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Étiquette : rue des francs-bourgeois

  • Hangar Lissac (IIIe) : les riverains veulent l’espace vert qui leur est promis dans le PSMV du Marais

    Lissac hangar colorié
    Vue générale sud-est. "Hangars" Lissac (en rouge) et Centre Culturel Suisse (en vert), enkystés entre les rues Vieille du Temple et Francs-Bourgeois (IIIe), au sein d'une zone à forte densité d'habitants

                       

    On a de la peine à imaginer que ce décor sinistre de constructions disgracieuses est le quotidien des habitants qui vivent autour, à quelques mètres seulement de la prestigieuse rue des Francs-Bourgeois, haut-lieu de la mode et du prêt-à-porter chic et cher.

    On l'appelle communément "hangar Lissac". C'est en réalité un assemblage de structures sans valeur architecturale, en béton et parpaings, qui a un temps hébergé des bureaux et entrepôts du fabricant de lunettes Lissac. Un hangar annexe, qui donne sur le fameux passage des Arbalétriers, est exploité par le Centre Culturel Suisse.

    Le plan de sauvegarde et de mise en valeur  (PSMV) du Marais l'avait condamné à la démolition. Au terme d'un accord conclu avec la Ville de Paris en 1980, Lissac avait obtenu l'autorisation de différer le curetage et d'occuper les bâtiments pendant 25 ans, sous réserve de céder gratuitement le terrain et les mur à la Mairie de Paris à l'issue de ce délai, afin qu'un espace vert soit réalisé.

    En 2006, la Ville a donc fait valoir ses droits. Il y a eu quelques soubresauts judiciaires mais la situation a fini par se clarifier. Les riverains ont alors commencé à se manifester. A travers le conseil de quartier et directement auprès du Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum. Ils n'ont reçu que des réponses évasives qui leur font penser que le Maire n'a pas envie d'appliquer les dispositions du plan de sauvegarde. 

    Lissac hangar rousseau 17 01 12
    Le "hangar" Lissac vu de l'ouest (64 rue Vieille du Temple) – photo Pascal Rousseau –

                                                            

    Quant au Centre Culturel Suisse, le contrat a atteint son terme mais la Ville a accepté de le reconduire pour cinq nouvelles années.

    De gros nuages sont arrivés en 2011. On a entendu M. Aidenbaum annoncer alors qu'il renonçait au jardin et envisageait de construire. Construire quoi ? Les hypothèses vont bon train mais aucune n'est confirmée.

    Plusieurs riverains des rues des Francs-Bourgeois et Vieille du Temple, dont certains sont résidents de longue date et maîtrisent le dossier et son histoire, ont raison de souligner que le PSMV fait obligation à la mairie de démolir les constructions et établir un espace vert ainsi que les cheminements anciens entre ces rues et la rue Barbette. Ils n'excluent pas une action en justice pour contraindre la mairie à le faire.

    Le PSMV avait vocation, au-delà de la sauvegarde du patrimoine, à donner de la respiration à un urbanisme trop dense. Le Marais se caractérise par la rareté  des espaces verts et une forte concentration du bâti. Associer dans une même démarche l'élimination des constructions parasites qui le défigurent et le rétablissement des cours et jardins d'origine était un objectif pertinent autant pour sa mise en valeur que pour l'amélioration de la qualité de l'environnement.

    Le PSMV de 1996 est toujours en vigueur et il dit la loi dans le Marais, tant que sa révision, lancée depuis juin 2006, n'est pas effective (on parle de 2014). Le devenir du site Lissac n'est pas tranché. On peut craindre que la Mairie de Paris, qui gère la ville la plus dense d'Europe, cède à sa frénésie de densifier toujours plus et se préoccupe peu de l'opinion des riverains.

     Densité paris dessin sans légende

     

    On nous dira qu'ils ont été consultés à travers les ateliers que les mairies d'arrondissements ont animés et dirigés. Il faut croire que ceux-là mêmes qui s'inquiètent aujourd'hui en ont été absents ou que leurs interventions sont passées aux oubliettes de la concertation.

    Ils sont nombreux en tout cas à se mobiliser. Ce dossier pourrait bien constituer l'un des enjeux de la bataille municipale de 2014.

