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Étiquette : propreté paris

  • La Tribune de l’Art critique le projet d’aménagement du musée Carnavalet

      IMG_0774Jardin intérieur du musée Carnavalet (photo M.C)

     

     

    Dans un article assez dense révélé par un de nos lecteurs, la Tribune de l’Art datée du 1er décembre porte une critique appuyée sur les orientations muséales prises par les responsables du musée Carnavalet à l’occasion de sa rénovation. 

    Le principal reproche vise la réduction du nombre de pièces qui seront exposées. D’après plusieurs déclarations des responsables reprises dans l'article,  la baisse serait de 15 à 35%. L’explication tient au parti pris adopté, à savoir « présenter un parcours complet du mésolithique au XXIe siècle » et non plus montrer un maximum d’œuvres qui favorise plus certaines périodes riches en collections par rapport à d’autres plus pauvres. Pour la direction du musée c’est plus cohérent et davantage en phase avec les pratiques des grands musées de ville en Europe. 

    L’article de la Tribune de l’Art souligne aussi, malgré cette réduction du nombre d’œuvres exposées et donc des surfaces qui pourraient être libérées, le choix de ne pas étendre pour autant la surface destinée aux expositions temporaires.

    Il s’étonne de l’achat d’œuvres contemporaines alors que le budget achat serait mince (40 K€) obérant les possibilités d’achat d’œuvres plus anciennes et historiques. Il pointe l’entrée dans le musée de bornes Vélib’ qui auront bientôt disparu du paysage parisien.

    Il pose la question de l’intérêt de créer un restaurant à l’intérieur du musée dans un quartier où il y en a beaucoup. Des espaces réservés à la location sont prévus, l’Orangerie serait intégrée dans ceux-ci. Sur le plan architectural, l’architecte en charge des travaux ne prévoit pas de réel changement structurel.

    Comme pour toute rénovation, les critiques ne manqueront pas de se manifester. Mais n’est-il pas préférable d’attendre le résultat de tous ces aménagements pour émettre une opinion ?

    Dominique Feutry

     

  • Les déboires d’Autolib’

     3_autolib_87796Station de voitures Autolib'

     

     

    Autolib’ donne des sueurs froides à la mairie de Paris mais aussi aux Parisiens et contribuables qui financent en partie cette aventure.  

    Les données communiquées au fil des mois laissent pantois. Si en début d’année, il était question d’un « déficit » estimé de 120 millions d’€ à l’échéance du contrat (2023) pour les contribuables (malgré la prise en charge du groupe Bolloré de 60 millions €), il est question désormais d’un montant révisé de 190 millions d’€.

    Déficit auquel s'ajoute celui de Vélib'.

    Un audit demandé par le syndicat mixte est en cours depuis 9 mois dont les conclusions se feraient attendre. Mais il est certain que le modèle n’est pas viable et devra être revu ! Il est en effet symptomatique que le coût de ce service qui profite à une minorité d’utilisateurs soit supporté entièrement ou presque par la collectivité. Avec l'emploi de "lib'" dans le nom du service, n'y a-t-il pas d'ailleurs dans le cas présent usurpation du mot "Liberté"?   

    Parmi les griefs qui nous remontent figure le mauvais entretien des véhicules dont l’intérieur est souvent sale et souillé. La carrosserie est fréquemment abimée (rayures, enfoncements…), ce qui ne donne pas vraiment envie d'utiliser ces voitures.  Les entourages en ciment qui délimitent les emplacements de stationnement sont fréquemment brisés. Quant aux abris ils sont très laids (voir notre article du 06 mai 2015 intitulé "Le triste sort des stations Autolib’") et utilisés comme dortoir ou dépotoir …

     

    Que faudrait-il faire pour changer la donne ?

    Il est question de fermer les stations. Sans doute faudra-t-il revoir leur implantation à l'aune de ces premières années d'expérience, afin de mieux les répartir sans pour autant trop défavoriser certains secteurs où le service serait jugé trop inutilisé.  

