Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Étiquette : Paris

  • Agent nettoiement 27 02 12Les outils de base de la propreté : le seau et le balai (Photo VlM)

     

    La question de la propreté est devenue essentielle pour les parisiens, la récente polémique sur la prolifération des rats en est l'illustration (nos articles des 1er et 8 décembre 2016), et s’installe désormais dans le débat politique, majorité et élus n'étant pas d’accord sur le moyens. Ainsi en est-il  à propos du budget 2017 de Paris où il est prévu, comme nous l'apprend "Le Parisien", de doter chaque mairie d'arrondissement d'un budget entre 10.000 € et 45.000 € (fonction de la fréquentation touristique et de la taille de l'arrondissement), afin que chaque maire dispose du matériel nécessaire pour nettoyer les rues.  

    Cette décision ne fait pas l'unanimité, elle est même taxée de "poudre aux yeux" par ceux qui la critiquent. Il est vrai qu'à l'échelle de Paris cela est assez chiche comparé aux 20 millions d'€ que Mao Péninou, l'adjoint de la Maire de Paris en charge de la propreté, annonce comme devant être investis à partir de 2017 pour renouveler et acheter de nouveaux matériels. Les équipes de la propreté ne seront pas pour autant décentralisées, ce que mettent en exergue certains maires qui estiment que c'est pourtant ce qu'il faudrait faire.

    Sur le fond cette décision peut contribuer à la prise de conscience que la propreté est l'affaire de tous comme essaie de le faire déjà le rendez-vous annuel "Paris fais-toi belle". Elle va aussi dans le sens des suggestions que nous formulons régulièrement en direction des responsables de la propreté à qui nous suggérons des actions de "commando" régulières contre les flyers et l'affichage sauvage.

    Il reste que le chemin est encore long pour atteindre le niveau envié de certaines capitales et nous faire réintégrer le peloton de tête des villes propres… 

    Dominique Feutry

     

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    Vivre paris conférence 10 02 15Salle Jean Dame (IIe). plus de 300 participants (Photo VlM)

     

     

    Un public fourni : plus de 300 personnes ont assisté à notre réunion « Nuisances sonores : une fatalité? ». France 3 a fait en direct un reportage de notre réunion. Un beau succès.

     Se sont succédé sur la scène :

     – des associations parisiennes ( "Vivre le Marais !" Accomplir, , l’Association des Riverains du Canal Saint-Martin, le Collectif des Riverains Jean-Pierre Timbaud, Les riverains de la Butte aux Cailles

    – des associations de Lyon (Vivre au Vieux Lyon), Strasbourg (Calme Gutenberg), Nantes (Les rues de Graslin) et Montpellier (Droit au Sommeil à Montpellier)

     – des associations de Barcelone et de Lisbonne, ainsi que des contributions de Londres et Genève, ont été présentées

     - deux élus parisiens : Yves Contassot, Conseiller de Paris EELV, élu du 13ème arrondissement et Stéphane Martinet, Adjoint au Maire du XI ème chargé de la prévention et de la sécurité. Ce dernier a donné sa vision du sujet et les mesures qui vont être expérimentées dans son arrondissement.

    Par manque de temps Bruitparif n’a pas eu le temps de s’exprimer et nous n’avons pu offrir à la salle la possibilité de s’exprimer tant les interventions étaient denses.

    Les sujets exposés ont été nombreux montrant les ambiguïtés et les affirmations réductrices sur ce qui est souvent appelé à tort  l'économie de la nuit qui ne résume pas heureusement uniquement aux activités liées aux bars et boîtes de nuit. Un médecin a décrit tous les effets néfastes sur la santé du manque de sommeil dû au bruit la nuit et les ravages de l'alcoolisation massive (40 000 morts par an en France) notamment sur les jeunes.

    Nos amis des autres villes françaises et  étrangères qui sont intervenus ont montré combien les problèmes subis par les habitants étaient les mêmes partout. Les fêtards et les commerces liés ayant accaparé complétement l'espace public avec toutes les conséquences  que nous avons maintes fois dénoncées et qui sont renforcées par la passivité des pouvoirs publics et des élus. Il existe des lueurs d'espoir cependant avec des mesures qui ont été présentées notamment celles mises en œuvre à Londres et à Genève  qui confortent totalement les propositions du réseau Vivre Paris!

    Loin d'être contre la fête, le réseau qui d'ailleurs participe aux groupes de travail du Conseil de la Nuit prône un accueil des fêtes par les établissements qui ne créent pas d'inconvénients pour le voisinage.

