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Étiquette : saint nicolas des champs

  • Saint Nicolas des Champs (IIIe) : une église richement dotée et pourtant méconnue

    L'église de Saint Nicolas des Champs

     

    Située dans le IIIe arrondissement, dans un quadrilatère délimité par les rues Saint Martin, Cunin-Gridaine, Turbigo et Réaumur, l’église Saint Nicolas des Champs est toute proche dd la chapelle du Prieuré Saint Martin avec laquelle elle est souvent confondue. Ce dernier faisait partie du Prieuré Saint-Martin devenu aujourd’hui le Musée des Arts et Métiers.

    Bâtie au VIIIe siècle, la chapelle Saint Nicolas des Champs était destinée aux domestiques de l’abbaye.
    Reconstruite au XIe siècle, elle fut érigée en église paroissiale en 1184. Devenue trop petite, elle est reconstruite entre 1420 et 1480 dans le style gothique flamboyant que nous lui connaissons aujourd’hui.

    Agrandie au XVIe siècle, c’est de cette époque que date le splendide et rare portail qui se trouve rue Cunin-Gridaine. Il a été achevé en 1587 à partir de dessins de Philibert Delorme à qui l’on doit notamment la réalisation d’une partie du Louvre et du château d’Anet.
    L’édifice n’attire pas l’œil du fait de sa situation, il est malheureusement enchâssé derrière des immeubles Haussmanniens et très peu visible de la rue Réaumur de même que de la rue Turbigo les plus passantes. Pourtant sa taille est imposante, 90 m de long et 36 m de large contre 128 m et 40 m respectivement pour Notre Dame.

    Détail d'une peinture murale, Georges Lallemant (XVIIe siècle)

    Le clocher culmine à 32 m et l’église comporte un double déambulatoire intérieur bordé de 12 chapelles et hérissé de 100 colonnes ! Bien qu’exécutées à des périodes différentes, elles ont d’ailleurs toutes été cannelées afin de donner une unité à l’ensemble.
    Les marguilliers de l’époque entreprenaient des travaux au gré des finances plus ou moins florissantes dont disposait la Fabrique.
    Une importante restauration a eu lieu de 1823 à 1829. La maison qui lui est attenante du côté sud, datant de 1541, a été préservée.
    Fermée à la Révolution (1791), l’église est transformée en temple de l’hymen et de la fidélité dès 1793.

    Si beaucoup d’objets d’art qu’elle contenait ont alors été dispersés, l’œuvre majeure qui s’y trouve, le retable de l’Assomption de la Vierge peint par Simon Vouet en 1629, haut de 12 mètres, et orné de sculptures dues au célèbre Jacques Sarazin (qui a travaillé en autres pour Le Louvre et les châteaux de Versailles et de Chantilly) est restée en place. Il est un des rares vestiges de ce type à Paris toujours à son emplacement d’origine. Certains témoins de l‘époque ont affirmé que lors de la venue du Commissaire de la République chargé de faire saisir les biens de l'église, l’organiste Antoine Desprez qui veillait sur son instrument a eu l’idée de jouer la Marseillaise, ce qui a eu pour effet d’annihiler toute velléité de destruction.

         Le retable de l'Assomption de la Vierge de Simon Vouet et Jacques Sarazin          

    Lorsque le visiteur pénètre dans l’église, il comprend, face à la richesse exceptionnelle du patrimoine qui s’y trouve, certains n'hésitent pas à dire qu'elle regorge d'oeuvres d'art, que ce lieu a pleinement bénéficié du renouveau spirituel du XVIIe siècle. D'importantes et très rares fresques datant de cette époque ornent des chapelles, certaines ont été restaurées récemment. Les peintures sur toile ou panneaux très nombreux sont accrochés dans les chapelles et sont dues aux peintres célèbres d’alors comme Jacques Stella, Claude Vignon, Georges Lallement ou Nicolas Coypel auteur d’une magnifique Adoration des Bergers. Mais les XV, XVI, XVIII et XIXèmes siècles sont eux aussi bien représentés. Citons deux oeuvres italiennes de premier ordre, le panneau peint de la Sainte Conversation réalisée en 1520 par Amico Aspertini ou la Circoncision de Batistta Trotti exécutée à la fin du XVIe siècle.

        Le baptême de Jésus de Gaudenzio Ferrari (XVIème siècle)

    La statuaire est aussi de grande qualité, la "Vierge présentant l'Enfant Jésus" en marbre de François Nicolas Delaistre fut commandée par Louis XVIII et exécutée en 1817. Elle fait partie des plus belles pièces exposées, de même que les atlantes en bois qui ornent le dessous de la tribune de l'orgue.
    Les orgues sont présentes à Saint Nicolas des Champs depuis 1418 et ont été plusieurs fois reconstruites. L'instrument actuel est dû au célèbre facteur Clicquot. Il comporte des parties des XVII, XVIII et du début du XXe siècles. Son buffet est un des plus beaux de Paris. Louis Braille fut un des titulaires.

    Les grandes orgues vues du choeur

     Parmi les personnages célèbres qui ont fréquenté l'église, citons Louise de Marillac qui a trouvé en ce lieu sa vocation (1623) et fonda la Congrégation des Filles de la Charité.
    Nombre de célébrités comme le mathématicien, philosophe et astronome Gassendi, Guillaume Budé à l'origne de la création du Collège de France, Mademoiselle de Scudéry et des représentants de familles connues comme les Ormesson, La Bruyère, Rochechouart sont inhumés dans l'édifice.

