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Étiquette : urbanisme marais

  • « Résidences hôtelières », mode opératoire dans le Marais : massacre des immeubles XVIIIème à la bétonneuse…

    Grav 20

    Gravilliers 20

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Evacuation de gravats 20 rue des Gravilliers (IIIe). Parmi eux, de belles pierres des bâtiments existants, de la "pierre de taille jaune" très demandée sur le marché de la construction…

     

     

    Pendant que les élus et ceux qui rêvent de l'être à Paris dissertent sur la pertinence de porter de 120 à 90 (ou moins) le nombre de nuitées de location saisonnière autorisées pour les propriétaires de leur résidence principale, des acteurs plus sournois démolissent allègrement des locaux commerciaux, sans déclaration à la mairie, sans panneau d'affichage, nous disent des témoins.

    Il est un fait que depuis des mois, des propriétaires de locaux de statut "commercial" (souvent d'anciens entrepôts ou ateliers d'artisans) convertissent leurs biens en "résidences hôtelières" sans qu'il soit nécessaire de demander à la mairie de Paris le changement de statut qui s'impose à ceux qui sont propriétaires de locaux "d'habitation" et veulent en faire des logements type Airbnb, changement que la mairie a rendu difficile voire impossible dans le but de lutter efficacement contre les locations courte durée. 

    Pour ces propriétaires-là, la voie est étrangement libre. Ils doivent passer le cap de l'assemblée générale des copropriétaires. C'est aisé quand une majorité d'entre eux y a son intérêt. L'étape suivante est l'exécution des travaux de transformation. Ils sont souvent lancés sans demande d'autorisation. Si demande il y a auprès de la direction de l'Urbanisme de la Mairie de Paris, il nous semble que les services concernés ainsi que l'Architecte des Bâtiments de France, chargés de protéger l'architecture du Marais (Site Patrimonial Remarquable) font preuve d'une permissivité regrettable.

    Dans l'affaire qui nous concerne au 20 rue des Gravilliers, un groupe de propriétaires choqués par ce qu'ils constatent ont lancé une action judiciaire au civil devant le TGI contre l'entrepreneur concerné en mettant en cause la validité de l'assemblée générale. 

    Nous attirons sans tarder l'attention des autorités municipales et du Ministère de la Culture sur cet aspect symptomatique du phénomène des locations saisonnières. Nous les invitons du reste à aller plus loin et à se préoccuper du statut de ces "résidences hôtelières" qui sont devenues le Graal des entrepreneurs qui se convertissent. Il est probable qu'il faille légiférer pour que ces activités touristiques soient encadrées par des normes compatibles avec celles de l'hôtellerie traditionnelle. Faute de quoi, on assistera à une concurrence déloyale qui n'est acceptable par personne, et à la dégradation de l'habitat urbain.

    GS

     

  • Il sous-loue son loft sur Airbnb et organise une soirée monstre rue de Turenne (IIIe)

    Turenne foule

    La foule en attente de l'ouverture des portes devant le 80 rue de Turenne (IIIe)

     

     
     
     
    L'invasion massive d’une copropriété du Marais s’est déroulée dans la nuit de samedi à dimanche 29-30 juin au  80 rue de Turenne (Hôtel de Voysin). Une personne de l'association y possède un appartement, occupé par un de ses enfants. Il a été témoin du déroulement des événements et nous en a fait part. Ces informations ont été recoupées avec les données du Commissaire de police du IIIe :
     
     
    "L’hôtel particulier qui se cache derrière la porte cochère du 80 rue de Turenne (IIIe) a été rénové il y a une dizaine d’années par la société “Histoire et Patrimoine” dans les règles de l’art. Ces bâtiments qui étaient près de l’écroulement ont retrouvé leur état du passé grâce à un gros effort financier de ses multiples propriétaires (*)  Mais aujourd’hui, le résultat est là, digne du Marais et de son patrimoine exceptionnel.
     
    Turenne
     
    Heureux habitants ? Pas sûr que leurs efforts soient récompensés.
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    En effet, un des copropriétaires y a mis en location son loft de 200 . Son locataire, sans doute pour couvrir en une nuit son loyer réglementé, a sous-loué samedi dernier son appartement à un groupe d’individus qui ont organisé une soirée publique payante de 22h00 à 6h00 heures du matin. Ceci grâce à une annonce publique sur Internet, plateforme Airbnb.
     
