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Étiquette : Projet de nouveaux kiosques à journaux Paris Marais

  • Le projet de nouveaux kiosques à journaux ne fait pas l’unanimité !

    Nouveaux-kiosques-parisImage de synthése montrant le nouvel aspect des kiosques à journaux parisiens (projet du designer Matali Crasset) 

     

    Le climat n’est pas à la fête pour les Kiosques à journaux (voir par exemple notre article du 17 février 2016). La baisse des ventes est la conséquence de la montée des journaux en ligne et nombre de magasins spécialisés ont déjà fermé dans la capitale (le nombre de 200 au cours des dernières années est avancé).

    La mairie est consciente de cette situation et indique qu’elle mène depuis 2001 «… une politique volontariste en faveur des kiosques à journaux. » 

    Pour ce faire la Ville propriétaire de plus de 400 kiosques souhaite les adapter en les modernisant quitte à les transformer. Mais voilà les premiers projets déplaisent à certains. En effet le projet du designer Matali Crasset ne fait pas l’unanimité loin s’en faut. Un vœu a même été déposé pour revoir le projet ! En parallèle les tenants du maintien de l’aspect haussmannien (qui n’est pas l’orientation retenue par la mairie) affirment qu’il faut éviter à nouveau les erreurs qui avaient été soulevées lors de l’installation des nouveaux abris bus laissant passer le vent, obligeant à investir pour des aménagements complémentaires  (notre article du 20 février 2016).

    Les professionnels disent que les kiosques actuels obligent de mettre à l’abri une partie des journaux lorsqu’il pleut nécessitant pas mal de manutention. L’appel d’offre lancé auprès de la filiale Médiakiosk du groupe JC Decaux est de concevoir les kiosques du futur.  Mieux isolés, plus lumineux, dotés de toilettes pour les versions les plus abouties dans lesquels seront intégrés de nouveaux services de proximité (recharge de téléphones portables, boîte à lettres, récupérateur de piles usagées, boissons à emporter, billetterie culturelle, plans d’orientation…) de manière à faciliter la vie des kiosquiers .

    Le site de la mairie précise aussi que « le déploiement de ces nouveaux kiosques va s’accompagner d’innovations: écrans digitaux, permettant l’accès à des services, plan interactif et informations sur la vie du quartier… avec… possibilité de consulter une sélection de journaux et magazines en format numérique…». Une aide est même envisagée pour les kiosquiers à la fois lors de leur installation puis trimestriellement ensuite.

    Faut-il rejeter pour autant l’ancien modèle de type haussmannien qui s’est très bien intégré dans le paysage parisien, en harmonie avec les colonnes Morris et les fontaines Wallace ? Ne faut-il pas prévoir un modèle plus en phase avec l’environnement dans les quartiers historiques comme le Marais, en évitant la normalisation banalisée ?

    Ce dossier n’en doutons pas va être suivi de près par ceux qui estiment que peu à peu Paris perd ainsi son caractère si particulier que le monde nous envie…

    Dominique Feutry

     

  • Les deux hôtels jumeaux de la rue de Turenne (IIIe)

    A3Les deux hôtels Mérault et de Gourgues (caractérisé par son fronton triangulaire) accolés 52 et 54 rue de Turenne (IIIe)

     

    Le Marais compte nombre d' hôtels particuliers dont nous relatons de temps à autre l'histoire. Il s'en trouve deux intéressants situés  côte à côte aux  52 et 54 rue de Turenne (IIIe) car il sont jumeaux, un hôtel double en fait construits en 1637 par le même architecte Michel Villedo (1598-1667), ancien maçon originaire de la Creuse, qui devint ainsi que plusieurs de ses fils, Maître général des bâtiments du roi, ponts et chaussées de France sous Louis XIV.L'ensemble qu'il réalisa à cette adresse s'est appelé l'Hôtel Montrésor puis ensuite les hôtels Mérault (N° 52) et de Gourgues (N°54).

    Le commanditaire de cette réalisation fut Claude Bourdeille, comte de Montrésor que l'on retrouvera dans plusieurs intrigues du XVIIe siècle dont le complot de Cinq Mars contre Richelieu. Les biens de ce gentilhomme furent confisqués, il dut s'exiler plusieurs fois et se retrouvera même emprisonné à la Bastille. Resté dans la famille Mérault, L'hôtel au 52 fut vendu au marquis de Custine sous le règne de Louis XV. L'hôtel au 54 appartiendra successivement à différentes familles, Machault, Sainte-Marthe, Doublet de Crouy et Gourgues. A la Révolution,  ce dernier fut décapité en 1794 comme le fut aussi en même temps le propriétaire de l'autre bâtiment, François Mathieu Duport.

    A5Façade actuelle de l 'Hôtel de Gourgues

     

    Confisqués les deux hôtels ne furent acquis par la Ville de Paris qu'en 1908 alors que dés 1880 deux écoles occupaient les lieux. La bibliothèque des Amis de l'Instruction publique (voir notre article du 09 juin 2014) s'y installa en 1884.

    Les façades (cour et rue) sont classées à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1926. Les deux constructions ont été bâtiés à l'identique mais ont été transformées de façon différente et à plusieurs reprises au cours du XVIIIe siècle.

      A4Hôtel de Gourgues avec des commerces au rez de chaussée (Photographie de1926)

     

    Comme l'explique Danielle Chadych dans son livre « Le Marais, évolution d'un paysage urbain », le 52 «…est orné de clefs, de chaînes de refends d'un portail à refends percé d’une porte cintrée, mais dépourvu de garde-corps, remplacé par des barres… Sur cour des encadrements moulurés autour des fenêtres, des lucarnes à fronton cintré.» L'escalier est XVIIIe.  Le 54 en revanche « …comporte sur rue un avant corps délimité par des refends, couronné d'un fronton triangulaire. Au premier étage, les fenêtres…sont timbrées au centre de mascarons de femmes parées de leur fleurs…Au revers de l'entrée le corps de bâtiment est embelli par un cartouche central gravé d’armoiries et par des oeils de bœuf entourés de cartouches et de draperies timbrés d'agrafes rocaille. L'escalier est du XVIIe. » Il subsiste encore une poutre peinte avec rinceaux et animaux d'époque Louis XIII.

     

    Article rédigé à partir de sources diverses  dont le livre de Danielle Chadych cité plus haut et le Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet.