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Étiquette : réseau vivre paris

  • Les associations européennes du réseau « Vivre la Ville ! » préparent activement leurs assises publiques du 31 mai à Paris

    Vivre la villeDes animateurs de la composante française du réseau "Vivre la Ville !" se sont retrouvés le 9 mai dans un café parisien pour fixer les détails de l'organisation de la journée du 31 mai 2016. De gauche à droite Me Noël Raimon (BVTC Toulouse), Gilles Pourbaix (ACCOMPLIR), Alix Cannamela (SOS Bruit Paris), Nicole Nussbaum (Calme Gütemberg Strasbourg), Gérard Simonet (Vivre le Marais !) … et Jean-François Revah (Collectif XIe) derrière l'objectif

     

    Le groupe a validé le document de  présentation de la journée. Nos lecteurs peuvent se le procurer dans sa version 4 pages en cliquant ICI

    Nous rappelons à ce propos que la réunion se tient de 18h30 à 21h30 le mardi 31 mai 2016 salle Jean Dame, 17 rue Léopold Bellan 75 002  PARIS, et que l'entrée est libre. Nous insistons auprès de nos lecteurs pour qu'ils participent massivement à cette manifestation qui attestera de leur volonté que soit préservée leur qualité de vie face à la poussée de la marchandisation à outrance de l'espace public et à l'occupation nocturne des centres villes par des foules de consommateurs alcoolisés.

    Inscrivez bien cette soirée sur votre agenda et venez en famille ou avec des amis !

     

    NB : On aperçoit une voiture de police, à l'extérieur, sur la photo. Il ne s'agit pas de notre garde rapprochée mais d'une coïncidence purement fortuite

     

  • Le passage des Arbalétriers (IIIe) toujours à l’abandon

    Sans-titre L'état du passage des Arbalétriers (IIIe) (Photo VlM!) 

     

    Voilà un an (30 mars 2015), une nouvelle fois encore,  et ce depuis 2010 ( !) date de la première alerte, notre association s’insurgeait de l’état de délabrement et de saccage du passage des Arbalétriers (il débouche 38 rue des Francs Bourgeois IIIe) en plein centre historique du Marais, là où les touristes affluent lorsque, venant du Centre Pompidou, ils rejoignent la place des Vosges et vice versa.

    Que doivent- ils penser de l’état de droit, de l’impunité dont jouissent ceux qui s’ingénient à massacrer le passage en y apposant tags et barbouillages divers, aussi odieux que laids et gratuits. La presse relatait récemment la mobilisation d’étudiants de Sciences Po Paris qui eux se battaient pour trouver les fonds nécessaires permettant de restaurer des chefs d’œuvre oubliés…

    Que faisons-nous ?

    Alors que nous avons la chance de disposer de ce lieu historique où ce sont joués des évènements de notre histoire, situé dans un environnement visité par des touristes du monde entier, ce trou béant d’indifférence et de désintérêt laisse songeur. N’y a-t-il aucune solution pour faire arrêter ce massacre ? L’argent manque-t-il tant pour ne pas pouvoir aider à sa restauration et à sa protection ensuite? Attend–on un miracle soudain alors que chacun sait combien sont élevées les subventions distribuées par la Mairie de Paris à de multiples associations  (voir notre article du 12 octobre 2015) ?

    Il est grand temps de se pencher au chevet du passage des Arbalétriers. Le traitement qui lui est réservé depuis des années est une injure à notre histoire et à notre quartier.

    Dominique Feutry

     

  • Etats Généraux de la Nuit : chacun a vu minuit à sa porte !

    Etats generaux nuit tribune

    Introduction des Etats Généraux depuis la tribune de la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville

     

    Nous avons décidé de laisser la parole à deux adhérents de "Vivre le Marais !" dont nous publions les commentaires, et au réseau d'associations  "Vivre Paris !" – très présent dans le débat – qui publie un communiqué de presse.

     

    Marie-Anne Stoeber

    Membre du conseil d'administration et du bureau de "Vivre le Marais !" :

    Il y avait foule dans la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville, les 12 et 13 novembre pour participer à ces Etats Généraux de la Nuit : 400 personnes pour la séance d'ouverture, 6 à 800 par la suite. Qui exactement ? Beaucoup de représentants d'associations de riverains, parmi lesquels le réseau « Vivre Paris !», des propriétaires et des présidents de syndicats d'établissements de nuit, des membres de conseils de quartiers, des élus d'arrondissements, probablement aussi des journalistes et beaucoup de représentants de la Préfecture de Police, y compris le Directeur de Cabinet du Préfet.

    Un géographe apparemment noctambule et en tous cas très disert nous a longuement présenté les différents aspects de la nuit dans une grande ville.           

    Mao Peninou, adjoint au maire de Paris, chargé en particulier du « bureau des temps », et organisateur de la manifestation, puis Bertrand Delanoë lui-même, sont venus en préambule nous dire leur désir que tout le monde s'entende bien, pour que l'on puisse à fois dormir, travailler, se déplacer, s'approvisionner et faire la fête dans Paris la nuit sans trop se gêner.

    Les vrais problèmes ont été abordés en atelier. Nous avons participé aux ateliers « les commerces de la nuit » et « tranquillité publique et médiation » qui nous concernaient plus spécialement. Anne Penneau, présidente de l'association des habitants de la Butte aux Cailles, et intervenante dans l'atelier « commerces de la nuit », a fait un exposé très argumenté sur l'ensemble des nuisances supportées par les riverains et  sur le peu de solutions actuellement dégagées.

