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Étiquette : tapage nocturne dans le IIIe

  • Nouveau foyer de tension pour cause de nuisances au quartier des Enfants Rouges (IIIe)

    Forez picardie

    Il s'est déclaré sur cet îlot, entre trois rues : Charlot, Forez et Picardie (IIIe)

     

    C'était un bar-restaurant sans histoires en 2002. Quelques mètres de façade sur la rue du Forez, à l'angle du 57 rue Charlot (IIIe). En 2007/2008, il cède le fond à "Innamorati", un restaurant italien dont le propriétaire abat un mur intérieur et ouvre une porte pour agrandir sa surface le long de la rue, vers la rue de Picardie, au grand dam des habitants de l'immeuble qui assurent que les opérations ont été pratiquées sans autorisation.

    En 2011, les locaux sont repris par "Wilbrick's". Les nouveaux exploitants démolissent un mur porteur et s'agrandissent encore sur la rue de Picardie. Le magasin de luminaires qui fait l'angle Picardie/Forez devient le restaurant japonais "Nanashi", dont le propriétaire est le même que celui de "Wilbrick's".

    Les riverains se plaignent du bruit le soir jusqu'à deux heures du matin. Les locaux ne sont appremment pas insonorisés. La police du IIIe est venue constater, ainsi que le "Bureau d'Action Contre les Nuisances" (BACN) de la Préfecture de Police de Paris. Les inspecteurs de la Direction de l'Urbanisme de la Mairie de Paris sont intervenus quant à eux pour verbaliser les travaux d'urbanisme réalisés sans autorisation.

    Nous avons affaire aujourd'hui à un litige qui présente plusieurs facettes judiciaires :

    • Les propriétaires ont assigné l'exploitant au civil devant le Tribunal de Grande Instance de Paris pour travaux entrepris sans l'autorisation de l'assemblée générale de l'immeuble. L'audience se tiendra le 28 mars 2013
    • La Direction de l'Urbanisme a dressé un procès-verbal destiné au Procureur de la République. Nous sommes dans une affaire pénale qui peut faire l'objet de poursuites en correctionnelle. Les habitants ont la possibilité de se porter partie civile par lettre adressée au Procureur de la République.
    • Le BACN a dressé un procès-verbal pour nuisances sonores nocturnes. C'est un dossier pénal du ressort du Tribunal de Police. Les prévenus sont MM. Dov Attia et Adrien Samsam Bakhtiari. Les riverains se sont portés partie civile en qualité de plaignants et de victimes. L'audience est prévue au 1er février 2013. "Vivre le Marais !" pourrait les suivre en vertu de ses statuts et du fait que les riverains concernés sont pour plusieurs des membres de l'association

    Ce dossier, que nous suivons avec beaucoup d'attention, est symptomatique des dérives festives qui menacent la qualité de vie des habitants du Marais. Elle étaient plutôt le fait du IVe, jusqu'à maintenant, mais le IIIe pourrait bien subir le même sort si les habitants n'y prennent garde. Comme l'ont fait les riverains des rues du Forez et Charlot, ils doivent saisir les autorités compétentes en matière d'urbanisme (Mairie de Paris) et de police (commissariat et BACN) sans compter les poursuites éventuelles au civil pour les litiges de copropriété. Nous attendons aussi que le Maire de l'arrondissement, Pierre Aidenbaum, garant de l'ordre public, assume d'orchestrer leur résistance et d'user de sa vigilance pour éviter que de nouveaux foyers s'alument.

    Gérard Simonet

     

     

  • La synagogue discrète de la rue Pavée

     

     

     

                                         Portail d'entrée de la synagoge

     

    Au 10 de la rue Pavée (IV ème arrondissement) qui tire son nom du fait qu’elle fut la première à être pavée, se dresse une haute et étroite façade qui tranche avec l’aspect des immeubles environnants. De longs pilastres (similaires à ceux que l’on trouve sur un immeuble situé au 10 rue de Bretagne (IIIème arrondisement)) et d’étroites fenêtres l’habillent. Nous sommes devant un bâtiment étonnant, de style art nouveau, de l’architecte Hector Guimard (voir notre reportage du 13 novembre 2011 sur les ouvrages de cet architecte hors du commun à Paris).

    L’ensemble est construit tout en longueur mais il est difficile de l’imaginer si l’on n’entre pas à l’intérieur. La largeur du monument est de 5 m et sa longueur de 23 m. Le célèbre architecte a donc dû ruser pour tenir compte de ces contraintes. Lorsque nous sommes face à l’entrée, l’architecture est plutôt sobre et « ondulante », un peu écrasée par l’enclavement dans la rue. C’est ce qui explique aussi sa hauteur (12 m).

     

      La  façade "ondulante" de la synagogue

     

    Elevée en 1913, au travers d’une association émanant de plusieurs sociétés israélites orthodoxes d’origine russe et présidée par Joseph Landau (courtier aux Halles), la synagogue de la rue Pavée est de rite ashkénaze. Sa construction devint nécessaire face à l’afflux d’immigrés juifs d’Europe de l’est qui fuyaient la révolution russe mais se trouvaient exclus des structures juives françaises. Elle a été entièrement financée sur fonds privés et par une souscription. Guimard a été choisi par la nièce du fondateur de l’association. Celle-ci deviendra d’ailleurs son épouse, quelques années plus tard. Plusieurs propositions de façades ont dues être faites car l’architecte de la Ville de Paris les rejetait les unes après les autres. Des matériaux modernes tels que la pierre agglomérée creuse et une armature en béton armé ont été utilisés.

     

                                            Intérieur de  la synagogue

    L’intérieur où l’espace culte est à l’arrière, l’avant étant occupé par des bureaux et des salles de cours, est formé de deux étages en mezzanines de chaque côté de la travée centrale. Quant à la nef, elle est illuminée par les lumières qui arrivent des verrières du plafond et de la baie vitrée du mur du fond de l’édifice. Guimard a aussi été chargé de dessiner le mobilier (bancs, chandeliers, luminaires, garde-corps en fonte), le dessin des bancs reprend le mouvement de la façade et ils sont ornés du même triangle que celui qui figurait à l’origine au-dessus du porche d’entrée. Il a été remplacé par l’étoile de David lors de la restauration qui a été entreprise après le dynamitage qui s’est produit en 1941 lors de la veillée du Yom Kippour.

     

    Détail d'une mezzanine et du garde-corps

    Ce monument classé, ainsi que le mobilier, depuis 1989 est le dernier lieu de culte construit dans le Marais, le seul conçu par Hector Guimard et le seul ne dépendant pas du Consistoire. Malheureusement, il n'est pas signalé devant le monument qu'il est l'oeuvre de ce grand architecte et les visites ne sont possibles que lors des Journées du Patrimoine. Le détour s’impose d'autant plus à cette date.

    Dominique Feutry