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Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Étiquette : subventions associations paris

  • Conseil-de-parisLe Conseil de Paris

     

    Le conseil de Paris qui s'est tenu les 28, 29, 30 septembre et 1er octobre a poursuivi sur sa lancée, la course folle à la distribution de subventions de la Ville de Paris aux associations.

    La lecture de l'Ordre du Jour nous apprend que 61,5 millions d'€ de subventions pour le seul mois de septembre 2015 ont été soumis à l'approbation des élus. Nous sommes ainsi sur une tendance annuelle qui est bien supérieure à nos estimations de 350 à 400 Millions d'€. Certes, nous ne cesserons de le répéter, certaines de ces aides sont vertueuses. Mais dans le tas, combien de dépenses farfelues ou électoralistes !

    Dans la commission dont Frédéric Hocquard est rapporteur, par exemple, on relève :

    • "205.900 € regroupés au profit de 32 associations et SARL au titre d'une aide à la diffusion de spectacles vivants à Paris".
    • 45.000 € au profit de "10 structures au titre de l'aide à des projets musicaux"
    • 20.000 € pour le collectif "Culture Bar Bars" dont le nom est en soi tout un programme.

    Les "Pierrots de la Nuit" bénéficient une fois de plus de leurs largesses : 40.000 € de plus sont affectés à l'AMUON (association de médiation pour un usage optimal de la nuit), structure d'accueil des "Pierrots", dont l'un des dirigeants et industriel de la nuit est l'auteur du rapport au Ministère des Affaires Étrangères qui propose une série de mesures en faveur des bars, qui priveraient les riverains de leur droit de se plaindre d'une atteinte à leur tranquillité. On est en plein dans un conflit d'intérêt !

    Un des élus de l’opposition, si on l'en croit, se serait opposé à cette subvention. Voici ce qu'il écrit à "Vivre Paris !" :

    "J 'ai eu vent de ce rapport, qui est évidement orienté d' un seul côté. J'en ai parle à Frédéric Hocquard, qui m'a indiqué que ce rapport n' exprimait en aucun cas la position de la mairie.  À suivre de près cependant.

    Vous prendrez rapidement connaissance de mon intervention lors du dernier conseil de Paris, au cours duquel je me suis positionné très fermement sur la subvention supplémentaire accordée aux pierrots de la nuit".

     
    Il est utile de rappeler à nos lecteurs que la Mairie de Paris, depuis quelques mois, se dispense de son obligation de publier sur Internet le tableau des subventions versées avec leur montant et leur affectation. Sous la signature de Jean-Claude Théodart nous en avons informé nos lecteurs dans un article daté du 15 septembre 2015. De plus, une réclamation a été adressée par nous au Préfet de Paris île-de-France qui est chargé de la surveillance du décret de 2006 qui en fait obligation aux villes de plus de 3.500 habitants.
     
    Il serait présomptueux de notre part de croire que c'est pour nous dérouter que la mairie a cessé de publier mais toutes les hypothèses sont permises. On voit, si l'action était délibérée, qu'elle ne nous empêche pas en tout cas de remonter à la source par le biais des Ordres du Jour des conseils de Paris. En attendant une nouvelle parade ?
     
    C'est la première fois en tout cas que l'opposition se manifeste à propos de ces subventions et d'une politique municipale qui se préoccupe peu de la qualité de vie des parisiens et de leur droit à dormir la nuit. A croire que tout le monde est d'accord pour perpétuer le système. C'est sur ce thème des "tous pourris" que surfent des mouvements qui ont de plus en plus l'oreille des français. On verra ce qu'il en est à Paris pour les élections régionales mais si rien n'est fait par les partis traditionnels, si aucun engagement n'est pris pour l'avenir, on peut sans risque leur prédire le pire.
     

     

  • AssocAvec l'aimable autorisation du dessinateur Alain Trez

     

    Dans un article du 15 juin 2015, nous avons qualifié de "tonneau des Danaïdes" les subventions dont la Mairie de Paris nourrit les associations ; celles qu'on peut qualifier "d'institutionnelles" car elles ont un rôle social indiscutable mais aussi celles, et elles sont nombreuses, dont l'utilité ne saute pas aux yeux car les raisons du privilège dont elles bénéficient, souvent d'ordre électoraliste, sont inconnues du grand public.

    Par souci louable de transparence, l’État publiait le 17 juillet 2006 un décret n° 2006-887 qui fait obligation aux villes de plus de 3.500 habitants de communiquer sur Internet la liste nominative des subventions versées chaque année aux associations. La Mairie de Paris s'y est pliée. Jusqu'à cette année 2015…. où l'information s'avère désormais introuvable.

    Notre association en a saisi le Préfet de Paris Île-de-France. Le Bureau des affaires juridiques nous informait le 28 août que Mme Hidalgo avait été rappelée à l'ordre, en ces termes :

    "Je vous informe qu'à la suite de votre saisine du 17 août dernier, j'ai saisi Madame la maire de Paris de la difficulté que vous rencontrez dans l'accès en ligne à la liste des associations ayant bénéficié d'une subvention de la part de la municipalité et lui ai demandé de se mettre en conformité avec la réglementation qui prévoit que cette liste doit être publiée.
    Cordialement.
    Préfecture de Paris et d'Ile-de-France
    Mission des affaires juridiques
    Bureau du contrôle de légalité et du contentieux".

    On attend de voir si la Maire obtempère.

    Indépendamment de cette obligation de publication, l'ordre du jour des conseils de Paris qui se tiennent chaque mois fournissait le détail des subventions dont l'attribution est soumise au vote. A plusieurs reprises nous avons signalé à nos lecteurs ces ordres du jour en dénonçant l'avalanche des subventions, qui pèsent sur nos impôts.

    Nous découvrons aujourd'hui une autre manipulation : les propositions de subventions sont maintenant regroupées et en somme traitées "à la pelle". Exemples extraits du conseil de Paris des 29-30 juin et 1er juillet 2015 DJS 19 : Subventions 35.900 euros à 14 associations sportives locales du 19e – ou bien  2015 DDEEES 126 : Subventions 2.000.000 d'euros et convention avec divers organismes pour la création d'espaces de coworking étudiants – entrepreneurs).

    Nous dénonçons ces tentatives d'enfumage qui ne font qu'accentuer notre suspicion et nous répétons que le chiffre estimé de 350 à 400 Millions d'€ de subventions par an aux associations doit être revu et sensiblement réduit. Nous attendons des candidats aux prochaines élections régionales qu'ils prennent des engagements écrits dans ce sens.

    Jean-Claude Théodart