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Étiquette : PSMV marais

  • Hangar Lissac (IIIe) : les riverains s’impatientent


    Lissac
     

     Le hangar LISSAC, vue prise depuis le 34 rue des Francs-Bourgeois (IIIe)
                                    

    Ils sont une trentaine au sein d'un collectif qui regroupe des habitants des rues des Francs-Bourgeois et Vieille du Temple. Depuis que LISSAC, en 2006, a évacué le hangar que la société d'optique occupait au fond du passage des Arbalétriers (à hauteur du 38 rue des Francs-Bourgeois), ces riverains de longue date pour beaucoup d'entre eux, ne cessent de réclamer l'application des dispositions incluses dans le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais tel qu'il existe aujourd'hui et qui prévoit la démolition du hangar et son remplacement par un espace vert.

    Le plan prévoit aussi la reconstitution des cheminements, l'un au nord vers la rue Barbette, l'autre à travers l'impasse des Arbalétriers où, selon certains chroniqueurs, les sbires du Duc de Borgogne Jean sans Peur massacrèrent sur sa mule le Duc d'Orléans, en 1407. alors qu'il venait de rendre en l'Hôtel Barbette une visite galante à la reine Isabeau de Bavière, épouse du roi Charles VI dit "Le Fou", qui résidait lui à l'Hôtel Saint-Paul.

     

    Arbalétriers contraste droite gauche

     

     

     

    Impasse des Arbalétriers, dont la rive Ouest est honteusement traitée par la copropriété qui en a la charge, tandis que la rive Est est remarquablement entretenue par les propriétaires du 34 rue des Francs-Bourgeois (IIIe)

     

    Ils soulignent que la société LISSAC s'est engagée par contrat avec la Ville de Paris, en 1981, à libérer sous 25 ans l'espace qui leur appartenait et à le céder à la Ville gratuitement sous réserve qu'il soit transformé en espace vert. Condition que le PSMV de 1996 a reprise de manière explicite en excluant toute dérogation ou exécution différée dans le temps (notre article du 24 janvier 2012).

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, connait bien cette revendication. Il n'est pas certain qu'il veuille y souscrire totalement, mais son sens de la conciliation pourrait le conduire à recommander une solution de compromis qui ne serait pas forcément catastrophique pour les gens qui vivent sur le site. Tout est dans les détails : si une construction devait remplacer le hangar, tout dépend de son emprise, de sa surface, de sa hauteur et de sa destination. Si toutefois les riverains ont la patience d'attendre 2014, date où le PSMV révisé pourrait voir le jour, en même temps que les élections municipales à Paris comme ailleurs.

    Gérard Simonet

     

  • Prochaine visite guidée de l’association : la place des Vosges !

    Vosges place vue moyenne
    La place des Vosges (IIIe et IVe)

     

     

    Notre prochaine visite vous fera découvrir un lieu que vous croyez bien connaître et pourtant…

     

     La Place des Vosges, cette inconnue

     

    Jeudi 12 avril 2012

    Rendez-vous  à 14h15 – sortie du métro Saint-Paul

     

    Continuant notre exploration de ce coffre aux merveilles que constitue notre vieux Marais, nous vous proposons de nous promener cette fois-ci autour de la place des Vosges et de son quartier.

    Voulue par Henri IV, qui n’en verra pas l’inauguration, la place Royale qui a troqué son nom pour celui de place des Vosges et nous verrons pourquoi, introduit l’ordonnance dans un Paris encore médiéval et chaotique.

    Mariage heureux de la pierre blanche, de la brique rouge et de l’ardoise, que notre guide Sylvain Solustri nous présentera avec chacun des trente-six pavillons sur arcades qui l’entourent ; tous apparemment semblables et pourtant si différents. Nous en tracerons l’histoire mouvementée, et nous tournerons autour pour en relever les beautés architecturales, les curiosités et y évoquer les grands personnages (et les petits) qui y vécurent. Peut-être même pourrons-nous visiter la maison de Victor Hugo.

    Centre de la vie mondaine pendant plus d’un siècle, la place aujourd’hui est plutôt un espace de flânerie égayé par les cris des enfants. Nous évoquerons Madame de Sévigné, qui y naquit, Pascal et Descartes, qui y fréquentèrent les salons, la grande tragédienne Rachel, Marion Delorme, Bossuet, et bien sûr le cardinal de Richelieu que les nobles venaient narguer en se battant sous ses fenêtres. C’est du moins ce que nous dit la légende. Y habitent de nos jours quelques personnages célèbres dont nous évoquerons les noms …. par exemple Maurizio Pollini (avouez que vous attendiez autre chose !)