    Après diverses interventions, en général de bon niveau, la conclusion a été qu'il y a un besoin de régulation de la nuit. (Eh oui!)

    Gérard Simonet faisait partie du panel de l'atelier « Tranquillité publique, médiation ». Il a apprécié qu'aient été évacuées les idées fantaisistes, du style « label quartier festif » ou " les bars doivent pouvoir ouvrir et faire de la musique toute la nuit " ; Il a suggéré qu'on implante des activités festives aussi dans la couronne de Paris, qui n'en a pas assez, que l'on n'aille pas au-delà de la norme "une licence IV de débit de boissons pour 400 habitants", qu'on arrête de concentrer les autorisations de nuit dans les secteurs où elles sont déjà nombreuses. Il s'est dit prêt à essayer la médiation entre riverains et commerçants. (Ce terme m'a semblé être un peu utilisé par les représentants de la Mairie comme une incantation magique, la chose devant permettre à tous de s'écouter, et de s'entendre…

    Espérons que cela fonctionne, malgré les expériences mitigées de certaines associations. Mais après tout "Vivre le Marais !" a bien réussi à signer une charte de bonne conduite avec le SNEG ! En tout cas M. Peninou, très réservé sur le « zoning » et très attaché à une politique de mixité sociale, se dit prêt à financer une commission de médiation dans chaque arrondissement.

    J'avoue que la force et la motivation m'ont manqué pour participer aux débats nocturnes, prévus pour s'étaler de 23h. À 2h. du matin… 

    Les rapports (dans notre cas, complètement à côté de ce qui avait été dit) et les conclusions de tout cela ont été données le samedi. M. Peninou a clôturé les Etats généraux en alignant un certain nombre d'actions à lancer par la mairie, et entre autres, en plus des commissions de médiations par quartier : études d'objectivation des nuisances, en particulier le bruit (insonorisation), campagne de com. sur le respect du voisinage, comités de suivi des ces états généraux qui rassembleront les diverses parties prenantes, limitation du travail de nuit, ouverture d'espaces festifs et culturels de nuit, là où cela ne gêne pas (Gaîté Lyrique, berges de la Seine) et  modification de la législation des amendes (actuellement 35€).

    Quelles conclusions tirer de tout cela ?  Mon impression est plutôt positive. Bien sûr, ce n 'est pas une grand messe comme cela qui va régler tous les problèmes. Mais au moins la Mairie fait un effort de communication, de réflexion et de mise en commun des questions et des points de vue, et prend le soin de réunir tout le monde. A  nous maintenant de rester vigilants, et de continuer à ne pas nous laisser bercer de bonnes paroles….

     

    Antoine Di Pasquale

    Membre du conseil d'administration et du bureau de "Vivre le Marais !" :

    J'ai assisté les 12 et 13 novembre ainsi que la nuit du 12 au 13 aux exposés et débats organisés par la Mairie de Paris sur "Les nuits à Paris".

    J'y étais en tant que membre du conseil d'administration de Vivre le Marais et surtout en tant que Parisien par choix, ayant vécu dans d'autres pays et grandes villes, amoureux de Paris le jour et profitant du vaste choix de Paris la nuit.

    Je ne m'attendais à rien ; j'y suis allé l'esprit ouvert à tout .

    J'ai apprécié l'organisation de l'évènement par Mao Peninou et je suis reparti effaré par  la naïveté de certains propos de responsables notamment d'un jeune élu au conseil de Paris, arrogant et sûr de lui, l'absence de vision, de capacité de leadership des responsables en charge de notre ville sur le sujet des "Nuits de Paris" bien sûr et la main mise du lobby des commerçants sur la vie des Parisiens.

    J'ai participé àdeux ateliers de travail l'un sur "Les commerces la nuit " et l'autre sur "tranquillité publique, médiation". Les débats furent intéressants mais le consensus impossible, chacun des camps ne voulant céder un iota  de sa position de départ.

    Le comble fut le lendemain lorsque les rapporteurs firent un debriefing des débats où les participants se demandèrent si les rapporteurs avaient assisté à la même réunion.

     J'étais aussi au débat de nuit animé par Frederic Taddei sur : "Quelles évolutions pour les nuits festives"

    Grosse déception car l'animateur s'est laissé entrainer sur les conflits entre commerçants et riverains et le sujet ne fut pas traité comme il l'aurait du l'être, tout du moins jusqu'à 1h30 du matin au moment où j'ai décidé de quitter l'hémicycle où se déroulait le débat.

    Il est clair pour moi que Paris la nuit ne se meurt pas, bien au contraire elle reste toujours la ville lumière. Prenons garde cependant qu'elle ne devienne la ville de la spéculation immobilière et de la beuverie et du bruit à outrance aux mains des mêmes spéculateurs.

     

    Communiqué de presse de '"Vivre Paris !" :

    RÉSEAU « VIVRE PARIS ! »

     Pour le droit de dormir la nuit

    et de circuler sans entrave sur l’espace public le jour

     www.vivre-paris.fr – 01 40 28 06 21 – 06 75 21 80 34 – contact@vivre-paris.fr

     

    COMMUNIQUÉ (15/11/10)

     

    Etats-généraux de la nuit : le bilan du réseau de riverains "Vivre Paris !"

     

    Le réseau "Vivre Paris !", qui réunit 18 associations d'habitants représentant 13 arrondissements de Paris, a participé activement aux Etats-généraux de la nuit et remercie la Ville de Paris pour l’organisation de cette manifestation, la richesse des thématiques abordées et le fait que des points de vue contradictoires ont pu s'exprimer.