    En matière d'entretien des efforts significatifs devront être faits (y compris pour les stations !) faute bien entendu de pouvoir surveiller l'état des véhicules après chaque course.

    Sans doute que la tarification devra être affinée et révisée afin que le modèle retenu couvre au moins ses charges.

    N'oublions pas non plus les embouteillages dus aux modifications de la circulation (fermeture des voies sur berges, création de couloirs à vélos…) qui n'incitent pas à emprunter une Autolib' même avec un moteur électrique.

    Le plan des déplacements pour une circulation facilitée à Paris doit être davantage pensé et réfléchi avec des projections solides à moyen et long termes. Il faut éviter de raisonner à court terme et arrêter de procéder par effet d'annonce ce qui a conduit à la situation délicate actuelle, notamment pour d'Autolib'.

    Dominique Feutry

     

  • Propreté et subventions aux associations, à l’ordre du jour du conseil de Paris

    Gaspillage-2

    Agent nettoiement 27 02 12

    Ces images illustrent de manière suggestive deux des sujets du prochain conseil de Paris des 27, 28 et 29 mars  dont voici l'ordre du jour : le gaspillage des ressources municipales dans l'attribution  de subventions aux associations, qui occupe les conseils de façon récurrente et massive, et le lancement par la Maire Anne Hidalgo d'un "plan propreté pour Paris"

     

    Nous mettons ces deux dossiers en perspective car nous exprimons depuis des années des réserves sur le déluge de subventions que la mairie de Paris accorde à des associations dont l'utilité ne convainc que ceux qui en tirent profit. Ainsi on trouve une fois de plus une subvention de 100.000 € pour AMUON qui finance les "Pierrots de la Nuit" et une autre du 30.000 € au bénéfice de "Culture Bars-Bar", un  collectif qui milite pour que les bars restent ouverts la nuit et accueillent des musiciens, sans considération pour la tranquillité de ceux qui vivent et dorment autour.

    Tous deux, qui ont leur rond de serviette au conseil de la nuit de M. Frédéric Hocquard, défendent les intérêts marchands des industriels de la nuit et des producteurs/distributeurs de boissons alcooliques qui mettent en péril la santé des jeunes générations. Est-ce une raison valable pour que nos impôts contribuent à leur prospérité ?

    Car les sommes allouées sont considérables. Il convient de faire un  tri sélectif entre associations d'intérêt public incontestable et celles qui sont pour le moins fantaisistes et ne doivent leurs moyens d'existence qu'à leur proximité politique ou idéologique avec ceux qui les soutiennent. Nous avions estimé le chiffre à 300 Millions d'€ par an. La Maire de Paris l'évalue à 260 Millions. Nous sommes bien dans les mêmes magnitudes. Si on totalise les chiffres annoncés pour le mois de mars 2017 dans l'ordre du jour on trouve 19,2 Millions d'€ ce qui correspond à une tendance de 230 Millions sur 12 mois pour autant que le phénomène soit linéaire.

    Le décret n°2006-887 du 17 juillet 2006 fait obligation aux grandes villes de mettre en ligne sur Internet la liste des associations subventionnées et le montant des sommes reçues. La mairie de Paris s'en est acquittée avec réticence (nous avons été dans l'obligation de faire intervenir plusieurs fois le Préfet de Paris Île-de-France). Cette année, l'information relative à 2015 (sic) n'est toujours pas disponible et le Préfet est resté sourd ou inopérant jusqu'à présent à nos requêtes….

    ******

    En regard de ces largesses dont l'inutilité saute malheureusement aux yeux, il y a la problématique de la propreté de Paris. Nous nous refusons à faire de la démagogie sur un sujet qui déclenche régulièrement les invectives d'une partie de la population et souvent à juste titre. Il est clair qu'il n'est pas aisé de faire régner une propreté exemplaire sur une ville de 2,2 Millions d'habitants qui reçoit chaque année 50 Millions de visiteurs français et étrangers sur une superficie de 100 km² seulement.