    Véritable « plaque tournante » du quartier du Marais, c’est l’une des places les plus visitées de Paris et pourtant l’une des plus mal connues.

    Nous vous rappelons une participation aux frais de 10 euros par personne et vous remercions de prévenir de votre venue Marie-Françoise Masféty-Klein par téléphone 01 42 72 61 41 ou par mail mfmk@free.fr. Espérant vous revoir lors de cette visite, nous vous adressons nos fidèles amitiés.

     

    En novembre 2009, nous nous étions introduits dans l'Hôtel de Coulanges, 1 place des Vosges, à la faveur de son occupation par des squatters de "Jeudi Noir". En guise de "mise en bouche" allez donc faire un tour sur le site. Vous y trouverez des photos d'un intérieur magnifique que nous ne pourrons malheureusement pas visiter avec vous (sauf surprise).

                                                               

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  • Hangar Lissac (IIIe) : les riverains veulent l’espace vert qui leur est promis dans le PSMV du Marais

    Lissac hangar colorié
    Vue générale sud-est. "Hangars" Lissac (en rouge) et Centre Culturel Suisse (en vert), enkystés entre les rues Vieille du Temple et Francs-Bourgeois (IIIe), au sein d'une zone à forte densité d'habitants

                       

    On a de la peine à imaginer que ce décor sinistre de constructions disgracieuses est le quotidien des habitants qui vivent autour, à quelques mètres seulement de la prestigieuse rue des Francs-Bourgeois, haut-lieu de la mode et du prêt-à-porter chic et cher.

    On l'appelle communément "hangar Lissac". C'est en réalité un assemblage de structures sans valeur architecturale, en béton et parpaings, qui a un temps hébergé des bureaux et entrepôts du fabricant de lunettes Lissac. Un hangar annexe, qui donne sur le fameux passage des Arbalétriers, est exploité par le Centre Culturel Suisse.

    Le plan de sauvegarde et de mise en valeur  (PSMV) du Marais l'avait condamné à la démolition. Au terme d'un accord conclu avec la Ville de Paris en 1980, Lissac avait obtenu l'autorisation de différer le curetage et d'occuper les bâtiments pendant 25 ans, sous réserve de céder gratuitement le terrain et les mur à la Mairie de Paris à l'issue de ce délai, afin qu'un espace vert soit réalisé.

    En 2006, la Ville a donc fait valoir ses droits. Il y a eu quelques soubresauts judiciaires mais la situation a fini par se clarifier. Les riverains ont alors commencé à se manifester. A travers le conseil de quartier et directement auprès du Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum. Ils n'ont reçu que des réponses évasives qui leur font penser que le Maire n'a pas envie d'appliquer les dispositions du plan de sauvegarde. 

    Lissac hangar rousseau 17 01 12
    Le "hangar" Lissac vu de l'ouest (64 rue Vieille du Temple) – photo Pascal Rousseau –

                                                            

    Quant au Centre Culturel Suisse, le contrat a atteint son terme mais la Ville a accepté de le reconduire pour cinq nouvelles années.

    De gros nuages sont arrivés en 2011. On a entendu M. Aidenbaum annoncer alors qu'il renonçait au jardin et envisageait de construire. Construire quoi ? Les hypothèses vont bon train mais aucune n'est confirmée.

    Plusieurs riverains des rues des Francs-Bourgeois et Vieille du Temple, dont certains sont résidents de longue date et maîtrisent le dossier et son histoire, ont raison de souligner que le PSMV fait obligation à la mairie de démolir les constructions et établir un espace vert ainsi que les cheminements anciens entre ces rues et la rue Barbette. Ils n'excluent pas une action en justice pour contraindre la mairie à le faire.

    Le PSMV avait vocation, au-delà de la sauvegarde du patrimoine, à donner de la respiration à un urbanisme trop dense. Le Marais se caractérise par la rareté  des espaces verts et une forte concentration du bâti. Associer dans une même démarche l'élimination des constructions parasites qui le défigurent et le rétablissement des cours et jardins d'origine était un objectif pertinent autant pour sa mise en valeur que pour l'amélioration de la qualité de l'environnement.