     Pour le réseau, le premier grand enseignement de ces états-généraux est que le "Paris de la nuit" est loin de mourir : avec 1.000 établissements ouverts au-delà de 2 heures du matin (contre 60 seulement pour la petite couronne), les Parisiens n'ont pas à se plaindre d'un manque d'animation nocturne, et d'ailleurs 92 % d'entre eux se disent satisfaits de cette offre.

     A noter, inversement, le chiffre indiqué par le géographe Luc Gwiazdzinski, selon lequel, après minuit, 95 % des 2,2 millions de Parisiens dorment (ou essaient de dormir). Il est d’autant plus essentiel que la minorité de ceux qui font la fête respectent le droit au calme réclamé par la majorité. On peut regretter au passage que le poids économique de « la nuit qui dort » (avec notamment les 1.500 hôtels parisiens) n’ait pas été suffisamment souligné au cours de ces états-généraux de la nuit, de même que le coût économique, social et en termes de santé publique qui résulte de la privation de sommeil pour ceux qui vivent et travaillent le jour et souffrent des nuisances sonores pendant la nuit.

     Les membres de "Vivre Paris !" ont été soulagés d'entendre Mao Péninou, dans ses conclusions, rejeter fermement certaines propositions farfelues du lobby des établissements de nuit, comme la demande de "zonage" de Paris, avec identification de quartiers festifs où les riverains n'auraient plus le droit de se plaindre. Mao Péninou a réaffirmé au contraire l’objectif de mixité fonctionnelle de l’ensemble des quartiers, où la fête, le travail et le sommeil doivent pouvoir cohabiter harmonieusement. La Mairie de Paris n'a pas relayé non plus la demande d’un « diagnostic bruit » qui serait réalisé au moment de l'acquisition d'un appartement afin d’empêcher les habitants de faire des recours ultérieurs, ni celle d’une révision de la loi anti-bruit de 1992 et du décret de 2006, en faveur d’un plus grand laxisme.

     Les associations de riverains sont prêtes à participer activement aux commissions de médiation que la Ville veut créer dans chaque arrondissement. Elles se rangent cependant à l’avis de Renaud Vedel, sous-préfet et directeur-adjoint du cabinet du Préfet de police de Paris, selon lequel ces efforts de médiation ne sauraient en aucun cas remplacer ou freiner les procédures légales mises en œuvre par la police lorsque des riverains portent plainte. Les deux démarches doivent être menées en parallèle. Si la médiation aboutit avant l’issue de la procédure, celle-ci peut s’arrêter ; mais en attendant, la procédure doit suivre son cours, pour le cas où la médiation ne donnerait pas de résultat satisfaisant.

    Les associations d’habitants sont conscientes que de nombreux exploitants font tout leur possible pour limiter les nuisances sonores à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des immeubles où leurs établissements se trouvent. Elles comptent s’appuyer sur ceux qui respectent les règles pour faire pression sur ceux qui ne les respectent pas : non seulement ces derniers exercent une concurrence déloyale vis-à-vis des premiers, mais ils contribuent à dégrader l’image de l’ensemble des établissements de nuit aux yeux des Parisiens. 

     Le réseau « Vivre Paris ! » restera vigilant pour s’assurer de la mise en œuvre concrète et de l’efficacité des mesures qui ont été annoncées par la Ville de Paris, telles que l’intervention de clowns ou de mimes pour inciter les fumeurs à faire moins de bruit sous les fenêtres.

                                                                             

    Intéressé par l'association : cliquez ICI

         

  • « Etats généraux de la nuit » : rapport d’étape

    Raidd bar fête musique 2010

    Fête de la musique 2010, rue du Temple (IVe). "il faudra que la fête de la musique retrouve sa véritable vocation". Christophe Girard, élu du IVe, Maire-Adjoint chargé de la Culture, Mairie de Paris.

     

    Ces "états généraux de la nuit" se tiendront les 12 et 13 novembre à l'Hôtel de Ville. Un "comité de pilotage" a été constitué en juillet. Une série d'ateliers se seront penchés entre temps sur des thèmes variés : médiation, culture, transports, réglementation etc …. Nous avons participé, au nom de "Vivre Paris !", aux ateliers "médiation" et "culture de la nuit".

    Mao Péninou, Adjoint chargé de la qualité des services municipaux, s'est vu charger de l'organisation de ces "états généraux". Il a retenu trois thèmes, "la nuit qui fait la fête, la nuit qui dort, la nuit qui travaille". Cette proposition nous a paru sincère et pertinente.

    Le comité de pilotage s'est tenu le 8 juillet. On a découvert alors sa composition. Perplexité de notre part : des associations "de circonstance", créées tout récemment, siégeaient avec nous. Pour avoir droit au chapitre, nous avions constitué "Vivre Paris !", en réunissant des associations qui ont pignon sur rue depuis plusieurs années. D'autres ne sont pas donné cette peine. Simples émanations d'intérêts marchands locaux, elles ont été retenues d'office, dans un premier round dont nous étions absents. On mettra cette approche sur le compte de la précipitation des organisateurs. Ils ont pris le risque de jeter un doute sur l'objectivité de leur démarche.

    Tout aussi surprenante, l'absence d'objectifs explicites pour ces "états généraux" et de processus pour réglementer le déroulement des discussions et la prise de décisions éventuelles. Mao Péninou semble, a priori, se contenter de la perspective que ces "états généraux" débouchent sur des orientations générales à long terme. Pourquoi pas ? Il se pourrait que chacun y trouve finalement son compte.

