Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Étiquette : tags

  •  

    Crèche généFaçade dégradée de la crèche municipale, 6 rue Rambuteau (IIIe) (Photo VlM)

     

     

    On vit dans un pays où les autorités attendent beaucoup trop pour prendre les mesures qui s'imposent. On en a la preuve ici. Dans l'état actuel des choses, en dégradant de la sorte un bien public les vandales commettent un délit dont ils sont rarement – pour ne pas dire jamais – punis.

    A propos de cette crèche, dont la construction a été chaleureusement accueillie dans les années 2000, pour les services qu'elle rend aux familles mais aussi pour avoir pris la place d'un hangar délabré et insalubre, la direction de Propreté de Paris, que nous avons questionnée car ces dégradations remontent à plusieurs semaines, nous fait part de sa difficulté à traiter les dégâts car il y a un risque sérieux d'endommager la façade du bâtiment….

    Que va-t-il se passer ? Il est à craindre que les travaux de nettoiement plus complexes qu'à l'ordinaire, coutent beaucoup plus cher et prennent plus de temps. La Ville va le faire cependant. A nos frais évidemment. Les jours suivants d'autres tagueurs recommenceront peut-être….

    Les tags sont un fléau qui nous submerge. On l'a traité jusqu'à ce jour à la légère. Le résultat est là : le paysage urbain en est défiguré et nous dépensons des millions pour une réponse qui n'est pas à la hauteur.

    Nous renouvelons notre demande aux élus : il faut mettre au point un dispositif de surveillance et relever les sanctions avec des amendes dissuasives (nous avons peu confiance dans les travaux d'intérêt général…). Nous avons un parlement dont c'est le travail si le problème ne peut se traiter dans la sphère municipale.

     

  •  

    Neuve st pierre 1 red"La Cerise sur la Pizza", 32 rue St Paul, angle rue Neuve St Pierre (IVe). "Respecte les putes" et "Someone I love is sexworker"

     


    Nous recevons ce message de Gaspard Landau, un habitant de la rue Beautreillis amoureux du quartier St Paul, éditeur d'un blog qui nous apprend beaucoup de choses sur l'Histoire de cette partie du IVe qui a hébergé des rois de France jusqu'à Charles VII :

    "Je joins à ce message quelques photos de tags apparus il y a quelques semaines rue Neuve-Saint-Pierre, sur les vestiges et les abords du clocher de l’ancienne église Saint-Paul.

    Je ne prends pas la peine de faire des commentaires sur le message et l’opportunité ou les raisons de l’exposer de cette façon. C’est vrai que tout le monde a quelque chose d’intelligent à dire. C’est tellement mieux , cette pensée-slogans imposée aux autres, et peu importe la forme.

    Je me dis juste qu’il aura sans doute fallu un certain temps et de l’organisation pour dégrader ainsi ces murs, et avoir la chance de ne pas être dérangé. A croire que l’été plus encore, Paris est laissé à lui-même.

     

    Neuve st pierre 3

    Je me dis aussi que la hauteur à laquelle ont été tracés ces tags est peut-être au-delà des capacités d’intervention des services de nettoiement. Qu’en tout cas, on risque de devoir les subir sans doute longtemps. Quant au restaurant installé en dessous, il a désormais une enseigne dont il se serait sans doute passé.

     

    On va parler des tags une fois de plus, qui défigurent notre paysage urbain. Avec un reproche appuyé à leurs auteurs. Il y a une démarche totalitaire, dictatoriale dans leur volonté d'imposer au public un visuel ou un message non sollicité sans respect pour la propriété privée dont il est fait usage.

    Pour ce qui est du respect des sex workers, alias putes, prostituées ou putains, Georges Brassens dans les années 70 a fait beaucoup mieux avec une chanson, qu'on n'entendait que si on le voulait : "La complainte des filles de joie". Écoutez la, elle est très belle et pleine de respect pour ces femmes. Et vous les tagueurs faites votre examen de conscience et allez vous rhabiller !