    Le PSMV de 1996 est toujours en vigueur et il dit la loi dans le Marais, tant que sa révision, lancée depuis juin 2006, n'est pas effective (on parle de 2014). Le devenir du site Lissac n'est pas tranché. On peut craindre que la Mairie de Paris, qui gère la ville la plus dense d'Europe, cède à sa frénésie de densifier toujours plus et se préoccupe peu de l'opinion des riverains.

     Densité paris dessin sans légende

     

    On nous dira qu'ils ont été consultés à travers les ateliers que les mairies d'arrondissements ont animés et dirigés. Il faut croire que ceux-là mêmes qui s'inquiètent aujourd'hui en ont été absents ou que leurs interventions sont passées aux oubliettes de la concertation.

    Ils sont nombreux en tout cas à se mobiliser. Ce dossier pourrait bien constituer l'un des enjeux de la bataille municipale de 2014.

     

    Post-scriptum du 25 janvier 2012                                   

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, nous a convié à un entretien aujourd'hui pour un tour d'horizon incluant ce sujet. Il précise que le dossier "Lissac" n'a fait l'objet à ce jour d'aucune décision dans le contexte du plan de sauvegarde actuel ou du plan en cours de révision. Diverses approches sont possibles. Il précise toutefois que les hangars seront bien rasés. La réalisation d'un jardin, sous réserve qu'il soit public, n'est pas exclue.

     

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  • Pas d’ascenseur au 2 rue du Pas de la Mule (IIIe) : c’est le voeu de la Commission du Vieux Paris

    Pas de la mule 2 façade
    Immeuble du 2 rue du Pas de la Mule (IIIe). Beau portail avec voute en "anse de panier".

     

    On sait peu de choses sur la rue du Pas de la Mule. Simplement que son percement date de 1603 et qu'elle permet de rejoindre la place des Vosges au boulevard Beaumarchais en traversant la rue des Tournelles. Les nos pairs sont dans le IIIe, les nos impairs dans le IVe. On note qu'elle gravit une pente au-delà de cette rue pour atteindre le talus sur lequel reposent les immeubles du boulevard. On suppose qu'elle doit son nom à un dispositif dit "pas de mule" qui permettait de monter plus facilement cette rue à cheval.

    Une chronique nous apprend que dès 1560, "le premier président du parlement de Paris, Gilles Lemaistre, passait par là monté sur une mule, suivi de sa femme dans une charrette et de sa servante sur une ânesse, allant le soir voir pendre les gens qu'il avait jugés le matin". Voilà qui est parfaitement sinistre et quelque peu misogyne.

    Entrons par ce portail. On découvre une cour entourée de bâtiments XVIIIème siècle, que le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais considère intéressants donc "à conserver et à mettre en valeur".

    Pas de la mule 2 cour intérieure

    L'édicule qu'on entrevoit sur la gauche n'a pas lui cette chance. Il est en "tâche jaune" donc "à démolir". Comme la tendance observée dans l'élaboration de la nouvelle version du PSMV est carrément en faveur de la conservation de l'existant, et que de surcroît ce bâtiment est fort utile car il abrite le gardien des immeubles, il a toutes les chances de survivre.

    Approchons nous du portail du fond en notant le caractère féerique et exhubérant du cadre, que la photo rend bien.

    Pas de la mule 2 portail cour intérieure
    On s'attend tout naturellement à trouver dans ce décor de marquise, niche, arcades et menuiseries, derrière le portail, un escalier superbe. On n'est nullement déçu.

    Pas de la mule 2 escalier
    Ce bel escalier du XVIIIème siècle avec sa rampe en fer forgé est menacé toutefois de laisser sa place à un ascenseur. C'est apparemment le voeu des propriétaires. Parions qu'il s'agit plus vraisemblablement des occupants des étages supérieurs (3ème, 4ème ?).

    La Commission du Vieux Paris en a été saisie par la Mairie de Paris. Dans sa séance plénière du 15 septembre 2011, elle a émis un avis défavorable à ce projet. Le Maire de Paris n'est pas tenu de l'écouter mais nous nous permettons de dire, en cette circonstance, qu'il serait mal avisé de ne pas le faire. Le PSMV a la particularité de protéger notre patrimoine collectif, qu'il s'agisse des constructions ou des intérieurs. Les propriétaires n'ont pas sur cet ouvrage droit de vie ou de mort. C'est ainsi que la loi est faite dans les secteurs sauvegardés comme le Marais.