     Pour ce faire, des décisions d'aménagement du territoire doivent être prises (lutter contre la mono activité en contrôlant le nombre de licences IV, empêcher la multiplication des vrais/faux restaurants, faire intervenir la SEMAEST pour préempter certains fonds de commerce comme cela a été fait avec efficacité dans le IIIe arrondissement). Voir la liste de propositions de "Vivre Paris !"

    Il faut aussi lutter contre les comportements anti sociaux, la Ville de Paris doit communiquer sans ambiguïté à ce sujet et il doit être fait en sorte que les exploitants répondent aux conditions professionnelles requises avant de s'installer. De même des contrôles de conformité seront opérés lors de toute ouverture.

    L'espace public est à reconquérir et être repris en main  (interdiction de la vente d'alcool hors des terrasses autorisées, mise en place d'un management efficace  des agents publics et instauration des brigades vertes promises lors de la campagne des municipales). Afin de mieux coopérer avec les riverains la Ville et la Préfecture devront désigner de référents qui participeront ensemble à des réunions périodiques. Ainsi pourront être suivis (avec l'aide d'organismes reconnus comme Bruitparif…) les  établissements, les effectifs mis en place, les  constats et les PV dressés dans le cadre de résultats objectivés.   

     

    Au cours de la réunion le réseau "Vivre la Ville!" a été officiellement lancé. Il a vocation à fédérer l'action d'associations comme les nôtres à travers la France.

     

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    4383395_3_eed2_paris-dans-un-nuage-de-pollution-le-14-mars_b1720fcdd2cb9f3d7f46da1cf49da2e1Vue de Notre Dame le 14 mars 2014, voilée par la pollution

     

    La France, et Paris en particulier, vit depuis plusieurs jours consécutifs sous un couvercle de pollution.

    Quatre polluants atmosphériques sont particulièrement concernés  et mesurés en raison de leur dangerosité pour la santé : les particules fines (PM 10 et PM 2,5), le dioxyde d'azote (NO2), le monoxyde de carbone (CO) et l'ozone (O3). Les particules fines en suspension dans l'air (« particulate matter », PM, en anglais) sont principalement émises par le trafic routier (dont 70 % proviennent, en Ile-de-France, de la combustion du gazole), du chauffage au bois, de la transformation d'énergie par l'industrie et de l'agriculture avec l'utilisation d'engrais (article du 14 novembre 2012).

    Sur ce dossier, pour lequel nous avions alerté dès 2009 (article du 8 avril) et à plusieurs reprises ensuite, nous nous interrogeons sur l'attitude des autorités, de la Mairie de Paris en particulier qui n’a pas pris véritablement le dossier en main. Il faut que des mesures soient faites aux heures de pointe et dans les rues étroites de nos quartiers, envahies par des véhicules polluants. On donne de la nourriture BIO aux enfants des écoles mais on ne se préoccupe pas de ce qu'ils respirent. Il faut le savoir, AIRPARIF dispose sur Paris de plusieurs "stations de mesure permanentes" mais en nombre insuffisant . Pour ce qui nous concerne, la plus proche se trouvait sur l'esplanade des Halles et a été fermée depuis novembre 2010 en raison des travaux de réaménagement toujours en cours à cet endroit. Il ne reste donc que la station du 28 quai des Célestins (IVe), de surcroît en bord de Seine et celle place Igor Stravinsky (IVe). Ce qui est peu pour un quartier aussi dense que le Marais!

     On ne cherche pas à connaître la pollution dans les rues encombrées, car les politiques ne veulent pas de décisions drastiques qui réduiraient la circulation des véhicules motorisés. *

    Les mesures annoncées il y a quelques mois sont bien trop timides, qu’il s’agisse de celles pour les usagers des bicyclettes, de la multiplication des zones 30, de l’interdiction des véhicules les plus polluants, de la réduction de la vitesse sur le périphérique ou de développement des véhicules électriques.

    Qu’en est-il aussi des deux roues motorisées qui polluent comme les autres véhicules à moteur et qui pourtant s'opposent depuis quatre ans à l'application du décret exigeant leur contrôle technique.

    Nous entendons aussi souvent qu’"Il n'est pas question de faire du centre de Paris un sanctuaire !". Mais alors est-il préférable de laisser les gens s'asphyxier et s'inquiéter des récentes alertes à répétition ?

