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Étiquette : PSMV

  • Enquête publique sur la révision du PSMV : « Vivre le Marais ! » réclame des aménagements

     LancementPSMV

    Panneaux avec des plans déployés pour l'enquête publique en mairie du IIIe

     

    Dans le cadre de l’enquête publique concernant le plan de révision du PSMV (Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur) du Marais, "Vivre le Marais !" a consulté les documents mis à disposition du public. Plusieurs sujets nous interpellent. Nous avons donc adressé au Commissaire-enquêteur un courrier reprenant ces différents points et ceux que nous ont aussi signalé des adhérents et habitants du quartier.

    Nous relevons tout d’abord  une inexactitude criante. La délibération adoptée  par le Conseil de Paris le 13 novembre 2012 spécifie en effet qu’ « en terme de densité des surfaces d’habitation, le PSMV présente une valeur relativement faible par rapport à la moyenne parisienne ». Si le bâti par lui-même est moins dense qu’ailleurs dans Paris en raison de la faible hauteur des immeubles anciens, par contre l’étroitesse des rues, la rareté des espaces libres et le resserrement des constructions qui sont des caractéristiques du quartier aboutissent au constat contraire, à savoir l’existence d’une très forte densité d’habitants à l’hectare.

    C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles le PSMV actuellement en vigueur prône la « respiration » du Marais par la démolition de constructions parasites. Nous citons à l’appui de ce constat deux études indiscutables (Atelier Parisien de l’Urbanisme et Chambre des Notaires) qui montrent que le IIIe arrondissement a une densité d’habitants à l’hectare sensiblement supérieure à la moyenne parisienne !

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    Place du Marché Sainte Catherine (IVe)


    La situation du IVe arrondissement est comparable à celle du IIIe si l’on considère que les chiffres sont minorés par le nombre élevé d’édifices publics imposants tels Notre-Dame, l’Hôtel de Ville, l’Hôtel Dieu, le Centre Pompidou, le Préfecture de Police et par l'existence des berges de la Seine.
    Nous réfutons donc les dispositions qui s’appuient sur la nécessité de densifier le Marais en lui attribuant des objectifs déraisonnables en matière de logement social qui vont au-delà des exigences de la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain).

    Dans cet esprit, il est décrété dans le nouveau PSMV que le Marais doit comporter 30 % de logements sociaux alors que les textes exigent 20 % (taux qui pourrait être porté à 25%). Si nous comprenons la nécessité d’un effort en matière de logement social, il est étonnant que le Marais qui n’est pas une commune mais un quartier, se voit imposer un taux supérieur à celui des communes de France et de la Ville de Paris ! Si cette décision devenait acquise, les conséquences pour les classes moyennes seraient tout à fait néfastes. Elle induirait pour celles-ci en particulier :

    • Une contribution croissante aux efforts de solidarité se traduisant par des impôts supplémentaires pour subventionner les bailleurs sociaux alors que les taxes foncières ont cru fortement ces dernières années.
    • La non accession à la propriété. En effet les prix de l’immobilier sur le marché « libre » augmenteront puisqu’il y aura moins de biens à rénover et ceux qui le seront devront être vendus par les promoteurs à un prix plus élevé du fait de l’application de l’objectif de 30% de logements sociaux pour les programmes de plus de 800 m2.
      La mixité sociale risque fort alors de voler en éclat. Seuls les pauvres et les riches auront droit de cité dans le Marais !

    Il faut renoncer à ce taux de 30% et s’en tenir à la loi SRU stricto sensu, c'est à dire à la règle générale.

    Par ailleurs, nous avons soulevé dans notre courrier des modifications que nous jugeons inacceptables :

    •  Il en est ainsi du square Renée Vivien qui serait supprimé afin d’y construire un immeuble abritant une crèche, qui exposeraient nos bambins à la pollution très importante à cet endroit alors que d’autres possibilités en des lieux très proches existent (notre article du 28 février 2013). Une lettre attirant l’attention sur l’inopportunité de ce projet a été adressée au Maire du IIIe.
    • Nous insistons aussi sur le maintien de la réalisation d’un espace vert public comme cela est prévu dans le PSMV actuel à l’emplacement du Hangar Lissac (64, rue du Temple IIIe) lorsqu’il sera détruit. Cela faisait d’ailleurs partie des conditions de la donation Lissac à la Ville de Paris !

    En ce qui concerne le Centre Culturel Suisse (34-36, rue des Francs Bourgeois IIIe) nous demandons qu’il soit bien mentionné que s’il était démoli un espace vert serait à réaliser à son emplacement comme cela est indiqué dans le PSMV actuel.

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    Un type d'immeuble à ne plus construire

    Nous avons mentionné des anomalies dans la classification de plusieurs immeubles de la rue des Archives et de la rue Sainte- Croix- de- la-Bretonnerie.
    Nous avons aussi relayé les riverains de la place du Marché Sainte Catherine (IVe) dont le collectif demande l’application de normes adaptées au site pour les rez- de-chaussée et terrasses des immeubles situés sur son pourtour.

    Enfin nous avons signalé une anomalie relative aux devantures et enseignes qui résulte de la non observation par nombre de commerçants, en particulier du secteur Beaubourg-Temple (IIIe), des obligations qui leur incombent en matière d’esthétique. Passé en effet trois ans, il y a prescription et ce qui est laid ou irrégulier ne peut plus alors être interdit ou modifié même si le demande émane de la Direction de l’Urbanisme ou des Bâtiments de France. Cette prescription de 3 ans devrait être abrogée.