    Un détail pratique nous échappe pour le moment : l'Architecte des Bâtiments de France doit se prononcer. Sa décision est sans appel : pas de visa conforme, pas de permis. Son service a-t-il déjà statué et de quelle manière ? Que les limiers de l'association aillent bd Morland consulter le dossier. Nous serons ravis de publier leurs conclusions. Il serait assez attristant, en tout cas, d'apprendre que le visa a été accordé et que le salut de l'escalier menacé ne tient plus qu'au fil d'une Parque dont le nom est "Commission du Vieux Paris".

     

    Pour agrandir les images, clic gauche jusqu'à deux fois dans la photo

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  • Six ans après leur condamnation en appel, la SCI Victor et ses dirigeants refont surface au 25 rue au Maire (IIIe)

    Au maire 25 sobhic panoramique 
    25 rue au Maire (IIIe), un décor à la manière d'Hitchcock, une saga judiciaire qui remonte à 2004 (cliquez dans l'image pour l'agrandir)

     

    L'affaire date en effet de 2004. La Mairie de Paris et les Bâtiments de France découvrent que l'un des copropriétaires du 25 rue au Maire (IIIe), la SCI Victor, dont le gérant est M. Jianging LI, exécute des travaux d'aménagement de locaux à usage commercial et d'habitation, sans déclaration préalable, en secteur protégé par le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. L'affaire est appelée devant le Tribunal de Grande Instance de Paris.

    Cinq copropriétaires se portent parties civiles aux côtés de la Mairie de Paris et du Ministère de la Culture (Bâtiments de France). Notre association, qui s'appelle alors "Association des Haudriettes", fédère plusieurs associations du IIIe et du IVe, car elle seule bénéficie de "l'agrément " au titre du code de l'environnement, et se porte également partie civile, au nom du respect des règles d'urbanisme.

    Le prévenu est condamné en première instance. Il fait appel le 9 mai 2005. Sa condamnation est confirmée et sa pénalité alourdie : il devra payer 20.000 € d'amende (contre 4.000), démolir une verrière sur cour sous 3 mois et sous astreinte de 75 €/jour de retard, et verser 800 € de dommages-intérêts à chaque partie civile, majorés de 300 € au titre de l'article 475-1 du code de procédure pénale.

    Il décide de se pourvoir en cassation mais sa demande est rejetée le 14 décembre 2005.

    Rien depuis ne s'est passé, à notre connaissance. Pas un frémissement. Nos demandes par huissier de règlement des sommes dues, sont restées infructueuses. La façade de l'immeuble est toujours plus délabrée, dans un environnement, nous en avons parlé dans un article récent, qui s'est pourtant considérablement amélioré.

    Coup de théâtre en ce beau mois de mai : la SCI Victor et M. et Mme LI Jianging et Chen Tso Yuan viennent d'obtenir un permis de construire en bonne et due forme pour "le changement de destination de locaux commerciaux à rez-de-chaussée, 1er et 2ème étages sur cour, en habitation (4 logements créés) avec démolition de la partie centrale" (verrière, qu'on peut voir encore dans la cour).

    Au maire 25 verrière 

    La cour pavée va être restituée, conformément aux prescriptions de l'Architecte des Bâtiments de France. Les façades seront ravalées dans les règles de l'art et toutes les ouvertures refaites. La porte d'accès à l'immeuble et la devanture existante s'intègrent dans un projet élégant illustré par une enseigne du genre "Vins de France".

    Au maire 25 façades rénovées sur cour bis

     Projet de la cour après démolition de la verrière (en hachures) et réfection des façades

                                     

    La nouvelle nous enchante. Ce projet, c'est naturellement ce que tout le monde aurait souhaité dès le commencement. Nous nous posons néanmoins deux types de questions.

    En tant que partie civile, dont aucune n'a vu la couleur des dommages-intérêts qui lui sont dûs, chacun comprendra qu'il est légitime que nous réagissions. D'autant plus que nous ignorons si l'amende de 20.000 € assortie de l'astreinte (150.000 € selon nos estimations), a été réglée à l'Etat. Il est vrai en contre partie, que le prix du m² a doublé pendant la période et que cette donnée n'aura pas échappé à un investisseur avisé.

