faire face à un nouveau défi : Berlin, à la fois capitale du monde et ville à vivre. L’économie de la ville reposant pour une très grande part sur le tourisme, les arguments des gens de l’hôtellerie, de la restauration et de l’immobilier semblent imparables.

    Cependant, on assiste à un mouvement de protestation jusque-là jamais vu de la part des résidents berlinois.

    On compte actuellement plus de 20 millions de nuitées par an à Berlin, et on en attend 30 millions cette année. L’année dernière, ce même nombre a augmenté de 10,2%, pour la première moitié de 2011, on enregistre une augmentation de 6,5 %.

    Berlin attire comme un aimant, on aime Berlin malgré sa laideur. Berlin n’attire pas par ses vieilles pierres, mais par son atmosphère.

    Par ailleurs, un des thèmes des dernières élections municipales était l’augmentation des loyers, qui semble aller de pair avec l’augmentation des touristes. Les loyers du centre ville ont augmenté de 14% en deux ans. 20 % de la population qui vivait à Prenzlauerberg a dû émigrer à la périphérie de la ville ne pouvant plus payer les loyers. C’est un des effets de la « boboisation » de ces quartiers que certains déplorent et dont d’autres se satisfont. C’est une conséquence aussi de la rénovation de ces quartiers.

    Depuis quelques années, on assiste à la naissance sauvage d’un nouveau Berlin de touristes et de nouveaux arrivants. On entend de plus en plus parler de Berlin comme d’un gigantesque Disneyland.

    Les protestations des riverains se multiplient : contre le bruit, contre la hausse des loyers, contre le nouvel aéroport.

    D. Dagan a vu se transformer son immeuble en hôtel sans la moindre intervention des services publics. 10 appartements sur 21 sont loués à des touristes qui font la fête tous les soirs, qui jettent leurs ordures dans le hall d’entrée. Rien que dans la rue Wilhelmstraße (Mitte), on compte 257 appartements de vacances illégaux. D. Dagan a créé une association de riverains qui lutte pour un Berlin aux Berlinois.

    Marion Mayr et Karsten Mierke luttent eux contre O. Winter, propriétaire de la chaîne d’hôtels « A&O », entre autres, et qui a très vite compris quel attrait représentait Berlin, d’abord pour les groupes scolaires, ensuite pour les touristes "easyjet". Marion et Karsten, Berlinois ordinaires qui vont au travail le matin et souhaiteraient dormir le soir, appellent la police toutes les nuits, ou rédigent des rapports sur le bruit : les bus s’entassent devant leur maison, les filles s’interpellent par les fenêtres de l’hôtel, les garçons grimpent sur les gouttières, les touristes titubent dans les rues et urinent dans les buissons, jettent et cassent les bouteilles de bières par terre.

    A Kreuzberg, les écologistes ont appelé les riverains à une réunion avec le mot d’ordre : « au secours, les touristes arrivent ! »

    Ce qui était autrefois le Berlin mythique et d’avant-garde est devenu la « partytown », constituée de restaurants, bars et bars à cocktails, qui étendent leur « happy-hour » jusqu’au matin, d’épiceries ouvertes toute la nuit offrant un choix immense de bières et transformant de ce fait les rues en bars géants. La moitié du Wrangelkiez est déjà conquis, de grandes parties du quartier Friedrichshain, la Oranienstraße à Kreuzberg et l’Oranienburgstraße à Mitte. Cette « partytown » commence à s’étendre vers Neukölln, quartier pauvre habité principalement par des immigrés. Là aussi, le combat a commencé.

    Les agents immobiliers suivent les bars à la trace. D’abord ils laissent s’installer les bars et de là naît une « infrastructure subculturelle ». E. Skjerven, agent immobiler norvégien, est entré dans la danse il y a 5 ans. Il a déjà acheté plus de 14.000 appartements sur une zone qui s’étend de Pankow jusqu’à Zehlendorf. Il place l’argent de riches Norvégiens qui espèrent que les loyers vont augmenter, mais l’église norvégienne aussi a investi. Il est aussi question d’un fonds danois qui achète maison sur maison pour ensuite revendre après très forte augmentation les appartements séparément.

