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  • Les nouveaux habits de la place de la République ne laissent pas indifférent

     

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    La "nouvelle" place de la République (IIIe)

     

    La place de la République, une des plus grande de Paris (3,4 ha) qui a connu depuis 1889 tant d'événements historiques avait besoin d'être réhabilitée. Livrée aux voitures, le trafic était intense et beaucoup de piétons hésitaient à la traverser pour atteindre le terre plein, au demeurant peu accueillant. Ce dernier était si peu fréquenté que des renards avaient élu domicile à cet endroit (notre article du 12 décembre 2012). Le dilemme était de redonner à la place son lustre d'antan tout en préservant la mémoire qui reste attachée au lieu ou d'en faire une esplanade accessible à tous, voire d'essayer de concilier les deux.

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    La statue de la République triomphante des fréres Morice  

     

    La statue de la République triomphale due aux frères Léopold et Charles Morice ayant été refaite et les candélabres restaurés, les initiateurs du projet diront que cette dernière solution l'a emportée. En réalité les avis sur ces travaux qui ont coûté pas moins de 24 millions d'euros sont controversés. Rénovation banale, sans originalité, sans âme pour certains, réussie pour d'autres et enfin accessible à tous. Les qualificatifs opposés ne manquent pas. Le point le plus positif est sans aucun doute la réduction de la circulation mais avoir concentré celle-ci du côté des commerçants et non des casernes est-il le bon choix car les bouchons n'ont pas disparu et avec eux la pollution de l'air et le bruit des klaxons ?

    La restitution aux piétons des lieux, soit 2 ha plantés de 155 arbres est une bonne chose, mais n'aurait-il pas été préférable de relier ce terrain, restitué aux passants, au quartier commerçant situé au haut de la rue du Temple, plutôt qu'au côté casernes. Mettre un pédiluve au pied d'une statue aussi symbolique et imposante que celle de la République et d'un seul côté, ce qui rompt toute symétrie, est osé et d'une certaine manière un peu iconoclaste. Quant aux deux fontaines qui ont fait tant polémique, les bassins ont été détruits purement et simplement et les dauphins déposés dans le dépôt d'Ivry. Autre information intéressante, les réseaux d'eu de gaz et d'électricité ont été rénovés.

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    Les jeux pour les enfants

     

    Que se passera-t-il lors des grands rassemblements, des manifestations et des fêtes quant aux très jolis bancs en bois, aux fauteuils, aux tables, aux fontaines pour se désaltérer, à l'espace dit "'Rde jeux", au café qui va bientôt ouvrir ? Tout est-il amovible comme cela a été prévu sur les berges de la Seine nouvellement aménagées Rive Gauche en cas de crue du fleuve ? Nous notons aussi, comme souvent cela se produit dans les rues dits "zone de rencontre", que les terrasses prennent beaucoup d'espace sur les trottoirs au détriment de piétons, ce qui est, avouons-le, contraire au but recherché.

    Tout cela nous dira t'on est d'abord le fruit de la concertation, de l'avis des habitants au travers notamment des conseils de quartier, du "partage équitable de l'espace urbain", d'un consensus. Nous osons croire que nos élus avaient tout de même leur petite idée sur cet aménagement et qu'ils se sont confortés en orientant les souhaits des uns et des autres  pour finalement décider conformément à leur propre choix.

    Nous espérons pour notre part que la place restera le lieu convivial ambitionné par ces travaux et qu'elle ne sera pas sujette à des dégradations qui remettraient en cause la destination voulue désormais à cette place.

    Dominique Feutry

  • La beauté discrète de l’Hôtel d’Alméras

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    Façade sur rue de l'Hôtel d'Alméras appelé aussi Jean de Fourcy 30, rue des Francs Bourgeois (IIIe)

     

    Le N° 30 de la rue des Francs Bourgeois (IIIe) est l’adresse d’un très bel hôtel particulier que peu de passants, nombreux à cet endroit, prennent la peine de regarder en détail. Pourtant le bâtiment qui se trouve à cet endroit a été construit en 1583 pour Jean de Fourcy trésorier du Roi par le plus grand architecte de l’époque, l’architecte du roi Louis Métezeau (1560- 1615) qui nous a laissé entre autres, la Grande Galerie du Louvre, la conception de la place des Vosges et le collège des jésuites devenu le Prytanée national militaire de La Flèche. Cette magnifique construction a été vendue ensuite en 1611 à Pierre d'Alméras secrétaire et conseiller d’Henri IV.

    Hotel_d_almeiras_porteLe portail surmonté de sa niche encadrée de deux lucarnes en zinc

     

    Composé de pierres et de briques ce rare exemple d’hôtel particulier de cette époque est resté quasiment intact, si ce n’est l’ajout de deux éléments de grande qualité par ses occupants successifs, ce dont nous ne nous plaignons pas. Il s’agit d'une part du grand escalier intérieur qui fut réalisé en 1655 à la demande du nouveau propriétaire, Louis Bertauld receveur des consignations de la Cour des Aides (correspondant aux services de la Direction des Impôts traitant des contentieux fiscaux) et d'autre part de la porte cochère. Cette dernière date de 1723, elle répondit au souhait du nouveau propriétaire, Robert Langlois de la Fortelle président de la Chambre des Comptes de Paris qui acheta l’Hôtel en 1719, d'agrémenter le bâtiment .

    La façade sur rue est de belle dimension et plutôt longue. Le rez-de-chaussée est en pierre et l’entresol en brique. Le portail, extrêmement riche, présente des « rayons de pierre » (les claveaux) qui chapeautent le fronton surplombé par une niche de belle proportion. De jolies lucarnes en zinc travaillées agrémentent le toit. La porte est massive mais élégante de par son style régence, des animaux fantastiques sculptés ornent le haut des vantaux.

     

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    La cour de l'hôtel Poussepin, tout proche au n° 34, en 1901 (photo sur papier albuminé BNF)

     

    Résidence privée, cet ensemble ne se visite pas. Tout juste est-il possible de distinguer des bâtiments intérieurs plus hauts que celui sur rue, avec des briques disposées en motifs étudiés.

    Après la Révolution, cour et jardin sont occupés, comme souvent dans le quartier, par des constructions parasites qui ont disparu de même que les deux commerces de chaque côté du porche que l'on peut voir sur des photos anciennes. Notons que Barras y habita de 1814 à 1815.

    L’ensemble classé depuis 1978 comporte la façade, la toiture, l’escalier d’honneur et sa rampe, plusieurs pièces dont le salon et ce qui est peu commun, les lieux à l’anglaise avec des boiseries situés au 1er étage.

    Dominique Feutry