     

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  • L’agence « Beaubourg Immobilier » (IVe) laisse sa place à une « affaire en or »

    Rambuteau 3 achat or 
    La nouvelle boutique "Achat Or de Paris", 3 rue Rambuteau (IVe)

                                                

     C'était il y a peu de temps une agence immobilière. En réalité, une "vitrine" de "Beaubourg Immobilier", une agence qui a pignon sur rue au 78 rue Beaubourg (IIIe). Ce fonds de commerce n'a pas de fond car le restaurant asiatique voisin, "Le Canard Laqué", occupe tout l'espace à l'arrière.

    C'était néanmoins ce qui convenait à Stéphane B. pour créer son commerce d'achat d'or, au coeur très envié maintenant du Marais, sur cet axe fréquenté qui conduit du Centre Pompidou à la place des Vosges.

    Le magasin ouvrira officiellement lundi 2 mai 2011. A l'intérieur, une entrée minuscule et un guichet. C'est là qu'auront lieu les transactions. Stéphane est un professionnel des métaux précieux et des gemmes. Il est lui-même fondeur, dans un atelier dont l'adresse, sans être secrête, reste cependant discrète. Il ne s'en flatte pas mais son discours convainc qu'il offre des conditions d'achat du métal précieux qui ne sont pas obérées par des campagnes de publicité coûteuses. Il est vrai, nous l'avons remarqué, que l'achat d'or fait l'objet en ce moment de spots télévisés comme on n'en a jamais vus dans le passé.

    La raison en est simple : face aux perspectives économiques, aux menaces d'éclatement de la zone Euro, à l'évolution de la demande de matières premières et de leurs prix, l'or fait de plus en plus figure de valeur refuge. Traités de passéistes à l'époque, le Général de Gaulle et l'économiste Jacques Rueff avaient prôné le retour de la suprématie de l'OR. On est en train de redécouvrir la pertinence de leur doctrine.

    Ainsi, la création de ce commerce, qui nous change des magasins de fringues, des agences immobilières, des coiffeurs et des opticiens (que nous saluons tous néanmoins avec sympathie), est-elle un témoignage de l'air du temps. Stéphane B. le reconnait avec sobriété. Il précise qu'il ne se limitera pas  à l'or mais avoue son intérêt pour l'argent-métal, le platine et les pierres précieuses dont il est expert en évaluation.

    D'ailleurs, on aura remarqué qu'il se trouve sur le chemin du Crédit Municipal (dit "le clou" ou "ma tante"). L'immense majorité des dépôts (90%) pour bénéficier d'emprunts sur gage, sont des bijoux. Il subodore que les candidats emprunteurs iront le voir pour comparer les offres. C'est là que sa réussite se jouera.

                                                                                                                                          

  • Rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe) : à l’aube du renouveau

      Grenier st lazare vue generale fev 11
    Rue du Grenier Saint-Lazare (IIIe) : un assemblage hétéroclite mais harmonieux de bâtiments du XVIIIème siècle qui ont échappé aux démolitions successives

     

    Le moment est venu de parler de cette rue, passablement encombrée par les baraques et engins de chantier au service de la rénovation des installations d'aération de la ligne 11 du métro, car la RATP annonce la fin des travaux pour le début du mois de mars.

    Derrière les palissades, en effet, on peut constater que la remise en état du site a commencé. Il est donc temps de s'intéresser à cette partie de l'arrondissement qui va de la rue Beaubourg à la rue aux Ours, et qui marie un urbanisme contemporain, côté impair, et ces immeubles anciens côté pair à qui on a épargné le sort de leurs vis à vis. Ils ont échappé trois fois, en effet, à la démolition : au moment  de l'élargissement de l'axe Etienne Marcel, sous Haussmann (peu avant 1870), au début des années 1900 quand on a procédé au nouveau tracé de la rue Beaubourg et dans les années 70 qui vit le réaménagement de "l'espace Beauboug" et la réalisation d'un îlot urbanisée connu sous le nom de "Quartier de l'Horloge".