    Le premier atelier, consacré à la médiation a semblé consensuel. On a suggéré la création de cellules dédiées à cette tâche.  Mais sur ce sujet, le consensus est plus apparent que réel. Pour les habitants, la médiation doit s'exercer à l'apparition d'un problème, le bruit d'un établissement par exemple. Pour les professionnels de la nuit, la médiation est attendue pour adoucir l'application de sanctions. Evidemment, les habitants n'en veulent pas dans cette acception-là. Ils ont déjà tellement de mal à obtenir des sanctions qu'ils admettraient mal qu'elles puissent être différées ou atténuées.

    Le dernier atelier était consacré à la culture. Il a été ouvert par Christophe Girard, adjoint au Maire de Paris pour la Culture. Christophe Girard pétille d'intelligence et d'humour. Cet égaré en politique a su incarner la culture à Paris dans ce qu'elle a de plus large, dans l'espace, dans le temps et dans la forme. Autant dire qu'il considère que la culture doit vivre la nuit comme le jour. Il est d'ailleurs l'inventeur de la "nuit blanche", tout comme Jack Lang a été l'inventeur de la "fête de la musique".

    Il a fait passer dans sa courte introduction le message que les activités de nuit doivent rester respectueuses de la tranquillité des riverains. Détail important, la nuit pour lui (comme pour nous) commence au coucher du soleil. Elle englobe donc tous les spectacles traditionnels qui nous sont familiers : cinéma, théâtre, concerts, restaurants, dîners en ville, conférences, expositions, discothèques et ne se définit pas uniquement comme la nuit des nignt-clubs qui commence à deux heures du matin pour aller au-delà du lever du jour.

    Dans ce contexte, y a-t-il un déficit de culture dans les nuits parisienne ? Son adjointe a répondu par la négative en donnant une série de statistiques de fréquentation à Paris et en province qui montrent, avec des rapports de 1 à 100,  la domination écrasante de la capitale. Cette donnée, associée au fait que Paris est la ville la plus visitée au monde et une des plus dense en habitants, milite fortement pour une déconcentration de la culture vers la périphérie de Paris pour commencer et vers la province ensuite. Le projet de "grand Paris" ou "Paris métropole" arrive à point nommé. Cessons de raisonner sur Paris intra muros – et a fortiori Paris centre historique -, et décentralisons la culture.

    L'assistance s'est efforcée de définir ce qu'elle entend par "culture". On a vu tout de suite l'enjeu : la distraction, le divertissement, appartiennent-ils au domaine de la culture ? Pour certains, le mixage de trois disques par un DJ qui crée une ambiance, en fait partie. C'est naturellement la voie ouverte "au tout et n'importe quoi" mais l'assemblée, avec sagesse et de façon unanime, s'est défaussée d'un combat stérile en optant pour une définition sans frontière de la culture. Après tout, les huit notes monodiques de la musique de "touche pas au grisbi", trônent sans complexes au panthéon des chefs-d'oeuvre aux côtés des "variations Goldberg".

    L'intérêt de ne pas cloisonner la culture, c'est aussi d'y faire entrer des populations de jeunes par une porte, quelqu'étroite qu'elle soit, en leur permettant ensuite de circuler en s'enrichissant à l'intérieur. Chacun suivant son inclination pourra trouver la forme de son choix dans un parcours individuel  d'initiation.

    Il faut ajouter à ce "rapport d'étape" que les discussions se déroulent dans une atmosphère amicale avec des gens qui privilégient l'argument à l'invective. C'est donc une occasion pour ceux qui se sont toujours croisés sans se parler, en s'insultant quelques fois, de se rencontrer enfin et de se connaître. On découvre alors qu'il n'y a pas que des exploitants avides et des riverains grincheux.

     

    Pour que votre voix soit entendue dans ce débat, rejoignez l'association. Comment ? Cliquer ICI

     

     

  • Terrasses et étalages : plaidoyer pour un règlement raisonnable et équilibré

    Terrasse laurent jeanin-naltet

    Une terrasse parmi tant d'autres cet été.

                                                                                                                                                        

    L'avant-projet de règlement des étalages et terrasses nous a été adressé pour examen au mois d'août par la Directrice de l'Urbanisme (DU), Elisabeth Borne. Nous avons de multiples raisons de le contester en raison des conséquences négatives qu'il aurait sur la qualité de vie à Paris. Il a toutes les apparences d'un document rédigé pour satisfaire les revendications des commerçants.

    Voici les sujets de litige. Les premiers sont une détérioration de la situation actuelle :