    Gérard Simonet

     

    Postscriptum du 25 août 2020

    Gaspard Landau nous envoie ce message :

    Votre article a eu son effet. Je suis passé tout à l'heure devant "La Cerise sur la Pizza", et les affreux tags qui la surplombaient ont disparu, recouverts par une peinture blanche immaculée. 
    Les gens du restaurant n'ont pu me confirmer si cette intervention a été menée par les services ou prestataires de la Ville. 
    Voilà les dernières nouvelles du front sud !

     
    St pol
     
    Nous avons en effet alerté tous ceux qui détiennent l'autorité et les moyens nécessaires pour agir : le Maire de Paris-centre Ariel Weil, la DPSP et le Commissaire de police, la Maire-Adjointe de Paris en charge de la propreté Colombe Brossel et le Chef de subdivision Propreté de Paris-centre. N'ayant pas de détails sur l'intervention, notre gratitude s'adresse à tous ceux qui ont agi avec diligence et professionnalisme sans se préoccuper de la limite contractuelle des 4 mètres.
     

     

  • 4 filsMur-pignon 16 rue des Quatre-Fils. Déjà deux semaines de présence ! (Photo VlM)

     

    Après Anne Lebreton  (liste Cédric Villani) et Ariel Weil (liste Anne Hidalgo), Pacôme Rupin, candidat Paris-centre aux côtés d'Agnès Buzyn,  nous envoie sa contribution sur la question spécifique des tags et de l'affichage sauvage chez nous et dans Paris. Nous l'en remercions et soumettons intégralement sa réponse à l'analyse et aux commentaires de nos lecteurs :                                

     

    Monsieur le Président,

    Vous trouverez ci-dessous ma réponse à votre article du 24 février dernier.

    L'état de nos rues est indigne de Paris. Ce n'est pas pour rien que la propreté, avec la sécurité, est la préoccupation majeure des Parisiens pour cette élection. Avec Agnès Buzyn, nous voulons changer en profondeur l'organisation des services de propreté mais surtout arrêter avec l'impunité qui règne aujourd’hui.

    Premièrement, nous serons intraitables sur les sanctions. Nous créerons une vraie police municipale, formée et armée, afin qu'elle fasse respecter toutes les règles sur l'espace public. La réforme du statut de Paris demandée par Anne Hidalgo a été une erreur. Le transfert d'une partie des compétences de la Préfecture de Police vers la Ville de Paris n'a fait qu'empirer la situation, puisque la Ville ne dispose pas d'une véritable force de police et a donc été incapable de sanctionner efficacement les délits. Nous multiplierons aussi par trois le nombre de caméras de vidéosurveillance, notamment dans les rues qui font le plus l'objet de dégradations, afin de systématiquement poursuivre leurs auteurs.

    Deuxièmement, nous répondrons au manque de réactivité des services. Nous mettrons en place des « managers de rue » qui seront en relation constante avec les riverains et les commerçants pour identifier le plus rapidement possible une dégradation et demander sa réparation dans la journée par le service compétent. Un tag ou une affiche enlevé dans la journée, c'est le bon moyen de dissuader l'auteur de réitérer. Cette réactivité sera possible aussi par la décentralisation des services de propreté sous la responsabilité directe du Maire de secteur. Ce n'est pas normal que les services répondent à des grandes directions de la Ville de Paris, alors même que ce sont les élus de terrain qui doivent assumer la situation vis-à-vis de la population. Ce sera donc au pouvoir politique de proximité de mettre en place un service de nettoyage efficace et réactif contre les tags et l'affichage sauvage.

    Vous pouvez compter sur mon volontarisme pour rendre à nos rues leur élégance et pour rendre aux habitants le plaisir de déambuler dans leur quartier.