    Grenier st lazare carrefour beaubourg ancien 
    Le carrefour Beaubourg-Grenier Saint Lazare en 1913. En face, vers la droite, la rue du Grenier St Lazare, et vers la gauche la rue Beaubourg, dont l'immeuble dominé par les deux lucarnes visibles sur la photo d'époque (flêche rouge), existe toujours aujourd'hui (Paris, Un voyage dans le temps, de Léonard Pitt – Parigramme)

                                                                                


    Quartier horloge avant rénovation 2
     Immeubles démolis en 1970 au profit du projet de "Quartier de l'Horloge", rue Rambuteau. Hormis leur état de vétusté, ils ressemblent à ceux qui bordent aujourd'hui le côté pair de la rue du Grenier St Lazare

                                                                      

    Il est toujours utile de savoir d'où l'on vient. Quand la décision est prise d'élargir et de rectifier le tracé de "l'axe" Beaubourg-Renard, proche de la sinusoïde au XIXème siècle, de nombreux immeubles sont détruits. Les rues Beaubourg et Renard n'ont pas à rougir de ce qui fut construit dans la foulée. Les styles "Art Nouveau" puis "Art Déco" qui caractérisent les constructions nouvelles donnent à ces rues aujourd'hui un cachet qui saute particulièrement aux yeux quand on lève la tête car les étages supérieurs sont privilégiès. Balcons, loggias, colonnes, consoles, décorations y abondent, tandis que le bas des immeubles reste généralement plus sobre.

    Beaubourg 35-37
     Immeubles 35-37 rue Beaubourg

     

    On a le droit d'être plus réservé en jugeant la rive impaire du Grenier St Lazare. Le "Quartier de l'Horloge" a pourtant quelques atouts. Sa série de façades côté Centre Pompidou offre une esthétique originale qui s'accorde bien avec le caractère de l'espace Beaubourg. Au sein du "village" de l'Horloge, domaine privé ouvert au public, l'architecture est inovante et porteuse de qualité de vie. L'erreur a été de créer des passages trop bas et trop étroits, difficiles à entretenir, qui attirent incivilités et délinquance.

    Depuis que ces immeubles ont subi un ravalement qui était plus que nécessaire, leur façade sur la rue du Grenier St Lazare crée avec leurs vis à vis de l'autre côté de la rue, un contraste qui ne manque pas d'harmonie, entre les styles des XVIIIème et XXème siècles.

    Il reste que le "charme" de ce lieu qui a tout pour devenir à la mode, comme l'est en ce moment le quartier "Bretagne", repose sur la série d'immeubles XVIIIème, tous disparates côté pair de la rue. Il s'agit généralement de bâtiments étroits, de hauteurs variées, qui portent la marque de rehaussements réussis opérés au XIXème siècle. Ils se signalent par les ouvertures du type "lucarnes" qui éclairent les volumes des étages ainsi créés.

    Les activités économiques semblent avoir déjà anticipé le renouveau : un hôtel flambant neuf et un bar-brasserie au 36, un marchand de beaux vélos "vintage" au 34, un Franprix au 16, un cabinet d'infirmières et de kiné ainsi qu'une galerie d'art au 12, un agent immobilier au 8, un coiffeur esthéticien au 6, sans oublier "L'Ambassade d'Auvergne" au 24, restaurant gastronomique au cadre rustique qui sent bon la France profonde, le tripoux et l'aligot. En face, un G20 au 17, un traiteur/restaurant libanais à côté, une agence immobilière au 15, un centre de traitement laser au 7 et une grande parfumerie au 5, très fréquentée par les touristes asiatiques. Enfin, pour terminer cet inventaire, une galerie d'art au 5 et une pizzéria-bar à l'angle Beaubourg.

    Au cours des nombreux débats sur l'avenir du secteur Beaubourg-Temple, on s'est souvent inquiété de ce que serait son devenir si les grossistes-importateurs s'en allaient. Chacun y allait de ses propositions toujours forcément interventionnistes. La preuve est faite ici qu'en ne se mêlant de rien, la libre économie développe une diversité naturelle.

    Il y a de l'espace, rue du Grenier St Lazare. Chaussée, contre-allée, large trottoirs, des arbres, des commerces, des parkings, une grande surface (Leroy-Merlin), le Centre Pompidou, une boite de nuit (Le Dépôt) et l'Hôtel de Police du IIIe à proximité, tout pour faire de ce lieu le prochain endroit à la mode du Haut-Marais pour peu que le Maire Pierre Aidenbaum en prenne conscience et fasse un effort pour sa "requalification", comme il l'a fait pour la rue de Bretagne, avec pour effet la métamorphose qu'on sait. Il reste en effet à s'interroger sur la vocation d'une contre-allée qui n'a apparemment d'autre fonction aujourd'hui que de conduire droit à un élévateur d'accès au parking souterrain, dont on ne sait plus très bien s'il est ou non en usage.