    Nous suggérions dès 2009 que l'ensemble du trafic, au centre de Paris au minimum, soit réduit tous les jours. Vouloir réduire la vitesse de circulation est insuffisant comme est dérisoire la piétonisation une demi journée des rues étroites du Marais. Seul point positif la circulation alternée va enfin être appliquée.

    Pourquoi nos politiques hésitent-ils tant à interdire la circulation des véhicules diesel  alors que c’est le seul moyen d’éradiquer la pollution ? Des pays l’ont fait et ne connaissent plus ce que nous subissons !

     

    Images

     

    Nous ne savions pas, en tirant une fois de plus la sonnette d'alarme en 2012, que  nous étions si près de la crise. Nous y sommes aujourd'hui. La préfecture de police vient de décider la circulation alternée pour deux jours. Simultanément, des voix s'élèvent pour dire que cette mesure est inique car elle frappe indifféremment les véhicules pollueurs et les autres en ajoutant insidieusement que l'amende n'est que de 22 € et que la police n'aura pas les moyens humains de sévir. A bon entendeur ….

    Un coup d'épée dans l'eau, par conséquent, comme le sont les mesures qui n'ont pas été réfléchies. Mais c'est bon à prendre. C'est le signe que la nation a pris conscience du danger d'un comportement irresponsable. Cette épreuve donne du sens également à notre campagne de sensibilisation contre la politique d'hyper-densification de Paris, prônée par les candidates des deux bords, qui porte en elle les germes d'une extension de l'activité elle-même génératrice de pollution sous toutes ses formes.

    Dominique Feutry

     

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  • IMG00062-20140201-1722 La palissade installée devant le 39 rue des francs Bourgeois (IVe). Rien n'a été prévu pour les piétons ! (photo VlM) 

      

    L'embellissement du quartier et le conservation de ses immeubles remarquables sont essentiels.
    Des travaux longs sont souvent nécessaires et perturbent la vie quotidienne des acteurs de l'endroit où ils ont lieu. Ainsi en est-il de l'ancienne "Société des Cendres" rue des Francs-Bourgeois (IVe) (notre article du 21 novembre 2013) qui sera bientôt le nouveau magasin de l'enseigne japonaise Uniqlo. Malheureusement pour les habitants, les habitués et les passants, les travaux de transformation de l'immeuble en magasin perdurent et occasionnent depuis des mois une énorme gêne, outre le bruit.

    Des camions ont perturbé le trafic des véhicules en intervenant dans la rue et bloquant la circulation le matin, à l'heure où les livraisons et les transports ne doivent prendre aucun retard. Qu'à cela ne tienne, les travailleurs attachés au chantier en question semblaient faire comprendre qu'ils faisaient leur travail et tant pis pour les mécontents. Ce qui laisse à penser que dans leur inconscient ces perturbateurs estiment être les seuls à travailler, triste conception du travail s'il en est !
    La fin de ces gros travaux nécessitant l'intervention d'engins et de camlons à l'heure des livraisons du matin ont dorénanvant quasiment cessé pour laisser place à des travaux sans doute moins lourds.

     

    1201427857Un exemple de passage réservé aux piétons

     

    Mais voilà, maintenant c'est une palissade imposante qui  ferme l'accès à l'immeuble en question et ménage un espace tel, devant la façade, que le piéton n'a plus d'autre choix pour passer à cet endroit que d'emprunter la chaussée ou le trottoir situé en face, devant l'école de gestion. Trottoir souvent occupé par des attroupements d'étudiants.

    Et que doivent faire alors les personnes handicapées, les parents avec des poussettes, les personnes âgées et les enfants se rendant  à l'école? Elles doivent, hélas, la plupart du temps, attendre qu'il n'y ait plus de voitures qui passent sur la chaussée. Un exercice hasardeux et donc risqué en cas d'affluence. 

    Il y a de fortes chances que cette situation ubuesque condamne le trottoir pour de longs mois. Est-ce le fruit d'une dérogation accordée sans en mesurer les impacts, alors que nous sommes sur un axe de fréquentation piétonne très élevée.

    Vivre le Marais! a de ce fait été alerté non seulement pour faire modifier la surface de l'emprise de la palissade et laisser un couloir piétons côté chaussée, mais aussi pour éviter qu'à l'avenir de telles dérogations soient accordées au mépris des piétons… Ce que nous allons nous employer à faire.