    • passage minimum pour les piétons réduit à 1,60 m, c/ 1,80 dans le "schéma d'accessibilité" approuvé en 2002, confirmé en 2005 par Lyne Cohen-Solal Maire-Adjoint auprès de Bertrand Delanoë
    • possibilité d'accorder des autorisations de terrasses de 50 cm, c/ minimum 60 cm actuellement. Ceci veut dire en pratique que tout le trottoir est annexé.
    • atténuation de la règle "un tiers pour les terrasses/deux tiers pour les piétons" par l'indication que cette règle s'applique "en principe". Les lois et règlements ne s'appliquent pas "en principe". Ils s'appliquent tout court. Est-on prêt  à accepter, à la Mairie de Paris, que les impôts locaux soient payés "en principe" ?
    • les terrasses peuvent couvrir 50 % du trottoir, s'il a la taille requise. Auparavant, une telle décision était soumise à l'avis motivé du Préfet de Police. Cette contrainte est supprimée.
    • Dans les zones piétonnes (ex. rue Montorgueil, rue St Denis), suppression de la règle du tiers pour les piétons. Il suffit de laisser 4 mètres de chaussée libre pour les véhicules de sécurité et autres, quelle que soit la largeur de la voie. Ceci entérine le fait que des terrasses puissent occuper la totalité des trottoirs.
    • la terrasse est désormais définie comme un espace laissé libre à l'exploitant pour son activité personnelle. Définition actuelle, à laquelle nous sommes très attachés : c'est un espace où il est autorisé à installer des tables et des chaises pour ses consommateurs. La DU veut-elle maintenant autoriser la consommation debout verre à la main sur l'espace public, en dépit des dérives et des nuisances constatées ?
    • la réglementation en vigueur exige que les matériels soient rangés la nuit à l'intérieur de l'établissement. Le projet n'en fait plus état.
    • les "chevalets", interdits aujourd'hui mais tolérés s'ils restent dans l'emprise de la terrasse, ne le seraient plus. Autant dire qu'ils seraient permis.
    • Disparition de l'obligation pour les propriétaires de s'assurer que "l'exploitation des installations n'apporte aucune gêne pour le voisinage et tout particulièrement entre 22h00 et 7h00 du matin" (art 26 du règlement actuel).
    • un point positif : les chauffages au gaz sont interdits. Mais pas les autres.
    • autres points positifs (car il y en a) : prise en compte de "la qualité architecturale et patrimoniale du paysage bâti et non bâti", vérification que le commerce est en mesure de fonctionner en l'absence de terrasse, pour le cas où l'autorisation serait retirée, meilleure prise en compte de la position des arbres pour le calcul de l'espace disponible.

    Des suggestions que  nous avions faites dans notre contribution de juillet n'ont sans doute pas été portées à l'attention des auteurs du projet. Il s'agit de :

    • l'attribution de l'autorisation à une personne physique (au lieu d'une personne morale). Avantage : la terrasse, qui n'est qu'une tolérance et non un droit d'utiliser l'espace public, n'est pas un élément constitutif de l'actif immatériel du commerce mais une faveur consentie à une personne qui est tenue responsable de sa bonne utilisation
    • obligation d'effectuer une étude d'impact du bruit comme condition préalable à l'attribution d'une autorisation de terrasse.
    • avis favorable du Maire d'arrondissement exigé
    • retrait de l'autorisation en cas d'infraction répétée ou aggravée
    • interdiction des bâches en plastique, en particulier dans le secteur sauvegardé du Marais.

    Enfin, il est dit dans cet avant-projet que les situations conflictuelles seront réglées par des chartes. C'est de l'inconscience ou pure tactique. Une charte n'a pas de valeur juridique. Renoncer à la loi et aux moyens de la faire appliquer, faire appel à ce cache-misère qu'est la charte, c'est faire comme Ponce Pilate : s'en laver les mains.

    Nous sommes invités le 8 octobre par Lyne Cohen-Solal, Maire-Adjoint de Paris, chargée du commerce et de l'artisanat pour un échange de vues. C'est elle qui a autorité sur les autorisations de terrasses et étalages. Nous attendons beaucoup de cet entretien mais nous avons quelques préventions. Mme Cohen-Solal peut-elle concevoir un règlement équilibré alors qu'elle est l'autorité de tutelle à Paris du commerce et des commerçants. Que Mercure nous pardonne, il y a là une forme de conflit d'intérêt potentiel qui nous inquiète.  Nous saurons à l'issue de la rencontre si nos craintes étaient justifiées ou pas.

     

     

  • Règlement des étalages et terrasses à Paris : les Maires d’arrondissements s’invitent au débat

    Boutault réunion terrasses

    15 septembre 2010, "La Cantine" (IIe), réunion du réseau "Vivre Paris !", Le Maire du IIe, Jacques Boutault, s'exprime devant une salle archi-pleine. Camille Montacié, première adjointe au Maire du IIIe, était également dans la salle. Absents du débat, les Maires du 1er et du IVe.

                                                                                                                                                       

                                                                                                                                                          

    Plus de cent personnes se sont retrouvées hier à "La Cantine", à l'appel du réseau "Vivre Paris !" pour une présentation de l'avant-projet de règlement élaboré par la Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris.

    Anne Penneau (Riverains de la Butte aux Cailles, XIIIe), Elisabeth Bourguinat et Gilles Pourbaix (ACCOMPLIR, 1er, IIe), Philippe Jacquinot (Quartier Latin Passionnément, Ve et VIe) et Laurent Jeannin-Naltet (Drois du Piéton) se sont succédé pour montrer les dangers pour les habitants, usagers de l'espace public, des mesures nouvelles qui sont proposées. Face à leur nocivité, les "avancées" contenues dans le texte nous paraissent bien minces.

    Le débat descend maintenant dans les arrondissements. Outre le Maire du IIe, Camille Montacié, au nom du Maire du IIIe, a pris également la parole pour inviter les habitants, directement et à travers leurs associations, à exprimer leur sentiment sur la situation actuelle et sur les changements proposés.

    Le "Comité de Pilotage" des "états généraux de la nuit, qui s'est tenu trois heures plus tôt à l'Hôtel de Ville sous la présidence du maire-Adjoint de Paris Mao Péninou, s'est également saisi du dossier en en faisant le thème d'un des ateliers.

    Les membres de "Vivre Paris !", dont "Vivre le Marais !" fait partie, avaient devancé l'appel en proposant cet été une version du règlement qui favorise une meilleure distribution de l'espace public entre exploitants et riverains. Les services de la Ville de Paris n'ont sans doute pas eu le temps de l'examiner car les dispositions de leur avant-projet ne s'en inspirent guère.

