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Étiquette : passage des arbalétriers

  • Fin de la saga du passage des Arbalétriers (IIIe) : le « hangar Lissac » métamorphosé en « Cour Oasis » !

     


    Arb

    Passage des Arbalétriers mai 2024 (IIIe), vestige du XVème siècle avec ses constructions en encorbellement. A droite le hall d'exposition du Centre Culturel Suisse, au fond le portail qui conduit au "hangar Lissac", un édifice en béton sur trois niveaux, à l'abandon depuis des décennies.

     

     

    Il y a deux nouvelles en une seule dans l'information reçue d'un des copropriétaires des immeubles riverains : la Ville de Paris prend une participation de 7% dans le passage et va commencer incessamment les travaux de démolition du hangar Lissac, dont le fabricant bien connu de lunettes lui a cédé la propriété au moment où ses ateliers quittaient les lieux.

    Un cadeau empoisonné car on imagine la complexité du chantier, l'évacuation notamment des gravats, mais c'est le genre d'engagement qu'une municipalité doit prendre quand il s'agit du bien-être de ses administrés et de l'esthétique de sa ville.

    A la place de cet édifice en béton qui dénote dans le SPR (site patrimonial remarquable) du Marais, une cour, dite "Oasis", à la dispositions de l'annexe au collège Victor Hugo de la rue Barbette et accessible au public avec un passage direct pour les résidents du 64 rue Vieille du Temple.

    Les détails de la transaction sont accessibles par téléchargement de ce  document de la Ville de Paris, direction du logement et de l'habitat

    GS

     

  • Passage des Arbalétriers (IIIe) : bientôt la récompense de 25 années de patience et d’opiniâtreté !

     

    Arbalétriers 26 12 23
    Le passage des Arbalétriers (IIIe), à hauteur du 38 rue des Francs-Bourgeois (Photo VlM)

     

     

    Rappelons en le romançant un peu ce qu'est ce passage : dans les années 1300, au moyen-âge donc, du temps du roi Charles VI (dit le fou), on empruntait cette voie pour aller de l'Hôtel Barbette où résidait la reine Isabeau de Bavière, à la ville, en franchissant la muraille Philippe-Auguste par une poterne. Des arbalétriers étaient coutumiers de ce parcours car ils allaient régulièrement s'entrainer au maniement de leur arme à l'intérieur de la ville.

    Un soir de novembre 1407, le duc d'Orléans, frère du roi et accessoirement amant de la reine ("de sorte que les faveurs de la Reine ne sortent point de la famille" disaient les chroniqueurs….) est attaqué et assassiné par des sbires de son cousin le duc de Bourgogne, Jean sans Peur. Il n'est pas prouvé que l'événement ait eu lieu dans cette voie mais rien n'interdit de le penser. Comme cette précision renforce le caractère historique du passage et l'attachement qu'on a pour lui on va considérer que c'est vrai. L'actualité nous montre tous les jours qu'il n'y a pas de vérité de l'information. Est vrai finalement ce qui fait plaisir à un auditoire et tant pis si les puristes me vouent aux gémonies !

    ***************

    La nouvelle, qui ne souffre elle aucune approximation, c'est que la totalité du passage, atrocement défiguré pendant des années par des tags immondes, va être ravalée pendant la première semaine de 2024 ! Les quatre copropriétés et les quatre syndics qui en ont la charge se sont enfin mis d'accord sur les modalités de la rénovation. 

    Ce site va devenir le bijou qu'il aurait toujours dû être. Il faudra évidemment que ses propriétaires en assurent la surveillance. Ils en sont conscients. Un des propriétaires est le Centre Culturel Suisse. Nous ne doutons pas de sa motivation.

     

    LissacHangar Lissac en rouge, Centre Culturel Suisse en vert (Photo VlM)

    Quant à ses partenaires, on peut penser qu'ils auront à cœur de mettre à profit la démolition du "Hangar Lissac" dont les tonnes de béton ont encombré le site et alimenté la chronique pendant des décennies. La Ville s'y est engagée, poussée par la DRAC et les Bâtiments de France. Au lieu de cette construction disgracieuse qui dénature le site et qu'on décrivait ainsi il y a dix ans, nous aurons bientôt un jardin ouvert au public et aux élèves du collège Barbette, annexe du lycée Victor Hugo.