    Si des travaux ont une durée limitée dans le temps,il ne faut pas oublier qu'ils doivent être menés en procurant le moins de gêne possible aux riverains, aux usagers et à tous les acteurs qui peuvent être concernés directement ou indirectement par les nuisances inévitables qui en découlent.

    Il s'agit d'une question de bon sens et de comportement responsable entre toutes les parties, les maîtres d'oeuvre, les entreprises qui réalisent les travaux, et l'administration qui donne les autorisations. Il serait dommage d'envisager par exemple l'élaboration d' une charte qui serait signée par toutes les parties avant le démarrage d'un chantier.

    Dominique Feutry

     

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    IMG00057-20140112-1245Production de la collection "Opus" de Sarkis

     

    La Galerie Nathalie Obadia 18, rue du Bourg Tibourg (IVe) expose jusqu'au 1er mars (du lundi au samedi de 11h à 19h) sous le théme "Au commencement du blanc" des oeuvres de l'artiste Sarkis.

    Cet événement rencontre un grand succès après l'exposition de 2010 au Centre Pompidou, celle de 2011 au Musée d'Art Moderne d'Art Contempotain de Genève et la Biennale de Venise en 2013.

    Sarkis est inspiré ici par la préhistoire et des "empreintes humaines" exécutées à la peinture à l'huile sont disposées sur les murs de la galerie.

     

    Galerie-Nathalie-Obadia-r.-du-Bourg-Tibourg-Sarkis-Au-commencement-le-blanc-233x155Oeuvres de Sarkis dans la galerie Nathalie Obadia

     

    L'artiste est né à Istanbul en 1938 et est installé à Paris depuis près d'un demi siècle. Il a dirigé le département Art de l'Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg. Admirateur de peintres comme Munch, il se décrit comme sculpteur de l'espace. Ses amis le qualifient de modeste  en insistant sur son intérêt pour l'histoire, la littérature et la musique. Sarkis a fait de nombreux films, des tableaux vivants en vidéo mais aussi des sculptures, des photographies et des aquarelles.

    Nous recommandons cet évément au coeur du Marais où selon la presse se rend le Tout Paris.

    Dominique Feutry

     

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    PD_p241L'Hôtel d'Effiat-Le Peletier en cours de démolition -1882- Photo Henri Godefroy (Musée Carnavalet) 
     

    Si la rue Vieille du Temple est connue pour abriter deux très beaux hôtels particuliers, l’Hôtel de Rohan et l’Hôtel des Ambassadeurs de Hollande, il y a eu aussi jusqu’à la fin du XIXe siècle un autre hôtel d’importance l’Hôtel d’Effiat, appelé aussi Le Peletier, qui se dressait à l’emplacement actuel de la rue du Trésor (IVe).

    C’est sur ce petit fief privé du Moyen-Age appelé le fief d’Autonne que l’on trouve au milieu du XVIe siècle trace de la propriété qui nous intéresse, une vaste maison avec cour et jardin. Elle appartenait à la famille de Marle dont les membres furent Ecuyer et conseiller du roi, avocat au parlement, prévôt des marchands et magistrat. La propriété, plus d’autres parcelles alentours, fut vendue au début du XVIIe siècle à Jacques Vignier, Surintendant de la Maison et des Finances du prince de Condé.

    Elle passa ensuite aux mains de Marie de Fourcy, veuve du maréchal d’Effiat qui avait été Surintendant des Finances. Elle lança alors avec l’aide de l’architecte Clement Métezeau des travaux jusqu’en 1637, visant à agrandir la demeure d’une aile de 20 m qualifiée alors de « rare beauté ». La façade ainsi édifiée comprenait 7 travées et 5 œils de bœuf entourant une magnifique lucarne. A sa mort héritaient un fils, abbé de son état et sa fille marié à un neveu du cardinal de Richelieu, qui louèrent puis vendirent l’Hôtel à Claude Le Peletier en 1696, alors locataire depuis 20 ans.

    Celui-ci devint Prévôt des Marchands puis à la mort de Colbert, Contrôleur des Finances. Le Peletier entreprit d’importantes transformations sur le corps de logis entre cour et jardin qui fut élargi, sans doute sur les conseils de Pierre Bullet l’architecte du Roi. La façade était semble–t-il d’après des descriptions d’une « grande austérité ». Seule la porte centrale était ornée d’un bas-relief représentant l’allégorie du commerce aujourd’hui exposé au Louvre.