    Nous avons régulièrement invité les responsables du dossier, notamment Mao Péninou Maire-adjoint de Paris en charge de la propreté, à obtenir de la Maire qu'elle puise dans les subventions inutiles aux associations ne serait-ce que 10 % de la manne. Ils disposeraient ainsi de 25 à 30 Millions d'€ supplémentaires pour financer des décisions aptes à améliorer la propreté. Au vu des dix mesures proposées par Mme Hidalgo, nous voyons bien qu'elle ne nous suit pas. Tout au plus prévoit-elle d'augmenter les effectifs, donc la dépense, en laissant penser qu'elle sera financée par un déficit supplémentaire….

    Banc public tagué 27 02 12Banc public tagué 27 02 12

     

    La bonne nouvelle toutefois c'est que l'Hôtel de Ville a entendu les parisiens et que la Maire réagit avec un plan d'actions. Les rats, dont nous avons été les premiers à signaler la présence autour de la Tour St Jacques, ont été le catalyseur d'une réaction qu'on espère salutaire. Au-delà des mesures annoncées, auxquelles on adhère évidemment, on tient à faire quelques remarques et prodiguer des conseils qui s’appuient sur notre connaissance du terrain :

    • Plus encore que d'effectifs, les services de la propreté ont besoin d'accroitre leur productivité. On murmure que des entreprises privées pourraient coûter beaucoup moins cher que des agents statutaires et accepter des exigences de métier que l'intransigeance des syndicats de la fonction territoriale exclut.
    • L'hyper-densité de Paris rend difficile son entretien et sa sécurité, notamment dans les quartiers touristiques. La politique de sur-densification du logement et de l'activité économique dans le centre de Paris et l'aspiration à héberger des évènements comme les jeux olympiques sont antinomiques de l'ambition de rendre la ville propre et sure.
    • La propreté doit être comprise dans une acception très large qui inclut toutes les composantes du paysage urbain car c'est d'elles que dépend le sentiment de propreté ou de saleté de l'environnement. Livrons les en foule : affiches sauvages, affichettes et stickers sur poteaux descentes d'eau et plaques de rues, graffitis sur les murs, les volets métalliques, les armoires électriques de commande des feux de croisements, souillures sur les parcmètres, les bancs publics, les jardinières, les coffrets électriques de commande de l'éclairage public. Les cabines "autolib" doivent être repensées car elles sont affreusement dégradées. Les boites à lettres de la Poste méritent aussi d'être entretenues car on a honte pour elles !

    Nous sommes attentifs à la mise en œuvre des mesures annoncées et à la montée en puissance de la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) qui est chargée de la lutte contre les incivilités à côté de la police qui reste elle mobilisée sur les crimes, délits et infractions ; avec du reste une articulation qui reste à inventer car elle donne déjà quelques signes de grippage…

    Gérard Simonet

     

  • État déplorable des façades du 69 – 71 rue Beaubourg (IIIe)

    IMG_0384Une des sections de la façade maculée de tags et d'affiches sauvages, 69-71 rue Beaubourg, le 19 mars 2017 (photo VlM)

     

    L’immeuble de bureaux situé aux 69-71 rue Beaubourg (IIIe) est depuis des mois inoccupé, abandonné. De facture assez banale et d’une architecture en décalage avec les constructions voisines anciennes, la façade basse du bâtiment, ainsi qu’un mur de refend sont couverts de tags et  d’affiches qui accentuent  son  état d’abandon. 

    Les riverains soucieux d’une ville et d’une  rue plus propres ont alerté les services compétents de la  propreté au travers notamment de l’application « DansMaRue », Vivre le Marais !  a effectué un signalement de son côté et curieusement aucune réaction n’est venue.  Affiches et tags continuent donc de s’accumuler, faute d’être enlevés immédiatement.

