Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Étiquette : sandrine mazetier

  • Lamour réunion hdv 26 09 11

    A gauche, la délégation de "Vivre Paris !". A droite, on reconnait Jean-François Lamour, ancien ministre, conseiller de Paris et député du XIIIe avec deux de ses collaborateurs, et Vincent Roger, conseiller de Paris, conseiller régional, élu UMP du IVe. Derrière l'appareil photos : Philippe Jacquinot ("Quartier Latin Passionnément")

     

    "Vivre Paris !" a tenu à se faire connaitre des instances dirigeantes de l'opposition à l'Hôtel de Ville. Nous avons décrit la genèse du réseau : au printemps 2010, des parisiens excédés par l'explosion des terrasses, l'occupation anarchique de l'espace public, les propos provocants des professionnels de la boisson et de la nuit qui exigent encore plus de tolérance à l'égard des nuisances qu'ils imposent aux riverains, une pétition annonçant la mort des nuits parisiennes …. et pour finir l'annonce par la Mairie de Paris de la tenue "d'états généraux de la nuit" en novembre 2010. Des parisiens qui décident de se regrouper au sein d'un "réseau" d'associations qui prend le nom de "Vivre Paris !".

    "Vivre Paris !" arrive juste à temps pour interférer dans le processus de révision du règlement des terrasses et étalages et éviter que les textes nouveaux ne fassent la part trop belle à des commerçants insatiables.

    Puis viennent les fameux "états généraux de la nuit", en novembre. Dans la salle, des manifestants arborent des tee-shirts qui implorent "laissez nous danser !". Dans les groupes de travail, on entend la réponse en écho "laissez nous dormir !". L'exposé introductif le disait clairement : à minuit, à Paris, 98% des parisiens dorment ou veulent dormir. Parce qu'ils se lèvent le matin pour travailler et qu'ils ont besoin de la nuit pour récupérer. Le message était clair.

    Pourtant, on assiste depuis à la mise en coupe réglée, par le Maire de Paris et son Adjoint Mao Péninou, d'une politique qui veut faire de Paris une ville plus festive, sans considération pour la santé des parisiens. L'attribution récente, contre tous les avis, d'un permis de construire "tacite" pour une boite de nuit de grande capacité, en plein coeur du Marais, confirme cette orientation. Il existe pourtant d'autres atouts à notre capitale qui est, rappelons le, la ville la plus visitée du monde : sa créativité, dynamisée par un environnement historique, architectural et culturel unique au monde. C'est ce potentiel qu'il faut valoriser plutôt que promouvoir les beuveries et les excès qu'on reproche de plus en plus à certaines villes comme Berlin et Barcelone. A chacun son modèle …

    Nous l'avons dit à M. Lamour, nous aimerions que l'opposition municipale soit plus audible sur ces enjeux. Il en a pris note.

    Nous en sommes venus enfin au projet de loi de Sandrine Mazetier, députée PS de Paris, qui va venir prochainement en commission des lois à l'Assemblée Nationale, en lui rappelant notre position, confirmée par notre juriste Anne Penneau à l'occasion d'une audition par Mme Mazetier : OUI au renforcement des sanctions pour non-respect de la réglementation sur les terrasses, OUI à l'attribution de pouvoirs aux maires, à la condition qu'il existe une sanction plancher dissuasive, valable sur l'ensemble du territoire, NON, NON et NON à toute forme de pénalisation des plaignants exposées aux nuisances des commerçants. M. Lamour en est convenu et nous assure qu'il introduira une modification du texte dans ce sens. Nous sommes sollicités pour proposer les amendements que nous jugeons souhaitables.

    Nous espérons vivement que majorité et opposition se mettront d'accord pour voter rapidement ce texte pour que nous passions enfin de l'anarchie à l'ordre dans la gestion de l'espace public.

     

     

     

  • Urbanité huile philippe béliard
    "Urbanité", huile de Philippe Béliard

     

    "Proposition de loi pour une urbanité réussie", c'est ce que défend la Députée de Paris avec un texte de loi qui sera présenté aux associations parisiennes le 19 septembre au cours d'une table ronde qui se tiendra à l'Assemblée Nationale. Des associations du réseau "Vivre Paris !" seront présentes.

    En voici le texte.

    Le projet de loi comporte deux volets : le renforcement du pouvoir des Maires vis à vis de sanctions applicables aux abus d'occupation de l'espace public. A titre d'exemple, l'amende qui est de 35 € de manière forfaitaire et non dissuasive aujourd'hui, pour un débordement de terrasse, pourrait atteindre 500 € par jour et par m² de dépassement, sur décision du conseil municipal.

    Nous n'avons jamais souhaité que les exploitants de bars-restaurants qui bénéficient d'une autorisation de terrasse soient victimes de tracasseries mais nous avons trop souvent dénoncé les abus dans ce domaine pour ne pas nous réjouir d'une mesure qui va dans le bon sens. Nous nous interrogeons toutefois sur la portée d'une loi qui pourraient créer de graves disparités entre communes et/ou arrondissements, en fonction du bon vouloir des Maires.

    En revanche, les articles 6, 7 et 8 sont inacceptables en l'état. Sanctionner ceux qui se plaignent parce qu'ils souffrent de tapage nocturne est liberticide, anticonstitutionnel et simplement inhumain. Faciliter l'implantation et le développement d'établissements de nuit, pour une ville comme Paris qui en compte déjà un millier, (contre 60 dans la couronne – source "Etats Généraux de la Nuit", novembre 2010), c'est aller délibérément à l'encontre de l'attente des 98% de parisiens qui aspirent à dormir dès minuit pour aborder en forme leur journée de travail (source "Etats Généraux de la Nuit" – rapport d'ouverture).

    Ces articles apparaissent comme un gage donné au lobby des débits de boissons et des professionnels de la nuit. On peut légitimement s'étonner qu'une personne doublement élue à Paris se préoccupe aussi peu du bien-être de ceux qui lui ont confié ces mandats.

     

    En exergue :

    L’article 6 crée une sanction contre les abus de recours aux numéros d’urgence pour tapage nocturne.

    L’article 7 demande un rapport sur les modifications de la réglementation relative à la sécurité des établissements à vocation nocturne disposant d’une autorisation d’ouverture de nuit, éventuellement nécessaires.

    Aujourd’hui, la première autorisation d’ouverture de nuit accordée par l’autorité administrative est aléatoire. Sa durée minimale est de trois mois. Cette durée freine l’activité des établissements à vocation nocturne en bornant leur programmation culturelle à un horizon très court- d’autant que le renouvellement de cette autorisation peut, à son tour n’être que de 3 mois.

    l’article 8 instaure une expérimentation à Paris qui fixe à six mois la durée de la première autorisation et à un la durée de l’autorisation suivante.

                                         

    Intéressé par l'association : cliquer ICI

     

    Post-scriptum # 1 du 20/09/2011 : Analyse critique de la proposition de loi de Sandrine Mazetier par Anne Penneau, professeur de droit, membre de "Vivre Paris !", qui a rencontré Sandrine Mazetier le 19 septembre 2011 pour discuter du projet.