     

    Post-scriptum du 25 janvier 2012                                   

    Le Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, nous a convié à un entretien aujourd'hui pour un tour d'horizon incluant ce sujet. Il précise que le dossier "Lissac" n'a fait l'objet à ce jour d'aucune décision dans le contexte du plan de sauvegarde actuel ou du plan en cours de révision. Diverses approches sont possibles. Il précise toutefois que les hangars seront bien rasés. La réalisation d'un jardin, sous réserve qu'il soit public, n'est pas exclue.

     

    Intéressé par l'association : Cliquez ICI

     

  • L’agence « Beaubourg Immobilier » (IVe) laisse sa place à une « affaire en or »

    Rambuteau 3 achat or 
    La nouvelle boutique "Achat Or de Paris", 3 rue Rambuteau (IVe)

                                                

     C'était il y a peu de temps une agence immobilière. En réalité, une "vitrine" de "Beaubourg Immobilier", une agence qui a pignon sur rue au 78 rue Beaubourg (IIIe). Ce fonds de commerce n'a pas de fond car le restaurant asiatique voisin, "Le Canard Laqué", occupe tout l'espace à l'arrière.

    C'était néanmoins ce qui convenait à Stéphane B. pour créer son commerce d'achat d'or, au coeur très envié maintenant du Marais, sur cet axe fréquenté qui conduit du Centre Pompidou à la place des Vosges.

    Le magasin ouvrira officiellement lundi 2 mai 2011. A l'intérieur, une entrée minuscule et un guichet. C'est là qu'auront lieu les transactions. Stéphane est un professionnel des métaux précieux et des gemmes. Il est lui-même fondeur, dans un atelier dont l'adresse, sans être secrête, reste cependant discrète. Il ne s'en flatte pas mais son discours convainc qu'il offre des conditions d'achat du métal précieux qui ne sont pas obérées par des campagnes de publicité coûteuses. Il est vrai, nous l'avons remarqué, que l'achat d'or fait l'objet en ce moment de spots télévisés comme on n'en a jamais vus dans le passé.

    La raison en est simple : face aux perspectives économiques, aux menaces d'éclatement de la zone Euro, à l'évolution de la demande de matières premières et de leurs prix, l'or fait de plus en plus figure de valeur refuge. Traités de passéistes à l'époque, le Général de Gaulle et l'économiste Jacques Rueff avaient prôné le retour de la suprématie de l'OR. On est en train de redécouvrir la pertinence de leur doctrine.

    Ainsi, la création de ce commerce, qui nous change des magasins de fringues, des agences immobilières, des coiffeurs et des opticiens (que nous saluons tous néanmoins avec sympathie), est-elle un témoignage de l'air du temps. Stéphane B. le reconnait avec sobriété. Il précise qu'il ne se limitera pas  à l'or mais avoue son intérêt pour l'argent-métal, le platine et les pierres précieuses dont il est expert en évaluation.

    D'ailleurs, on aura remarqué qu'il se trouve sur le chemin du Crédit Municipal (dit "le clou" ou "ma tante"). L'immense majorité des dépôts (90%) pour bénéficier d'emprunts sur gage, sont des bijoux. Il subodore que les candidats emprunteurs iront le voir pour comparer les offres. C'est là que sa réussite se jouera.

                                                                                                                                          

  • Centre historique de Paris : quel enseignement peut-on tirer de l’expérience de piétonnisation du Marais ?

     
    Francs bourgeois archives rue barrée dimanche
    Francs bourgeois rue encombrée dimanche

     

     

     

     

     

     

    Airparif analyses

     

    Ces deux images et le tableau illustrent le jugement réservé que nous portons sur le dossier : en haut, à gauche, le déploiement de forces de l'ordre sur tous les accès à la "zone interdite", au-dessous la foule des promeneurs du dimanche, en bas, un tableau d'analyse de l'air de Paris que nous devons à l'organisme officiel AIRPARIF.


    Au passif de l'expérience, dont nous avons reconnu au départ qu'elle allait dans le sens de l'histoire, les moyens considérables que la police doit mettre en place chaque dimanche. Il ne fait aucun doute que nous payons cher cet effort, soit directement par leur financement, soit indirectement par un déficit de moyens disponibles pour assurer l'ordre et la sécurité en semaine.