    Pacôme Rupin
    Candidat à la Mairie de Paris Centre
    Liste Ensemble pour Paris avec Agnès Buzyn

     

  • Tags chapon temple 24 02 20

    État lamentable des murs de deux pignons rues du Temple/Chapon (IIIe) (Photos VlM)

     

     

    Nous venons de nous en expliquer avec l'Agence France Presse qui enquête sur la perception qu'ont les parisiens de l'état de la saleté à Paris, une prise de conscience qui est en train de se répandre comme une trainée de poudre jusque dans les rédactions étrangères, à l'occasion des élections municipales. La découverte de rats dans les lieux publics à Paris avait démarré de façon similaire il y a trois ans. Nous sommes à la veille de vivre le même syndrome….

    Dans mon entretien avec la  journaliste de l'AFP j'ai insisté pour que le sujet ne serve pas de prétexte à une joute dérisoire entre le pouvoir en place à la mairie de Paris et les mouvements politiques qui ambitionnent de prendre sa place. Il ne suffit pas de clamer : priorité à la propreté ! il faut d'abord comprendre comment la saleté est perçue et répondre aux attentes des parisiens autrement qu'en promettant d'augmenter les budgets.

    Il faut avant  tout admettre que la perception de la saleté, ou du sentiment de saleté, est essentiellement le résultat d'une ambiance, largement conditionnée par l'état du contexte environnemental, le sol bien sûr mais aussi les murs, les rideaux métalliques des commerces, les portes et ouvertures d'immeubles et aussi le mobilier urbain (bancs publics, parcmètres, armoires et boitiers électriques, plaques de rues, poteaux et potelets, boites aux lettres de la poste…).

    Les tags et l'affichage sauvage règnent en maitre sur ce paysage urbain. Ils créent un sentiment à la fois de saleté et d'angoisse car il y de l'agressivité dans les visuels utilisés. L'approche des élections fait que des efforts sont visibles dans le traitement de portions de rues (ex. Quincampoix), tant pour l'effacement des tags que pour l'enlèvement des affiches sauvages mais on sent bien que la Ville est débordée par l'ampleur du phénomène. 

    C'est en pleine conscience de cette réalité que nous avons demandé aux gestionnaires de la Ville et à ceux qui sont candidats pour exercer à leur place cette responsabilité de proposer un plan d'action. Nous l'avons résumé ainsi dans un article précédent : "mettre en place et implémenter (*) un plan qui traite le problème dans l'ensemble de ses composantes : éducation, propagande, fournisseurs des peintures et des encres, surveillance (agents et vidéo), sanctions (dispositif législatif), promotion d'un "street art" spontané mais régulé, espaces réservés…."

     

    Tags la poste archives

    Message d'accueil des clients de la poste 67 rue des Archives (IIIe)

     

    Nous relaierons leur réponse dans ces colonnes.

    A ceux qui pensent que c'est impossible nous répondons qu'alors on n'a pas besoin d'eux. A une époque où on se prépare à aller sur Mars il n'est pas admissible de baisser les bras devant un problème aussi trivial.

    Quant à ceux qui resteraient courageusement muets et ignoreraient notre appel, ils courent le risque que notre bulletin de vote tombe ailleurs que dans leur escarcelle !

    Gérard Simonet

     

    (*) Implémenter : effectuer l’ensemble des opérations qui permettent de définir un projet et de le réaliser, de l’analyse du besoin à l’installation et la mise en service du dispositif.

     

  •  

    Temple avant

    Temple après
    Photo du haut, la situation constatée le 9 février ; en bas, le 14 février, le même espace nettoyé

     

     

    Nous avions choisi cet espace de la rue du Temple (IIIe) à proximité du Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme pour illustrer la situation catastrophique d'une ville envahie par les tags. Il a été nettoyé dans la foulée, sans que nous ayons eu besoin d'en signaler l'existence à l'application DansMaRue.

    Le résultat est saisissant et nous rappelle que le paysage de nos rues serait bien plus beau et apaisant s'il n'était pas la proie des vandales qui tirent on ne sait quelle satisfaction à l'enlaidir de graffiti grotesques.

    Le même jour, nous avons croisé un agent de Propreté de Paris au carrefour Archives/Francs-Bourgeois, armé d'un pulvérisateur et d'un grattoir, qui nettoyait un poteau indicateur pour retirer les stickers dont il était recouvert. C'est un indice qui fait penser que la Ville commence à comprendre que la propreté concerne aussi les éléments du mobilier urbain.