    Il faut croire que nous ne sommes pas les seuls à miser sur ce lieu : le prix moyen affiché par "meilleursagents.com" est de 9.533 €/m² et le prix le plus haut de 11.323 €/m². On n'est pourtant plus tout à fait dans le Marais, mais c'est tout comme.

     

    Pour agrandir les photos, cliquer dans l'image. Un second clic fit apparaitre des détails étonnants.

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  • Le marché de l’immobilier dans le Marais (IIIe et IVe)

    Sévigné 3 agence initiales   

    L'agence immobilière "Initiales", 3 rue de Sévigné (IVe) tél. 01 70 08 66 99

     

    Pour essayer de comprendre le marché dans lequel nous baignons, nous nous sommes entretenus avec Alexandre Urwicz qui dirige cette agence immobilière du IVe, active sur l'ensemble du secteur du Marais.

    Ce qui ressort de ses déclarations, c'est la rareté des biens offerts à la vente, eu égard à une demande qui croit régulièrement. Il s'ensuit un déséquilibre, qui pousse les prix irrésitiblement à la hausse.

    Selon la chambre des notaires, le prix du mètre carré en moyenne a franchi le seuil des 10.000 € dans le IVe tandis qu'il frole les 9.000 € dans le IIIe (Ste Avoye). Attention : la rareté des transactions rend cet indicateur volatil. Un achat isolé peut changer radicalement une statistique.

    Qui sont les acheteurs ? Sept sur dix sont des étrangers, italiens en tête, suivis par les belges. Les américains se sont faits discrets depuis la baisse du Dollar mais ils sont aux aguets prêts à revenir à la faveur d'une baisse de la devise européenne. Les trois restants sont généralement des jeunes que leurs parents aident financièrement pour leur primo accession à la propriété.

    Ces étrangers achètent principalement des petits appartements, dont ils font leur pied-à-terre à Paris, la capitale qu'ils plébiscitent en dépit de ses "nuits qui meurent lentement" ….. (air connu). Quand ils ne l'occupent pas, ils le louent meublé à la semaine autour de 25 €/m² (100 €/m²/mois), trois fois plus cher qu'une location nue.

    Cette pratique explose. Sans doute est-ce une réponse à la pénurie de chambres d'hôtel dans notre quartier mais les résidents permanents en font les frais : ils ont vocation à devenir de moins en moins nombreux. Le phénomème se vérifie déjà dans le IVe. Le IIIe n'est pas à l'abri.

    Pourtant, dans les villes de plus de 200.000 habitants, le code de la construction dans son  article 631.7 interdit la location meublée dans des logements qui ont le statut d'habitation. En toute rigueur, l'exercice de la location en meublé, professionnelle ou non, implique la conversion préalable des biens en locaux "commerciaux". Il faut pour cela l'accord de la mairie de la ville. Elle le donne aisément pour la transformation du "commercial" en "habitation", rarement l'inverse.

    En pratique, cet article du code n'est pas appliqué et on ne connait à son sujet aucun cas de sanction,  aucune jurisprudence. Il n'y a donc pas de raison que le mouvement s'arrête.

    Autre catégorie d'acheteurs : les "impatriés", des français qui ont épargné en s'expatriant et qui rentrent au bercail. Le prix ne les fait pas reculer. Le logement qu'ils recherchent, en vue souvent de leur retraite, est une fin en soi.

    On a bien compris qui sont les acheteurs. Outre l'attrait de Paris et de son centre historique, ils profitent du niveau exceptionnellement bas des taux d'intérêts. On sait que les mensualités de remboursement des crédits, sont directement ou presque proportionnelles aux taux. Un taux divisé par deux, c'est une mensualité qui baisse de façon sensible. Ce qui veut dire, à durée constante, qu'on peut emprunter beaucoup plus.

    Qui sont les vendeurs ? On pourrait penser que l'incitation des acheteurs à transformer leurs disponibilités financières en pierre devrait trouver sa contre partie chez des détenteurs de bien immobiliers, réticents à les vendre pour récupérer des liquidités dont la valeur peut fondre brusquement et dont les rendements sont dérisoires. Certains d'entre eux vendent pourtant. Cet apparent paradoxe s'explique par le fait que les vendeurs sont souvent des personnes qui atteignent l'âge de la retraite et qui distribuent le produit de la vente à leurs enfants et petits-enfants, pour les aider à acquérir à leur tour un logement. Certes au bout de la chaîne on retrouve toujours un détenteur de liquidités mais elles se diluent dans l'espace et dans le temps.