      

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    Une partie du bas-relief qui ornait la façade de l'Hôtel d'Effiat-Le Peletier aujourd'hui au Louvre  

     

    L’Hôtel resta dans la famille jusqu’après la Révolution malgré les vicissitudes, puis louée et finalement cédée en 1800 à une riche famille de négociants de l’Aisne, les Mareuse. Ils représentaient la nouvelle bourgeoisie qui investissait le Marais à cette époque. L’Hôtel perdit progressivement, au gré des successions, son caractère résidentiel puisqu’un état de 1854 fait mention de 50 locations dont des artisans et des boutiques. Il faut signaler qu’habitait en ce lieu un représentant de thés en gros du nom d’Auguste Mariage. Vendu à un entrepreneur de travaux publics, loué à un architecte, la nue-propriété du bâtiment fut cédée à la Compagnie Foncière de France et d’Algérie. Le début de la spéculation était en route sous la houlette du même architecte Fouquiau.

    Compte tenu de sa surface et de sa profondeur, le terrain permettait de percer une voie privée et de le lotir après la démolition de l’illustre demeure. Alertés les photographes se pressèrent pour fixer les dernières images conservées aujourd’hui à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris et au Musée Carnavalet. C’est lors de cette mise à bas en 1882 que fut découvert un Trésor de 7.822 pièces d’or de l’époque de Jean II et de Charles V enterrées dans le jardin. Une trouvaille abondamment commentée par la presse. De chaque côté de l’impasse qui fut appelée en conséquence rue du Trésor furent érigés 8 petits immeubles de rapport.

      5101La rue du Trésor avec sur les côtés des immeubles de rapport construits en 1882 et au fond la fontaine 

      

    Afin de rendre la perspective agréable et ne plus voir l’arrière peu esthétique des maisons de rue des Ecouffes, un monument fut installé avec une fontaine et au-dessus, en son milieu, le moulage du bas-relief ornant la façade de l’Hôtel. Aujourd’hui la fontaine ne coule plus, l’ensemble remanié est plus austère, le bas-relief a été enlevé. Une fenêtre y a même été percée illégalement (nos articles des 8 décembre 2013, 14 et 20 janvier 2014).

    Ainsi disparut une grande demeure du Marais, mais faut-il rappeler qu’à l’époque la législation sur les monuments historiques était moins contraignante (notre article du 20 août 2013). C’est donc une chance que tant de monuments aient pu être néanmoins conservés dans le quartier.

    Cet article a été réalisé en grande partie grâce aux travaux de l'historien et universitaire Alexandre Gady.

    Dominique Feutry

     

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  • Francs bourgeois rue encombrée dimancheIntersection des  rues Vieille du Temple et des Francs Bourgeois pietonnes le dimanche

     

    Au fur et à mesure qu’avance la campagne pour les élections municipales la piétonnisation des rues de la capitale devient un sujet qui enflamme les débats entre les candidats et leurs partisans.

    D’un côté il y a ceux qui sont pour une piétonnisation partielle comme Nathalie Kosciusko-Morizet qui vient de proposer de rendre aux piétions les 4 premiers arrondissements (et les « collines » de Paris)  en utilisant le référendum. Seuls les résidents, les véhicules livraisons et les véhicules électriques seraient autorisés.

    De son côté A. Hidalgo, qui vient de lancer l’idée d’un réaménagement de la place de la Bastille avec davantage d’espaces verts et une circulation réduite, est plutôt pour une extension des zones 30 dans le centre de la capitale. Elle annonce même la création dans chaque  arrondissement d'un quartier réservé à l'année aux piétons et aux bicyclettes.
    Quant aux Verts, Christian Najdovski a déclaré qu'il existait déjà des rues piétonnes et que leur extension devait être "concertée et graduelle", nécessitant d’ailleurs de revoir le plan de circulation de Paris.

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    Panneaux qui fleurissent le dimanche réservant la voie uniquement aux cyclistes et aux piétons

     

    Si l'idée est de réduire la circulation automobile, il n'est cependant pas possible de tout piétonniser dans une des plus importantes agglomérations d'Europe, de surcroît fréquentée par plus de 30 millions de touristes par an. Le flot de véhicules est élevé et une part du trafic est incompressible. Le principe de réalité s'impose donc. Si le centre de Paris est davantage visé par la mise en place de la piétonnisation, la circulation se reportera sur d'autres rues et d'autres quartiers.