    Berlin est devenu pour beaucoup trop cher et trop bruyant.

    La ville a fait savoir il y a peu qu’une quinzaine de clubs étaient menacés de fermeture, suite à des plaintes du voisinage.

    Pour reprendre une célèbre phrase d’Hans Magnus Enzensberger : « Le touriste détruit ce qu’il cherche, au moment où il le trouve. »

    Synthèse et traduction : SD

     

  • Sirènes de la nuit    

    Près des rivages de la politique, vivent des créatures enchanteresses  qui essaient de charmer, de leur voix mélodieuse, les candidats aux régionales. Ce sont des sirènes, des femmes-poissons. Attention : elles ont le pouvoir d'envoûter pour entraîner à leur perte ceux qu'elles auront séduits.

      

    Depuis des mois, les médias se font l'écho des plaintes des professionnels de la nuit au cri de "Paris se meurt, Paris s'endort, Paris n'est plus une capitale de la fête et de la nuit comme le sont Berlin ou Barcelone….."

    Nous sommes persuadés du contraire : Paris est la ville la plus visitée du monde. Les 29 à 35 millions (suivant les sources) de personnes qui s'y pressent chaque année se répartissent statistiquement vers toutes les activités de la ville : hôtels, bars, restaurants, cinémas, théâtres, spectacles, discothèques, boites de nuit …).

    Nous le rappelons, notre association d'habitants du Marais et toutes celles qui participent au réseau "Vivre Paris !" sommes tout à fait favorables à l'existence d'une vie nocturne qui, d'ailleurs, ne fait pas défaut à Paris. Nous demandons simplement qu'elle respecte les lois et règlements qui en régissent l'exercice dans deux domaines essentiels : le bruit et l'occupation de l'espace public.

    Les professionnels de la nuit et des débits de boissons ont cherché, dans la perspective des élections régionales, à obtenir des têtes de listes des engagements au bénéfice de leurs affaires. Nous avions annoncé que nous en rendrions compte à la veille du premier tour pour que vous puissiez juger l'importance que ces personnalités accordent à leurs électeurs qui, dans l'Île de France, considèrent à 71% le bruit comme la nuisance environnementale numéro 1 (Bruitparif).

    Face aux exigences, qui sont : levées des contraintes horaires sur la fermeture des bars le soir, modification du règlement des terrasses, révision du décret de 2006 qui limite le bruit des établissements diffusant de la musique la nuit, tolérance des policiers devant les infractions, suppression de la fermeture administrative et financement des travaux d'insonorisation, voici comment ils ont réagi.

    Jean-Paul Huchon est ouvert au financement par la région des aménagements visant à insonoriser les salles. Il se propose également de faire fonctionner le RER toute la nuit du samedi soir pour que les échanges Paris-Banlieue soient plus aisés.

    Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris, chargé d'organiser les "états généraux de la nuit", a reçu "Vivre Paris !" et a prêté peu de cas à nos arguments. Selon lui, les quartiers de Paris qui disent souffrir d'un excès d'activité festive sont en réalité des privilégiés puisque le prix du logement y est plus élevé qu'ailleurs. CQFD.

    Valérie Pécresse est d'accord aussi pour que la région finance l'insonorisation des salles bruyantes. Chantal Jouanno ajoute quant à elle qu'il faut affecter à "la fête" un domaine réservé et suggère que ce soit le Marais, plus précisément les quais de Seine.

    Vincent Roger, élu UMP de Paris dans le IVe, est plus réservé mais pense qu'il faut effectivement trouver un secteur où les gens soient plus libres de festoyer. Que les exploitants bénéficient d'une aide financière de la région ne le gène pas.

    Christophe Girard, élu PS de Paris dans le IVe, Adjoint au Maire de Paris pour la Culture, se dit scandalisé par les prétentions des professionnels de la nuit et parle de "cabale". Pour lui, cette campagne est faite pour masquer le manque de créativité, d'inventivité de ceux qui se plaignent. Il rejette leurs demandes et affirme que le Maire de Paris n'a jamais dit qu'il les soutiendrait.