    Parmi les vendeurs, c'est conjoncturel, on trouve aussi en ce moment des irlandais qui réalisent leur plus-value en vue de faire face à une situation qui a de bonnes raisons de les inquiéter.

    Au sein de la compétition parisienne, le Marais ne cède la palme qu'aux VIe et VIIe arrondissements. Faut-il se réjouir de sa côte d'amour ? Certainement car elle consacre un environnement architectural, historique et culturel remarquable. Mais il faut que le Marais reste vivant. Non pas à la manière d'un parc d'attractions qui brasse des foule sans cesse renouvelées, mais avec des gens qui en font leur domicile permanent et alimentent l'économie locale et les commerces de proximité.

    De ce point de vue, et pour le moment, le IIIe qui regagne des habitants paraît mieux loti. Le IVe a un défi à relever : éviter que son image de quartier agité, alors qu'on ne dénombre qu'un nombre limité de points chauds, le desserve au point que ses habitants, la mort dans l'âme, finissent comme certains que nous connaissons, par le quitter pour laisser la place à des oiseaux de passage.

     

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  • L’ambition déclarée de Dominique Bertinotti, Maire du IVe, se concrétise : un immeuble en voie de surélévation

    Rosiers 4 hammam st paul

    L'ancien "Hammam St Paul", 4 rue des Rosiers (IVe)

                                                                                                                                                     

    Le bâtiment date du milieu du XIXe siècle. Il a hébergé à ses débuts la "société des Israélites polonais de la loi Rabbinique" (Alexandre Gady). Les deux premiers étages ont belle allure. Le deuxième étage en particulier est assez richement décoré pour mettre en relief les fenêtres et offre à la vue des écussons surmontés de têtes d'animaux (qui nous dira de quelles espèces il s'agit : ours, lion ?) qui vantent les équipements de l'établissement : "sauna" et "piscine".

    Le dernier étage, en revanche, semble dû à un ajout ultérieur mais il est vraisemblable qu'il n'en soit rien et qu'il ait été simplement construit "à l'économie" à l'origine, pour abriter des fonctions subalternes.

    Il va être démoli. A sa place, deux étages neufs vont être érigés en surélévation sur l'immeuble. Le deuxième étage de bureaux sera converti en habitation et les deux étages nouveaux seront eux aussi réservés à l'habitation, avec création d'un ascenseur et d'une terrasse sur toit, accessible côté cour. On peut penser que les Bâtiments de France seront attentifs à cette modification, qui se doit de respecter le style de la construction d'origine et les obligations du plan de sauvegarde du Marais (PSMV).

     Il n'y a aucune raison de regretter une telle surélévation. D'autres encore sont posssibles, dans des configurations comparables. Mais nous n'irons pas jusqu'à déclarer avec la Maire du IVe, à propos du PLU (plan local d'urbanisme) de Paris, que "tous les bâtiments devraient être surélevés" (voir article du 17 décembre 2009). Il est plus que probable, du reste, que sa formulation ait largement dépassé sa pensée et ses convictions. Mais ce commentaire n'engage que nous.

     

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  • Restauration de l’hôtel de Mayenne (IVe) : l’intervention chirurgicale a commencé

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    L'hôtel de Mayenne, 21 rue St Antoine (IVe), photographié depuis les toits du 16 rue St Antoine. [photo Jean-Etienne Chautard]

                                                                                                                                  

    Nous vous annoncions sa restauration d'envergure dans un article daté du 19 février 2010. Les travaux ont été lancés entretemps. Jean-Etienne Chautard en a suivi les étapes depuis la fenêtre de son appartement : 

    1 : toiture centrale enlevée aux deux tiers de la hauteur ( sauf raccords avec pavillons latéraux )
    2 : destruction des deux très grandes cheminées (il a fallu protéger les toitures latérales des deux pavillons )
    3 : destruction du dernier tiers du toit
    4 : destruction des trois fenêtres en façade haute
    5 : (en cours) début de destruction du mur de façade deuxième étage

    La  photo ci-dessus montre le plafond de cet étage réduit à l'état de poutrelles. L'histoire retiendra aussi le fantastique scalpel qui a servi à la découpe (voir ci-dessous)

     

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