    A la veille d'élections municipales pour le moins agitées, on perçoit une prise de conscience à la mairie qu'il faut revoir en profondeur l'organisation des services de la propreté et de leur mode d'intervention. Que la majorité actuelle soit reconduite ou qu'une nouvelle municipalité sorte des urnes, il nous semble que le message est durablement inscrit dans leurs logiciels. Il reste à s'assurer de son bon usage…

       

  •                                    Carref a & m
    Carref a &m sud

     

         

     

     

    Vue panoramique du carrefour des Arts & Métiers (IIIe)

     

     

    Ce carrefour à six branches est en soi un site patrimonial remarquable avec les vestiges encore bien conservés du Prieuré Saint-Martin-des-Champs qui date du XIIème siècle. Dépendant de la puissante abbaye de Cluny en Bourgogne, il constituait à faible distance de l'enclos du Temple une cité fortifiée au voisinage de Paris. La chapelle qui occupe l'espace entre les rues Réaumur et Vaucanson et son chevet sont pour l'essentiel de style roman. Sa façade en revanche, côté rue Saint-Martin, est un pastiche néo-gothique de la fin du XIXème siècle sur lequel on passe généralement très vite, pour se hâter de célébrer l'étonnant "réfectoire" gothique voisin du XIIIème siècle et son audace architecturale.

    On est en limite du secteur sauvegardé du Marais mais le site n'en est pas moins digne du plus haut intérêt. Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum ne s'y est pas trompé en décidant il y quelques années de réaménager  le carrefour par des travaux de voirie. Le résultat est à la hauteur des attentes mais les tagueurs et leurs bombes de peinture sont venus tout gâcher. Le côté sud, comme on le voit sur la photo, est recouvert de signes cabalistiques qui défigurent le paysage en créant un environnement anxiogène inutilement et stupidement agressif.

     

    Carref a & m tags

    Il faut que les services de la propreté de Paris s'y consacrent. Nous l'avons souligné à plusieurs  reprises : si un sentiment général de malpropreté domine à Paris, c'est largement à cause de l'état général du mobilier urbain et du décor ambiant. Les graffiti en tout genre, les affiches sauvages, l'état des bancs publics, des armoires électriques, des boites aux lettres etc… donnent le ton du message détestable reçu par les habitants et les passants.

    Que faut-il faire ? La mairie de Paris peut répondre qu'elle a affecté des moyens techniques et financiers à l'effacement des graffiti en le sous-traitant à deux ou trois entreprises spécialisées. Nous n'en connaissons pas l'importance mais nous l'évaluons à 3 ou 4 millions d'€ par an. C'est trop pour le contribuable parisien, c'est une goutte d'eau face à l'ampleur de la tâche. Il faut pourtant que nos élus s'y attèlent.

    En agissant sur les effets mais aussi sur les causes.

    S'agissant des effets, nous recommandons un augmentation significative des moyens, financée par un rabotage des subventions clientélistes aux associations fantoches. Dix pour cent de cette manne de 300 Millions permettrait de dégager de quoi décupler les moyens existants. Il faut mettre à profit cette source de financement pour créer dans chaque arrondissement un poste d'inspecteur chargé de veiller à l'état des lieux et de procéder au signalement des souillures. L'intervention des habitants sur le site "DansMaRue" ne doit pas être l'assise du dispositif mais un complément qui leur sert accessoirement d'exutoire…

    Au chapitre des causes, il est indispensable de renforcer les mesures de lutte contre ce type d'incivilités avec des sanctions pénales plus dissuasives que le simple rappel à la loi, que les auteurs indélicats brandissent comme un trophée ! Il faut s'inspirer en cela du modèle de New-York qui en 1984 déclara une guerre totale aux tags dans le métro et en vint à bout en cinq ans. 

    Enfin il faut là aussi faire preuve de "realpolitik" et reconnaitre qu'on a affaire à un phénomène de société et qu'il y a dans ces comportements une forme de "création artistique" qui est d'ailleurs reconnue par le marché de l'art contemporain. 