    Instaurer d'ailleurs de zones piétonnes dans ces quartiers risque fort de vider définitivement  Paris de ses parisiens pour devenir des lieux de passage (pied à terre, location saisonnière) et où l'espace libéré deviendra commercial et bas de gamme nécessitant des livraisons toute la jouréne. Mieux vaudrait au contraire installer ces zones dans les quartiers plus à l'écart, sans commerce où les habitants pourraient en bénéficier le mieux.

    La concertation avec tous les acteurs concernés  est vraiment indispensable. Elle permettra de trouver les solutions les mieux adaptées car la piétonnisation "totale" n'est pas sans conséquence. On constate en effet souvent que les terrasses des bars-restaurants voire des étals de certains commerçants dépassent allègrement les périmètres autorisés et les piétons doivent descendre des trottoirs et emprunter la chaussée…sans oublier notamment dans les zones 30 le stationnement sauvage des voitures mais aussi des motos qui devraient, à l'instar des 4 roues payer le stationnement et être soumises au contrôle technique car elles aussi polluent. Les rues Montorgueil et Rambuteau sont à ce titre de bons exemples.

    Attention donc aux promessses qui pourraient se traduire ensuite par des décisions trop unilatérales et trop strictes. Attention à la surenchère électorale qui pourrait laisser penser, si l’on y prenait pas garde, que le piétonnisation à tout crin devient finalement une fausse bonne idée.

    Dominique Feutry

     

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  • IMG00061-20140123-2016Anne Lebreton

     

    Anne Lebreton qui est tête de liste « Nous Citoyens » pour les élections municipales à la mairie du IVe a répondu aux questions de Vivre le Marais !

    Rappelant son expérience variée dans le milieu associatif, A. Lebreton précise que son mouvement est un mouvement « transpartisan » libéral (au sens propre du terme) et social à la fois. Elle estime que la liste qu’elle conduit constitue une bonne représentation des "acteurs engagés du quartier".

    Le programme en cours de finalisation traitera des nuisances nocturnes en s'inspirant de l'expérience de Strasbourg présentée aux derniers Etats Généraux de la Nuit (notre article du 22 décembre 2013 ). A. Lebreton insiste, "vivre ensemble c'est d'abord respecter les autres". Plutôt que de dédier des quartiers à la nuit dans le PLU, organiser des concertations organisées parait préférable. Ainsi des horaires différenciés la semaine et le week-end pourraient être fixés aux établissements de nuit. A. Lebreton est favorable aussi à l'idée d'un adjoint de la nuit avec un rôle bien défini dans lequel est prévu un recours pour les usagers.

    En matière de propreté, la candidate estime que des efforts sont à faire, plus particulièrement dans les lieux très fréquentés. Des solutions sont en cours d'étude. Pour les tags l'enlèvement immédiat est reconnu comme le meilleur moyen de prévention.

    La diminution de la pollution de l'air ne pourra pas être réglée sans une forte volonté de "pousser" les transports électriques et d'encourager les transports en commun. Le stationnement des artisans est un réel problème et des places devront leur être dédiées comme les emplacements résidents notamment. Il faut aussi davantage végétaliser l'espace qui manque de verdure.

    Le sujet de la sécurité est abordé. Un des moyens proposés est de multiplier le nombre de caméras en particulier dans les rues désertées par les commerces.

    C'est sur la qualité de vie que la candidate souhaite apporter des propositions concrètes pour favoriser et encourager "le vivre ensemble", sans oublier les personnes âgées. Des solutions d'assistance seront mises en œuvre afin de laisser le plus longtemps possible ces personnes dans leur logement. La création de petits appartements adaptés regroupés autour d'un appartement central où ils côtoieraient d'autres habitants de générations différentes permettrait de mieux les encadrer et de les aider tout en évitant l'isolement. A. Lebreton cite le cas de l'important immeuble de la Préfecture situé boulevard Morland qui a été libéré et qui pourrait être en partie aménagé ainsi.

    Quant aux logements sociaux, A. Lebreton estime qu' au-delà de la mixité sociale, le but recherché n’a pas été atteint. Ils ne devraient en fait servir que les personnes en grande difficultés. C’est un sujet à mettre à plat et à travailler car elle estime qu’il n’est pas normal par exemple de subventionner ad vitam aeternam un même bénéficiaire sans renforcer les contrôles sur l’évolution de sa situation dans le temps. Le logement intermédiaire doit être développé afin que ceux qui travaillent à Paris puissent y habiter tels les enseignants ou les infirmiers. Pourquoi ne pas subventionner directement les loyers pour certaines catégories de personnes, ce qui serait, toujours selon A. Lebreton, plus efficace et moins coûteux?