    Alors que la Maire de Paris vient de lancer son 3ème plan propreté (voir notre article du 14 mars 2017), ce cas criant d’une action insuffisante,  comme le sont d’autres  points noirs du Marais, tels  la vitrine du  52 rue Beaubourg (article du 4 mars 2017), l’angle des rues de Turenne et du Parc Royal  IIIe (article du 3 septembre 2016), l’angle Temple Rambuteau (article du 21 décembre 2016) et autres  lieux, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, rue des  Francs Bourgeois (IIIe et  IVe), pour ne citer que les plus patents !

    La tâche est immense, les moyens doivent être à la hauteur des besoins et des actions doivent être menées  par l’administration auprès des propriétaires passifs et négligents.

    Nous le répéterons jamais assez, les élus doivent aller sur le terrain  pour mesurer l’état de mécontentement réel des parisiens sur le sujet de la propreté . Au-delà des effets d’annonce,  ils  attendent en effet des actes forts.

    Dominique Feutry

     

  • Expositions du Marais : quelques idées de visites par temps de vacances…

    3ad62b1749a353db04c80377ef54bb46   Bateau et barques : huile sur toile de Michel Jouenne

     

    L’association "Les Peintres du Marais, Les Journées de la Peinture" dont le siège est 72 rue François Miron (IVe) qui promeut les arts et les artistes, organise son 19ème salon à la Halle des Blancs Manteaux 48 rue Vieille du Temple (IVe). L’entrée est gratuite pour ceux qui iront admirer les peintures et les sculptures exposées à l’occasion de cette manifestation. L’intérêt est de pouvoir échanger avec les artistes, d’en découvrir certains et de faire d’éventuelles acquisitions à des prix raisonnables.

    L’invité d’honneur est cette année Michel Jouenne.

    Peintre, sculpteur, ancien professeur de dessin de la Ville de Paris, ancien peintre de la Marine qui a illustré des écrits d’Hervé Bazin et de Jean Giono, l’artiste possède son propre musée à Saint- Rémy de Provence.

    Du 09 au 19 février 

     

    D’un autre style et d’installation récente, il est conseillé de se rendre aussi dans l’espace culturel créé par la MAIF et situé au 37 rue de Turenne (IIIe). Installé sous une verrière à la fois centre d’exposition et d’ateliers numériques comportant une bibliothèque et une salle de conférence. Ouvert à tous et pour tous les âges, l’exposition « Iconomania » a pour thème l’image et le numérique. Elle présente d’intéressantes singularités comme celle de ces plantes qui émettent des chants d’oiseaux dès qu’on les touche.

    Du lundi au samedi de 10 heures à 20 h 30, le jeudi jusqu’à 22 heures

     

    A ne pas manquer les nouvelles expositions de La Maison européenne de la photographie dont une « importante rétrospective du travail de Gao Bo. Des premières photographies tibétaines (en 1985) aux installations les plus récentes (la plupart présentées pour la première fois en Europe), le parcours s'intéresse aux thèmes chers à l’artiste. L'œuvre de ce dernier mêle cheminement conceptuel et recherche plastique… l'artiste reprend notamment ses tirages et les recouvre d’encre, de peinture et même de son propre sang..»

    Du 08 février au 09 avril sauf lundis, mardis et jours fériés de 11h00 à 19h45

     

  • Une drôle d’enseigne rue Beaubourg (IIIe)

    SaucL'enseigne "saucisse" de "Saucette" 30 rue Beaubourg (IIIe) (Photo FF)

     

    Pensant peut-être que la devanture couleur sang de bœuf n’était pas assez visible, les propriétaires du nouveau restaurant « Saucette » qui a remplacé au n° 30 de la rue Beaubourg (IIIe) le précédent établissement dénommé « l’Amphora », viennent d’installer une enseigne pour le moins curieuse. 

    Entre la crevette et le bonbon rose orange, nous découvrons en approchant de l’immeuble qu’il s’agit d’une vulgaire saucisse… Le règlement du secteur sauvegardé du Marais ne l'interdit pas, pour autant qu'elle satisfasse aux conditions de dimensions, de positionnement et d'éclairage (*), mais n'est-ce pas incongru ? Ou bien est-ce tout simplement un clin d’œil au musée Pompidou qui fête actuellement ses 40 ans ?

