Archives



Liens utiles

Liens que j’ai trouvés utiles et que je voulais partager.


Rechercher sur ce site

Étiquette : plan de sauvegarde et de mise en valeur

  • Monter au septième ciel … pour se loger !

    Turenne 63 surélévation

    63 rue de Turenne,  en levant bien la tête, on peut  apercevoir ce "nid d'amoureux" qui semble défier les contraintes de l'urbanisme.

                                                                                        

    La réalisation de cette "extension" n'est surement pas récente. Les bâtiments datent du XVIIème siècle. Qui a construit cette surélévation, quand, et dans quelles conditions ? Il n'est même pas certain que les occupants actuels le sachent. Il serait intéressant de connaître son statut, au regard du titre de propriété et du règlement de copropriété.

    Ces questions sont d'actualité avec la révision du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. Le règlement actuel comporte un parcellaire de douze planches couleurs qui statuent sur la qualité des bâtiments (monuments historiques, immeubles à conserver, à restaurer, non protégés, à détruire, espaces verts, cours, cheminements, etc …), avec des légendes telles que :  "modifier,  écrêter etc …" dont la lecture n'est pas aisée même avec une loupe.

    Si le processus de révision est si long (3 à 4 ans) c'est qu'il prévoit la rédaction de "fiches d'immeubles", qui en donneront un descriptif détaillé et renseigné. La question que nous nous posons à propos de l'excroissance ci-dessus devrait recevoir sa réponse.

    Quelle peuvent être les conséquences ? La solution du moindre effort est celle du "fait accompli". A savoir, gardons ce qui existe et donnons lui droit de cité, ce qui le rend librement négociable. La protection et surtout la mise en valeur du patrimoine n'y trouvent pas forcément leur compte.

    De ce point de vue, la politique actuelle, qui condamne les constructions parasites sans intérêt architectural,  qui ont vocation à la démolition (taches jaunes et orange), a au moins l'intérêt d'annoncer … la couleur. Frappées d'alignement, atteintes au coeur de leur valeur marchande, on peut penser qu'elle finiront par passer dans le giron de la copropriété et disparaitre au profit d'un espace rénové (cour ou jardin).

    Rien n'est moins sûr pourtant. L'exemple du 39 rue Ste Croix (IVe) où un édicule détruit il y a trois ans est toujours à l'état de gravats qui encombrent une partie de la cour, doit nous faire réfléchir.

    Ste croix 39 édicule détruit

    L'atelier Blanc-Duché qui travaille à la révision, et toutes les parties en présence, Ministère de la Culture et Mairie de Paris, commission locale du secteur sauvegardé, sont déterminés à rendre le cadre réglementaire plus pertinent, en espérant ne pas se trouver face à la quadrature du cercle.

                                                                                                                                                                                      

  • Le nouveau visage de l’îlot Charlot Pastourelle (IIIe)

    Charlot 21 avant renovation 

    21 rue Charlot (IIIe), il y a deux ans

     

    Charlot hotel marais d'anjou après travaux 

    La rénovation qui est l'oeuvre de la COGEDIM.

    Il serait plus étonnant encore de comparer les intérieurs. Tout n'était que ruines et délabrement. Ce qui pouvait avoir encore une valeur marchande avait été pillé : rampes d'escaliers, portes, fenêtres, fils de cuivre…. Baudelaire se serait plu à promener son spleen dans ce décor hallucinant. C'était, dans les années 90, le squat "Marais Publique".

    La nouvelle résidence occupe la place d'une ancienne maison début XVIIe siècle, construite pour M. Desjardins, maçon, côté 21 rue Charlot et d'un hôtel non identifié du XVIIIe, côté 6 rue Pastourelle (source A. Gady). Implantée sur plusieurs bâtiments, trois cours intérieures, un jardin à la française et une courette, elle respecte tout à fait le style de la rue et le caractère du Marais. Elle répond aujourd'hui au nom de "Hôtel d'Anjou du Marais", comporte 43 logements de haut standing, dont les prix tournent autour de 11.000€ le m². Néanmoins, 25% de la surface habitable est constituée de 14 appartements à caractère social (locatif aidé). Les bénéficiaires sont des employés du Ministère des Finances.

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, s'est longtemps fait prier pour donner son feu vert au permis de construire. Le PLU (plan local d'urbanisme) de Paris fait désormais obligation aux entreprises de rénovation, pour des surfaces de plus de 1.000 m², de réserver 25% de leurs projets au logement social. Dans le IIIe, mais aussi dans le IVe, à l'intérieur du périmètre du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, le PLU ne s'applique pas. Il a donc fallu que Pierre Aidenbaum joue de sa force de persuasion (et de quelques leviers dont tout Maire dispose) pour convaincre la COGEDIM de se plier à ses demandes.

    C'est une manière de procéder qui a ses avantages : les finances de la Ville, donc l'argent des contribuables, ne sont pas sollicitées, l'exécution est rapide et l'objectif social est préservé. C'est cette approche qui pourrait résoudre, comme nous l'avons dit précédemment, le problème aigu du 35 rue Pastourelle et de ses arcades.

    Dans le Marais, mais singulièrement dans le IIIe, il y a encore de nombreux immeubles qui servent d'entrepôts aux grossistes. Leur absence de motivation pour entretenir un patrimoine qui possède une vraie valeur intrinsèque, cause la dégradation d'une partie de notre parc immobilier. Créer des logements dans un secteur où il n'est pas possible de construire, c'est avant toute chose réhabiliter ces constructions et les rendre à l'habitation, en confiant leur rénovation à ceux dont c'est le métier. L'expérience montre qu'il est possible d'obtenir d'eux qu'ils assurent la diversité des occupants.

                                                                                                                    

    Temple 104 vue generale 

    Cette photo, rue du Temple, illustre bien notre propos. L'immeuble possède une certaine valeur architecturale, le porche est généreux, mais on constate à la vue du premier étage, qu'il est en situation de quasi abandon. On trouve d'autres appartements sur cour ou en étage dans le même état de désolation.

    Une politique intelligente en matière d'urbanisme, dans nos quartiers, ne doit pas se limiter à trouver des hangars aménageables on des immeubles à surélever. Elle doit agir pour que les conditions de transformation du parc immobilier défavorisé, qui doit être mis en valeur et rendu accessible à l'habitation, soient désormais remplies.