    Une municipalité bien inspirée devrait instaurer une sorte de pacte avec les représentants reconnus de cette "discipline", lui réserver des espaces et la faire sortir de sa clandestinité, en allant jusqu'à financer des "commandes" pour la décoration de sites choisis.

    Nous soumettons ce point de vue à tous ceux qui se sentent concernés et en toute priorité aux candidats à la mairie de Paris que nous avons eu l'honneur de rencontrer à ce jour ou que nous allons bientôt recevoir, Rachida Dati notamment. Ceux qui passeraient ce problème sous silence n'auraient rien compris au vaste mouvement de protestation contre le mauvais entretien de notre ville.

    Gérard Simonet

     

  • Street art STREET ART – poésie urbaine par Sophie Pujas, Edition TANA
    Illustration OAK  OAK, Spiderman – Saint Etienne – 2012 –

     

    Le sujet divise la population. D'un côté ceux qui défendent l'appropriation de la rue par des artistes clandestins qui agissent masqués, la nuit, dans la rage et dans la hâte, de l'autre les tenants d'un certain académisme dans l'art et du respect de la propriété. En d'autres termes, des provocateurs face à des conformistes.

    Avant de décider de quel bord on se situe il convient de savoir de quoi on parle. S'il s'agit des "tags", signatures cabalistiques qui doivent autant aux spaghetti qu'à l'écriture bantou, souvenir non sollicité qu'un chenapan ou un soixante-huitard attardé laisse sur la blondeur vénitienne de la façade d'un immeuble, il s'agit sans discussion de vandalisme pur et simple. Même les tenants du "street art"  le reconnaissent. A ce stade, le sujet ne divise pas.

    Les collectivités réagissent souvent en dépêchant des entreprises spécialisées qui viennent les effacer. C'est le cas notamment à Paris. Notre sentiment est que le législateur devrait durcir les sanctions car il est aberrant de fermer les yeux sur des dégradations et dépenser ensuite l'argent du contribuable pour les réparer !

    Un peu plus haut dans la hiérarchie de l'art de la rue, il y ces grosses lettres imbriquées qui forment un mot, sans doute une signature, dont les formes et les couleurs ne sont pas forcément détestables. On les trouve à foison dans les gares et le long des voies ferrées. Quand elles ne sont pas elles-mêmes défigurées par des tags de la pire espèce, on peut aimer ou pas, il y a dans le travail de l'auteur une forme de création.

    On trouve ensuite les fresques de rues. Ce sont de véritables peintures. Là encore, il y a celles qu'on aime et celles qu'on déteste. On en a fait l'expérience dans le IIIe à l'angle Archives/Haudriettes avec le Don Quichotte de Combas, qui a déchainé des passions sur fond de misogynie car il représente une femme aux gros seins qui fait office de lampadaire du héros de Cervantès. 

    FartoFemme
    A gauche, Wonderland Paris, Christian Guémy alias C215, à droite Alexandre Farto Aka Vhils, Walkland Talk – Portugal

     

    Enfin, au sommet de la hiérarchie, on dispose d'un éventail infini de créations qui relèvent autant de la sculpture que du dessin ou de la peinture ou d'une discipline inclassable.

    Un "beau livre" vient de paraitre sous la signature de Sophie Pujas, journaliste au Point, aux éditions TANA., directrice d'ouvrage Laurence Basset.

    L'un des mérites de Sophie Pujas est de proposer une  monographie des thèmes. Son classement nous éclaire sur la motivation des artistes : il y a ceux qui veulent "pirater la ville", "écouter la ville", "réinventer le mobilier urbain", "enchanter la ville", "réveiller la ville", "détourner la signalisation routière" , libérer les panneaux publicitaires", "redessiner l'espace" ….  et bien d'autres, qui témoignent d'une imagination qu'on ne soupçonne pas.