    Nous interrogerons les nouveaux propriétaires à la première occasion.

    Dominique Feutry

     

    (*) Dépliant "Enseignes & devantures dans le Marais" selon le PSMV

     

     

  • La Mairie de Paris annonce des mesures au sujet de la propreté, qu’il faudra amplifier

      

    Pelles et balais pour plus de propreté

      

    Il est notamment précisé que « Les équipes de propreté interviennent 7 jours sur 7, dès la première heure du jour, pour une remise en état complète des différents sites (NDLR les sites les plus touristiques). Les restes des pique-niques, les bouteilles et leurs débris sont ramassés, les corbeilles de rue et les conteneurs sont collectés, les souillures causées par les épanchements d’urine et les papiers gras sont nettoyées.

    Des nettoyages et collectes supplémentaires peuvent également être réalisés au long de la journée et en soirée.

    Les plans d’eau, Bassin de la Villette et canal Saint-Martin sont quant à eux nettoyés jusqu’à 6 fois par semaine aux beaux jours. Pour donner aux Parisiens et aux touristes les moyens de respecter l’espace public, la Ville met à leur disposition de nombreuses corbeilles de rue et colonnes à verre supplémentaires et, sur certains sites, des urinoirs et cabines mobiles sont installés. Cet été, dans le cadre de la campagne de lutte contre la prolifération des mégots sur l’espace public, des cendriers de poche sont distribués aux usagers, notamment sur Paris Plages et le Canal Saint-Martin.

    En plus de la distribution de sacs en papier kraft destinés aux restes des pique-niques, 140 bacs pouvant contenir des volumes plus importants de déchets sont installés depuis début juillet sur l’espace public et dans les jardins les plus fréquentés pour inviter les pique-niqueurs à y déposer leurs déchets avant de quitter les lieux.

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    Container supplémentaire mis à disposition du public (Photo Paris.fr)

     

    Afin de répondre aux besoins des Parisiens et des visiteurs de la Capitale, et pour lutter contre les épanchements d’urine dans les quartiers à forte fréquentation nocturne, les horaires des sanisettes viennent d’être étendus : sur les400 sanisettes implantées sur le territoire parisien, 108 bénéficient désormais d’horaires élargis de 6h à 1h du matin (contre 66 précédemment), et de manière inédite, 20 sanisettes sont ouvertes 24h sur 24. Les 272 autres sanisettes sont, elles, ouvertes de 6h à 22h ».

    Nous nous réjouissons de ces actions qui restent cependant limitées et encore insuffisantes. Contre la saleté il faut absolument mettre les moyens. Espérons qu’il s’agit d’un début d’actions sachant que l’effort à mener est énorme, sans doute coûteux mais indispensable, la saleté est encore trop fréquente, les épanchements d’urine de plus en plus nombreux et les déjections canines, pendant un moment réduites, reprennent de l’ampleur.

    Il faut faire confiance aux équipes sur le terrain mais elles doivent être appuyées par une politique de la propreté particulièrement volontariste.

    Dominique Feutry   

     

     

  • Un an après son élection, le Maire du IVe n’a relevé aucun des trois défis sur lesquels nous l’attendions

    AfficheRue du Temple le 12 juin, affiches sauvages installées sur tout ce que la rue compte de poteaux et potelets (Photo VlM)

     

    Nous sommes naturellement conscients des diverses responsabilités qu'un Maire d'arrondissement doit assumer. Mais au-delà de la gestion ordinaire sur laquelle nous avons peu de raison de nous attarder, dans le IVe les citoyens attendent du Maire que des dossiers spécifiques à cet arrondissement, sensibles et bien identifiés soient pris à bras le corps et réglés. Ils ne sont certes pas simples, mais on n'élit pas un Maire pour ne traiter que des affaires banales.

