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Étiquette : orgues de paris

  • Les orgues du Marais, immense richesse instrumentale mais parents pauvres de la Ville de Paris

     

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    Orgues de Saint Denys du Saint Sacrement (Daublaire-Collinet) 1839 – 38 jeux

                 

    Paris est sans doute la seule ville au monde à disposer d’un patrimoine organistique aussi riche. Souvent anciens, construits par des facteurs renommés, la plupart des instruments sont rares, imposants et présentent des particularités qui expliquent leur intérêt. Généralement considérées à tort comme des biens cultuels plutôt que culturels, exception faite des instruments les plus prestigieux, les orgues n’ont pas toujours l’estime qu’elles méritent. Et pourtant leur entretien nécessite des financements qui vont bien au-delà du budget annuel de 200 000 € que consacre la Ville à leur entretien, leur restauration ou leur remplacement! Certes des événements particuliers comme les 850 ans de Notre Dame (cf notre article du 21 novembre 2012), l’appel à la générosité de certains passionnés qui prennent ces questions en main en créant une association ou bien la notoriété du titulaire de l’instrument sont de nature à faciliter l’obtention de financement. 26 orgues sont répertoriés dans les 3e et 4e arrondissements. En ce qui concerne le Marais (environ 15 instruments), tous les édifices religieux possèdent un orgue parfois deux, du fait de l’existence d’un orgue de chœur.

    Sgervaisp6 Eglise Saint Gervais-Saint Protais Orgues (41 jeux) datant du XVIIe

              

    La plupart sont du XIXe siècle. Le plus ancien est celui de l’église Saint Gervais-Saint Protais dont l’orgue d’origine sur lequel ont joué les Couperin a été remplacé par Clicquot puis restauré à plusieurs reprises, la dernière intervention datant de 2003. Signalons que l’église des Billettes a eu le privilège en 1983 de recevoir un orgue neuf, le premier financé par la Ville au cours du XXe siècle… Mais des orgues classées comme celles de Saint Denys du Saint Sacrement qui datent du début du XIXe qui ont connu plusieurs restaurations dont celle de la célèbre maison Cavaillé-Coll n’en ont plus bénéficié depuis 1970! L’orgue lui aussi Cavaillé-Coll et classé de la cathédrale Sainte Croix-Saint Jean de la rue du Perche n’a pas été remis en état depuis 1954! L’orgue Kerne classé de l’église des Blancs Manteaux  (cf notre article du 1er septembre 2012) a été refait en 1964 ! Près de 35 ans se sont écoulés depuis le relevage de l’orgue de l’Eglise Réformée de la rue Saint Antoine!

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    Orgues de l'église des Billettes (Mulheisen) 1983 – 29 jeux 

     

    En ces temps de disette budgétaire, compte tenu des différentes priorités souhaitées par la municipalité qui, rappelons-le, est propriétaire de la quasi-totalité des instruments antérieurs à 1905, l’avenir est plutôt sombre pour ce riche patrimoine « musical ». Nous pouvons juste espérer que dans les cas extrêmes et pour éviter un relevage trop coûteux ou une perte irrémédiable, les financements seront tout de même trouvés. En revanche, pour toutes les orgues qui ont besoin d’un entretien régulier, de réfections partielles, il faudra sans doute attendre de longues années sauf à imaginer de rencontrer des mécènes qui prendront le relai…ou de créer une association comme l'ont fait des personnes enthousiastes de l'instrument, aujourd'hui en cours de restauration, de l'église Saint Merri.

    Un orgue pourtant présente des avantages incomparables. Il est à la fois le témoin du passé et d’un savoir-faire toujours actuel qui se perpétue depuis des siècles et que nous devons défendre. Mais un orgue est avant tout un instrument de musique impressionnant. Son rayonnement est porteur de notoriété. Au-delà du simple rôle d’accompagnement des offices, les concerts qui sont organisés, les enregistrements qui ont lieu, les cours qu’ils permettent de dispenser attirent tous les publics et accroissent davantage leur attrait. Paris, dont le montant des fonds alloués à la restauration et l’entretien de ses orgues (près de 200 instruments concernés) a baissé de 50% en 15 ans, pourrait remettre à l'honneur, à l'instar de celui de Chartres ou de Monaco, un grand festival international d’orgue. Ce serait pour les interprètes confirmés et amateurs, pour les jeunes et leurs aînés, mais aussi pour la capitale, une formidable initiative en contrepoint des diverses fêtes nocturnes pour lesquelles des efforts financiers conséquents sont pourtant consentis.