    Il existe tant d'oeuvres rares à admirer que nous ne pouvons pas toutes les citer. Nous vous annoncerons prochainement les dates de la visite guidée qui sera organisée à cet effet et vous permettra de découvrir ce lieu trop souvent oublié des touristes et de parisiens. Enfin, fait exceptionnel, Saint Nicolas des Champs est abondamment citée dans le cadre de l'exposition qui vient de débuter au Musée Carnavalet: "Les couleurs du ciel. Peintures des églises de Paris au XVIIe siècle".
    Gageons aussi que des travaux significatifs pourront être entrepris afin de restaurer et mettre en valeur ce monument chargé d'histoire au patrimoine unique.

     Dominique Feutry

     Intéressé par l'association : Cliquer ICI

     

  • Entretiens avec les candidats en vue des législatives : Seybah Dagoma et Pierre Aidenbaum candidats dans la 5ème circonscription (IIIe et Xe)

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    Seybah Dagoma et Pierre Aidenbaum, au siège de l'association

     

    Seybah Dagoma et Pierre Aidenbaum, candidats du Parti Socialiste aux postes de députée et suppléant aux législatives de Juin dans la 5ème circonscription, qui comprend les IIIe et Xe arrondissements dans le nouveau découpage, nous ont rendu visite le 5 avril au siège de l'association, où ils ont été reçus par des membres du bureau et par le président.

    On a dit quelques mots de ce découpage étrange qui a semblé inévitable compte tenu de la petite taille des arrondissements du centre de Paris. Pour le regretter, car il fait fi de l'unité historique, architecturale et sociale des quatre arrondissements qui le constitue.

    La candidate Seybah Dagoma a 33 ans. Elle est avocate de profession, en "disponibilité" pour se consacrer à la carrière politique. Elle est en effet conseillère de Paris, élue du 1er arrondissement, Adjointe au Maire de Paris en charge de l'économie sociale et solidaire. Le parti socialiste l'a choisie pour défendre ses couleurs et son programme aux élections législatives qui se dérouleront en juin.

    Quant à Pierre Aidenbaum, déjà suppléant de la députée "Parti de Gauche" actuelle, Martine Billard (*), maire du IIIe depuis 1995 et conseiller de Paris, ré-élu en 2001 et en 2008 au premier tour, on ne le présente plus. Rappelons quand même qu'il est par ailleurs président du bailleur-social RIVP (régie immobilière de la ville de Paris) et signataire d'un appel paru en 2012 dans "Libération" qui défend la création d'un état palestinien libre et indépendant aux côtés de l'état d'Israël.

    Mme Dagoma affirme que son action à la mairie de Paris a conduit au retour à l'emploi, depuis 2008, de 10.000 personnes grace à ses mesures en faveur de l'insertion et de la création d'entreprises, notamment "l'appel à projets" financé en partie par la Ville de Paris et par l'attribution de "micro-crédits". Son intervention a souvent permis le sauvetage d'entreprises en panne de repreneur en recourant aux SCOP (sociétés coopératives de production).

    Elle fera campagne sur les thèmes du logement, de l'éducation, de la santé et de l'emploi. Elle considère que l'Etat n'affecte pas suffisamment de moyens à l'école, à la justice, et à la police dont elle souhaite qu'elle mette en oeuvre une nouvelle "sécurité de proximité". Pour corriger la situation, 1.000 postes pour la justice, la police et la gendarmerie devraient être créés chaque année.

    La question sur le financement de ces moyens supplémentaires conduit la candidate à évoquer une "réforme de justice fiscale" qu'un gouvernement socialiste serait amené à conduire, dans le but évident d'augmenter les recettes. Car elle convient que le spectre de la dette plane sur nous tous et sur tous les programmes politiques "responsables". Elle s'en prend aux "niches fiscales" (reste à définir lesquelles) et aux allègement dont a bénéficié l'ISF en 2011, qui ferait ainsi un retour en force.

    A propos de la construction, la prochaine législature se donnerait un objectif de création de 2,5 millions de logements neufs en France. La loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) serait amendée de façon que l'obligation des communes à créer des logements sociaux passe de 20 à 25%  avec des sanctions renforcées en cas d'inexécution.

    Ce dispositif serait complété par des mesures contraignantes à l'égard des loyers. Elle suggère un "encadrement". A ne pas confondre avec le concept de "blocage" (dont on lui faisait remarquer qu'il n'avait donné aucun résultat dans le passé, en matière de modération des prix ou des loyers).

    S'agissant plus spécifiquement de notre ville, nous avons insisté sur le danger d'un Paris excessivement festif et sur la nécessité de brider le développement anarchique des locations meublées courte durée. Nous avons soulevé la question préoccupante de la pollution de l'air aux particules fines, danger mortel pour les bronches en particulier celles de nos enfants (en trois mois, à fin mars, nous avons absorbé la totalité de la quantité annuelle acceptable).

    Nous avons exprimé l'avis que poursuivre la densification de Paris intra-muros était une forme de suicide collectif car habitat et activité économique s'entretiennent l'un l'autre dans une forme de surenchère qui s'inspire de la course à l'échalote. Le concept de "Grand Paris" (UMP) ou "Paris Métropole" (PS), de ce point de vue, est probablement la meilleure façon d'éviter une faillite annoncée.

    Elle votera l'augmentation résolue des sanctions contre les terrasses et étalages qui débordent et contre les tags. Dont acte. Notre paysage urbain en a bien besoin.

    On peut visier son site  seybah dagoma

    Une fois élue, ce que nous lui souhaitons, elle aura sa permanence et rendra des comptes.

     

    (*) Pierre Aidenbaum nous demande de préciser qu'il a été le suppléant de Martine Billard, quand elle s'est présentée aux législatives de 2007 sous l'étiquette des "Verts", au terme d'un accord passé avec le Parti Socialiste. Martine Billard a quitté les "Verts" pour rejoindre le "Parti de Gauche" de Jean-Luc Mélanchon (NDLR).