    Les présentateurs ont mis le doigt, par ailleurs, sur une anomalie qui s'apparente à du conflit d'intérêt. C'est l'Adjointe au Maire de Paris, Lyne Cohen-Solal, chargée du commerce, qui arbitre les autorisations de terrasses, contre l'avis le cas échéant des Maires d'arrondissements, bien placés pourtant pour apprécier la sensibilité des situations. Le visa d' Anne Hidalgo, (Urbanisme), d'Annick Lepetit,  (Déplacements, Espace Public), et de Véronique Dubarry, (Personnes Handicapées), n'est pas davantage requis. On comprend dans ces conditions que le nombre et la surface des terrasses aient explosé cet été. On comprend aussi l'amertume des riverains dont la satisfaction passe après les intérêts marchands.

    Le texte "powerpoint" de la présentation peut être consulté ICI. Nous vous incitons à vous rendre aux réunions-débats en mairies d'arrondissements, aux dates que nous nous ferons un plaisir de vous indiquer dès qu'elles seront établies. De notre côté, nous sommes invités le 8 octobre à une réunion d'échanges avec Lyne Cohen-Solal, à l'Hôtel de Ville.

                                                                                                            

                                                                                                                                                      

  • La Mairie de Paris propose un nouveau règlement pour les terrasses et étalages

    Terrasse sur rue

    Pour que cette vue d'une rue du centre de Paris reste une caricature et une exception, la Mairie de Paris s'emploie actuellement à refondre le règlement de la Ville en matière de terrasses et étalages.

                                                                                                                                            

    "Vivre Paris !", réseau d'associations de riverains dont "Vivre le Marais !" fait partie, travaille depuis  plusieurs mois sur le dossier. Peu de temps avant les vacances, un projet portant sa signature a été envoyé à la Direction de l'Urbanisme et du Paysage de la Rue pour faire valoir un point de vue soucieux de préserver l'accès et l'usage de l'espace public aux habitants et favoriser leurs déplacements.

    La Direction de l'Urbanisme nous a adressé un "avant-projet" début août. Elle attend de nous des observations avant le 20 septembre. "Vivre Paris !" fera part dans les temps de sa position officielle. Dans l'immédiat, on peut formuler quelques commentaires "à chaud".

    La démarche de la Mairie de Paris montre qu'elle souhaite un échange avec nous, et nous nous y prêterons volontiers. Le signal est positif mais plusieurs dispositions du projet nous inquiètent, en l'état. Si le passage réservé aux piétons reste bien 1,60 mètre avant le premier obstacle, de nombreuses exceptions qui n'existaient pas précédemment font leur apparition, en matière notamment de contre étalages et contre terrasses permanents.

    On voit même apparaître la possibilité de "terrasses fermées en zones piétonnes". Quant à la règle : un tiers pour la terrasse et deux tiers pour les piétons, elle semble s'être tout bonnement évaporée.

    A travers cette ébauche, le Maire de Paris donne à première vue le sentiment de vouloir quelque peu sacrifier les habitants de sa ville aux appétits des commerçants. Leurs demandes de terrasses ont déjà bondi en un an de 37%. Les abus aux autorisations en vigueur sont fréquents et nous les dénonçons régulièrement. Croire que l'élargissement de ce qui est, rappelons le, une tolérance et  non pas un droit, conduise les exploitants à se plier de gaîté de coeur aux nouvelles règles, témoignerait d'une naïveté dont nous ne croyons pas la municipalité capable.

    Après l'échec de la concertation sur la transformation des Halles et l'atmosphère délétère qui en résulte, nous croyons qu'il y a dans cette affaire l'opportunité de prendre un meilleur chemin et de réconcilier les parisiens avec leurs élus. Il faudra pour cela écouter nos arguments et, de façon raisonnable, faire en sorte que la mouture 2010 du règlement ne consacre pas une régression de la qualité de vie à Paris.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       

  • Situation ubuesque aux Halles : le projet de jardin combattu par « Vivre Paris ! » déclaré irréalisable.

    Halles st eustache et arbre en fleurs

    L'église Saint Eustache et le jardin des Halles

      


    Les 343 arbres dont l'âge approche le demi siècle, le jardin, la place René Cassin (la tête et la grosse main) et le jardin "découverte" Lalanne, pour enfants, étaient voués à la destruction en application du projet Mangin de rénovation des Halles. Notre article du 16 avril

    Les riverains, représentés par l'association "ACCOMPLIR", membre du réseau "Vivre Paris !", s'y sont toujours opposés. Un recours a été  déposé devant le Tribunal Administratif et une demande en référé d'arrêt des travaux passe demain 6 mai à l'audience.

    On apprend aujourd'hui, c'est une bombe, que le projet de destruction de la dalle est irréalisable et que l'architecte demande 255.000 € de supplément pour revoir sa copie !

    Le Maire du 1er arrondissement, qui retire les dividendes de sa prise de position en faveur des habitants, publie ce communique de presse que nous vous suggérons de lire.

    Les Halles ne sont pas le Marais mais il s'agit aussi du centre historique de Paris et un point de passage important pour les habitants des quartiers centraux. Nous sommes sensibles aux évènements qui s'y déroulent car nous partageons avec nos amis d'ACCOMPLIR le même combat pour la qualité de vie, contre la réquisition par les commerces de l'espace public et contre le bruit.

                                                                                                                                                      

    Post scriptum # 1 du 7 mai, l'audience de référé : voir dans "commentaires", commentaire n° 8 d'Elisabeth Bourguinat, secrétaire Générale d'ACCOMPLIR, réseau "Vivre Paris !"