    Dominique Bertinotti, Maire PS du IVe, tient "au mélange, dans le Marais comme ailleurs, des acteurs de la vie urbaine, habitants, commerces, entreprises, touristes. Elle n'est pas opposée au financement de salles publiques polyvalentes qui peuvent abriter des fêtes ou des spectacles mais ne voit aucune justification à ce que la région apporte son concours financier à des exploitants privés". Elle pourrait tirer profit de la déclaration de Mme Jouanno, qui va laisser
    perplexes les habitants du Marais et de Paris, car elle revient à créer
    un parc d'attractions, un Disneyland, un ghetto festif, incompatible
    avec la présence d'habitants.

    Corine Faugeron, élue à la mairie du IVe, au nom des "Verts" -Europe Ecologie- plaide contre une densité d'habitants excessive et pour une dilution des lieux générateurs de bruit. L'heure normale de fermeture des bars – 02h00 du matin – lui paraît trop tardive. Elle rêve d'une salle des fêtes dans un lieu prestigieux, gérée et aménagée par la Ville et pourquoi pas l'hôtel de Coulanges, 1bis place des Vosges, occupé actuellement par les squatters de "Jeudi Noir". Elle précise en revanche au sujet des exploitants privés : "on n'est pas là pour servir la soupe aux bars".

    Nous rapportons ce que nous avons lu ou entendu. Nos colonnes sont ouvertes à ceux qui voudraient y apporter des clarifications. A M. Pierre Aidenbaum, par exemple, à qui nous le disions hier et avec qui nous n'avons pas pu discuter sur le fond. L'existence d'un deuxième tour nous laisse le temps pour cela.

    Pour que se rompe l'envoûtement de ceux qui auraient pu succomber aux sirènes.

      

    (Illustration Edmond Dulac, la petite Sirène)

    P.S. # 1 du 12 mars 2010 : Vincent Roger, élu de Paris du IVe, nous adresse une réponse en commentaire. Nous vous invitons à la lire attentivement et le remercions pour les précisions et clarifications qu'elle comporte.

    P.S. # 2 du 12 mars 2010 : Thiéry Coudert, vice-président du groupe UMP à la Mairie de Paris nous informe d'un voeu présenté en conseil de Paris en décembre pour la création aux Batignoles d'un espace culturel et festif, Voeu thiéry coudert, voeu qui a été rejeté par la majorité. Nous sommes heureux qu'il y ait eu des velléités de protéger les riverains, mais nous aurions préféré que les attendus ne reprennent pas un argumentaire des industriels de la nuit (Paris se meurt, etc …) qui ne reflète pas la réalité. Nous remercions Thiérry Coudert pour son intervention.

    P.S. # 3 du 18 mars : Dominique Bertinotti, Maire du IVe, nous demande de préciser que les propos que nous lui prêtons n'engagent que nous.

     

       

       

  • Pecresse Huchon jean paul

    Valérie Pécresse, tête de liste UMP, et Jean-Paul Huchon, tête de liste PS, les deux principaux protagonistes en Île de France, font aux industriels de la nuit des risettes qui se soucient peu des habitants. Leurs électeurs, cependant.

       

    Le quotidien "Le Parisien" du samedi 27 février a consacré à nouveau une pleine page au débat entretenu par les industriels de la nuit et les fabricants de boissons alcooliques autour des nuits parisiennes. Nous leur tirons notre chapeau car ce sont des as de la rhétorique. Platon vouerait sans doute à leur talent une admiration sans borne. Partir d'un principe erroné – Paris se meurt – pour convaincre les décideurs de les aider à développer leurs affaires, relève en effet du tour de force.

    Car Paris ne meurt pas. Avec ses 29 millions de touristes par an, un chiffre qui croît chaque année, Paris se classe au premier rang des villes les plus visitées au monde. Les activités de jour et de nuit en profitent bien entendu, comme en témoigne la foule dont nous constatons la présence croissante dans les rues, les bars, les restaurants, les cinémas, les théâtres, les salles de concerts, les discothèques et autres lieux de rencontre.