    Nous sommes heureux d'annoncer et commenter ces événements. Nous y avons largement pris part sans en être véritablement des acteurs, plutôt des "mouches du coche", mais il fallait que quelqu'un en parle et allume les projecteurs car le danger autour des problèmes c'est que personne n'en ait conscience. Nous avons heureusement les moyens et le goût de le faire !

    Gérard Simonet

     

    A l'attention de nos lecteurs :

    Si vous ne recevez pas d'alerte avec lien à le publication de nouvelles notes, signalez le nous par un message tout simple. Nous veillerons à y pourvoir pour les notes suivantes.

     

     

  • Une série d’affiches qui interpellent, devant l’école publique Saint-Merri (IVe) : humanisme sincère, idéologie militante ou pure naïveté ?

     

    St merri 2

     

    L'espace a un nom : "Parvis Elise et Célestin Freinet", au carrefour des rues du Renard et Saint-Merri (IVe). Sur les piliers en béton de cette construction contemporaine qui soutient une école maternelle et élémentaire publique d'avant-garde et un centre sportif, ont fleuri une douzaine d'affiches porteuses de dessins et de messages qui feignent de viser les enfants mais atteignent plus surement les adultes.

    On trouve sur les piliers ces affiches soigneusement encadrées qui portent ces messages :

    • Construire une passerelle entre l'Afrique et l'Europe pour que les réfugiés puissent venir sans danger
    • Punir les adultes pour leur montrer ce que ça fait !
    • Faire des robinets avec du Coca et du Fanta en plus de l'eau.
    • Construire une machine à remonter le temps pour nous prévenir du Covid
    • Ne pas confier nos vies à l'IA même si dans le futur on pourra faire voler les voitures
    • Faire que tous les pays se rassemblent pour détruire l'île de plastique
    • Faire en sorte que toutes les villes en Afrique soient comme Paris
    • Construire de vrais foyers pour les sans-abris
    • Créer un "jour des ordures" où tous les adultes et enfants nettoient les rues
    • Égalité salariale entre les femmes et les hommes
    • Arrêter la faim chez les enfants
    • Que chaque enfant ait un adulte qui le protège !

    Cette campagne de communication mérite qu'on en fasse l'exégèse. L'auteur ne signe pas mais nous croyons l'avoir identifié. Il s'agit selon toute vraisemblance de Quentin Seven, un artiste peintre qui s'est fait connaitre en 2020 au moment de la percée du Covid, avec de l'affichage sauvage qui avait touché la place des Vosges et la rue du Temple notamment.

    Il a depuis acquis des lettres de noblesse. Nous n'excluons pas qu'il ait agi ici dans le cadre d'une mission qui n'a plus rien de sauvage, commanditée et rémunérée par la Ville de Paris. Nous serions heureux que Karine Barbagli, Première Adjointe au Maire de Paris-centre, en charge de l'enfance et de la famille nous éclaire à ce sujet et nous précise quel est le message de fond que l'artiste a été chargé de véhiculer.

    Il n'est pas aisé de le percer comme le souligne le titre de notre article. La naïveté et le truisme (*) font douter de la réalité de l'humanisme qui s'efforce d'inspirer la démarche, et du désintéressement politique de l'auteur. Il est intéressant de savoir comment les habitants du secteur et les familles des élèves réagissent à ce qui ressemble tout de même à une campagne. Laquelle ?…..

    YLG/GS

     

    (*) Vérité banale, si évidente qu'elle ne mérite pas d'être énoncée

     

    Voici ce qu'on peut lire sur l'artiste :

    (suite…)

  • Paris-centre à l’instar de Hong-Kong : un pays, deux systèmes ?

     

    Paris centreIllustration mairie de Paris-centre, la rue Vieille du Temple, le Marais (IVe)

     

    Avec la mise en place du nouveau plan de circulation du Marais, les IIIe et IVe arrondissements vivent sous deux régimes distincts : "Paris respire", les dimanches et jours fériés, de 10h00 à 18h00 (19h00 l'été), circulation interdite sauf services publics et riverains, et le régime des sens inversés (dit "de la marguerite") dont on a largement parlé pour en demander l'aménagement au profit des riverains, dans une pétition qui a recueilli 1490 signatures.