      HommeCarreaux
    A gauche, Isaac Cordal, Nature, Bruxelles, à droite Joe Iurato, Crazy legs, Brooklin – New York

     

    Le sujet mérite qu'on s'y intéresse. Sophie Pujas nous y invite. La presse l'a fait sien depuis longtemps déjà. Nous conseillons à ce propos un clic sur un article qui n'a pas vieilli, de novembre 2013, sur Rue 89 Le Nouvel Obs

    Gérard Simonet

     

  •  

    IMG_3023Impasse de la Planchette (IIIe) : un cloaque 

     

    Présente sur les plans de Paris depuis le XVIIe siècle, l'impasse de la Planchette (IIIe) débouchant sur la rue Saint Martin face à la rue Blondel, tire son nom soit d'une enseigne de magasin, soit d'un petit pont qui servait à franchir un égout. Depuis plus d’un an l'impasse est recouverte de graffitis. Les services dévolus à leur enlèvement alertés sont venus et ont effectuées à plusieurs reprises leur effacement. Toutefois ils ne sont pas intervenus sur les murs d'accès au parking privé qui s'y trouve et sur lesquels les tags pullulent appelant d'autres tags et surtout force saletés.

    L'endroit est en effet fréquenté par des SDF qui en ont fait leur petit QG, leur squat. Le bruit la nuit est fréquent du fait de l'alcoolisation des intéressés et malgré les interventions du Commissariat du IIIe, ils reviennent sachant que le propriétaire du lieu, qui n'a pas souhaité donner suite à des pourparlers amiables, n'a cure de ces problèmes de voisinage qui deviennent, il faut le dire, préoccupants…

    Des lettres adressées à la Mairie et à la Direction du Logement et de l'Habitat, par les riverains au cours de l'été ont été suivis de peu d'effet comme d'ailleurs la déclaration d'insalubrité faite parallèlement.
    Un rendez-vous a néanmoins été obtenu le mois dernier à la Préfecture. Il s'en est suivi une rencontre avec le Directeur de cabinet du Maire du IIIe arrondissement à qui il a été rendu compte de la situation déplorable et d'insalubrité dans laquelle se trouvaient les habitants de l'impasse… Depuis lors c'est le statu quo.

     

    IMG_2624Déchets, tags, squat … l'état actuel de l' Impasse de la Planchette (IIIe)

    La difficulté dans ce dossier est que la parcelle concernée par le squat, la saleté et les tags, appartient à une personne privée. Certes pour ce qui est du bruit, de la sécurité des personnes et des biens ainsi que de l'insalubrité, les autorités sont compétentes pour agir, ce qu'a fait à plusieurs reprises la Police du IIIe mais au-delà, il faut que le propriétaire soit partie prenante, ce qui n'est pas le cas à cet endroit… Il reste aux riverains la solution d'une action judiciaire coûteuse et longue pour contraindre le propriétaire à installer un dispositif, par exemple une grille, fermant l'entrée permettant d'accèder au parking …

    Certaines dispositions légales devraient être revues afin de contraindre les propriétaires ne se sentant par concernés à prendre les mesures pour remédier à des situations telles que celle que nous décrivons et qui créent une véritable souffrance pour le voisinage immédiat.

    L'exemple des débordements de terrasse comme celui du bruit la nuit par les clients alcoolisés d'établissements ouverts très tard ressortissent de la même problématique. Sans verbalisation et décisions administratives fermes, il sera difficile d’éradiquer le phénomène. Certains des candidats déclarés pour les prochaines élections municipales ne semblent pas aller dans cette voie…            

    Les électeurs l'ont déjà noté !