    Les habitants de la résidence ont donc vu débarquer, dans la nuit de samedi à dimanche, une foule d’environ 200 jeunes, avec payement au portail de l’entrée.
     
    Tous les codes des portes ayant été donnés à ces visiteurs insouciants, trop heureux de l’aubaine (super ! une boîte de nuit en plein Marais pour 5 balles…) qui se sont répandus et installés dans les parties communes. Les dealers  étaient aussi de la fête (accompagnés par de grands costaux – garde-du-corps sans doute – à qui il est difficile de demander de quitter les lieux) si l’on considère les sachets de cocaïne ou autres, retrouvés au petit matin, dans le petit jardin manucuré "à la française" de la copropriété (voir photos).
     
     
    Drogues
    Turenne 80 jardin
     Les jardins de la résidence                                                      Les sachets retrouvés
     
     
    La police a été appelée par les habitants débordés. Une main-courante rend compte de deux interventions pour tapage nocturne : la première à 23H45 au cours de laquelle l'organisateur s'engage à couper la musique et à faire cesser le bruit ; la deuxième à 00H20 où l'organisateur est verbalisé pour tapage nocturne et sera donc convoqué sous peu devant le tribunal de police (s'agissant d'une contravention le mis en cause ne pouvait être interpellé pour ce motif)

    La police a évalué les participants à une centaine de personnes. Le délit  d'usage ou de cession de produit stupéfiant n'ont pas été constatés. Le principe d'inviolabilité du domicile la nuit entre 21h00 et 06h00 n'a pas permis à l'équipage intervenant de pénétrer dans les lieux pour de plus amples vérifications.

     
    Il faut reconnaître que ce n’est pas 2 ou 3 policiers qui pouvaient sans danger pour eux-même et sans risque d’émeute, expulser la nuit une foule aussi importante de jeunes plus ou moins éméchés à l'intérieur d’une propriété privée.
     
    Le président du Conseil Syndical a fait tout ce qu’il a pu, à ses risques et périls, toute la nuit, pour endiguer cette foule, reconduire à la porte des jeunes, maintenir le calme et protéger l’état de la copropriété.
     
    Résultat : une nuit blanche imposée dans l'illégalité à des habitants dont on spolie les droits de propriété, le droit au repos la nuit et la sécurité. Des codes d’entrée entre les mains de centaines de personnes, des dégâts, de la fatigue avec le risque d'une guerre en perspective entre des copropriétaires aux intérêts divergents".
                                                
                                                                         
    (*) Lancés en 2013, les travaux ont été importants et le chantier a rempli ses promesses en redonnant au bâtiment endommagé ses lettres de noblesse, au plus proche de l’état d’origine dans ses façades et ses espaces extérieurs. Les travaux ont fait appel à de très nombreux savoir-faire : les toitures ont été refaites, les façades en pierre de taille entièrement reprises, la façade industrielle retravaillée en conservant l’esprit initial, la cour a été repavée, et le jardin à la française recréé, en lieu et place de l’ancienne verrière (Atrium – Patrimoine et Restauration).
     
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    On apprend heureusement aujourd'hui 4 juillet que le propriétaire du loft a engagé une résiliation du bail du locataire qui a effectivement sous-loué le loft par l'intermédiaire de Airbnb à l’organisateur de cet événement public qui aurait réuni environ 300 personnes de 21h00 à 06h00 heures du matin dans un  logement privé où la Police n’a pas la faculté d’entrer. 
     
     
    NB : Le quotidien "Le Parisien" consacre le 8 juillet un article à cette affaire qui fait des vagues jusqu'à l'Hôtel de Ville…
     
     
  • Six ans après leur condamnation en appel, la SCI Victor et ses dirigeants refont surface au 25 rue au Maire (IIIe)

    Au maire 25 sobhic panoramique 
    25 rue au Maire (IIIe), un décor à la manière d'Hitchcock, une saga judiciaire qui remonte à 2004 (cliquez dans l'image pour l'agrandir)

     

    L'affaire date en effet de 2004. La Mairie de Paris et les Bâtiments de France découvrent que l'un des copropriétaires du 25 rue au Maire (IIIe), la SCI Victor, dont le gérant est M. Jianging LI, exécute des travaux d'aménagement de locaux à usage commercial et d'habitation, sans déclaration préalable, en secteur protégé par le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. L'affaire est appelée devant le Tribunal de Grande Instance de Paris.

