Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Étiquette : rue saint antoine

  • Hôtel de mayenne 09 03 12

    Vue de l'Hôtel de Mayenne, 21 rue St Antoine (IVe) en cours de restauration, mars 2012 (crédit photo J.E. Chautard)

                       

    Une bâche qui glisse nous fait deviner les charmes nouveaux de l'Hôtel de Mayenne dont la restauration a été entreprise en 2010. (voir notre article du 19 février 2010).

    Entre les deux ailes, l'ajout du XIXème siècle a été retiré. La reconstitution des parties latérales, avec reconstruction du toit et des ouvertures, semble achevée.

    Un regard indiscret à travers le portail entr'ouvert montre que la cour intérieure est elle aussi  en voie de finition. On attend avec excitation le retrait définitif des bâches pour que le nouveau visage de ce monument nous soit révélé.

     

  • St antoine 21 hôtel de mayenne gravure ancienne St antoine hotel de sully facade rue bis

    Non, il ne s'agit pas du même bâtiment, mais de frères jumeaux : à gauche l'hôtel de Mayenne, 21 rue St Antoine (IVe), gravure ancienne représentant l'édifice avant l'adjonction en 1889 de la partie centrale et à droite l'hôtel de Sully, 62 rue St Antoine, tel qu'il apparait aujourd'hui après sa rénovation récente.

                                                                                                                 

    L'affaire a fait débat entre la Mairie de Paris et son bras armé la Commission du Vieux Paris, et le Ministère de la Culture, partisan du retour à l'architecture originelle de la façade, en application du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. Le dossier de restauration incluait la suppression de l'ajout du XIXème siécle (notre article du 19 novembre 2009)

    La discussion est close. Le Maire de Paris s'est rangé à la décision du Préfet de Paris d'autoriser les travaux de restauration et de mise en sécurité de ces bâtiments qui abritent l'Ecole des Francs-Bourgeois. Les panneaux d'information qui ont été placés sur la façade, annoncent le démarrage imminent du chantier qui sera supervisé par Jean-François Lagneau, Architecte en Chef des Monuments Historiques.

                                                                                                                                                     

  • St antoine 17 visitation

    Le Temple de la Visitation Sainte Marie, 17 rue Saint Antoine (IVe), du nom de la congrégation des "Filles de Sainte Marie", ancienne église baroque Sainte-Marie-des-Anges, que l'on doit à François Mansart qui la conçut en 1632. Dévolue par décision de Napoléon en 1802 aux chrétiens réformés, elle accueille à présent plusieurs cultes protestants : classique, afro-antillais, japonais et arabe

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    Cette église, Jean-Etienne Chautard la connait bien. Depuis qu'il s'est installé en face, au 16 de la rue, il a assisté à sa restauration et au retour des pots à feu (*) de quatre mètres de haut qui ceinturent la coupole. Il s'est aussi passionné pour un lieu où "l'histoire pèse d'une densité particulière". Derrière l'église se cache l'ancien couvent des Filles de la Visitation, une institution qui s'apparentait au Carmel par la rigueur de sa règle.

    Les activités de notre association nous ont conduits vers lui. Nous nous sommes rencontrés. C'est un personnage captivant, passionné d'histoire et d'architecture au point d'avoir décidé, pour conduire ses recherches, de travailler à mi-temps, à la Coface où il est cadre commercial.

    Ses travaux tiennent dans une brochure de 120 pages intitulée  "16 rue Saint Antoine, 1608-2009 : 400 ans d'histoire". Ils ont bénéficié de l'intérêt et de l'aide des Archives Nationales. Ils sont consacrés à la vie patrimoniale de la congrégation qui a vécu autour de son immeuble du 16 de la rue Saint Antoine, au sein d'un périmètre délimité par l'impasse Guéménée, la place des Vosges, la rue des Tournelles et la rue Saint Antoine, celle des "Filles de la Croix". Des religieuses ouvertes sur le monde, contrairement à leur vis à vis, dont la charge était  "d'éduquer les jeunes filles".

    On avait donc face à face, de part et d'autre de la rue, avec la Bastille en toile de fond, deux couvents qui ont laissé leur empreinte sur le quartier d'aujourd'hui.