    Le Maire Ariel Weil nous informe qu'il projette l'extension du secteur de "Paris respire" pour, en gros, y inclure l'espace entre les rues Beaubourg/Renard et la rue du Temple.

    Est-ce le signe d'une ouverture de sa part, il insiste sur le fait que "ces nouvelles dispositions n'ont aucun impact sur l’accès des résidents. La desserte locale (résidents, livraison, transports en commun, taxis, véhicules de secours et d’intérêt général) pourra continuer à accéder à la zone."

    C'est justement ce qu'on demande pour l'ensemble du dispositif !

    Il ajoute cette invitation, que nous appuyons avec force : "Afin de vous assurer d’un accès facilité à la zone et franchir les barrages filtrants, vous trouverez toutes les informations pour obtenir votre "carte résident". Sur simple présentation d’un justificatif de domicile et d’une pièce d’identité en mairie, votre carte et votre macaron vous seront remis immédiatement."

    Nous témoignons pour l'avoir essayé que la procédure est simple et efficace. Il ne faut pas plus de 10 minutes pour obtenir la carte. La possession du macaron et de la carte, en attendant qu'elle soit officiellement reconnue comme un droit de circuler normalement, est un argument pour se défendre en cas de contrôle inopiné sur l'un des tronçons "sensibles" (Quatre-Fils IIIe et Archives IVe).

     

  • Passage des Arbalétriers (IIIe) : on croit rêver à la vue du site réhabilité !

     

    Arbalet proprePassage des Arbalétriers rive ouest, réhabilité. Vue du 38 rue des Francs-Bourgeois (IIIe) (Photos VlM, clic gauche dans les photos pour agrandir)

     

     

    Depuis le début des années 2000, nous ne cessons de regretter l'état de ce passage qui conserve des souvenirs très anciens de Paris. En 1400, les spadassins du roi l'empruntaient pour aller à la muraille Philippe Auguste s'entrainer à l’arbalète. Ils passaient par une poterne de la muraille pour gagner le Paris intramuros de l'époque.

     

    Charles VISacre de Charles VI, dit "le fou"

     

    La reine Isabeau de Bavière vivait tout près dans un hôtel particulier rue Barbette, à bonne distance de son mari le roi Charles VI qui occupait l'Hôtel Saint Paul et qu'on traitait de fou dans son entourage. Elle entretenait des relations plus que courtoises avec le Duc d'Orléans qui, justement, un jour de 1407 rentrait de chez elle où il s'était rendu pour s'enquérir de sa santé. Il trouva la mort, peut-être dans ce passage, pas très loin en tout cas, sous les coups de sbires de son cousin le duc de Bourgogne, jaloux de son influence sur les affaires du royaume.

     

    Arbalétriers rive 56-58 vieille du TemplePassage des Arbalétriers rive ouest, état des murs en 2013

     

    Nous ne connaissons pas de lieux à Paris qui peuvent revendiquer de pareils vestiges du Moyen-Âge. Pourtant, cette ruelle et les corps de logis qui la bordent avec leurs encorbellements sont restés longtemps sans attention ni surveillance. La grille d'accès était ouverte de jour comme de nuit. De quoi attirer les vandales qui ont sévi cruellement en revêtant de tags immondes tous les murs de la ruelle.

    Les premiers à réagir ont été les propriétaires de la rive Est, notamment le Centre Culturel Suisse. Il y a une dizaine d'années il entreprenait avec les copropriétaires concernés de ravaler la rive. C'est à ce moment que fut décidé de fermer la grille la nuit, pour éviter que les vandales s'acharnent de nouveau sur des parois redevenues propres.

    Il restait la rive Ouest dont l'état était pitoyable. On sait que le consensus nécessaire entre copropriétaires concernés a été difficile à atteindre pour que les travaux de ravalement et de protection soient entrepris. Selon toute apparence, à en juger par la photo que nous publions plus haut, une forme d'accord a bien été trouvée.

