Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Étiquette : propreté paris

  • Debeleyme 17 devantureLa rue Debelleyme (IIIe) est riche en galeries d'art. Est-ce la raison qui a poussé les barbouilleurs à défigurer cette devanture qui a encore de jolis restes ?

     

    Le Maire-Adjoint chargé de la propreté à la Mairie de Paris François Dagnaud est convenu, parce que nous en parlons avec lui depuis trois ans déjà, que ses contrats avec les prestataires privés dont la mission est d'effacer les tags de nos rues ne sont pas assez exigeants.

    La prolifération des incivilités sur les murs, les devantures de magasins, les rideaux métalliques, les portes d'immeubles et la totalité du mobilier urbain, saute aux yeux. L'impression de saleté généralisée qui en résulte est dénoncée par tous. Pour la première fois en une décénie, un grand quotidien, "Le Parisien", s'en est fait l'écho sur une page entière le samedi 9 juin, avec des photos de Montmartre qui illustrent l'étendue du désastre.

    Depuis trois mois, la perspective de perdre le marché n'a pas incité l'opérateur concerné à faire des excès de zèle. Notre quartier, centre historique de Paris, offre à ses visiteurs un spectacle indigne du statut de secteur sauvegardé qu'il doit aux  monuments prestigieux qui le peuplent.

    Nous l'avons dit à M. Dagnaud : "le budget pour l'effacement des tags doit être à la taille du problème". En clair, si la fréquence des effacements est inférieure à celle de leur apparition, la situation se dégrade. C'est un peu comme la dette souveraine qui n'a aucune chance de régresser si le déficit public n'est pas résorbé. Nous avons toujours dit, car nous refusons la facilité, que la dépense qui en résulte devrait être compensée par la réduction de dépenses de fonctionnement, un coup de rabot par exemple sur les subventions inutiles dont bénéficient trop d'associations dont l'utilité n'est pas démontrée (1% de baisse de ces dépenses dégage 3 Millions d'€ d'économie sur un an !)

    Nous avons été entendus et nous en rendons grâce à François Dagnaud. Le nouveau  budget est en hausse de 18,4 % et on nous assure que tous les sites touchés seront nettoyés, mobilier urbain compris. C'est ce 21 juin 2012 que tout doit changer. Nous serons des observateurs attentifs.

    A partir d'aujourd'hui donc, il ne faut plus composer le 0 800 004 626 pour demander l'enlèvement de tags mais le "3975", qui est un numéro de la Ville de Paris, ou aller sur Internet à l'adresse www.paris.fr. Pour obtenir le formulaire, cliquer ICI.

    La société retenue pour le Marais est le "Groupement Urbaine de Travaux/TEP", chargé des six premiers arrondissements. Elle a ses propres inspecteurs chargés de détecter les souillures indépendamment des signalements et de les faire enlever. Les services de la propreté considèrent que l'obligation pour les particuliers de passer par un numéro public ou par le site Internet, garantira  une meilleure surveillance de l'efficacité du prestataire et un suivi plus efficace de ses engagements contractuels et des pénalités qui peuvent en résulter.

    Le retard accumulé en fin de mandat par l'entreprise précédente forcera la nouvelle à faire feu de tout bois dans les premiers mois. Nous espérons qu'elle se montrera à la hauteur.

    Il reste que les habitants eux-mêmes ont leur rôle à jouer. Deux recommandations :

    (1) signaler les souillures sans tarder. Les tags attirent les tags.

    (2) déposer plainte au commissariat de police en cas de dégradation et d'agression visuelle significatives.

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    Et pour conclure, une demande à la Ville et au Parlement, désormais réunis sous la même étiquette politique : Mmes et MM. les élus, traitez ce problème à la base. Il est inconvenant que les acteurs de la vie économique soient contraints de débourser une centaine de millions d'€ par an pour réparer les facéties de vandales qui s'en glorifient sur des sites Internet. Le réalisme commande peut-être de négocier un accord gagnant-gagnant avec les tagueurs les plus actifs ou les plus visibles. Tout plutôt qu'une résignation qui a des allures de capitulation sans condition.

    Gérard Simonet


    Conseil pratique : vous pouvez être amené à demander une intervention de manière répétée. Entrez l'adresse Internet du formulaire dans vos "favoris". Vous trouverez aussi ce lien sur la page d'accueil du blog, dans la rubrique "liens utiles", en bas de la colonne.

     

  • Agent nettoiement 27 02 12

    Incontournable pour assurer la propreté : l'agent de la Ville qui retire les déchets de la voie publique

     

    Sur l'air de la calomnie du Barbier de Séville de Rossini, que les barytons-basses affectionnent car c'est un excellent "faire-valoir", la rumeur se propage, qui fait de Paris "une ville de plus en plus sale".

    Bertrand Delanoë, en raison de l'image qu'il voudra laisser de lui, et ses proches de l'Hôtel de Ville qui ont des ambitions au-delà de 2014, auraient tort de laisser s'installer cette réputation. L'opéra de Rossini est une mise en garde : "come un colpo de cannone ! " dit Don Basilio à propos de l'effet final de la rumeur accusatrice sur la population.

    Mais, soyons objectifs. Paris est-elle vraiment sale ?