    Lors de nos entretiens avec Christophe Girard, à la veille et après les élections municipales de 2014, nous les avons évoqués. Il nous avait assuré et même convaincus qu'il avait autant la volonté que la capacité de le faire. Certains nous ont mis en garde. Nous sommes restés confiants. Un an après, nous sommes obligés de constater que nous avons été abusés.

    Ces dossiers, nous ne cessons d'en parler. Le Maire une fois élu nous avait annoncé comment il entendait s'y prendre et il n'a jamais cessé de nous dire qu'il s'en occupait. Nous constatons sur le terrain que loin de se résorber, les problèmes s'intensifient.

    Il  s'agit pour commencer de l'affichage sauvage qui se traduit généralement en fin de semaine par des forêts de poteaux et potelets où des affiches sont agrafées, à l’image de cette publicité du "Gibus Club" qui a envahi l'espace Archives-Temple-Ste Croix (publicité à laquelle nous contribuons à notre corps défendant !). On connait l'identité du commanditaire. Il encourt de sérieuses amendes. M. Girard devrait peser de tout son poids pour obtenir de la Ville qu'elle les applique et qu'ainsi les auteurs soient dissuadés de récidiver…

     

    Cox attoupement 17 04 15à 21h13Consommateurs devant le COX-BAR le 3 mai 2015 à 21h13

     

    Dossier suivant : l’exploitation illégitime de l'espace public par certains bars de la rue des Archives qui occupent souvent tout le trottoir et d'autres portions de l'espace public alors qu'ils n'ont même plus d'autorisation de terrasse, et en font la rampe de lancement de clients, la nuit, vers d'autres établissements voisins. L'action auprès du Tribunal Administratif d'un collectif de riverains et d'associations a obtenu que la mairie de Paris retire l’autorisation de terrasse mais le tribunal a considéré que la préfecture de police avait agi comme il convenait en se limitant à des "avertissements" (aussi efficaces qu'un cautère sur une jambe de bois). Le Maire avait assuré qu'il chercherait la solution de son côté. On attend toujours qu'il la trouve.

    Dernier dossier, ces flyers qui prolifèrent sur les voitures et les rebords de fenêtres pour finir sur la chaussée, parfois collés sur le trottoir, but ultime de leur distribution par des donneurs d'ordre sans scrupules qui se soucient peu de propreté et n'ont aucune pensée pour la dignité des agents de la Ville qui doivent le matin ramasser dans le caniveau des cartons gluants qui collent aux doigts. La solution radicale est une modification du code de l'environnement interdisant le dépôt de tracts sur les biens meubles que sont les voitures. Une majorité existe au parlement pour faire aboutir un texte qui viendrait d'une personnalité de la même sensibilité politique. Rien pourtant n'a été fait.

     

    Flyers sur voiture 29 03 14Invasion d'une voiture par des flyers racoleurs

     

    Alors, un Maire conscient que la pollution due aux flyers est indigne du domaine exceptionnel dont il a la responsabilité désignerait deux personnes pour procéder les jeudis et vendredis soirs à la récupération et à la destruction de ces tracts. Des citoyens le font, de manière irrégulière et à leurs risques, pourquoi pas des agents de la mairie ?

    En résumé, sur ces trois dossiers nous avons fait confiance à Christophe Girard et nous sommes déçus. Qu'aurait fait l'opposition (qui a été à deux doigts de le battre) ? Au vu des positions qui sont défendues par son État Major sur plusieurs dossiers parisiens nous avons des raisons de craindre qu'elle ne se serait pas illustrée. Aussi que personne ne s'étonne, quand viendront les élections régionales de décembre, que la défiance à l'égard des partis politiques soit plus forte que jamais et que les extrêmes fassent le plein. Les exemples de Barcelone et Madrid sont édifiants. Si rien ne se passe d'ici là, nous n'aurons aucune envie d'appeler nos adhérents et lecteurs à la raison.

