Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

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    Part-par-par8186882-1-1-0Les vignettes Crit'air utilisées en cas de pollution de l'air (photo Ladepeche.fr)

     

      

    La pollution est importante et nous revenons à chaque pic sur ce sujet lancinant de santé publique.

    Outre la vitesse réglementée réduite de 20km/h sur tous les axes. Cette fois les véhicules les plus polluants (vignettes Crit’air 4 et 5) sont interdits à la circulation (circulation dite différenciée) à l’intérieur du  périmètre délimité par l’A 86, comme ce fut le cas en janvier dernier. Cela représente, d’après la préfecture de police, 12% des véhicules. Rappelons que l’amende encourue est de 22 € (portée à 68 € si le véhicule n’a pas de vignette). Il existe cependant des dérogations (véhicules avec plus de 3 passagers ou professionnels ou transportant des personnes handicapées).

    Les mesures complémentaires mises en place sont la gratuité partielle des Vélib’ et Autolib’, la gratuité du stationnement résidentiel et un forfait antipollution de 3,80 € la journée sur les transports en commun, proposé par le STIF.

    Cette panoplie de dispositions  ne résout en rien le problème, tout au plus elles les amoindrissent ponctuellement et font prendre conscience aux habitants du danger.

    Pourtant malgré cette canicule implacable, nombreux sont ceux qui ne respectent pas la vitesse limitée ou les joggeurs inconscients qui courent suant de tout leur corps et respirant à pleins poumons le mauvais air …

    Mais le sujet n° 1 reste de savoir comment nous allons pouvoir sortir de cette impasse appelée pollution de l’air qui, à petit feu, nous empoisonne au sens littéral du terme, dont les épisodes sont de plus en plus rapprochés, et donc nombreux, aussi bien en saison chaude qu’en saison froide et où chacun pris individuellement se sent impuissant ?

    Si tout le monde ou presque est d’accord sur le réchauffement, on constate qu’il est difficile de s’accorder sur les remèdes. La décision récente prise par les États-Unis à l’égard de l’accord de Paris inquiète et laisse perplexe.

    Essayons tout de même à notre niveau de respecter les règles édictées et de faire tout ce qui est possible pour ne pas laisser empirer la situation en gardant en tête le réflexe au quotidien de savoir si ce que nous faisons aggrave ou au contraire améliore la pollution de l'air ?

    Dominique Feutry

     

  • Paris2048Vue de Paris en pleine pollution atmosphérique  (Photo The Independent)  

     

    "Vivre le Marais !" l’a rappelé à maintes reprises (voir notamment nos articles des 14 mars et 10 décembre 2012, 7 mars, 8 juillet et 20 octobre 2014), la pollution de l’air est devenue un sujet majeur de santé publique à Paris.

    Les conclusions d’une récente étude sur la qualité de l’air, qui s’est déroulée sur les dix-huit derniers mois, viennent d’être publiées et font la une de l’ensemble des médias. En effet lors de récents pics de pollution, les parisiens auraient inhalé jusqu’à 6 millions de particules fines par litre d'air contre 200 000 habituellement. Ces particules (ce sont celles d’un diamètre compris entre 0,2 et 1 micromètre de diamètre, les autres d’un diamètre inférieur très nombreuses aussi n’ont pas été comptabilisées) sont extrêmement nocives pour la santé ! Cette pollution correspondrait, toujours selon cette étude du CNRS révélée par Airparif, à celle provoquée par huit cigarettes dans une pièce d'environ 20 mètres carrés. Effrayant !

    Ces chiffres ont été obtenus grâce à un nouvel appareil, le « Light Optical Aerosol Counter » (LOAC) tel est son nom, utilisé bord du "Ballon de Paris", l’aéronef Generali qui flotte au-dessus de la capitale installé dans le Parc André Citroën dans le XVe arrondissement. C’est ce dernier qui informe les Parisiens sur la qualité de l'air ambiant depuis 2008.

    Viewmultimediadocument 2Le ballon de Paris qui mesure la qualité de l'air au-dessus du parc André Citroën (Photo Benjamin Dumas) 

     

    Nous connaissons la nocivité de ces particules responsables de l’accélération, de la mort et de l’augmentation des risques de mutation maligne des cellules (cancer du poumon), de maladies neuro dégénératives (Alzheimer), de l’artériosclérose (AVC, infarctus), de l’obésité et du diabète. Les spécialistes insistent sur le fait que les mécanismes de défense de l’organisme perdent en efficacité s’ils sont sollicités quotidiennement. Les micro particules principalement carbonées sont émises par l’activité industrielle, le chauffage et le trafic des véhicules à moteur souvent anciens (ils polluent davantage) et majoritairement diesel.