    Il n'est pas juste de poser cette question dans l'absolu et d'en attendre une réponse. Car une ville ne peut s'offrir la propreté de la blanche 'hermine. A la base, parce que ses habitants et les touristes, aujourd'hui très nombreux, oublient de la respecter. Sitôt l'impunité assurée par la nuit ou par la foule, les déchets vont directement sur la chaussée ou les espaces verts. On comprend bien que la perfection en la matière ne peut être atteinte qu'au prix d'une dépense démesurée.

    Il faut donc bon gré mal gré accepter un compromis. Celui que nous constatons à Paris n'est pas honteux. Comparée à d'autres grandes villes, Paris se classe plutôt bien. On peut trouver mieux. Sans parler de Singapour, où règne une loi d'airain qui punit sévèrement les pollueurs, il y a les villes suisses (mais ce sont des Helvètes !) ou scandinaves (ah, le civisme des gens du nord !). En dehors de ces exceptions, Paris est assez proche du niveau satisfaisant de villes prestigieuses comme San Francisco, Londres, Lyon et bien au-dessus de grandes villes comme New-York, Naples (le dernier de la classe, il est vrai), Marseille ou Bruxelles.

    En revanche, le "sentiment de propreté" n'est pas bon à Paris. La cause est dans l'état d'abandon du mobilier urbain, qui participe abondamment au décor et au paysage de la rue comme nous allons le montrer ci-dessous :

    Cabine téléphonique

     

     

     

     

    Cabine téléphonique totalement dégradée, comme ses consoeurs et cousins les abribus, souvent recouverts d'affiches sauvages

     

     

    Archives 47 tags agence SS 27 02 12

     

     

     

    Services publics (assurance maladie) défigurés

     

     

      Armoires elec taguées 27 02 12

     

     

     

     Armoires électriques barbouillées

     

    Banc bords de seine libre tagué 27 02 12

     

     

     

    Bancs publics recouverts d'inscriptions à la peinture

     

       Jardinière taguée 27 02 12

     

     

     Jardinière taguée

     

      Boitier électrique emmailloté

     

     

     

     

    Boitiers électriques défoncés et souillés

     

    Parcmètre tagué 27 02 12

     

     

     

     

     

    Parcmètre victime de tags et d'affiches publicitaires illicites

     

     

     

     

      Chien ramassant

     

    Ajoutons, sans qu'il soit nécessaire de l'illustrer, le déferlement des "flyers" et des affiches sauvages, notamment les week-ends, et les éternelles crottes de chiens dont la quantité est en baisse mais semble rencontrer dans sa chute un "seuil de résistance".

     

     Enlèvement des tags : passer en mode LIFO

    C'est de l'avis général un phénomène qui entretient à lui seul le jugement négatif des citoyens. La Ville doit revoir son dispositif car le temps d'intervention est aujourd'hui trop long. Nous faisons une suggestion : passer en mode LIFO (last in, first out), ce qui signifie intervenir en priorité sur les souillures les plus récentes et traiter en dernier les plus anciennes. C'est apparemment paradoxal. Mais, en effaçant immédiatement les actions de la veille on peut décourager durablement leurs auteurs, dont l'espérance est que leurs "oeuvres" s'installent dans la durée.

    On peut penser ainsi que le "combat cesse faute de combattants", en tout cas qu'il se ralentisse, ce qui donne le temps et les moyens de régler les stigmates plus anciens et "éponger le passif".

    S'attaquer à cette nuisance est en tout cas une oeuvre de salut public. Les contribuables que nous sommes souhaitent que la Ville y affecte un budget à la hauteur de l'enjeu. Il n'est pas indispensable du reste d'augmenter pour autant les impôts (qui ont explosé en 2009 et 2010). Un léger coup de rabot, par exemple, sur les subventions aux associations, pas toujours justifiées, y suffirait amplement.

    Nettoyage du mobilier urbain

    A l'image de ce qui a été fait pour les coffres des bouquinistes, le passage à intervalles réguliers d'un agent doté d'un pistolet qui déposerait un voile de peinture sur les surfaces taguées des armoires et coffrets électriques, bancs publics, parcmètres …. règlerait une bonne part des agressions visuelles que nous subissons. Nous avons vu déjà des habitants le faire avec des moyens plus rudimentaires. Ils savent évidemment que ce n'est pas leur rôle et attendent que la mairie prenne la relève.

    Un programme en vue de 2014

    En 2014, les électeurs de Paris iront aux urnes pour élire un nouveau conseil municipal et son Maire. Nous pressentons que le sujet de la propreté pèsera lourd dans les suffrages exprimés. Les associations comme la nôtre, au sein de "Vivre Paris !" (25 associations à ce jour) militeront pour que le thème de la propreté occupe une place de choix dans les débats. Il est possible que les responsables actuels n'attendent pas cette échéance pour agir. Nous nous ferons un plaisir dans ce cas de faire connaitre leurs projets et nous verrons comment leurs challengers y répondent. Une compétition franche et des programmes bien étayés sur le sujet seraient un gage de progrès pour les prochaines années. La saleté n'est pas une fatalité et Paris a les moyens de faire meilleure figure.

     

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