    Couvents ste croix et visitation

     Au contraire des Filles de la Croix, celles de la Visitation vivaient donc recluses. Cet engagement leur valut une rigueur plus élevée de la part des révolutionnaires de 1789, qui avait peu d'estime pour les excès de piété. On les éjecta très vite de leurs murs et de leur cloître qui reçurent ultérieurement des affectations profanes et subirent divers outrages architecturaux qui subsistent de nos jours.

    Cloitre visitation

    Cloître de la Visitation. Les arcades ont été fermées. La galerie est convertie en "show-rooms". Un atelier en briques (à droite) occupe le centre de la cour pavée.
     

    Ces ajouts doivent disparaître au titre du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. Les instances chargées de sa révision verront-elles d'un meilleur oeil ce tribut payé par l'histoire et la culture au commerce et à l'industrie des XIXe et XXe siècles ? On devra attendre pour savoir.

    Allons ensemble de l'autre côté de la rue retrouver Jean-Etienne Chautard dans son appartement du XVIIe. On entre malheureusement par un garage (350 places de voitures), qui se prolonge loin derrière au coeur de ce qui a été le couvent des Filles de la Croix. On se dit qu'on ne pleurerait pas sa disparition mais on se demande comment, en pratique, plusieurs étages de béton pourraient être curetés sans parler de l'opposition que pourrait susciter un tel projet chez les clients utilisateurs du parking.

    L'immeuble du 16 a connu deux surélévations successives mais le deuxième étage où nous nous rendons est d'origine même si, bizarrement, les trois fenêtres sur rue ont été rétrécies par une reprise de maçonnerie. Le clou de la visite est l'escalier.

    St antoine 16 escalier

    Il vaut à lui seul le détour. C'est un bel escalier Louis XIII "à quatre noyaux et ballustre de bois carrés, du milieu du XVIIème siècle", qui dessert les quatre premiers étages.

    Avec l'hôtel de Sully, sompteusement restauré, l'hôtel de Mayenne qui fait pendant et attend sa propre restauration, ces anciens couvents où trône l'ouvrage remarquable qu'est l'église de la Visitation, on a envie de se retourner et voir par enchantement la porte Saint Antoine et la Bastille qui complétaient si richement la perspective. On se dit que les révolutionnaires auraient été bien inspirés, ayant pris la forteresse de la Bastille, de la conserver pour la transmettre à la postérité.

    St antoine perspective bastille gravure ancienne

    A gauche, les bâtiments du couvent des Filles de la Croix. A droite, l'église de la Visitation et l'hôtel de Mayenne. Au fond, la Bastille. (gravure d'époque)

     

    (*) Pot à feu : ornement représentant un vase d'où sortent des flammes

                                                                      

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    St antoine 20 hôtel herse d'or

      "Hôtel de la Herse d'Or", 20 rue Saint Antoine (IVe). Tél. 01 48 87 84 09  www.hotel-horse-dor.com

      

    Il a à peine une étoile, 35 chambres qui n'ont pas toutes une salle de bains, mais la tête dans les étoiles avec ses six étages sans ascenseur. Pour satisfaire une clientèle qui est en droit d'être exigeante, le gérant Kamel Soussi a décidé de réaménager et de rénover son hôtel, remarquablement placé entre la Bastille et la place des Vosges, dans cette rue Saint Antoine riche en monuments remarquables.

    Son ambition est d'accéder à une deuxième étoile. Pour cela, il est nécessaire d'installer un ascenseur, de créer des salles de bains là où il n'y en pas et de rénover l'ensemble du bâtiment en mettant en valeur ses atouts, notamment les poutres qui soutiennent les planchers à tous les étages.

    Exigence du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais oblige, une verrière précaire sur cour intérieure sera retirée et remplacée par une structure pérenne. L'ascenseur (extérieur) grignotera une partie de cette cour. Le nombre de chambres passera de 35 à 28. Elle sont louées 80 € par nuit pour un couple, il est certain que la note montera en proportion des travaux d'amélioration réalisés.

    Le nom de l'hôtel vient d'une enseigne qui remonte au XVIe siècle et qui désignait une auberge située dans la rue voisine "du Petit Musc" (alias "la pute qui y muse"). La "herse d'or" protégeait la porte Saint Antoine, en direction de Paris, de la forteresse de la Bastille.

    Le chantier ouvrira début 2011 et durera plusieurs mois, avec trois mois de fermeture pour l'hôtel.

    Gérard Simonet

     

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