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Étiquette : statistiques population

  • Le Marais est-il une planète de bobos ?

    Charlot café bretagne détail 

    C'était une boulangerie-pâtisserie, c'est devenu un endroit branché avec Wi-Fi, serveurs et serveuses accortes, décor 1900 et habitués de la mode, du spectacle et de la création : Café Charlot, 38 rue de Bretagne -(IIIe) - Tél. 01 44 54 03 30

       

    Le sujet est venu sur la table à l'occasion d'une interview de l'association par un journaliste du magazine "TETU" : les bobos sont-ils une communauté au même titre que celles qu'on cite couramment à propos du Marais ?

    Il faudrait naturellement s'entendre au préalable sur ce qu'on appelle un "bobo". Bourgeois-bohème, d'accord, mais qui se reconnait bourgeois, qui peut être qualifié de bohème ?

    Chacun le sait bien : "est bourgeois celui qui vit mieux que moi". C'est une définition éminemment relative. Le bohème quant à lui, se distingue par sa tenue décontractée (mais recherchée), par le choix de ses moyens de transport (le vélo est un bon marqueur), les établissements qu'il fréquente (là où se trouvent d'autres bobos) et le logement où il vit. C'est un appartement ancien où règne une pagaille de bon aloi. Le décor relève d'un certain goût pour la provocation (fauteuil 1900 de dentiste, par exemple).

    Y a-t-il davantage d'individus de ce genre dans le Marais aujourd'hui ? Oui, à l'évidence. C'est lié au phénomène que les urbanistes-sociologues appellent "gentryfication". Dans un premier temps, leur arrivée a accru la mixité sociale (par le haut) puisqu'ils étaient inconnus auparavant. Au-delà d'un certain nombre, leur présence aurait évidemment l'effet inverse.

    L'extrapolation, en matière de prévision, est une méthode qui conduit aux pires bévues. Il est donc peu probable que le Marais devienne le monopole des bobos, pour autant qu'on s'accorde sur le sens donné au mot. En revanche, il n'est pas discutable que le niveau social de la population se soit élevé depuis cinquante ans et continue de progresser. Par les bobos ou sans eux.

    A défaut de prédire l'avenir, il est important de savoir où nous en sommes aujourd'hui à propos :

    • du revenu des ménages dans nos deux arrondissements
    • du prix du m²
    • de la densité de population
    • de la densité du bâti
    • des espaces verts
    • du pourcentage "cols blancs/cols bleus" (*)
    • de l'emploi

    Nous devons à une habitante du IIIe, Marie-Catherine Weil, d'avoir rassemblé toutes ces données en compilant les statistiques de l'INSEE. Nous vous invitons  à  en prendre connaissance.

    Les enseignements de cette étude sont intéressants et remettent en cause quelques clichés. Le Marais IIIe n'est pas particulièrement "riche" (sur la médiane de Paris) mais le IVe est plus favorisé (dans le premier quartile). La densité de population et du bâti atteignent des records dans le IIIe (dernier décile), tout près de la Ville la plus dense au monde : Le Caire ; elle est nettement plus basse dans le IVe à cause de la faiblesse de l'espace utile (déduction faite des bâtiments publics, à savoir Hôtel de Ville, île de la cité, caserne Napoléon, espace Beaubourg, cité des Arts, place des Vosges …, et la Seine) par rapport à sa superficie théorique.

    Enfin, IIIe et IVe se distinguent par leur fort pourcentage de cols blancs et la rareté des espaces verts. Sans surprise, on vérifie la corrélation inverse entre revenus et logements sociaux.

    (*) dérivés de l'anglais "white collar et blue collar" (cadres et employés)

     

      

  • Le Préfet de Paris-Île de France arrête la composition de la commission du secteur sauvegardé du Marais. Notre association en devient membre, au titre des « personnes qualifiées ».

    Vosges place vue moyenne 

    La place des Vosges, symbole du Marais, au carrefour des IIIe et IVe arrondissements, qui se la partagent.

     

    L'arrêté n° 2009-43-4 du 18 février 2009  qui précise la composition de la "commission locale du secteur sauvegardé du Marais", découle de deux décrets, n° 97-34 du 15/01/97 et n° 97-1206 du 19/12/97, portant sur la "déconcentration des décisions administratives" en France. Ils stipulaient que, dorénavant, les secteurs sauvegardés (SS) ne seraient plus l'affaire exclusive de l'Etat. La décision de créer un SS, le contenu du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV), sa révision ou mise à jour, le choix de l'architecte chargé de son élaboration, seraient de la responsabilité conjointe du préfet et du conseil municipal compétent.