    Dominique Feutry

     

  • La verdure dans le Marais

    Square Georges Cain

    Sur 137 jardins que compte Paris intramuros, 3 sont dans le 3 ème arrondissement et 8 dans le 4 ème. Quant aux squares le 3 ème en a 6 et le 4ème, 11. En ne se limitant qu’à ces deux arrondissements, ces espaces verts représentent 7,5 ha soit 5, 3 % du total (554,7 ha) répertorié de notre ville.

    Nous sommes à l’évidence les enfants pauvres de Paris en matière de verdure… et c’est regrettable.

    Quelques efforts ont été faits par la Mairie puisque 2 jardins ont été créés en 2007, le Jardin Anne Franck dans le 3ème et le Jardin Francs Bourgeois-Rosier dans le 4 ème, mais aucun n’avait été créé depuis 1988 (le Jardin du bataillon de l’ONU et le Square Gilles Grand Veneur). Des arbres ont été plantés mais avec parcimonie, ici ou là, notamment dans plusieurs rues, la rue Beaubourg en 2002, rue de Haudriettes en 2006 ou rue des Archives en 2008. Certains squares, jardins ou espaces ont été remaniés (Place René Vivien à l’angle de la rue des Haudriettes et de la rue du Temple en 2007 ou l’esplanade Saint Paul plus très récemment). Des projets sont annoncés tel l’espace vert sonore de 5000 m2 prévu à la Cité internationale devant l’hôtel d’Aumont.

     

    Jardin de l'Hôtel Lamoignon 23 rue des Francs Bourgeois  


    Nous savons que ces plantations coûtent cher, mais ces progrès sont hélas insuffisants pour notre quartier particulièrement urbanisé qui a besoin de verdure. Même si la tâche n’est pas facile une politique davantage volontariste est nécessaire si nous voulons approcher vers le standard équivalent à la moyenne de la ville. Nous n’envisageons même pas de nous comparer à d’autres capitales bien mieux pourvues dans ce domaine…

    Pourtant les idées et les initiatives ne manquent pas mais elles sont très vite découragées pour des raisons que nous pourrions qualifier de technocratiques, de pesanteur administrative voire de fait du prince.

    Jardin Anne Franck

    Telle copropriété du Marais n’avait-elle pas eu la malencontreuse intention d’aménager un petit jardinet à l’aune, mais en modèle réduit, de celui qui se trouve Place René Vivien ? Mal lui en pris. En effet, bien qu’elle propose que cet aménagement soit réalisé à ses frais, le terrain à agrémenter partiellement de plantes (une sorte d’enclave devant l’entrée principale de l’immeuble) est divisé en deux petits lots (l’un appartenant à la copropriété et l’autre étant la propriété de la Ville de Paris). Les ingrédients d’une situation ubuesque étaient réunis. Les différents services compétents de la Ville et d’autres administrations ont rendu leur verdict au bout de 7 ans d’instruction et la fourniture de 23 exemplaires du dossier très étayé de demande d’autorisation! Un refus catégorique d’aménagement de ce mini jardinet a été opposé car il empêcherait le passage des pompiers ! Or non seulement le passage pompiers qui existe n’est nullement obstrué par les aménagements proposés, mais l’accès à l’immeuble contigu n’est pas empêché car un espace suffisant a été justement laissé pour permettre ce passage.

    Quelle est la morale de cette histoire? Beaucoup d’énergie, de temps dépensés pour se voir essuyer un refus et un endroit qui aurait pu devenir agréable et vert, aujourd’hui en déshérence et transformé en urinoir public.

    Les lecteurs jugeront…

    Dominique Feutry