    Dominique Feutry

     

  •    IMG00057-20140112-1245Etat actuel de la bouche de ventilation et des ses abords 10, rue Michel Le Comte (IIIe) (Photo VlM!)

      

    Nous sommes nombreux à dénoncer et depuis fort longtemps, l'état de saleté quasi constant devant le gymnase et le Centre des Impôts de la rue Michel Le Comte (IIIe). En raison de la configuration des lieux, des détritus sont déposés à cet endroit et des SDF s'y installent, protégés qu'ils sont par l'avancée de l'immeuble qui agit comme un auvent sur le trottoir.

    Le Maire du IIIe arrondissement, alerté à plusieurs reprises, a promis de faire faire quelques aménagements à cet endroit, d'une part en installant des structures métalliques permettant aux deux roues de stationner, ce qui a été réalisé, et d'autre part de poser de hautes grilles autour de la bouche d'aération afin d'empêcher des personnes d'y prendre racine. Cela avait même été spécifié, lors du conseil de quartier du 1er octobre 2013 (notre article du 06 octobre), un représentant de la municipalité qui avait affirmé :  «des grilles de 2m50 disposées en carré seront installées autour de la bouche d'aération située dans l'angle du bâtiment où se trouve le Centre des Impôts».

    Sur ce second point, nous ne constatons aujourd'hui, à notre grand dam, aucune avancée alors que les mois passent. Les lieux sont occupés par des matelas, couchages et cartons. La  saleté a donc repris ses droits alors que nous avions pu croire un moment que les efforts entrepris permettraient de revenir à une situation normale.

    Voilà qui est bien dommage pour une rue extrêmement passante et fréquentée, une rue qui comporte des hôtels particuliers de premier ordre comme l' Hôtel d'Hallwyll (article du 15 janvier 2013), une galerie de peinture et un bar à chats (article du 21 septembre 2013) qui attirent nombre de visiteurs et clients. Nous avons peine à croire, face à la laideur de cet immeuble aggravée par l'état de saleté qui se trouve à ses pieds et les tags sur le mur en retrait qui lui fait face, de l'autre côté de la rue, que nous sommes dans le Marais.

    Les riverains attendent donc avec impatience l'arrivée des grilles promises par Pierre Aidenbaum et des actions énergiques qui rendront cette artère plus propre et moins délaissée.

    Dominique Feutry

     

    Post scriptum # 1 du 27 janvier 2014 :

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, nous adresse le message suivant :

    "Je reviens vers vous au sujet de l’installation du dispositif visant à ceinturer et protéger la bouche de ventilation sise 10, rue Michel Le Comte, devant le Centre des finances publiques.

    Ce dossier, qui reçoit toute mon attention et celle de mes adjoints depuis de nombreux mois, est en passe d’être réglé, la grille que vous mentionnez dans votre article, d’une hauteur de 2,50 mètres, devant être implantée d’ici deux à trois semaines.

    Espérant vous donner ainsi satisfaction, je vous prie de croire, Monsieur le président, en l’assurance de ma considération distinguée".

    Pierre AIDENBAUM

    Maire du 3e

     

    Post scriptum # 2 du 5 février 2014

    Nouveau message du Maire, reçu ce jour :

    "Pour faire suite à mon précédent message en date du 27 janvier, je vous informe qu’une grille a bien été installée aujourd’hui même, mercredi 5 février, au pied de l’immeuble sis 10, rue Michel le Comte.

    Des personnes sans-abri s’abritaient régulièrement au niveau de l’avancée de ce bâtiment et d’une bouche d’extraction d’air chaud. Les maraudes et les services de l’Etat et de la Ville avaient connaissance de ces installations et m’en tenaient régulièrement informé.

    Considérant le danger que suppose ce type d’emplacements, nuisibles en premier lieu aux personnes qui pensent y trouver refuge, j’ai demandé à ce que cette partie de la rue Michel Le Comte soit réaménagée. Des stationnements pour vélos ont ainsi été mis en place et cette grille, réalisée sur mesure, empêche l’accès à la bouche d’extraction d’air.

    Un tel aménagement s’inscrit dans la droite ligne de la politique de la Ville de Paris concernant l’occupation inappropriée de l’espace public. Pour chaque situation similaire, nous faisons systématiquement procéder à l’enlèvement des encombrants et nous veillons continuellement à limiter les emplacements propices à ce type d’installations (devant des extractions d’air chaud, dans des cabines téléphoniques…), qui s’avèrent particulièrement dangereux pour les personnes concernées. Toutefois, ces actions ne sauraient être menées au mépris de la dignité de ces hommes et de ces femmes et nous ne les envisageons donc pas sans suivi et accompagnement social, ce qui parfois nécessite du temps.

    Si je me réjouis de voir ainsi aboutir ce projet d’aménagement que j’ai moi-même initié, sachez que je continuerai d’observer avec attention l’évolution de la situation en veillant à toujours concilier quiétude des riverains et respect des personnes les plus démunies.

    Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de ma considération distinguée.

    Pierre Aidenbaum"

     

     

     

     

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    L'imposant bâtiment de la Poste Centrale de la rue du Louvre (Ier) 

     

    Bien que la  Poste Centrale de la rue du  Louvre (Ier) ne soit pas dans le périmètre de "Vivre le Marais !", la restructuration du plus grand centre de distribution de courrier en France  confiée à l’architecte Dominique Perrault en 2012  est assez illustratif des difficultés qui peuvent se présenter entre le maître d’ouvrage (l’opérateur  immobilier du Groupe La Poste) et  les défenseurs du patrimoine qui souhaitent préserver un témoin exceptionnel de l’architecture du XIXe siècle.

    L’association de Sauvegarde et de mise en valeur du Paris Historique nous a autorisés à publier un article consacré à ce sujet repris dans un récent numéro de Fédération Patrimoine-Environnement.

    L’Hôtel des Postes du Louvre en quelques mots

    Inaugurée en 1888 à la croisée de la rue du Louvre et de la rue Etienne Marcel, le bâtiment de la Poste du Louvre est l’œuvre de l’architecte Julien Gadet. Le caractère exceptionnel de l’édifice tient particulièrement aux vastes nefs métalliques dont certaines mesurent environ 90 mètres de long !

    Depuis les années 2000, le devenir du bâtiment est remis en question. Après l’élaboration d’un programme de reconversion, la réalisation d’un fond d’étude historique et le lancement d’une consultation d’architectes, le projet de Dominique Perrault, l’architecte à l’origine de la bibliothèque François Mitterrand a été retenu en 2012.

    Les grandes lignes du projet

    L’édifice de 35 000 m²  (constitué du bureau de poste l’« Hôtel des Postes » et des services administratifs « L’Usine postale ») repensé par l’architecte Dominique Perrault devrait recevoir entre autre commerces, bureaux, antenne de police, un hôtel-restaurant de luxe avec terrasses… 1 200 m² de logements sociaux sont également prévus. Ainsi, la vocation postale de l’immeuble serait réduite à 21 %, tandis que 18 % seront affectés aux services municipaux et 61 % aux activités commerciales.

    Poste-du-Louvre

    La nef métallique, un travail exceptionnel qui pourrait être menacé lors de la rénovation

     

    …qui n’est pas au goût de Paris Historique

    Les voix s’élèvent pour contrer ce projet de rénovation et alerter sur les menaces qui pèsent sur ce bâtiment, non classé au titre des monuments historiques. L’association Sauvegarde et mise en valeur du Paris Historique a notamment organisé, le 7 novembre 2013, une journée d’études sur le devenir de l’hôtel des Postes rue du Louvre. À cet égard, des architectes espagnols sont venus parler de la poste centrale de Madrid, El Palacio de Comunicaciones, qui a été rénovée entre 2005 et 2011 par l’architecte Francisco Rodriguez de Partearroyo afin de pouvoir accueillir de nouvelles activités sans porter atteinte à la structure originale. Historiens de l’architecture, architectes et urbanistes sont intervenus pour souligner le caractère exceptionnel de l’édifice et de son armature métallique que Jean-François Cabestan, historien de l’architecture, professeur à la Sorbonne, considère comme « l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture industrielle de la IIIème République ».

    Dominique-perrault-architecte-poste-paris-1er-arrondissementLe projet de Dominique Perrault

    Post Immo qui gère la maîtrise d’œuvre envisage d’en détruire une grande partie, notamment le corps intermédiaire, afin d’y réaliser une vaste cour faisant ainsi disparaître une partie des nefs métalliques et des planchers d’origine. En attente du permis de construire, Post Immo se prépare à démarrer les travaux  dès réception du feu vert… que Paris Historique envisage d’attaquer devant le tribunal administratif.

    Une nouvelle journée d’étude sur la Poste du Louvre est prévu. Ce dossier sensible est donc à suivre.