    Post scriptum # 2 du 8 mai, le message de Gilles Pourbaix, Président de l'association ACCOMPLIR.

    Ce message est en "commentaires" mais pour accentuer sa lisibilité, nous le répétons dans le texte :

    Bien sûr, Catherine, que la Ville veut détruire la Place René Cassin ET
    le Jardin Lalanne.
    La Ville semble découvrir aujourd'hui que le Jardin des Halles est le
    produit du sous-sol. S'il y a une bosse, une haie, un bosquet dans ce
    jardin, c'est pour habiller, cacher ce qu'il y a en dessous.

    Et c'est
    en cela que ce jardin est unique. Nous les riverains qui avons
    participé à toutes les réunions sur les Halles depuis le début n'avons
    cessé de le répéter. Le jardin de Mangin, la grande pelouse plate et
    d'un seul tenant, est infaisable. La Ville, les architectes, les
    technocrates nous prenaient de haut. Nous étions des ignares. Mais nous
    avions raison. Il ne s'agit donc pas d'une erreur mais d'une
    incompétence caractérisée. Les 20.000m² (la moitié de la surface du
    jardin) de constructions souterraines (elégissements) ne disparaitront
    devant la seule volonté du Maire de Paris et de David Mangin.
    Le projet de jardin est mort mais celui de la Canopée est moribond.
    Pour construire la Canopée il faut détruire les élégissements pour y
    installer le chantier. Si les élégissements ne peuvent être détruits
    plus de site de chantier et plus de Canopée. Nous aurons alors une
    Canopée "raisonnable" sans ce pseudo-toit qui laisse passer la pluie
    (!).

    Et les 343 arbres condamnés à la tronçonneuse par le Maire de
    Paris et son adjointe (Verts, si, si!), Fabienne Giboudeaux, seront
    sauvés. Et les enfants du Centre de Paris, si maltraités par la
    municipalité retrouveront leur jardin.
    Et l'argent des parisiens sera (un peu) économisé. N'oublions pas le
    coût de ce projet: 760M€ (prix de départ qui sera comme toujours
    largement dépassé). 760M€ c’est l’équivalent de DEUX viaducs de Millau!
    Est-ce bien le moment de dépenser une telle somme d’argent pour un
    projet dont le bénéficiaire principal sera le centre commercial,
    propriété d’UNIBAIL.

    La France va vers un plan de rigueur. La Grèce,
    l'Europe, traversent une crise mais l’Hôtel de Ville persiste dans son
    projet pharaonique payé par le contribuable parisien. Et si on arrêtait
    tout et si on réfléchissait tous ensemble sur une sortie honorable?

    Gilles Pourbaix, Président de l’Association Accomplir

                                                                                           

                                                                                                                                        

  • Rue Michel le Comte (IIIe) : incursion dans le Marais des années 50

    Michel le comte 25 entrée

    25 rue Michel le Comte, entrée du passage et grossiste maroquinier


    Il reste peu d'ensembles immobiliers à réhabiliter dans le Marais.

    La rue Michel le Comte, il y a vingt cinq ans, était un coupe-gorge sinistre. On a assisté successivement à la restauration des hôtels Lenoir de Mézières (n°19), Ferlet, (n°21), d'Hallwyll (n°28), de plusieurs bâtiments d'un intérêt architectural certain comme l'hôtel Louis XV du n°16 en fond de cour, la Maison  du collège de la Marche (n°17), les bâtiments des n°22, 24 et 26 rénovés en 2001, avec des finitions, cependant, dont la qualité a été quelque peu sacrifiée, et le n°30, annexe de l'Hôtel Dieu sous Louis XIV, qui a conservé son portail à impostes et ses vantaux.

    Il y a une ombre au tableau : le gymnase qui n'honore ni son architecte, ni la Mairie de Paris qui en assura la maîtrise d'ouvrage dans les années 80.

    Il reste une vaste parcelle en friche, à laquelle on accède par le passage du 25, et qui s'étend très loin en arrière vers un ensemble de bâtiments XVIIIe et XIX, dans un état de délabrement qui lui donne un air de cour des miracles.

    Il est hors de question d'offenser ceux qui ont trouvé le moyen de s'y installer et d'y travailler, mais incontestablement nous avons affaire à un habitat qui mérite d'être réhabilité.

    Entrons ensemble dans cet univers qui pourrait effectivement servir de décor à une reconstitution des années 50.


    Michel le comte 25 passage  

    Un long couloir dessert les bâtiments sur rue, en arrière et jusqu'à une cour assez grande au sud. L'état des lieux dénote une absence totale d'entretien depuis des décennies.

       

    Michel le comte 25 atelier sur cour


    On découvre à droite un atelier sous verrière qui occupe l'essentiel d'une cour intermédiaire.

    Michel le comte 25 cour sud vue du passage

    La cour, au fond du passage, bordée de constructions de qualité très médiocre.

    Michel le comte 25 couloir escalier porte sur cour   

    Cette vue révèle l'état de vétusté des immeubles.

    Michel le comte 25 escalier à vis bât central

      

    Escalier hélicoïdal en fond de cour.

                                                                                                            

    Le devenir de cet ensemble immobilier a été longtemps incertain. Un moment, on a cru qu'une entreprise de rénovation en ferait l'acquisition mais un désaccord entre les propriétaires a fait échouer le projet. Finalement, c'est la Mairie de Paris qui a pris en charge sa réhabilitation et qui décidera de l'affectation des locaux et logements créés, à travers le bailleur social SGIM (société de gestion immobilière de la Ville de Paris).