    Cinq copropriétaires se portent parties civiles aux côtés de la Mairie de Paris et du Ministère de la Culture (Bâtiments de France). Notre association, qui s'appelle alors "Association des Haudriettes", fédère plusieurs associations du IIIe et du IVe, car elle seule bénéficie de "l'agrément " au titre du code de l'environnement, et se porte également partie civile, au nom du respect des règles d'urbanisme.

    Le prévenu est condamné en première instance. Il fait appel le 9 mai 2005. Sa condamnation est confirmée et sa pénalité alourdie : il devra payer 20.000 € d'amende (contre 4.000), démolir une verrière sur cour sous 3 mois et sous astreinte de 75 €/jour de retard, et verser 800 € de dommages-intérêts à chaque partie civile, majorés de 300 € au titre de l'article 475-1 du code de procédure pénale.

    Il décide de se pourvoir en cassation mais sa demande est rejetée le 14 décembre 2005.

    Rien depuis ne s'est passé, à notre connaissance. Pas un frémissement. Nos demandes par huissier de règlement des sommes dues, sont restées infructueuses. La façade de l'immeuble est toujours plus délabrée, dans un environnement, nous en avons parlé dans un article récent, qui s'est pourtant considérablement amélioré.

    Coup de théâtre en ce beau mois de mai : la SCI Victor et M. et Mme LI Jianging et Chen Tso Yuan viennent d'obtenir un permis de construire en bonne et due forme pour "le changement de destination de locaux commerciaux à rez-de-chaussée, 1er et 2ème étages sur cour, en habitation (4 logements créés) avec démolition de la partie centrale" (verrière, qu'on peut voir encore dans la cour).

    Au maire 25 verrière 

    La cour pavée va être restituée, conformément aux prescriptions de l'Architecte des Bâtiments de France. Les façades seront ravalées dans les règles de l'art et toutes les ouvertures refaites. La porte d'accès à l'immeuble et la devanture existante s'intègrent dans un projet élégant illustré par une enseigne du genre "Vins de France".

    Au maire 25 façades rénovées sur cour bis

     Projet de la cour après démolition de la verrière (en hachures) et réfection des façades

                                     

    La nouvelle nous enchante. Ce projet, c'est naturellement ce que tout le monde aurait souhaité dès le commencement. Nous nous posons néanmoins deux types de questions.

    En tant que partie civile, dont aucune n'a vu la couleur des dommages-intérêts qui lui sont dûs, chacun comprendra qu'il est légitime que nous réagissions. D'autant plus que nous ignorons si l'amende de 20.000 € assortie de l'astreinte (150.000 € selon nos estimations), a été réglée à l'Etat. Il est vrai en contre partie, que le prix du m² a doublé pendant la période et que cette donnée n'aura pas échappé à un investisseur avisé.

     

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  • Le marché de l’immobilier dans le Marais (IIIe et IVe)

    Sévigné 3 agence initiales   

    L'agence immobilière "Initiales", 3 rue de Sévigné (IVe) tél. 01 70 08 66 99

     

    Pour essayer de comprendre le marché dans lequel nous baignons, nous nous sommes entretenus avec Alexandre Urwicz qui dirige cette agence immobilière du IVe, active sur l'ensemble du secteur du Marais.

    Ce qui ressort de ses déclarations, c'est la rareté des biens offerts à la vente, eu égard à une demande qui croit régulièrement. Il s'ensuit un déséquilibre, qui pousse les prix irrésitiblement à la hausse.

    Selon la chambre des notaires, le prix du mètre carré en moyenne a franchi le seuil des 10.000 € dans le IVe tandis qu'il frole les 9.000 € dans le IIIe (Ste Avoye). Attention : la rareté des transactions rend cet indicateur volatil. Un achat isolé peut changer radicalement une statistique.