     

    Arbalt tagsPassage des Arbalétriers, partie souillée résiduelle rive Ouest

     

    Un accord qui n'est probablement que partiel car il reste près de la grille d'accès une partie des murs qui n'a pas (encore ?) bénéficié de la réhabilitation. Nous encourageons les conseils syndicaux concernés à dépasser leurs divergences, s'il y a lieu, pour que la remise en état de ce lieu emblématique soit totale.

    Gérard Simonet

     

  • Réflexions sur la future zone à trafic limité de Paris-centre/Saint-Germain….

     

    Zone trafic limité

    Infographie du quotidien "Le Parisien". La zone visée comprend Paris-centre augmenté de l'espace entre la Seine et le boulevard St Germain (Ve et VIe)

     

     

    Le quotidien Le Parisien publiait en février une interview des principaux élus à la mairie de Paris pour faire le point sur le projet de zone à trafic réduit qui devrait voir le jour d'ici 2024, à l'occasion des JO. La manière dont le dossier a été présenté, l'argumentaire des élus, nous incitent à apporter une contribution qui, pour être critique sur certains aspects, n'a pas d'autre but que d'assurer sa faisabilité.

    On constate que l'accent est mis, par les élus de la Ville, sur le trafic de transit qui fait figure de bouc émissaire des problèmes de circulation que toute ville comme Paris connait. En effet, parce qu'ils ne veulent pas appeler les choses par leur nom, les élus de Paris qui sont moteurs (lol) en la matière (le groupe EELV) cherchent à dissimuler leur désir de réduire tout simplement la circulation automobile dans le secteur concerné.

    Cette intention est pourtant louable et une majorité de parisiens est prête à s'y rallier, pour autant que des précautions soient prises pour échapper à une protestation générale. C'est une nécessité car il faut protéger la qualité de l'air que nous respirons, réduire le bruit et désencombrer les rues. Il faut se donner un objectif : que ceux qui ont un besoin impératif d'utiliser leur véhicule puisse le faire et se rendre à destination dans un délai raisonnable.

    Sachant d'où l'on part, il est évident qu'il faut globalement et significativement réduire le nombre de véhicules en circulation. Le mouvement est amorcé de façon visible et mesurable, il faut désormais l'amplifier et le généraliser.

    Ce résultat implique nécessairement un changement des comportements et le recours à ce qu'on appelle "les circulations douces" : marche à pieds, vélo, trottinettes, autres engins et, surtout, vers les transports en commun. Tout ce qui va dans le sens de l'amélioration de ces modes de déplacements et des conditions de leur utilisation doit être mis en œuvre et développé pour rendre la politique de déplacements pertinente. Citons un exemple : rue de Rivoli, on fait le constat que les bus dans leur couloir sont ralentis à 6/10 km/h par des vélos qui délaissent la voie qui leur est attribuée pour emprunter celle des bus. Il faut combattre efficacement cette dérive pour que le transport par bus  bénéficie d'un débit normal.

    En tenant ces propos, nous sommes probablement en ligne avec les stratèges de l'Hôtel de Ville qui ont pour noms David Belliard ou Christophe Najdovski, que la Maire Anne Hidalgo et son Premier Adjoint Emmanuel Grégoire semblent soutenir, avec sans doute moins d'idéologie mais avec une détermination sans faille.

    Pour que les parisiens concernés acceptent cette évolution (qui va dans le sens de l'histoire, on peut en convenir) il faut que les autorités garantissent sans restriction le droit de circuler : aux riverains, aux véhicules de secours et de service, aux bus, aux taxis, aux VTC (la mairie vient d'en accepter le principe), aux livreurs, aux artisans en mission et, c'est une demande de notre part, aux personnes habilitées par décision des mairies pour des motifs impérieux.

    Le diable est ensuite dans quelques détails.