    Nous vous tiendrons informés de la suite qui sera réservée aux avis, demandes et objections que nous avons formulés.

    Dominique Feutry

     

  • Anciens contre modernes, l’exemple du Caran (IIIe)

    Rue_Quatre_Fils                 L'immeuble " le Caran" et le mur Napolèon III rue des Quatre Fils

    La bataille semble s’intensifier entre modernistes et conservateurs, c’est-à-dire les promoteurs et les défenseurs, à propos du site de l’Hôpital Laennec. Des articles de presse relatent la situation actuelle contre laquelle des riverains se battent, à savoir la construction déjà bien avancée d’un immeuble à côté de la chapelle du XVIIème siècle dont il n’est pas acquis d’ailleurs qu’elle reste un lieu de culte.

    Ce cas, qui s’est déjà produit dans le cadre d’autres projets, pose la question des limites de la préservation du patrimoine architectural face aux contingences de la société actuelle. Même le Marais, pourtant très protégé (cf article sur le PSVM) est concerné et certains exemples d’immeubles récents implantés à des endroits historiques peuvent sembler choquants pour les puristes.

    Prenons le cas du Caran (Centre d’Accueil et de Recherches des Archives Nationales) rue des Quatre Fils (IIIe). En son temps, sa construction a fait débat. Si le projet fut lancé en 1976, il ne put démarrer qu’après son acceptation, 6 ans plus tard, par le Ministre de la Culture de l’époque Jack Lang. Les travaux ne démarrèrent qu’en 1986 et l’inauguration est intervenue en 1988. Il a donc fallu 12 ans pour mener à bien cette opération.

    C2Façade du Caran côté jardin


    Les contraintes ont été fortes pour l’architecte retenu, Stanislas Fiszer qui est à l’origine de réalisations aussi diverses que la façade de l’Ambassade du Japon, les Thermes d’Aix les Bains ou l’extension de la Bourse de Varsovie. Il a dû, outre les problèmes techniques, tenir compte de la présence d’un côté, des communs de l’Hôtel de Rohan (XVIIIème), de l’autre d’un long mur d’époque Napolèon III et d'importants travaux en sous-sol.

    L’aspect général du bâtiment, composé du Grand Caran et du Petit Caran, reste très moderne. Les matériaux employés et la volonté d’insérer au mieux ce nouvel ensemble dans ce paysage protégé ne se traduit véritablement que par la couleur de la façade proche de celle des pierres des édifices voisins.

    Souvenons-nous de ce tag qui a longtemps « orné » un mur de l’autre côté de la rue et qui représentait un personnage montrant du doigt le Caran fraîchement construit s’exclamant : « Mon Dieu que c’est laid ! ». Si notre œil s’est habitué à voir cet ensemble ainsi, il n’en demeure pas moins que nous sommes très éloignés du style des constructions environnantes et peut-être qu’aujourd’hui les démolitions qui ont été entreprises ne seraient plus autorisées. De plus les murs extérieurs vieillissent assez mal.

    Pourtant les Archives Nationales devaient s’agrandir, sécuriser leurs documents et apporter davantage de confort à leurs lecteurs. Cela signifiait aussi des espaces plus modernes, plus conviviaux, plus éclairés, en résumé plus attrayants en intégrant les meilleures techniques du moment. Or cette réalisation a permis de répondre au cahier des charges avec toutes ses composantes. Il était difficile d’y parvenir avec les immeubles existants.

    C7

    Sculpture "les Quatre fils" de Y. Theimer

    Ainsi, un architecte encore peu connu mais imaginatif s’est fait un nom, le Caran étant son premier grand chantier. Il ne s’est pas laissé entraîner dans une reproduction à l’identique et sans originalité des constructions environnantes. De même des artistes ont pu exprimer leur art, sans avoir à copier leurs illustres prédécesseurs. Citons le bronzier Yvan Theimer, concepteur du bronze des Quatre Fils sur la façade et auteur de l’Obélisque Mystique soutenu par des Tortues qui est installée dans les jardins de l’Elysée. Pierre Gaucher quant à lui a fabriqué les 4 grilles sur la rue et le jardin (elles ont été modifiées par la suite), la sculpture monumentale de la place Ballersdorf de Strasbourg est une autre de ses réalisations.

    C'est de cette façon que  de nombreuses œuvres d'artistes ont pu être créées et parvenir jusqu’à nous, forgeant par là même une partie de notre environnement actuel, mais des choix ont pu déplaire car ils conduisaient assez fréquemment à détruire des réalisations plus anciennes pourtant remarquables.

    Dominique Feutry

     

  • Pas d’ascenseur au 2 rue du Pas de la Mule (IIIe) : c’est le voeu de la Commission du Vieux Paris

    Pas de la mule 2 façade
    Immeuble du 2 rue du Pas de la Mule (IIIe). Beau portail avec voute en "anse de panier".

     

    On sait peu de choses sur la rue du Pas de la Mule. Simplement que son percement date de 1603 et qu'elle permet de rejoindre la place des Vosges au boulevard Beaumarchais en traversant la rue des Tournelles. Les nos pairs sont dans le IIIe, les nos impairs dans le IVe. On note qu'elle gravit une pente au-delà de cette rue pour atteindre le talus sur lequel reposent les immeubles du boulevard. On suppose qu'elle doit son nom à un dispositif dit "pas de mule" qui permettait de monter plus facilement cette rue à cheval.

    Une chronique nous apprend que dès 1560, "le premier président du parlement de Paris, Gilles Lemaistre, passait par là monté sur une mule, suivi de sa femme dans une charrette et de sa servante sur une ânesse, allant le soir voir pendre les gens qu'il avait jugés le matin". Voilà qui est parfaitement sinistre et quelque peu misogyne.

    Entrons par ce portail. On découvre une cour entourée de bâtiments XVIIIème siècle, que le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais considère intéressants donc "à conserver et à mettre en valeur".

    Pas de la mule 2 cour intérieure

    L'édicule qu'on entrevoit sur la gauche n'a pas lui cette chance. Il est en "tâche jaune" donc "à démolir". Comme la tendance observée dans l'élaboration de la nouvelle version du PSMV est carrément en faveur de la conservation de l'existant, et que de surcroît ce bâtiment est fort utile car il abrite le gardien des immeubles, il a toutes les chances de survivre.

    Approchons nous du portail du fond en notant le caractère féerique et exhubérant du cadre, que la photo rend bien.

    Pas de la mule 2 portail cour intérieure
    On s'attend tout naturellement à trouver dans ce décor de marquise, niche, arcades et menuiseries, derrière le portail, un escalier superbe. On n'est nullement déçu.

    Pas de la mule 2 escalier
    Ce bel escalier du XVIIIème siècle avec sa rampe en fer forgé est menacé toutefois de laisser sa place à un ascenseur. C'est apparemment le voeu des propriétaires. Parions qu'il s'agit plus vraisemblablement des occupants des étages supérieurs (3ème, 4ème ?).

    La Commission du Vieux Paris en a été saisie par la Mairie de Paris. Dans sa séance plénière du 15 septembre 2011, elle a émis un avis défavorable à ce projet. Le Maire de Paris n'est pas tenu de l'écouter mais nous nous permettons de dire, en cette circonstance, qu'il serait mal avisé de ne pas le faire. Le PSMV a la particularité de protéger notre patrimoine collectif, qu'il s'agisse des constructions ou des intérieurs. Les propriétaires n'ont pas sur cet ouvrage droit de vie ou de mort. C'est ainsi que la loi est faite dans les secteurs sauvegardés comme le Marais.

    Un détail pratique nous échappe pour le moment : l'Architecte des Bâtiments de France doit se prononcer. Sa décision est sans appel : pas de visa conforme, pas de permis. Son service a-t-il déjà statué et de quelle manière ? Que les limiers de l'association aillent bd Morland consulter le dossier. Nous serons ravis de publier leurs conclusions. Il serait assez attristant, en tout cas, d'apprendre que le visa a été accordé et que le salut de l'escalier menacé ne tient plus qu'au fil d'une Parque dont le nom est "Commission du Vieux Paris".

     

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  • Rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe) : à l’aube du renouveau

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    Rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe) : un assemblage hétéroclite mais harmonieux de bâtiments du XVIIIème siècle qui ont échappé aux démolitions successives

     

    Le moment est venu de parler de cette rue, passablement encombrée par les baraques et engins de chantier au service de la rénovation des installations d'aération de la ligne 11 du métro, car la RATP annonce la fin des travaux pour le début du mois de mars.

    Derrière les palissades, en effet, on peut constater que la remise en état du site a commencé. Il est donc temps de s'intéresser à cette partie de l'arrondissement qui va de la rue Beaubourg à la rue aux Ours, et qui marie un urbanisme contemporain, côté impair, et ces immeubles anciens côté pair à qui on a épargné le sort de leurs vis à vis. Ils ont échappé trois fois, en effet, à la démolition : au moment  de l'élargissement de l'axe Etienne Marcel, sous Haussmann (peu avant 1870), au début des années 1900 quand on a procédé au nouveau tracé de la rue Beaubourg et dans les années 70 qui vit le réaménagement de "l'espace Beauboug" et la réalisation d'un îlot urbanisée connu sous le nom de "Quartier de l'Horloge".

    Grenier st lazare carrefour beaubourg ancien 
    Le carrefour Beaubourg-Grenier Saint Lazare en 1913. En face, vers la droite, la rue du Grenier St Lazare, et vers la gauche la rue Beaubourg, dont l'immeuble dominé par les deux lucarnes visibles sur la photo d'époque (flêche rouge), existe toujours aujourd'hui (Paris, Un voyage dans le temps, de Léonard Pitt – Parigramme)

                                                                                


    Quartier horloge avant rénovation 2
     Immeubles démolis en 1970 au profit du projet de "Quartier de l'Horloge", rue Rambuteau. Hormis leur état de vétusté, ils ressemblent à ceux qui bordent aujourd'hui le côté pair de la rue du Grenier St Lazare

                                                                      

    Il est toujours utile de savoir d'où l'on vient. Quand la décision est prise d'élargir et de rectifier le tracé de "l'axe" Beaubourg-Renard, proche de la sinusoïde au XIXème siècle, de nombreux immeubles sont détruits. Les rues Beaubourg et Renard n'ont pas à rougir de ce qui fut construit dans la foulée. Les styles "Art Nouveau" puis "Art Déco" qui caractérisent les constructions nouvelles donnent à ces rues aujourd'hui un cachet qui saute particulièrement aux yeux quand on lève la tête car les étages supérieurs sont privilégiès. Balcons, loggias, colonnes, consoles, décorations y abondent, tandis que le bas des immeubles reste généralement plus sobre.

    Beaubourg 35-37
     Immeubles 35-37 rue Beaubourg

     

    On a le droit d'être plus réservé en jugeant la rive impaire du Grenier St Lazare. Le "Quartier de l'Horloge" a pourtant quelques atouts. Sa série de façades côté Centre Pompidou offre une esthétique originale qui s'accorde bien avec le caractère de l'espace Beaubourg. Au sein du "village" de l'Horloge, domaine privé ouvert au public, l'architecture est inovante et porteuse de qualité de vie. L'erreur a été de créer des passages trop bas et trop étroits, difficiles à entretenir, qui attirent incivilités et délinquance.

    Depuis que ces immeubles ont subi un ravalement qui était plus que nécessaire, leur façade sur la rue du Grenier St Lazare crée avec leurs vis à vis de l'autre côté de la rue, un contraste qui ne manque pas d'harmonie, entre les styles des XVIIIème et XXème siècles.

    Il reste que le "charme" de ce lieu qui a tout pour devenir à la mode, comme l'est en ce moment le quartier "Bretagne", repose sur la série d'immeubles XVIIIème, tous disparates côté pair de la rue. Il s'agit généralement de bâtiments étroits, de hauteurs variées, qui portent la marque de rehaussements réussis opérés au XIXème siècle. Ils se signalent par les ouvertures du type "lucarnes" qui éclairent les volumes des étages ainsi créés.

    Les activités économiques semblent avoir déjà anticipé le renouveau : un hôtel flambant neuf et un bar-brasserie au 36, un marchand de beaux vélos "vintage" au 34, un Franprix au 16, un cabinet d'infirmières et de kiné ainsi qu'une galerie d'art au 12, un agent immobilier au 8, un coiffeur esthéticien au 6, sans oublier "L'Ambassade d'Auvergne" au 24, restaurant gastronomique au cadre rustique qui sent bon la France profonde, le tripoux et l'aligot. En face, un G20 au 17, un traiteur/restaurant libanais à côté, une agence immobilière au 15, un centre de traitement laser au 7 et une grande parfumerie au 5, très fréquentée par les touristes asiatiques. Enfin, pour terminer cet inventaire, une galerie d'art au 5 et une pizzéria-bar à l'angle Beaubourg.

    Au cours des nombreux débats sur l'avenir du secteur Beaubourg-Temple, on s'est souvent inquiété de ce que serait son devenir si les grossistes-importateurs s'en allaient. Chacun y allait de ses propositions toujours forcément interventionnistes. La preuve est faite ici qu'en ne se mêlant de rien, la libre économie développe une diversité naturelle.

    Il y a de l'espace, rue du Grenier St Lazare. Chaussée, contre-allée, large trottoirs, des arbres, des commerces, des parkings, une grande surface (Leroy-Merlin), le Centre Pompidou, une boite de nuit (Le Dépôt) et l'Hôtel de Police du IIIe à proximité, tout pour faire de ce lieu le prochain endroit à la mode du Haut-Marais pour peu que le Maire Pierre Aidenbaum en prenne conscience et fasse un effort pour sa "requalification", comme il l'a fait pour la rue de Bretagne, avec pour effet la métamorphose qu'on sait. Il reste en effet à s'interroger sur la vocation d'une contre-allée qui n'a apparemment d'autre fonction aujourd'hui que de conduire droit à un élévateur d'accès au parking souterrain, dont on ne sait plus très bien s'il est ou non en usage.

    Il faut croire que nous ne sommes pas les seuls à miser sur ce lieu : le prix moyen affiché par "meilleursagents.com" est de 9.533 €/m² et le prix le plus haut de 11.323 €/m². On n'est pourtant plus tout à fait dans le Marais, mais c'est tout comme.

     

    Pour agrandir les photos, cliquer dans l'image. Un second clic fit apparaitre des détails étonnants.

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  • L’hôtel d’Ecquevilly, dit « du Grand Veneur » (IIIe), réaffecté en logements et commerces

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    Façade de l'hôtel d'Ecquevilly, 60 rue de Turenne (IIIe)

                                                                                               

    Son histoire plonge ses racines dans le XVIIème siècle. Il a subi depuis bien des vicissitudes depuis l'année de sa construction en 1636 par le maître maçon Michel Villedo, à qui on doit le temple de la Visitation Ste Marie, rue St Antoine. Claude de Guénégaud en fait l'acquisition dix ans plus tard mais, trop proche du surintendant Fouquet dont on connaît les déboires, il est emprisonné à la Bastille et ne dut sa libération qu'à l'intervention de Turenne qui était son ami.

    Turenne 60 hôtel équevilly grand veneur portail
    Portail de l'hôtel. Vantaux sculptés, imposte avec mascaron, et heurtoirs en fonte. Sous le fronton, une plaque indique "Hôtel du Grand Veneur".