    Domlnique Feutry

     

  •  


    La_tour_paris_13-street_art-25-skeuds
    La Tour XIII face à la Seine 5, rue Fulton (XIIIe)

     

    "Vivre le Marais !" met en ligne régulièrement des articles qui dénoncent ce fait de société que sont les tags et qui devient lancinant. Les candidats à la Mairie de Paris commencent à s'exprimer sur ce sujet tant nos rues sont défigurées.

    il est intéressant de se pencher sur une éxpérience en cours, relative au street-art qui est autre chose. Celle-ci se déroule dans la Tour XIII (5, rue Fulton XIIIe), une bâtisse en voie de démolition et laissée à la sagacité des passionnés de street-art. Elle attire nombre de badauds et les queues atteignent souvent plusieurs dizaines de mètres animant un quartier plutôt calme. Cela démontre, outre l’effet curiosité, l’intérêt porté aux réalisations éphémères et de qualité variable sur les murs des appartements. Les façades elles-mêmes sont devenues très « chatoyantes ». Cette opération fait écho à celle initiée dans les Bains Douches (7, rue Bourg l’Abbé IIIe) avant que ne débutent les travaux de transformation en hôtel de luxe du célèbre bâtiment (voir notre article du 29 mars 2013).

    Nathalie Kosciusko Morizet interrogée sur les nuisances de tags lors de la rencontre récente avec "Vivre le Marais !" (article du 09 octobre 2013) a distingué de façon marquée les tags, dont elle souhaite endiguer la prolifération, du street-art qu’elle dit apprécier. Elle estime que l’exemple de la Tour XIII est une solution comme le serait, dans certaines zones à définir, l’installation d’espaces dédiés.

     

    Vue-fond
    Réalisation de Julien Colombier à l'intérieur de la Tour XIII

     

    Anne Hidalgo a montré par des déclarations reprises dans la presse qu’elle était sur la même ligne d’autant que la Ville de Paris vient de lancer son application street-art qui promeut l’événement du moment dans ce domaine, la Tour XIII.

    Nous ne pouvons qu’approuver ces positions et nous attendons de pouvoir apprécier la mise en œuvre de ces déclarations après les élections.

    En attendant, la Mairie vient enfin de voter, campagne électorale oblige… le lancement d’un plan anti tags. Espérons qu’il sera à la hauteur de l’enjeu car le nettoyage des tags a coûté en 2011, la bagatelle de 4,5 millions € aux contribuables parisiens ! Cela représente 25 000 interventions et 215 000 m2 de surfaces traitées.

    Comment va être mené ce plan tant attendu par les habitants excédés et outrés de ces dégâts permanents ?

    Une collaboration plus forte avec la Préfecture de Police est annoncée. Elle se traduira par des sanctions à l’encontre des tagueurs pris en flagrant délit, à l’instar de la politique menée en la matière par la RATP et la SNCF, politique qui semble porter ses fruits.

    Nous attendons avec intérêt les effets bénéfiques sur nos murs et notre mobilier urbain, de cette volonté enfin affichée.

    Dans l'intervalle, faisons appel aux services de la Mairie de Paris. Voici à nouveau le lien. Nous l'avons encore testé récemment sur la "Fontaine des Haudriettes" (51 rue des Archives – IIIe) dont la partie arrière était souillée ainsi que la porte métallique. Le nettoyage a eu lieu en cinq jours.

    Dominique Feutry

     

  • Quatre fils 2 mur pignon taguéMur pignon du 97 rue Vieille du Temple, 2 rue des Quatre-Fils (IIIe)

     

    Cette devise aux relents soixante huitards figure en certains lieux. La photo de ce coin du IIIe montre s'il en est besoin que les gens qui sévissent ici ont pour leur part la langue bien pendue. Que veulent-ils dire ? Eux seuls le savent. Peut-être….

    Ils soutiennent (ou fustigent) une loi (HADOPI) qui peine à trouver son contenu entre le parlement, le conseil constitutionnel et la commission européenne, ils souillent gratuitement des armoires électriques qui ne leur ont rien fait, ils nous gratifient de cinq affiches sauvages, pour le cas où une seule n'aurait pas suffi à nous convaincre (bravo le matraquage !), d'éclats de bombes de peinture qui isolées pourraient être décoratives, mais hélàs elles ne sont pas seules …. Enfin, des signes cabalistiques hideux et anxiogènes remplissent le peu d'espace laissé libre. Et voilà le travail ! Un vrai massacre. Avec sa tête ronde et somme toute sympathique, un oiseau "Birdy Kid" semble se demander ce qu'il fait dans cette galère.