     

    Motos garées rambuteau 29 01 21

    Que fait-on pour les deux-roues motorisés (motos, scooters) dont le nombre a explosé depuis 20 ans ? Notre position est claire, ils doivent être soumis aux mêmes contraintes que les voitures car ils sont polluants, bruyants à l'extrême, dangereux et encombrants. On sait qu'ils devront désormais payer le stationnement et subir l'obligation de contrôle technique (à moins que le gouvernement cède une fois encore…). En atténuant les distorsions dont ils bénéficient par rapport aux quatre-roues, il est possible qu'un ré-équilibrage salutaire se produise entre les modes de déplacements.

    Comment va-t-on assurer le contrôle et déclencher les sanctions ? C'est là où les choses se compliquent. Nous plaidons pour que le contrôle porte sur ce que les véhicules SONT et non pas sur ce qu'ils FONT. Nous entendons par là un contrôle des véhicules sur plaques d'immatriculation et des amendes automatiques aux contrevenants comme le font déjà certaines villes et certainement pas en vérifiant si les véhicules ont quelque chose à faire dans le secteur. On lit à ce propos dans l'excellente interview de février du Parisien que David Belliard cherche à s'attirer les bonnes grâces des commerçants de Paris en affirmant que la circulation sera autorisée à tous ceux qui peuvent apporter la preuve, factures à l'appui, qu'ils sont venus pour consommer…. On reste baba !

    Cette vision des choses est tout simplement irréaliste. Elle implique un effectif de centaines voire de milliers le personnes pour exercer un contrôle tatillon et désuet. Liberticide diront même certains ! Il semble évident que nos élus usent d'une tactique : apaiser les commerçants qui craignent pour leurs affaires en visant la "circulation de transit", qui ne consomme pas puisqu'elle ne fait que passer ! Ce discours est peut-être propre à amadouer les commerçants mais il n'est évidemment pas crédible car les véhicules ne portent pas en colifichet la mention "en transit !" qui  permettrait de les repérer….

    Nous encourageons nos élus, Anne Hidalgo et Emmanuel Grégoire et leurs Adjoints, à dire la vérité et à s'engager sur un chemin raisonnable. Il faut en contrepartie assurer les commerçants que TOUS les parkings publics resteront accessibles à leurs clients potentiels pour qu'il puissent stationner et consommer. Ceci veut dire que les voies comme Beaubourg et Renard qui conduisent à de grands espaces de parking ne sauraient être brutalement interdites.

    Un mot pour conclure sur le mode opératoire des mairies d'arrondissements. Fidèles au mythe de la démocratie participative, elles mobilisent les conseils de quartiers à la recherche de martingales pour résoudre la quadrature du cercle : un plan idéal de circulation. Chacun y va de sa proposition de fermetures de rues, de changement de sens de circulation, en oubliant que le transport est une science et qu'il faut en posséder et maitriser les outils et les données pour assumer des études comme celles-là.

    Nous n'avons pas quant à nous la prétention de détenir la vérité et la méthode en la matière. Nous sommes partisans  d'une gestion consultative (et non pas participative) des dossiers. Si nos élus veulent bien nous lire, qu'ils tiennent compte de notre point de vue s'ils le jugent pertinent. Ils sont responsables et nous ne le sommes pas. Nous espérons qu'ils feront les bons choix.

    Gérard Simonet

     

  • Passage des Arbalétriers (IIIe) : les travaux du Centre Culturel Suisse divisent les riverains…

    Arbalétriers
     Le passage des Arbalétriers (IIIe) et le pavage qui fait débat (Photo VlM 21 sept. 2018) 

     

     

    Le 17 septembre nous donnions sur ce blog la parole à Yves Di Maria qui détaillait ses griefs à l'encontre du CCS (centre culturel suisse) accusé de ne pas avoir respecté la décision de justice qui l'obligeait à refaire le pavage du passage à l'identique. D'autres riverains l'avaient rejoint dans sa protestation.

    Cet opinion n'est pas partagée par tout le monde. D'autres riverains déclarent qu'ils approuvent la démarche du CCS et celle du maire du IIIe et de l'ABF (architecte des bâtiments de France) Sophie Hyafil.

    Parmi eux, Stéphane Dufour, copropriétaire du passage et par ailleurs rédacteur en chef de France-Info. Nous reproduisons le message qu'il vient de nous adresser :

     

     

    Je réponds tardivement à votre envoi de la copie du Canard enchaîné concernant le passage des arbalétriers, et je vous remercie de cette attention.