     

    L'hôtel change de mains plusieurs fois pour devenir en 1733 la propriété du marquis d'Ecquevilly, capitaine général des chasses, qui commande des décorations pour célébrer son activité favorite. C'est en témoignage de sa fonction qu'on trouve sur le portail un mascaron de hure de sanglier et des heurtoirs en têtes de chiens et, sous le porche, des bas-reliefs représentant des têtes de cerfs, des carquois et des flêches. Il prend dès lors le surnom d'hôtel "du Grand Veneur".

    La cour intérieure offre une vue magnifique sur le corps de logis dont la façade est dotée de somptueuses fenêtres rectangulaires avec garde-corps. La façade sur jardin (visible depuis la rue de Hesse) est pourvue d'un fronton et d'un beau balcon chantourné, filant sur deux fenêtres et soutenu par des consoles décorées de têtes de sangliers.

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    Turenne 60 hôtel équevilly grand veneur portique

     

    Dans la partie droite de la cour, une large porte encadrée de colonnes doriques donne accès à l'escalier d'honneur.

    Un couvent de franciscaines, "les dames de Ste Elisabeth", devient propriétaire de l'hôtel en 1823.  Peu sensibles au patrimoine exceptionnel qui les entoure, poussées par le besoin peut-être aussi, elles se séparent à la fin du siècle des magnifiques boiseries qui habillent les salles de l'hôtel.

    Enfin, en 1905 les Magasins Réunis en font l'acquisition et le soumettent à un traitement affligeant qui le dénature. Jusqu'en 1985 où une compagnie d'assurances l'achète, le rénove et en fait la vitrine de luxe de l'industriel Jacob Delafon.

    Il a changé de propriétaire à nouveau. Un groupe d'investisseurs l'a acquis récemment pour un prix autour de 28 millions d'€ et se propose de le réhabiliter en effectuant des travaux : ravalement des façades, réparation des toitures en ardoises, remplacement des planchers, pour changer sa destination en logements et commerces. S'agissant d'un immeuble classé, dans le périmètre du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, on peut penser que les "règles de l'art" seront respectées.

    On rêve de vivre là, à deux pas de la place des Vosges. La surface habitable est de 3.300 m², avec  56 parkings. De quoi faire une cinquantaine de logements. Qui sera en mesure d'y accéder, dans un quartier où le prix du m² "ordinaire" flirte avec les 13.000 € ?

     

    Bibl. Danielle Chadych, "Le Marais" – Parigramme ; Alexandre Gady, "Le Marais" – Le Passage

     

    Post scriptum du 24 novembre :

    Gauthier Caron-Thibault, Adjoint au Maire du IIIe, nous adresse un complément d'information que nous publions avec plaisir :

    Suite à votre post du 19 novembre dernier intitulé  « L'hôtel d'Ecquevilly, dit "du Grand Veneur" (IIIe), réaffecté en logements et commerces », je me permets de vous faire savoir que nous avons été en relation avec le nouveau propriétaire des lieux depuis le début de son projet de réhabilitation.

    Alors que rien ne l’y oblige en secteur PSMV, celui-ci est particulièrement sensible à notre volonté de produire dans le diffus du logement social. Il est déjà engagé avec la Ville de Paris, dans le Marais, sur plusieurs chantiers, à céder une partie des immeubles au parc social une fois la livraison faite.

    Citons pour exemple l’immeuble au coin de la rue du Temple et de la rue Pastourelle au sein duquel le 1er étage (4 logements) sera vendu intégralement à la SGIM qui y pratiquera des logements de type PLS/SRU (environ 10.5 euros du m²) avec comme attributaire entre autres la Mairie du 3e.

    Fort honnêtement, il est également venu vers Pierre Aidenbaum et moi-même au début de son chantier sur l’Hôtel du Grand Veneur pour nous expliquer que, cette fois-ci, cette rétrocession ne serait pas possible, eu égard au coût très important de la réhabilitation (un bailleur social ne peut racheter au prix du marché). Cependant, nous l’avons orienté vers l’Agence Nationale de l’Amélioration de l’Habitat et avons trouvé avec lui un point d’équilibre sur le fait de livrer 300 m² de logements (dont il restera propriétaire) à des loyers aux alentours de 16 euros du m², le produit idéal pour des classes moyennes.

    Je me permets aussi de corriger quelques chiffres : l’hôtel du Grand Veneur comportera 2216 m² consacrés au logement (dont 814 m² récupérés !) et 212 m² au commercial (hors sous sol).

    Gauthier CARON-THIBAULT

    Conseiller de Paris, Adjoint au Maire du 3ème Arrondissement, chargé du Logement, des Affaires Sociales,

    des Personnes Agées et des Personnes Handicapées

    Vice-Président de la 6ème Commission du Conseil de Paris, chargée des Affaires Sociales et de la Santé

                

  • Il est orfèvre en sa matière : Lapparra, maître-argentier rue du Temple (IIIe)

    Temple 157 orfevrerie lapparra façadeMaison Lapparra, orfèvre-argentier, 157 rue du Temple (IIIe)

                                                                                 

    On trouve LAPPARRA au fond de la cour au 157 rue du Temple dans le IIIe. L'immeuble est XVIIe mais le local de l'artisan est une de ces "verrues" que le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais qualifie de tâche orange, à démolir en cas de cessation d'exploitation de l'occupantOn peut parier sans risque que l'édifice, style art déco, dont le balcon intérieur aurait servi de tribune à Robespierre, gardera droit de cité dans le Marais à l'issue de la révision de son PSMV. En tout état de cause, Lapparra n'est pas près de mettre la clé sous la porte.