    Gérard Simonet

     

  • Rencontre avec le Maire-Adjoint de Paris en charge de la proprété et du traitement des déchets

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    Mao Péninou, élu du XIXème arrondissement, Maire-Adjoint de Paris (photo VlM)

    Dans le cadre des réunions périodiques que nous avons au sein de "Vivre Paris !" avec les administrations et les élus, notre délégation a rencontré Mao Péninou, Adjoint au Maire de Paris, nouvellement en charge de la propreté et du traitement des déchets. Le but était de faire un tour d’horizon, ce que nous avions institué de manière périodique avec son prédécesseur François Dagnaud, sur les sujets qui nous préoccupent et qui sont de son ressort (cf entretiens du 1er avril 2011).

    En ce qui concerne la lutte contre les graffitis, tags et affichettes collées, nous avons souligné les progrès effectués depuis l’arrivée de nouveaux sous-traitants (Paris est divisé en 5 lots, chacun étant attribué à une entreprise différente). Néanmoins nous n’avons pas caché que des progrès étaient encore à faire car la plupart des effacements de tags et enlèvements des affichettes se font sur demande et tous les parisiens ne savent pas qu’il faut prévenir l’entreprise en charge de cette action via internet ou par téléphone.

    Nous lui renouvelons notre demande de s’attacher à l’entretien du mobilier urbain même celui qui appartient à la Poste (cf notre article du 7 avril) ou à France Telecom (lors du renouvellement des contrats voire même au travers d’avenants spécifiques) et de faire une campagne de prévention sur le sujet sans oublier un rappel sur les déjections canines qui après un net progrès repartent à la hausse…

    Mao Péninou nous répond que la réglementation rend difficile l’enlèvement au-delà de 4 m de hauteur. Il reconnaît que jusqu’à présent les entreprises ont dû enlever le stock de graffitis les plus visibles qui étaient en retard de traitement et qu’elles devraient à l’avenir enlever les tags graffitis et affichettes au-delà des seuls signalements faits par les habitants, en privilégiant les tags les plus récents comme nous l'avons préconisé (mode LIFO : last in, first out).

     

    Ste croix square personnes urinant
    Square Ste Croix (IVe). En choeur, c'est plus convivial ! (photo riverain)

             

    Il nous annonce une grande campagne de sensibilisation qui sera centrée non pas sur les graffitis mais les épanchements urinaires qui deviennent un véritable fléau dans les villes, en particulier à Paris. A ce propos, il annonce l’arrivée de nouveaux modèles de sanisettes, l’étude d’horaires d’ouverture plus tardifs que 22h00 et l’installation de toilettes mobiles durant l’été aux endroits les plus fréquentés de la capitale.

    De même, à partir de la rentrée prochaine, et de façon progressive, seront installées trente mille nouvelles poubelles testées qui résisteront à des engins explosifs. Nous insistons auprès de notre interlocuteur pour qu’il trouve une solution aux flyers de plus en plus sophistiqués (il suffit de les jeter à terre et ils adhérent au sol), aux coffres des bouquinistes qui sont à nouveau « tagués », la difficulté semble tenir au fait que ces coffres sont la propriété de leurs exploitants, mais une maintenance minimum doit être assurée.

    Nous lui signalons l’affichage sauvage, dans nos rues, le week-end, pour des campagnes de vente (p. ex. de tapis) et que nous avons dénoncé récemment (cf article du 9 avril). Nous n’avons pas pu obtenir d'indication sur le coût du nettoyage à l’issue des soirées festives qui ne semble pas individualisé. Nous avons appris que la RATP ne triait pas ses ordures !

    Nous sommes convenus à l’issue de cet entretien cordial de refaire un point tous les semestres. Notre message était de montrer qu’il fallait mettre en œuvre des actions et poursuivre les progrès constatés dans certains domaines afin de contrer le sentiment général que Paris est sale, ce qui, à l’approche des élections, constitue un mauvais point du bilan de l’équipe municipale.