    Moi-même fidèle lecteur du Canard, je regrette toutefois un article à charge, n’ayant pas sollicité de points de vue différents de certains riverains, dont je fais partie.

    Je formulerai d’ailleurs directement cette remarque à mes confrères.

    En effet, sur le fond, je ne suis pas choqué du parti pris choisi concernant les pavés. L’ensemble est propre et harmonieux et n’a rien à voir avec « un carrelage de salle bains » dénoncé par certains. Les suisses, dont les différentes équipes depuis presque 20 ans que je réside sur place, se sont toujours avérées être des voisins charmants et soucieux des nuisances que leur activité peut engendrer. Les procès d’intention qui leur sont aujourd’hui adressés me paraissent disproportionnés et indécents.  Depuis plusieurs années, ce passage était délabré et peu entretenu. Cette situation est aujourd’hui révolue et on ne peut que s’en féliciter.

     

    Arba pavage

     

    Pour ce qui est relatif à l’authenticité des matériaux choisis ou à leur conformité avec l’esthétique du moyen-âge, j’observe simplement que la lumière électrique, les fenêtres à double-vitrage ou les canalisations visibles de tout à l’égoût sont autant de critères anachroniques eux-aussi et qui pour autant ne semblent choquer personne.

    Je tenais donc à vous faire part de ces quelques remarques.

    Vous remerciant une nouvelle fois pour votre intérêt sur ce dossier,

    Je vous prie de croire, cher Monsieur, en l’expression de ma considération la meilleure.

    Stéphane Dufour

     

     

    Il est exact qu'à considérer le résultat, on est davantage choqués par l'état des façades de la rive ouest, honteusement taguées, que par l'esthétique de la chaussée et ses pavés retaillés. Il n'en reste pas moins qu'il y eu de la part du CCS un comportement empreint de légèreté à ne pas respecter la décision de justice et avoir agi sans consultation préalable de l'ABF et des riverains maîtres d'ouvrage.

    GS

     

  • Passage des Arbalétriers (IIIe) : le grand charivari !

     

    Arbalétriers dét

    Passage des Arbalétriers, à hauteur du 36 rue des Francs-Bourgeois (IIIe)

     

     

    Le passage des Arbalétriers (IIIe), déjà défiguré par un manque de surveillance des occupants et l'absence d'entretien d'une façade et de la chaussée est maintenant défoncé (suite de notre article du 6 mars 2018). De statut privé, il est à la merci des intérêts du Centre Culturel Suisse (CCS) et du propriétaire d'une boutique de créateurs. Il est aussi  victime de l'incurie des propriétaires-riverains qui n'ont manifesté au fil du temps aucun respect pour ce lieu historique, un des  rares vestiges du Moyen-Âge à Paris.

    Ruelle pavée éventrée et façades recouvertes de graffiti immondes, voilà dix ans au moins que nous dénonçons l'absence d'entretien d'un site en plein cœur du Paris historique. Non sans succès car voila dix ans un habitant propriétaire d'un appartement au 34 de la rue des Francs-bourgeois, Albert Mandil, entreprenait de convaincre les propriétaires concernés par la rive Est, notamment le CCS, de procéder au ravalement de sa façade et obtenait satisfaction.

    Cet homme qui avait rejoint l'association est décédé récemment. Nous lui rendons hommage car il fait figure de bienfaiteur à l'inverse des propriétaires qui s'étrillent depuis des années pour rejeter sur d'autres le coût de l'entretien de ce passage.

    Il faut rappeler que plusieurs immeubles en revendiquent la propriété, du 56 au 68 rue Vieille du Temple et au 38 rue des Francs-Bourgeois. Il a fallu 16 années de procès pour que la justice statue sur la répartition des charges d'entretien du passage sans se prononcer néanmoins sur la nature d'un organe de gestion qui aurait la charge d'en assurer le suivi. Des années qui ont paralysé toute velléité d'entretenir ce patrimoine, ont enrichi une horde d'avocats et créé une animosité durable entre les personnes concernées.

     Le transfert de propriété du Centre Culturel Suisse vers la Confédération Helvétique survenu entre temps semble avoir précipité les évènements : conscients des dangers encourus par les piétons qui empruntent le passage de jour pour se rendre au local d'exposition du CCS à cause d'un sous-sol défoncé et éviscéré de ses canalisations, les suisses ont obtenu une décision de justice pour engager les travaux "à frais avancés".

    C'est la raison du grand désordre auquel nous assistons aujourd'hui. Peut-être est-il tout de même le signe d'un renouveau si un sursaut de dignité pousse ensuite les propriétaires à s'entendre pour faire ravaler la façade qui leur fait honte et décident d'une surveillance efficace la nuit avec fermeture de la grille. On aimerait que le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum et la Directrice des affaires culturelles à la mairie de Paris, Claire Germain, se prennent par la main et exigent que chacun assume ses responsabilités et cesse d'agir en béotien soucieux de ses seuls intérêts pécuniaires et mercantiles.

     

    Arbalétriers géné

    La boutique "Éphémère" à l'intérieur du passage
     
     
    Des riverains du passage, conscients du risque encouru par les clients du magasin "Éphémère" et du CCS, qui doivent slalomer sur une chaussée défoncée et encombrée, ont fait appel à la police pour interdire l'accès au passage pendant la durée des travaux.
     
     
  • Couplé avec Twitter, notre blog change de braquet : on joue maintenant dans la cour des 1.000 à 10.000 visites par jour !

    TweetTWITTER
     

     

    Lundi 7 mai, 2.813 pages vues dans la journée, mercredi 9 mai 1.201, vendredi 11 mai 1.696… Il y a eu auparavant une pointe à 7.195. Le blog fonctionne à haut régime. La raison : aux 500 à 1.000 visiteurs génériques qu'on enregistre en réponse à nos annonces et par le référencement, notre connexion à Twitter et l'abonnement de forts communicants comme nos interlocuteurs de l'Hôtel de Ville, de la préfecture de police, des mairies d'arrondissements, de nos Députés, qui ont chacun de nombreux abonnés, le fait qu'ils leur  "re-twittent" nos articles démultiplie notre impact de façon exponentielle.

    Il y a naturellement une condition à cette propagation en chaine : l'acceptation du contenu des articles que nous publions et la tonalité dans laquelle nous nous exprimons. Cela veut-il dire que nous ne sommes retransmis qu'à la condition de plaire à ceux qui nous lisent en premier ressort ? Nous répondons OUI et NON à cette question. OUI car nos interlocuteurs ne sont pas forcément masochistes ; NON car sous réserve qu'il n'y ait pas d'agressivité mais des arguments mesurés sur le fond et dans la forme, ils apparaissent prêts à recevoir la critique comme une invitation "à mieux faire".

     

  • L’exposé du Dr Bertrand Lukacs au « conseil de la nuit » : « le bruit pour l’homme est une pollution ! »

     

    Bruit boucher oreilles jeune femmeLa lutte contre le bruit est un impératif de santé publique

     

     

    Nous reproduisions ci-dessous un condensé de l'exposé du Dr Bertrand Lukacs, président de l'association des riverains du canal St Martin (Xe) et de la nouvelle association  "Vivre Paris !" devant les participants au "conseil de la nuit" du 7 mars 2018 à l'Hôtel de Ville :

     

    Bonjour à tous et merci de me donner la parole.

    Nous ne partageons pas l’optimisme des intervenants précédents. Pour nous le bilan est simple. Au mieux la situation est stationnaire, au pire elle s’est aggravée et il y a aujourd’hui plus de pire que de mieux.

    Pourquoi cette discordance alors que, au moins dans du discours, nous partageons la même analyse sur les conditions à remplir pour le développement équilibré du développement de la vie nocturne ?

    Ce développement doit s’appuyer sur deux éléments très structurants que personne ne peut contester.