    La Maison Lapparra a ouvert grand ses portes les 18 et 19 septembre. Olivier Gaube du Gers, propriétaire de l'affaire, nous a reçus pour une visite de la boutique et des ateliers. Il est absolument intarissable sur son métier et sur son art. Un métier, effectivement, car il y une technique, des hommes et des machines derrière, mais un art car les objets qu'il fabrique sont des merveilles.

    Temple 157 orfevrerie presses

    Temple 157 lapparra olivier gaube du gers

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    On voit sur ces deux photos Olivier Gaube du Gers, pantalon rouge et gilet vert, dans sa boutique qui ressemble à un musée mais qui n'en est pas un (*), et l'une des machines, une presse antédiluvienne pour le formattage des couverts en argent, dont les multiples courroies font les délices de l'inspection du travail. Elle équipe un atelier où une dizaine de compagnons repoussent, façonnent, cisèlent dans un cadre très balzacien.

    La Maison Lapparra a reçu le label d'Etat "Entreprises du Patrimoine Vivant". "Elle est l'un des derniers ateliers-bastions de l'artisanat installés dans le centre historique de la capitale". Conservatoire de métiers, de modèles, de dessins, d'outils et de machines dans le domaine de l'orfèvrerie, elle défend avec son maître Olivier Gaube du Gers, un métier prestigieux où la France se distingue. Reconnue par les "grands" (et les riches) de ce monde qui la couvrent de commandes, elle participe à la transmission aux générations futures d'un savoir-faire d'excellence.

    (*) la boutique est ouverte à la vente au détail. Visitez le site Internet

     

     

  • La tour du fabuleux « enclos du Temple » a trouvé sa place au milieu d’immeubles en réhabilitation

       Temple vue générale enclos

    L'enclos du Temple vers 1450. L'église au centre est gardée par la "tour de César" et par le donjon, au fond à droite, avec ses quatre tours, flanqué d'une cinquième plus petite. Il trônait à l'extrémité ouest de l'enclos qui renfermait, en outre, les bâtiments nécessaires à la vie monastique, des habitations réservées aux laïcs au service de l'Ordre et quelques jardins appelés "coutures". L'ensemble était ceinturé d'une muraille qui lui donnait l'aspect d'une ville fortifiée (bibl. Histoire du IIIe, Editions Hervas, par Philippe Sorel).


    C'est dans une tour du donjon du Temple qu'a été emprisonnée la famille royale de Louis XVI, à la révolution. Le jeune roi Louis XVII  y est mort victime d'un traitement indigne et Napoléon le fit détruire pierre par pierre en 1806 car il était devenu un lieu symbole pour les monarchistes, qui faisait de l'ombre à l'Empire.

    Il n'en reste donc plus rien, si ce n'est un marquage dérisoire des tours à la peinture bleue, devant la mairie du IIIe, dont l'emplacement actuel correspond à peu près au donjon.

    Plus rien ? Pas tout à fait.

    Voici ce que nous écrivions en date du 2 février 2009 :

    "Au 73 de la rue Charlot (IIIe), où on est toujours dans le périmètre du secteur sauvegardé du Marais (PSMV), se trouve un immeuble étroit de trois étages plus un étage sous combles, qui affiche sur sa porte d'entrée une autorisation caduque de démolir/construire, que le temps et les barbouillages des tagueurs ont rendu illisible.

    Quand on pénètre, on découvre un espace qui va en s'évasant sur un ensemble de petits immeubles en déshérence totale. Les sols sont défoncés ; les bâtiments délabrés et abandonnés semblent tout droit sortis d'un bombardement.

    Si on se faufile – à ses risques et périls – dans un passage étroit sur la gauche, on découvre une tour ancienne en pierre (photos 4b) qui s'appuie sur un mur de même facture. La tour fait cinq mètres de diamètre pour dix mètres environ de hauteur.

    Il s'agit des derniers vestiges de l'enclos du Temple. La muraille et sa tour de garde sont une portion de l'enceinte. On voit sur la photo les constructions parasites qui s'y sont greffées, telles ce petit cabinet qu'on a inséré sur la droite.

        Tour enclos temple vue du bas 4b

    Le PSMV stipule que les bâtiments doivent être conservés, de même que les cours pavées. Il y a des années que cet ensemble immobilier souffre de la mésentente de ses propriétaires sur les travaux à faire. Il y a pourtant vingt cinq appartements en jeu qui pourraient retrouver leur usage naturel si un projet de rénovation, privé ou municipal, voyait le jour.

    C'est un des paradoxes du Marais : l'immobilier est cher mais on manque d'investisseurs décidés à le mettre en valeur et à l'exploiter.

    Au moment où certains proposent de bâtir des tours dans nos quartiers ou de surélever les immeubles existants, revenons sur terre en rappelant que plus de cent logements sont gelés au profit de  marchandises entreposées et que des opportunités de réhabilitation d'immeubles délaissés existent. Au 73 rue Charlot, de surcroît, mettre en valeur ce vestige exceptionnel permettrait de conserver la mémoire d'un site disparu qui a été l'un des plus remarquables de Paris."