    Sur le parvis du pan coupé, une cabine téléphonique recouverte d'affiches subit sa part d'outrages.

    On ne peut pas dire grand chose à la Ville de Paris et à son service de nettoyage des murs et du mobilier urbain dans ce cas précis. Il y a à peine un mois, une suite était donnée à notre réclamation concernant l'état de ce mur. (Mode d'emploi : cliquer ici) Le prestataire de services de la mairie intervenait pour repeindre le mur dans son intégralité. Peu de temps après, les souillures ré-apparaissaient. A notre demande renouvelée, la mairie répond que le propriétaire de l'immeuble refuse désormais sa remise en état (pourtant gratuite), par crainte d'une dégradation de l'enduit du mur.

    Les vandales ont gagné.

    On en est là. Le gérant de la brasserie "La Perle", juste en face, s'en est ému. Il nous a promis d'intercéder auprès du propriétaire pour qu'une solution soit trouvée. Ce bar n'a pas que des amis autour de lui. Son succès de fréquentation le soir le rend bruyant et soulève des protestations justifiées. Ses bons offices, s'ils débouchaient sur une solution durable, seraient assurément portés à son crédit.

    Il reste qu'il est regrettable que nous citoyens en soyons réduits à régler ces problèmes par nous-mêmes. La Mairie de Paris reconnait son impuissance et n'a pas réussi à ce jour à avancer une solution durable qui attaquerait le problème à sa base : analyse et correction du comportement des acteurs, politique ciblée sur les outils (bombes, feutres, solvants etc…), alourdissement des peines (à ce jour, un flagrant délit donne lieu, en pratique, à un simple rappel à la loi dont l'auteur se moque éperdument et même s'enorgueillit). Qu'on ne nous dise pas que c'est liberticide. Le droit de propriété fait partie de notre constitution. En s'y attaquant, on doit savoir à quoi on s'expose.

     

    Commentaire de Jean-Fançois Leguil-Bayart, Directeur de recherches au CNRS et riverain

    Vous faites preuve de beaucoup de
    mansuétude à l'égard du gérant de La Perle ! Et vous le confortez
    dans la position qu'il s'est construite sur l'espace public ! Il
    s'affirme comme shérif du quartier, occupant le trottoir, saturant
    la nuit de ses nuisances diverses et variées, postant ses vigiles
    sur la voie publique, et imposant à la rue Vieille-du-Temple des
    décorations de Noël qui ont d'ailleurs endommagé les façades des
    immeubles sur lesquelles il les avait fait installer sans jamais
    demander l'autorisation des copropriétés concernées… J'ajoute
    que la furia des artistes de rue qui se déchaînent sur le mur
    aveugle en question n'est pas complètement étrangère à la présence
    des centaines de consommateurs qui s'amassent sur la voie publique
    chaque soir.


    En tout état de cause, ce n'est pas à un riverain de faire la loi. La solution est assez simple. La
    Ville de Paris, et le propriétaire de l'immeuble, pourraient déjà introduire un référé contre "BirdyKids" que
    l'on retrouve aisément à « 81Store », 21 rue des Capucins, 69001
    Lyon, pour affichage illégal, et même publicité illégale, et
    dégradation de bâtiments publics et privés, et faire exiger
    d'elle, par voie de justice, et sous astreinte, le retrait de ces
    panneaux publicitaires. Car il ne s'agit que de cela : les "trois
    jeunes créateurs lyonnais", bien connus dans cette ville au
    demeurant, commercialisent leurs oeuvres dont ils font la
    promotion marchande sous couvert d'art street "à portée de tous"
    (sic), ainsi que le démontre leur website :
    http://birdykids.com/

    La Ville de Lyon s'est pour sa part résolue à saisir les tribunaux
    :
    http://streetart-paris.fr/2013/04/birdy-kids-envahie-paris-et-le-marais-rencontre/


    Qu'attend la Ville de Paris pour faire de même? Que le Marais soit
    entièrement recouvert de ces horribles bestioles? Cela ne tardera
    pas…