    Il faudra au préalable faire des choix. Le bâti date des XVIIIe et XIX siècles. Tout ne mérite pas d'être conservé. Il semble à première vue qu'un curage sélectif s'impose car les constructions parasites sont nombreuses et créent un urbanisme anxiogène.

    Si on se réfère au PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais, pour cette parcelle, seuls les bâtiments sur rue sont à conserver. On comprend que le reste peut être démoli et en partie reconstruit, en prenant soin de ménager quelques espaces verts et de sauvegarder les cours pavées. Dossier complexe mais intéressant qui devrait passionner les Bâtiments de France et l'agence Blanc-Duché chargée de la révision du PSMV.

    Sans oublier la Mairie du IIIe qui voit dans cette opération l'une des dernières chances de récupérer du foncier pour le réhabiliter et étendre son parc de logements sociaux. On lira à ce propos l'intéressant article de Gauthier Caron-Thibault, Maire-Adjoint, sur son blog rue de bretagne, qui donne des précisions importantes sur la nature des logements envisageables et les moyens à mettre en oeuvre pour reloger les habitants et entreprises qui occupent l'espace aujourd'hui.

       

       

  • A deux pas du Centre Pompidou (IVe), la SIEMP réhabilite un immeuble de 7 étages

    Geoffroy l'angevin 18 et 16 Geoffroy l'angevin vue beaubourg

     

    Rue Geoffroy l'Angevin (IVe), le 16 et le 18 avec en enfilade le Centre Pompidou

                                                                                                        

    Impossible de photographier les sept étages de l'immeuble situé au 18 de la rue. On ne dispose pas de recul suffisant dans cette rue étroite bordée d'immeubles anciens pour que l'objectif saisisse tous les étages. Il y en a sept, dont un sous combles. Le commerce du rez-de-chaussée conserve les stigmates de l'époque où il proposait à ses clients des spécialités orientales : couscous, tajine, pâtisseries ….

    Depuis, l'immeuble entier est devenu insalubre et inhabité.

    La société immobilière d'économie mixte de Paris (S.I.E.M.P.) en a fait l'acquisition en vue de sa réhabilitation. Le septième étage sera supprimé. Il restera six niveaux qui abriteront six logements sociaux de 55 m² chacun. Une demande de permis de construire a été déposée dans ce but à la Mairie de Paris.

    Cette réalisation s'ajoute à la liste déjà longue des rénovation d'immeubles dans le IVe destinés à des demandeurs de logement aux revenus modestes. Chaque fois qu'il s'agit d'immeubles entiers en déshérence vers lesquels les investisseurs privés ne se bousculent pas, car la réhabilitation n'est pas jugée rentable, et qu'un bailleur social s'y intéresse, l'urbanisme de nos quartiers y gagne en qualité, et des personnes en quête de logement au coeur de Paris y trouvent une solution à la portée de leurs moyens.

    Cette approche va dans le sens de la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) qui exige par commune 20% de logements sociaux. Elle assure l'unité de gestion de l'immeuble par le bailleur social puisqu'il est le seul propriétaire. Par contraste, les dispositions du PLU (plan local d'urbanisme) de Paris qui imposent 25% de logement social pour chaque rénovation de plus de 800 m² n'ont pas les mêmes vertus. Une copropriété mêlant des particuliers et un bailleur social est logiquement plus difficile à gérer car les priorités et objectifs se révèlent souvent contradictoires.

    Par ailleurs, l'obligation de céder à un bailleur social 25% de la surface habitable à des conditions favorables, c'est-à-dire au-dessous du prix de marché, oblige le promoteur à une péréquation qui  pousse le prix du m² à la hausse pour les autres acheteurs. On alimente ainsi la pression sur le prix de l'immobilier libre avec, pour conséquence, l'accès à la propriété plus difficile encore aux classes moyennes. Dans le pire des cas, elle peut conduire le rénovateur à laisser son chantier en jachère.

    Le PLU ne s'applique pas au Marais qui est géré par son PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur)  mais des voix s'élèvent à propos de sa révision pour que des règles de ce type s'appliquent. Il faut se garder de céder sans réflexion à un sentiment louable sans en mesurer les effets non désirés et sans prévoir de recours. Trop de contraintes peuvent tuer l'initiative privée si la Ville n'a pas les moyens financiers d'intervenir et si le vendeur se refuse à brader son bien.

    On en a un exemple avec l'hôtel de Coulanges, 1bis place des Vosges (IVe), occupé par des squatters, dont la propriétaire privée a jeté l'éponge, à cause de son âge mais aussi parce que les travaux de rénovation  qu'elle avait entrepris évoquaient le tonneau percé des Danaïdes. L'Etat pour sa part n'a ni les moyens ni le désir de prendre une relève ruineuse, et la Mairie de Paris commence à comprendre qu'elle a dépassé les limites de résistance de ses administrés et en particulier des classes moyennes en matière de hausse des impôts destinés à financer des acquisitions dont la pertinence ne saute pas aux yeux.

    La sagesse semble aujourd'hui de laisser les rénovateurs privés  risquer leur argent, la municipalité  réhabiliter les immeubles entiers insalubres qui ne suscitent aucune vocation chez les investisseurs, et de trouver des émirs du golfe, à l'image de l'hôtel Lambert, ou des mécènes, pour assurer la survie des éléments les plus prestigieux de notre patrimoine national. En attendant que l'Etat-providence ait retrouvé des couleurs et les moyens de faire face à ses devoirs.