    Dominique Feutry

     

  • Point n’est besoin d’un éventail pour faire du vent…

    AnticStore-Medium-Ref-6527Magnifique éventail écaille et plumes de la Maison  Duvelleroy (vers 1900)

     

    A quelques encablures du Marais, au N° 2 du boulevard de Strasbourg, se trouve un rare atelier/ musée subventionné par la Ville de Paris connu le plus souvent des seuls connaisseurs et curieux. Il s’agit de la Maison Hoguet, dernier producteur spécialisé en France d’éventails haut de gamme. Les historiens s’accordent à penser que l’éventail est apparu sur les rives du Nil, il y a des milliers d’années. Les égyptiens s’en servaient pour éloigner les insectes et s’éventer. Sorte d’écran, cet accessoire est utilisé aussi en Chine, en Inde, en Mésopotamie et en Grèce puis à Rome où il devient un accessoire de mode féminine.

    L’éventail le plus ancien connu qui existe encore aujourd’hui se trouve en Chine, il date du VIIe siècle avant notre ère. Le Japon acquiert l’instrument dans les années 700. C’est dans ce pays qu’est inventé le « Sensu » c’est-à-dire l’éventail pliant. La légende voudrait que le fonctionnement des ailes de la chauve-souris ait inspiré l’artisan qui a mis au point le procédé. L’éventail arrivera en Europe au XVIe siècle par l’intermédiaire des portugais qui le ramenèrent du Japon et en firent commerce. Mis à l’honneur par les reines Elisabeth et Catherine de Médicis dans leur cour respective, c’est Colbert qui instituera la corporation des éventaillistes en 1678, au détriment des doreurs sur cuir et des merciers qui en assuraient la fabrication.

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    Différentes étapes de fabrication  d'un éventail

    Pour être reçu maître, les étapes sont longues car produire un éventail est complexe, cela nécessite de nombreuses opérations et exige une solide expérience. L’éventail connaît un fort développement dans les grands pays européens mais reste un objet aristocratique reproduisant des tableaux connus sur ses feuilles montées sur écaille, ivoire, bois précieux ou nacre. Mais l’éventail se démocratise et devient accessible aux classes moyennes grâce à des procédés de fabrication plus « industriels » du fait de l’arrivée de nouvelles techniques (moule à plisser, pochoirs, impressions …). Si la Révolutions donne un coup d’arrêt, l’éventail réapparaît sous le règne de Louis Philippe où les productions du XVIIIe siècle sont copiées. 409_eventail

    Eventail français "Les saltimbanques "1760

    La période la plus faste sera celle du Second Empire qui voit réapparaître notamment les éventails à plumes et les éventails publicitaires (ils avaient servis de vecteur de propagande lors de la Révolution) qui sont produits en grande série. La France est alors le principal producteur en Europe avec l’Espagne. Deux maisons se détachent dans cette activité, Alexandre et Duvelleroy. Il faut signaler que des peintres connus ont exercé leur art sur des éventails, tels par exemple Renoir ou Maurice Denis. N’oublions pas aussi de mentionner dans ce rapide résumé l’invention du langage des éventails mis au point par des marchands pour accroître leur chiffre d’affaires. On apprend ainsi que le fait de faire tournoyer un éventail dans sa main gauche signifie « nous sommes surveillés », si on le place près du cœur alors cela veut dire « tu as gagné mon amour »…

    Epb0210a                                       Eventail publicitaire pour Cinzano

    Soyons donc très prudents si nous utilisons un éventail lors des chaleurs de l’été. Même si nous apercevons dans ces moments particuliers quelques éventails, ils ne sont plus à la mode et sont peu utilisés de nos jours. Seules l’Espagne, la Chine et l’Inde ont maintenu une production de masse. Nous ne saurions trop vous conseiller de vous rendre à l’atelier/musée Hauguet qui maintient cet artisanat en fabriquant, en réparant et en exposant des éventails exceptionnels, La collection comprend près de mille pièces. Les heures d’ouverture pour admirer les objets sont les lundis, mardis et mercredis de 14h00 à 18h00.

    Dominique Feutry