                                                                                                                

    Nous sommes revenus sur les lieux. Les investisseurs se sont mis d'accord. L'ensemble immobilier, façade, passages, cours intérieures, et bâtiments achève sa rénovation. Une vingtaine de logements sont recréés, presque tous vendus.

    Charlot 73 chantier 06 05 10

    La tour et quelques pierres et poutres et solives d'origine, restent visibles derrière une cloison métallique vitrée. Les copropriétaires sont conscients du vestige remarquable qu'ils détiennent. Ils se disent prêts à en ouvrir l'accès à l'occasion d'évènements exceptionnels, comme les journées du patrimoine. Voici ce qu'on pourra voir :

    Charlot 73 tour enclos temple 06 05 10 

    Tour de l'enclos du Temple, 73 rue Charlot (IIIe)

                                                                                                                                                   


  • Les députés mettent un point final au débat sur le rôle des ABF dans les ZPPAUP

    Imiza chapelle cap corse avril 2010Imiza, Canari, chapelle Ste Catherine, côte occidentale du Cap Corse, site inscrit au titre de la loi de 1930

     

    Les députés ont voté le 6 mai 2010 la suppression de "l'avis conforme" des Architectes des Bâtiments de France (ABF) sur les zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP), dans le cadre du Grenelle 2.

    Les maires depuis longtemps revendiquent le droit absolu d'accorder ou non les permis de construire. Les associations de défense du patrimoine et, dans une certaine mesure, l'Etat, dans l'exercice de son pouvoir régalien, ne voulaient pas donner libre cours à des intérêts locaux qui ne sont pas toujours respectueux du patrimoine national.

    Le texte voté, finalement, pourrait constituer un compromis acceptable : l'ABF doit se contenter d'un "avis simple" mais en cas de désaccord avec le maire, le Préfet de région, représentant de l'Etat, est appelé à trancher.

    Cette disposition ne concerne que les ZPPAUP, qui deviennent des "aires de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine". Les "sites inscrits" au titre de la loi de 1930 et, a fortiori, les "secteurs sauvegardés" comme le Marais ne sont pas visés. La chapelle Ste Catherine peut dormir tranquille.

    Il reste que cette décision ébranle sur ses bases l'autorité du Ministère de la Culture et ses ABF. Ces "empêcheurs de construire en rond" en ont agacé plus d'un mais combien de massacres ont-ils évité ? Dans notre pays où le patrimoine est un atout majeur, non délocalisable et source de qualité de vie, ce n'est pas le moindre des résultats à mettre à leur actif.

      

  • Les sirènes des nuits parisiennes : l’heure de vérité

    Sirènes de la nuit    

    Près des rivages de la politique, vivent des créatures enchanteresses  qui essaient de charmer, de leur voix mélodieuse, les candidats aux régionales. Ce sont des sirènes, des femmes-poissons. Attention : elles ont le pouvoir d'envoûter pour entraîner à leur perte ceux qu'elles auront séduits.

      

    Depuis des mois, les médias se font l'écho des plaintes des professionnels de la nuit au cri de "Paris se meurt, Paris s'endort, Paris n'est plus une capitale de la fête et de la nuit comme le sont Berlin ou Barcelone….."

    Nous sommes persuadés du contraire : Paris est la ville la plus visitée du monde. Les 29 à 35 millions (suivant les sources) de personnes qui s'y pressent chaque année se répartissent statistiquement vers toutes les activités de la ville : hôtels, bars, restaurants, cinémas, théâtres, spectacles, discothèques, boites de nuit …).

    Nous le rappelons, notre association d'habitants du Marais et toutes celles qui participent au réseau "Vivre Paris !" sommes tout à fait favorables à l'existence d'une vie nocturne qui, d'ailleurs, ne fait pas défaut à Paris. Nous demandons simplement qu'elle respecte les lois et règlements qui en régissent l'exercice dans deux domaines essentiels : le bruit et l'occupation de l'espace public.

    Les professionnels de la nuit et des débits de boissons ont cherché, dans la perspective des élections régionales, à obtenir des têtes de listes des engagements au bénéfice de leurs affaires. Nous avions annoncé que nous en rendrions compte à la veille du premier tour pour que vous puissiez juger l'importance que ces personnalités accordent à leurs électeurs qui, dans l'Île de France, considèrent à 71% le bruit comme la nuisance environnementale numéro 1 (Bruitparif).

    Face aux exigences, qui sont : levées des contraintes horaires sur la fermeture des bars le soir, modification du règlement des terrasses, révision du décret de 2006 qui limite le bruit des établissements diffusant de la musique la nuit, tolérance des policiers devant les infractions, suppression de la fermeture administrative et financement des travaux d'insonorisation, voici comment ils ont réagi.

    Jean-Paul Huchon est ouvert au financement par la région des aménagements visant à insonoriser les salles. Il se propose également de faire fonctionner le RER toute la nuit du samedi soir pour que les échanges Paris-Banlieue soient plus aisés.

    Ian Brossat, président du groupe communiste à la Mairie de Paris, chargé d'organiser les "états généraux de la nuit", a reçu "Vivre Paris !" et a prêté peu de cas à nos arguments. Selon lui, les quartiers de Paris qui disent souffrir d'un excès d'activité festive sont en réalité des privilégiés puisque le prix du logement y est plus élevé qu'ailleurs. CQFD.