    Le PSMV a permis la transformation du Marais mais il a souffert, dans sa gestion quotidienne, de l'absence quasi totale d'appropriation par la municipalité. On en constate surtout les effets dans la mauvaise qualité des devantures des commerces, qui sont un élément essentiel du paysage de la rue.

    A la veille des élections municipales, nous avions interpellé les maires d'arrondissement dans une lettre ouverte Vivre le Marais ! n° 21.pdf. Nous avons eu des réponses de circonstance. La solution ne pouvait venir que du partage de responsabilités, tel que nous le voyons aboutir aujourd'hui.

    La commission du secteur sauvegardé du Marais comprend 12 membres.

    Elle est composée pour un tiers d'élus de la Ville de Paris : Colombe Brossel, adjointe au maire, chargée du patrimoine, suppléant Christophe Girard, adjoint chargé de la culture ; Anne Hidalgo, 1ère adjointe au maire, chargée de l'urbanisme, suppléante Karen Taïeb ; Dominique Bertinotti, maire du IVe, suppléant Vincent Roger, conseiller de Paris élu du IVe ; Pierre Aidenbaum, maire du IIIe, suppléant Gauthier Caron-Thibault, conseiller de Paris élu du IIIe.

    Les représentants de l'Etat constituent le deuxième tiers : le directeur régional des affaires culturelles d'Île de France (DRAC) ; le directeur de l'urbanisme, du logement et de l'équipement ; le chef du service départemental de l'architecture et du patrimoine de Paris (architectes des bâtiments de France), ou leurs représentants ; l'architecte des bâtiments de France en charge du secteur (Sophie Hyafil).

    Les personnes qualifiées (en vertu de leur expérience, de leur implication dans la protection de sites, de leur activité au sein d'associations agréées au titre de l'environnement – NDLR) constituent le dernier tiers : Marie-Jeanne Dumont, secrétaire générale de la commission du Vieux-Paris, Pierre Housieaux, président de l'association "sauvegarde et mise en valeur du Paris historique", Jean-Didier Laforgue, architecte-urbaniste (que nous avons rencontré à la mairie du IVe pour sa présentation du projet de réaménagement de la rue des Archives sud – NDLR) et Gérard Simonet, président de l'association "Vivre le Marais !".

    Elle est présidée par le maire de Paris ou, en son absence, par le préfet de Paris-Ïle de France ou son représentant.

    Ainsi, nous sommes heureux que notre candidature, exprimée il y a bientôt trois ans, consolidée par l'agrément dont bénéficie l'association au titre du code de l'environnement, ait été retenue par décision conjointe du préfet et du maire de Paris. Nous en remercions les services de la préfecture et les élus de Paris, dont nous avions demandé le soutien, et tous ceux qui nous ont encouragés et aidés à aboutir.

    Quel sera le rôle de cette commission ?

    Les textes lui assignent la responsabilité d'émettre des "avis" lors de la création, de la révision ou de la modification du PSMV. Avis à l'attention du conseil municipal et du préfet. Elle apparaît essentiellement comme une autorité morale. La commission nationale des secteurs sauvegardés conserve toutes ses prérogatives. Elle émet des avis à l'attention du Conseil d'Etat en phase finale d'approbation d'un PSMV.

    L'architecte des Bâtiments de France reste l'autorité opérationnelle centrale : "il assure la surveillance générale du secteur en vue de préserver son caractère historique ou esthétique"

    A la lecture de ces décisions, on ne perçoit pas de changement radical dans la gestion quotidienne du Marais mais on attend une implication sans réserve des mairies d'arrondissements. Il serait utile aussi d'obtenir la modification des règles d'urbanisme qui font obstacle à la mise en valeur du patrimoine collectif. Est-il normal, par exemple, que les propriétaires soient enjoints de ravaler leurs façades tandis que les devantures des commerces qui occupent les pieds d'immeubles restent dans leur état originel, souvent désastreux pour l'image de la rue.

     

    Pour rejoindre notre association agréée, loi de 1901, apolitique et culturelle, Cliquer ICI