    Qui sont les acheteurs ? Sept sur dix sont des étrangers, italiens en tête, suivis par les belges. Les américains se sont faits discrets depuis la baisse du Dollar mais ils sont aux aguets prêts à revenir à la faveur d'une baisse de la devise européenne. Les trois restants sont généralement des jeunes que leurs parents aident financièrement pour leur primo accession à la propriété.

    Ces étrangers achètent principalement des petits appartements, dont ils font leur pied-à-terre à Paris, la capitale qu'ils plébiscitent en dépit de ses "nuits qui meurent lentement" ….. (air connu). Quand ils ne l'occupent pas, ils le louent meublé à la semaine autour de 25 €/m² (100 €/m²/mois), trois fois plus cher qu'une location nue.

    Cette pratique explose. Sans doute est-ce une réponse à la pénurie de chambres d'hôtel dans notre quartier mais les résidents permanents en font les frais : ils ont vocation à devenir de moins en moins nombreux. Le phénomème se vérifie déjà dans le IVe. Le IIIe n'est pas à l'abri.

    Pourtant, dans les villes de plus de 200.000 habitants, le code de la construction dans son  article 631.7 interdit la location meublée dans des logements qui ont le statut d'habitation. En toute rigueur, l'exercice de la location en meublé, professionnelle ou non, implique la conversion préalable des biens en locaux "commerciaux". Il faut pour cela l'accord de la mairie de la ville. Elle le donne aisément pour la transformation du "commercial" en "habitation", rarement l'inverse.

    En pratique, cet article du code n'est pas appliqué et on ne connait à son sujet aucun cas de sanction,  aucune jurisprudence. Il n'y a donc pas de raison que le mouvement s'arrête.

    Autre catégorie d'acheteurs : les "impatriés", des français qui ont épargné en s'expatriant et qui rentrent au bercail. Le prix ne les fait pas reculer. Le logement qu'ils recherchent, en vue souvent de leur retraite, est une fin en soi.

    On a bien compris qui sont les acheteurs. Outre l'attrait de Paris et de son centre historique, ils profitent du niveau exceptionnellement bas des taux d'intérêts. On sait que les mensualités de remboursement des crédits, sont directement ou presque proportionnelles aux taux. Un taux divisé par deux, c'est une mensualité qui baisse de façon sensible. Ce qui veut dire, à durée constante, qu'on peut emprunter beaucoup plus.

    Qui sont les vendeurs ? On pourrait penser que l'incitation des acheteurs à transformer leurs disponibilités financières en pierre devrait trouver sa contre partie chez des détenteurs de bien immobiliers, réticents à les vendre pour récupérer des liquidités dont la valeur peut fondre brusquement et dont les rendements sont dérisoires. Certains d'entre eux vendent pourtant. Cet apparent paradoxe s'explique par le fait que les vendeurs sont souvent des personnes qui atteignent l'âge de la retraite et qui distribuent le produit de la vente à leurs enfants et petits-enfants, pour les aider à acquérir à leur tour un logement. Certes au bout de la chaîne on retrouve toujours un détenteur de liquidités mais elles se diluent dans l'espace et dans le temps.

    Parmi les vendeurs, c'est conjoncturel, on trouve aussi en ce moment des irlandais qui réalisent leur plus-value en vue de faire face à une situation qui a de bonnes raisons de les inquiéter.

    Au sein de la compétition parisienne, le Marais ne cède la palme qu'aux VIe et VIIe arrondissements. Faut-il se réjouir de sa côte d'amour ? Certainement car elle consacre un environnement architectural, historique et culturel remarquable. Mais il faut que le Marais reste vivant. Non pas à la manière d'un parc d'attractions qui brasse des foule sans cesse renouvelées, mais avec des gens qui en font leur domicile permanent et alimentent l'économie locale et les commerces de proximité.

    De ce point de vue, et pour le moment, le IIIe qui regagne des habitants paraît mieux loti. Le IVe a un défi à relever : éviter que son image de quartier agité, alors qu'on ne dénombre qu'un nombre limité de points chauds, le desserve au point que ses habitants, la mort dans l'âme, finissent comme certains que nous connaissons, par le quitter pour laisser la place à des oiseaux de passage.

     

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