    Valérie Pécresse est d'accord aussi pour que la région finance l'insonorisation des salles bruyantes. Chantal Jouanno ajoute quant à elle qu'il faut affecter à "la fête" un domaine réservé et suggère que ce soit le Marais, plus précisément les quais de Seine.

    Vincent Roger, élu UMP de Paris dans le IVe, est plus réservé mais pense qu'il faut effectivement trouver un secteur où les gens soient plus libres de festoyer. Que les exploitants bénéficient d'une aide financière de la région ne le gène pas.

    Christophe Girard, élu PS de Paris dans le IVe, Adjoint au Maire de Paris pour la Culture, se dit scandalisé par les prétentions des professionnels de la nuit et parle de "cabale". Pour lui, cette campagne est faite pour masquer le manque de créativité, d'inventivité de ceux qui se plaignent. Il rejette leurs demandes et affirme que le Maire de Paris n'a jamais dit qu'il les soutiendrait.

    Dominique Bertinotti, Maire PS du IVe, tient "au mélange, dans le Marais comme ailleurs, des acteurs de la vie urbaine, habitants, commerces, entreprises, touristes. Elle n'est pas opposée au financement de salles publiques polyvalentes qui peuvent abriter des fêtes ou des spectacles mais ne voit aucune justification à ce que la région apporte son concours financier à des exploitants privés". Elle pourrait tirer profit de la déclaration de Mme Jouanno, qui va laisser
    perplexes les habitants du Marais et de Paris, car elle revient à créer
    un parc d'attractions, un Disneyland, un ghetto festif, incompatible
    avec la présence d'habitants.

    Corine Faugeron, élue à la mairie du IVe, au nom des "Verts" -Europe Ecologie- plaide contre une densité d'habitants excessive et pour une dilution des lieux générateurs de bruit. L'heure normale de fermeture des bars – 02h00 du matin – lui paraît trop tardive. Elle rêve d'une salle des fêtes dans un lieu prestigieux, gérée et aménagée par la Ville et pourquoi pas l'hôtel de Coulanges, 1bis place des Vosges, occupé actuellement par les squatters de "Jeudi Noir". Elle précise en revanche au sujet des exploitants privés : "on n'est pas là pour servir la soupe aux bars".

    Nous rapportons ce que nous avons lu ou entendu. Nos colonnes sont ouvertes à ceux qui voudraient y apporter des clarifications. A M. Pierre Aidenbaum, par exemple, à qui nous le disions hier et avec qui nous n'avons pas pu discuter sur le fond. L'existence d'un deuxième tour nous laisse le temps pour cela.

    Pour que se rompe l'envoûtement de ceux qui auraient pu succomber aux sirènes.

      

    (Illustration Edmond Dulac, la petite Sirène)

    P.S. # 1 du 12 mars 2010 : Vincent Roger, élu de Paris du IVe, nous adresse une réponse en commentaire. Nous vous invitons à la lire attentivement et le remercions pour les précisions et clarifications qu'elle comporte.

    P.S. # 2 du 12 mars 2010 : Thiéry Coudert, vice-président du groupe UMP à la Mairie de Paris nous informe d'un voeu présenté en conseil de Paris en décembre pour la création aux Batignoles d'un espace culturel et festif, Voeu thiéry coudert, voeu qui a été rejeté par la majorité. Nous sommes heureux qu'il y ait eu des velléités de protéger les riverains, mais nous aurions préféré que les attendus ne reprennent pas un argumentaire des industriels de la nuit (Paris se meurt, etc …) qui ne reflète pas la réalité. Nous remercions Thiérry Coudert pour son intervention.

    P.S. # 3 du 18 mars : Dominique Bertinotti, Maire du IVe, nous demande de préciser que les propos que nous lui prêtons n'engagent que nous.

     

       

       

  • Boite de nuit géante 3 rue Pierre au Lard – 14 rue St Merri : la Mairie de Paris ordonne l’arrêt de travaux entrepris sans autorisation

    Pierre au lard 3 engin 18 11 09
     

    L'ancienne galerie d'art du 3 rue Pierre au Lard livrée aux engins de démolition (18 novembre 2009)

     

    Confondant vitesse et précipitation, désirs et réalité, les promoteurs de la boite de nuit géante de la rue Pierre au Lard ont déclenché des travaux lundi 16 novembre. Les riverains, très attentifs à ce projet rejeté par tout le monde, et surpris de ne voir aucun panneau d'information, ont saisi la Direction du Permis de Construire de la Mairie de Paris.

    Dès mercredi, la mairie constatant qu'aucun dossier de demande d'autorisation n'avait été déposé, intervenait pour faire arrêter les travaux et rédigeait un procès-verbal. Le chantier est fermé désormais. Les instigateurs de cette tentative de passage en force encourent des poursuites en correctionnelle.

    Sur le projet lui-même, on apprend que le Préfet de Police, qui a été saisi d'avis négatifs de la Maire du IVe, du représentant de l'opposition municipale du IVe, de la Commissaire Centrale du IVe, de la Députée de la 1ère circonscription et des associations d'habitants, a décidé de renvoyer l'affaire devant le Procureur de la République.

    Historique de l'affaire : notes des 25 mai, 16 septembre, 5 octobre et 13 octobre 2009 de Vivre le Marais !

    Pour rejoindre notre association agréée, loi de 1901, apolitique et culturelle, Cliquer ICI