    La législation doit être renforcée notamment sur les particules fines (mesure périodique et règlementation). Les remèdes existent. Il faut en effet moins de véhicules anciens, choisir les combustibles les moins polluants pour les industries et le chauffage collectif, prévoir des sytémes de récupération des gaz et aérosols, au lieu de densifier les espaces sur-urbanisés et notamment Paris, créer davantage d’espaces verts qui fixent et retiennent les éléments polluants fins et revoir le cadre réglementaire pour implanter de nouvelles usines ou zones industrielles en tenant compte de la configuration topographique, des déplacements de masse d’air, de la proximité des villes …

    Nous savons que la mairie de Paris prépare un plan pour réduire les émissions de polluants qui sera annoncé début 2015. Ce rapport arrive donc à propos mais il ne faut pas surréagir au vu des résultats. Le message est clair. Les édiles, les pouvoirs publics, les responsables et les citoyens concernés que nous sommes ne peuvent plus et ne doivent plus se contenter d’incantations et de mesurettes. L’heure est grave, il faut prendre le problème à bras le corps, en bon ordre, sans perdre de temps et décider parmi les mesures connues celles qui seront appliquées avec détermination afin d’enrayer cette montée infernale de la pollution de l’air.

    L’enjeu est de taille car il est vital pour chacun d’entre nous.

    Dominique Feutry

     

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  •  Pollution paris derlich"Pollution à Paris". Oeuvre de David Erlich (derlich@free.fr)

     

    On a beaucoup parlé de pollution ces temps-ci. Pour ce qui nous concerne, c'est en 2009, il y a cinq ans, que l'association a tiré pour la première fois le signal d'alarme. A propos de "l'expérience" de piétonnisation de la rue des Francs-Bourgeois, pompeusement appelée "Paris respire". Respire quoi ? On l'a révélé à l'époque : des composés toxiques et des particules d'autant plus cancérigènes qu'elles sont fines.

    Nos politiques ont mis du temps pour feindre de s'en apercevoir. Soyons juste : les "Verts" ont été plus réactifs que les autres. C'était la moindre des choses quand on sait leur engagement. Sauf qu'il nous semble qu'il y a chez eux aussi des amnésiques. Ainsi, on s'étonne qu'ils ne s'en prennent jamais aux torchères des pétroliers. Elles brulent chaque année 150 milliards de m³ de gaz naturel (du méthane essentiellement), soit 30 % de la consommation européenne d'hydrocarbures ou 25 % de la consommation annuelle des États-Unis. La combustion de ces gaz libère dans l'atmosphère son équivalent de dioxyde de carbone (CO²), responsable de l'effet de serre. Dans certains pays (civilisés) elles sont interdites. Pas en France.

    Mais revenons à Paris. La pollution extrême que nous avons subie ces derniers jours n'est pas imputable qu'à Paris stricto sensu, mais Paris y a sa part. Pour que l'air de Paris soit sain, il faut qu'au minimum toute l'Île-de-France s'engage sur sa qualité. Mais balayons devant notre porte et concentrons-nous maintenant sur ce que Paris doit faire et sur ce que les prochains élus à la Mairie de Paris doivent impérativement entreprendre.

    Une réglementation plus stricte de la circulation des poids lourds.

    Le "règlement marchandises" en vigueur autorise la présence de camions monstrueux (29 m² de plateau le jour, 43 m ² la nuit) au regard de l'étroitesse des voies, tout particulièrement dans les arrondissements du centre.

    Haudriettes camion trois essieuxDans une rue du IIIe, témoignage sans parole (Photo VlM)

     

    Interdiction de circulation pour les véhicules diesels les plus anciens

    Il faut viser par cette mesure un maximum de véhicules qui ne sont pas équipés de filtres à particules.

    Annulation de la commande de bus diésels par la Ville de Paris

    Paris et le STIF (syndicat des transports de l'Île-de-France) ont fait l'erreur de commander des bus dans cette technologie. Ils doivent trouver le moyen de la réparer. S'il en résulte des pénalités, il faudra trouver les économies de gestion (p. ex. les subventions clientélistes aux associations) pour les compenser sans avoir recours à l'impôt.

    Mise en application du contrôle technique pour les deux-roues

    Le décret date de 2010. La pression des lobbies l'a maintenu sous le boisseau. Il faut qu'il entre enfin en vigueur car c'est un moyen de lutter contre les deux-roues trafiqués, mal réglés, polluants et bruyants de surcroît. On dit que la mesure aura peu d'impact sur l'accidentologie. Voire. Et même si elle génère peu de vies sauvées, ayons une pensée pour ces vies-là.

    Introduction du parking payant pour les deux-roues motorisés sur les espaces aménagés

    Les mesures pour limiter le nombre de voitures dans Paris ont déclenché un afflux de deux-roues motorisés. Le stationnement gratuit et au gré du propriétaire est en partie responsable de leur explosion. Pour ramener plus de monde vers le vélo, la marche à pieds et les transports en commun, il convient de rendre leur stationnement payant et le soumettre à une amende dissuasive (comme pour les voitures) sur les espaces non aménagés (notamment les trottoirs).

    On nous répondra que les transports en commun sont saturés. C'est vrai sur certaines liaisons. Leur amélioration doit être au coeur de la politique des élus. Néanmoins, nous sommes proches de l'asymptote qui fixe la limite du possible. C'est pourquoi nous prions les responsables de la Ville de cesser de vouloir densifier Paris et accentuer par là-même une hyperactivité et une hyperfréquentation qui nuisent à la qualité de vie des habitants.

     

    Rien n'est simple à mettre en oeuvre dans ce programme. C'est pourquoi, à la veille du second tour, nous invitons ceux que la difficulté rebute, ceux qui n'aiment pas les challenges, ceux qui se sentent incompétents, à renoncer à une compétition dont les enjeux les dépassent.

    Gérard Simonet