    Qu'en disent les personnes concernées ? pour faire simple : les bars-restaurants se réjouissent d'un afflux de consommateurs. Les autres commerces, la mode notamment, affirment que leur chiffre d'affaires est moins bon car les promeneurs ne sont pas des acheteurs. Quant aux riverains, ils se plaignent de l'absence du bus 29 pour aller au marché Bastille le dimanche matin et affirment qu'ils se barricadent chez eux l'après-midi pour éviter d'affronter une foule qui les dérange.

    Si on s'en tient à ces constatations, on est "pat", pour reprendre un terme qui est bien connu des joueurs d'échecs.

    Nous pensons qu'il faut battre les cartes à nouveau. Les données de pollution d'AIRPARIF nous en fournissent l'occasion. Que lisons-nous sur le document plus haut : on s'est débarrassé du dioxyde de souffre. Très bien. On contient bien le monoxyde de carbone. Tant mieux, il tue de façon foudroyante. Mais le benzène, C6H6, qui est 2,7 fois plus lourd que l'air, cancérigène, "puissant toxique cardio respiratoire", on nous dit sans rire, qu'il est inférieur aux valeurs limites "sauf à proximité du trafic" !

    On le connaît bien. C'est lui entre autres qui se dépose en crasse sur les stores de magasins, les murs, les tentures et le mobilier de nos appartements. Et au fond de nos bronches.

    Même déclaration à propos des particules "qui pénètrent jusqu'au poumon profond et sont potentiellement toxiques ou cancérigènes". Tout va bien sauf à proximité de la circulation ! Et pour les oxydes d'azote, il y aura dépassement si rien n'est fait sur la circulation dans le centre de Paris (autre document AIRPARIF : évaluation de l'impact, sur la qualité de l'air, des évolutions de circulation mises en oeuvre par la mairie de Paris entre 2002 et 2007)

    Sur ce dossier, nous nous interrogeons sur l'attitude de la Mairie de Paris qui donne le sentiment de vouloir étouffer le problème. Il est impossible d'obtenir (nous l'avons essayé) que des mesures soient faites aux heures de pointe et dans les rues étroites de nos quartiers, envahies par des véhicules polluants. On donne de la nourriture BIO aux enfants des écoles mais on ne se préoccupe pas de ce qu'ils respirent.

    Il faut le savoir, AIRPARIF dispose sur Paris de cinq "stations de mesure permanentes", seulement. Pour ce qui nous concerne, la plus proche se trouve en hauteur (2,7 mètres), sur l'esplanade totalement dégagée des Halles ! C'est clair, on ne cherche pas à connaître la pollution dans les rues encombrées, car les politiques ne veulent pas de décisions drastiques qui réduiraient la circulation des véhicules motorisés. "Il n'est pas question de faire du centre de Paris un sanctuaire !" On répond à une question sérieuse par une formule assassine, car chacun sait qu'un sanctuaire est un lieu épouvantable.

    Il vaut mieux laisser les gens s'asphyxier. Ils ne s'en apercevront pas tout de suite et après nous, le déluge.

    Seul Denis Baupin, qui joue les anachorètes à l'Hôtel de Ville sur le sujet en prêchant dans le désert, avance des mises en garde et des propositions. Personne ne l'écoute sérieusement. Les 23, 24 et 25 mars, le quotidien "Le Parisien" a porté le sujet sur le devant de la scène. Nous ajoutons notre modeste contribution pour qu'il ne la quitte pas. On aimerait que notre députée, Martine Billard, Verte elle aussi, lui prête main forte et soutienne notre position.

    Pour revenir sur la piétonnisation du centre historique de Paris, à la lumière de ce qui précède, la question relative à la rue des Francs-Bourgeois devient parfaitement dérisoire. Il est indispensable d'aller beaucoup plus loin, de façon à réduire sensiblement la circulation des voitures et des deux-roues motorisées sur l'ensemble du Marais. Et pas seulement le dimanche. Tout le temps.

    On va nous demander : "et comment faites vous ?". Nous répondons que c'est à la Mairie de Paris, qui dispose des moyens d'étude et de réalisation, et de l'exemple de toutes les villes qui ont résolu le problème de leur centre historique, de prendre une décision et de la mettre en oeuvre.