    Nous ne disposons pas des mêmes moyens pour nous défendre et financer notre propagande, mais nous avons en mains un bulletin de vote. Puisqu'il n'y a aucun débat de fond dans ces élections, il nous appartient d'analyser, sur un sujet qui a trait à notre bien-être, quelles sont les positions prises par les uns et les autres et décider de notre comportement.

    Voici ce qu'ils proposent :

    Jean-Paul Huchon se déclare prêt à augmenter l'aide financière aux établissements de nuit pour qu'ils insonorisent leurs salles. Etrange proposition. Si l'activité est économiquement rentable, les banques sont là pour y pourvoir. Que viendrait faire l'argent du contribuable dans cette galère ?

    Valérie Pécresse nous laisse sans voix : elle pense que le Marais doit être "ciblé" pour bénéficier plus que tout autre quartier, de la manne des pouvoirs publics au prétexte de la "forte concentration d'établissements". Elle oublie simplement que le Marais bénéficie aussi de la plus forte densité d'habitants avec des pointes à 450 hab/ha (APUR) et que la sagesse jointe au respect de ces habitants commande d'y interdire la création de toute nouvelle activité bruyante.

    Le MoDem fait encore plus fort. Alain Dolium, sa tête de liste, parle de créer un label "quartier musique". Nous sommes tentés de lui décerner le label de la légèreté. A-t-il pensé un instant aux gens qui vivraient dans ces quartiers et dont les nuits seraient des enfers ?

    C'est un peu dommage : on ne trouve de déclarations de bon sens que chez certains extrêmes qui suggèrent qu'on devrait organiser la fête là où elle ne gêne personne, et un silence prudent de la tête de liste des Verts, Cécile Duflot, qui considère "qu'il faut faire quelque chose" sans en dire plus.

    "Le Parisien" met une touche plaisante à son reportage en révélant que Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris et chargé de l'organisation en juin des "états généraux de la nuit", est harcelé la nuit à son domicile par un mauvais plaisant qui cherche à l'empêcher de dormir. Nous condamnons la démarche même si, pour reprendre une formule utilisée dans d'autres circonstances, nous pouvons la comprendre.

    Ceux qui, dans nos quartiers, défendent ces listes ont encore le temps de s'expliquer. Nous leur ouvrons nos colonnes et celles du réseau "Vivre Paris !" auquel nous appartenons. Dans l'état actuel des choses, nous sommes obligés de reconnaître que notre tentation est de vouer tout le monde aux gémonies et de considérer l'abstention comme un refuge.

      

    Habitants du Marais - et d'ailleurs – venez peser dans ce débat où vous êtes les oubliés. Diffusez largement cet article et rejoignez notre association apolitique en  cliquant ICI

     

  • Ian brossat

    Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris

         

    Au vu de son étiquette, on n'aurait jamais pensé que M. Ian Brossat vienne à la rescousse des patrons de bars-brasseries et du monde de la nuit (voir notre article du 30 décembre) pour la défense de leurs intérêts financiers.

    A propos du décrêt sur l'ouverture des discothèques jusqu'à 07h00 du matin, voici ce qu'il écrit sur son blog : Cette mesure ne modifie pas les contraintes règlementaires absurdes qui interdisent de danser dans des bars et des salles concerts. Il laisse les mains libres à la Préfecture pour continuer de procéder à des fermetures administratives souvent arbitraires."

    La réction des associations d'habitants ne s'est pas fait attendre. Il est intéressant de lire les commentaires qui ont été déposés sur son blog blog de Ian Brossat. N'hésitez pas à y ajouter les vôtres.

    Enfin, on lui donne rendez-vous à ses "états généraux de la nuit parisienne", qu'il indique avoir "impulsés", pour dire au Maire de Paris Bertrand Delanoë, et à tous les élus de bonne volonté, qu'il est hors de question que ce sujet soit discuté, s'il doit l'être, en l'absence des associations qui représentent les riverains des différents quartiers concernés.

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