    • Pour l’homme le temps de la nuit n’est pas le même que le temps du jour. Le temps de la nuit est celui du repos et du sommeil, le temps du jour est celui de l’activité et du travail. Cet équilibre est la base de notre physiologie. Une des conséquences est que les travailleurs de nuit, toutes choses étant égales par ailleurs, sont exposés à une morbidité plus importante que les travailleurs du jour, comme le récent rapport de l’institut national de veille sanitaire le montre très bien.
    • Le bruit est pour l’homme une pollution. C’est même la deuxième pollution après la pollution atmosphérique. Comme toutes les pollutions, elle engendre une morbidité et un coût sociétal qui s’élève à plusieurs milliards d’euros. Et le bruit est particulièrement sensible la nuit pour deux raisons : la première est notre besoin de dormir la nuit, la seconde, peu connue, est que la nuit, contrairement à d’autres organes, l’oreille reste ouverte et perçoit les bruits de la même manière que si nous étions éveillés.

     

    Une priorité beaucoup trop haute est donnée au développement d’une nuit festive peu ou mal régulée au détriment du sommeil des riverains. La course que se font les grandes villes européennes pour le développement du tourisme nocturne peut conduire à ce que l’on observe aujourd’hui à Barcelone ou à Budapest avec des quartiers où la population se révolte contre cette situation non régulée.

     

    BarceloneManifestation contre le tourisme de masse à Barcelone

     

    Et cette priorité s’accompagne d’une incroyable asymétrie entre les citoyens. Il est tout à fait possible pour un établissement de mettre en place rapidement une activité ne respectant pas la législation et créant des nuisances pour les riverains. En revanche il va être extrêmement compliqué et long pour les riverains de faire valoir leurs droits et de faire respecter la législation. Il va falloir des mois et des années de souffrance et de combat pour que ces nuisances cessent.

    De la même façon ce qui est choquant dans cette nouvelle tendance d’occuper l’espace public la nuit c’est l’absence de régulation protégeant aussi les consommateurs d’alcool et d’autres substances. Au-delà des nuisances sonores, comment peut-on tolérer des dérives nocturnes conduisant à des états d’hyper alcoolisation des jeunes, véritable fléau,  quand il existe un arrêté interdisant, comme c'est le cas au canal St Martin, la consommation d’alcool à partir de 21 heures et dont les conséquences indirectes mesurables sont les 2,5 tonnes de canettes de bière, de bouteilles d’alcool et de déchets ramassées tous les matins sur le quai.

    Face à cette réalité,  il existe des perceptions différentes. Nous tenons ici à saluer les propos du Préfet de Police de Paris expliquant récemment dans Le Parisien sa politique consistant à faire respecter simplement la loi dans un souci d’équité et de protection de la tranquillité des riverains. Nous sommes également intéressés par la mise en place de la police de sécurité du quotidien et nous sommes prêts à être impliqués dans cette nouvelle démarche. Enfin nous saluons la prise d’arrêté interdisant la consommation d’alcool dans certains lieux mais nous demandons qu’ils soient effectivement respectés.

    Nous voulons que parallèlement à la politique du développement de la nuit, la mairie de Paris s’engage dans une vraie politique de lutte contre le bruit intégrant en priorité le bruit de la nuit. Nous demandons à Mme Hidalgo qu’elle ait pour la pollution par le bruit la même détermination qu’elle affiche pour la pollution atmosphérique.

    Nous demandons que soit mis fin à cette incroyable asymétrie entre ceux qui sont responsables des nuisances et ceux qui les subissent. C’est simplement une question d’égalité des citoyens face à la loi. Nous demandons à travailler avec les mairies, la Préfecture de Police et tous les services concernés, à la mise en place d’un circuit court aidant et protégeant les riverains subissant des nuisances pour y mettre fin le plus rapidement possible. Un tel système est opérationnel dans la ville de Rotterdam.

    Enfin nous demandons que pour les occupations nocturnes de l’espace public nous puissions définir, sous la coordination de la Mairie de Paris et de la Préfecture de Police, un cadre clair de régulation des nuisances élaboré en concertation étroite avec les riverains et une évaluation de la situation régulièrement sur des critères objectifs partagés.

    En conclusion nous pensons qu’il est tout à fait possible de développer une vie nocturne équilibrée. Pour ce faire, il est urgent de corriger les asymétries d’aujourd’hui. Nous voulons travailler avec les différentes entités concernées pour y parvenir.   

    Bertrand Lukacs