    De notre côté, nous avons choisi d'agir. Notre association va se doter d'un détecteur portatif agréé, avec lequel nous pourrons procéder à des mesures ponctuelles, dans les rues, dans les cours, et au niveau du sol pour reproduire les conditions dans lesquelles un enfant respire. Nous respecterons les règles de l'art en la matière, de façon que nos mesures soient opposables à ceux qui sont responsables de la santé publique.

     

                                                                                                                                           

  • Nouveau Plan d’Urbanisme de Paris : promoteurs, à vos parpaings !

    On nous l’avait promis, le nouveau plan d’urbanisme de Paris (PLU) ferait l’objet de la vaste concertation que la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) impose en la matière. Les associations et les conseils de quartiers ont travaillé des mois sur les dossiers qui leur étaient soumis. On était prêt à reconnaître que, dans cette affaire, la démocratie de proximité avait bien fonctionné. C’était sans compter sur le coup de théâtre déclanché par le rapport de la commission d’enquête.

    Ce rapport, dont le contenu nous a été révélé début juin, émet un avis favorable sous réserve de trois conditions. Cette formulation interdisait pratiquement au Maire de les refuser. S’y ajoutent vingt trois recommandations, des suggestions qui n’ont pas un caractère obligatoire.

    Pour l’essentiel, les réserves introduisent une hausse du coefficient d’occupation du sol de 20% pour les logements sociaux et une autre hausse de 20% pour les constructions à hautes performances énergétiques ou utilisatrices d’énergies renouvelables. Le total fait 40 ou 44% de surface habitable en plus, suivant le mode de calcul.

    Le coefficient (COS) est égal à « 3 »  actuellement. Il passera donc à 4,2 voire 4,32. Ainsi un immeuble de cinq étages pourrait être surélevé de un à deux étages supplémentaires.

    On se demande si cette politique est raisonnable quand on sait que Paris a une densité au m² qui est une des plus fortes du monde. A titre de comparaison, avec 20.137 hab/km² et 24.448 hab/km² (*) en excluant les bois de Boulogne et Vincennes, on avoisine Manhattan en laissant Londres loin derrière avec ses 8.663 hab/km².

    Ces mesures s’ajoutent à l’obligation contenue dans le PLU de réserver 25% de logements sociaux dans les constructions nouvelles de plus de 1.000m². Les promoteurs et les banquiers avaient déjà plébiscité cette disposition qui, au prix d’une remise symbolique sur le prix, les assurent de vendre en bloc dès le départ 25% de leur programme à des investisseurs-bailleurs institutionnels, à l’exemple de la rénovation Cogedim du 21 rue Charlot.

    On relève aussi dans les recommandations, la possibilité pour les mêmes motifs de dépasser le plafond des 37 mètres de hauteur pour les tours.

    Qu’en sera-t-il du Marais ?

    A priori, le PLU ne nous concerne pas car l’urbanisme dans nos quartiers est régi par le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV). Et c’est là que le bât blesse l’échine du Maire de Paris. Aussi a-t-il demandé sa révision. Il l’obtiendra sans doute car un certain nombre de bonnes raisons militent dans ce sens, notamment son inadaptation aux situations créées par la mise hors la loi de constructions parasites qui ont tendance à se pérenniser. Nous devrons veiller, toutefois, à ce que des constructions anarchiques et disgracieuses ne viennent pas dégrader la valeur architecturale de ce secteur historique qui attire les visiteurs du monde entier.

    Nous devrons nous méfier des dents creuses qu’une extension du coefficient d’occupation pourrait inciter à combler. Mais aussi de la tentation de construire des étages supplémentaires sur des immeubles existants.

    (*) source wikipedia—année 1999

    Dent_creuse_1

    On nous répond que les Bâtiments de France sont là pour veiller au respect de l’harmonie architecturale du Marais. Nous savons leur compétence mais nous pouvons craindre cette solidarité envers les architectes contemporains qui les conduit souvent à valider des projets innovants en apparence mais qu’on regrette ensuite amèrement

    Exemple d’immeuble qui peut susciter des convoitises (rue St Antoine)