Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Archives



Liens utiles

Liens que j’ai trouvés utiles et que je voulais partager.


Rechercher sur ce site

Suggestion de bon sens à Anne Hidalgo pour redresser les comptes de la Ville de Paris : revoir les subventions aux associations

Gaspillage-2Halte au gaspillage !

 

Il serait présomptueux de notre part de dire à Madame Hidalgo ce qu'elle doit faire pour combler le déficit de 400 Millions d'€ qui s'annonce. Elle ne peut pas évoquer l'héritage de ses prédécesseurs : il y a longtemps qu'ils n'ont plus été aux affaires de la Mairie de Paris et ils auraient beau jeu de répliquer qu'ils ont laissé les caisses pleines en 2001, avec des taux d'imposition qui n'avaient rien à voir avec ceux d'aujourd'hui (rappel : à elle seule, la taxe foncière a augmenté de 60 % !).

Restons dans le domaine qui est le nôtre, celui des associations, que l'Hôtel de Ville arrose de ses bienfaits. Disons le tout de suite, "Vivre le Marais !" n'a jamais demandé ni accepté la moindre subvention publique. Nos ressources ne proviennent que de nos membres et si nous avons perçu des dommages-intérêts à la suite de procès gagnés, ils sont naturellement occultés par le coût de notre défense.

Peu avant 2007, nous nous sommes intéressés au sujet. Une de nos lectrices assidue, mais qui n'est pas membre de l'association, vient de nous saisir avec cette question :

 

"Vivre le Marais pourrait-il nous éclairer en publiant la liste des associations bénéficiant des subventions de la ville de Paris. Il s'agit d'argent public, donc j'imagine qu'on doit avoir accès à cette liste. Cela doit être assez édifiant. Notamment je comprends que 250 millions d'euros sont distribués chaque année aux associations. Pouvez-vous confirmer ce chiffre (qui donne envie d'hurler) ?" – Signé : Catherine

 

Nous répondons à cette dame qu'une tribune sur le sujet a été rédigée par nous en 2007 mais nous n'avions pas jugé opportun à l'époque de la publier. L'actualité nous donne des raisons de le faire aujourd'hui.  La voici in extenso :

 

Soucieux de ne pas marcher sur les traces de Jérémie, prophète de malheur, nous avons assisté à la séance du conseil  du IIIe arrondissement le 11 décembre 2007, dans l'espoir d'y déceler des raisons de nous réjouir. Nous avons eu droit à la litanie habituelle des subventions aux associations. Toutes votées à l'unanimité. Sans doute aurions-nous fait de même, ne sachant trop s'il s'agit de prébendes ou de soutien financier à des activités d'intérêt reconnu, avec cette préoccupation qui nous guide en permanence de ne pas commettre d'injustice. En même temps, une curiosité citoyenne nous pousse à aller au fond des dossiers.

Nous découvrons qu'un décret paru le 17 juillet 2006, n° 2006-887, fait désormais obligation aux collectivités locales de mettre à disposition du public (sur Internet) la liste des associations bénéficiaires de subventions et le montant versé, au nom de la transparence dont tout le monde se revendique.

Que se passe-t-il à Paris ? la liste pour 2004 a été publiée (lien : subventions associations ville Paris 2004.pdf ). Elle en fournit le détail et fait état d'un montant de : 950.268.779,04 €, auquel il convient d'ajouter : 26.725.647,17 € au titre du Département de la Seine (75). Au total près de 1 milliard d'€ !

Ces chiffres s'expliquent sans doute par le caractère institutionnel de certaines de ces contributions. On aurait du mal à imaginer le contraire. Ce qui est étrange, et nous interpelle, c'est qu'aucun chiffre n'a été publié pour 2005, alors que la loi oblige la mairie à le faire, et que pour 2006 seul un  rapport de synthèse des subventions aux associations  (style powerpoint) fait état de 164,8 Millions d'€  (seulement)  de subventions versées.

On est tenté de penser que le Maire de Paris a fait preuve d'angélisme en laissant paraitre le chiffre explosif de 2004 et qu'il a pris soin par la suite d'en controler la publication. On comprendrait ainsi les raisons de  cette attitude pudique qui refuse de dévoiler les chiffres de 2005 et d'expliquer la différence colossale entre ceux de 2004 et de 2006.

Qu'on ne se méprenne pas : nous ne pensons absolument pas qu'il y ait malversation de quelque manière que ce soit. Mais pourquoi ce maquillage ? Pourquoi nos élus au pouvoir ou dans l'opposition tolèrent-ils qu'on infantilise les citoyens en leur délivrant de la bouillie pour les chats tandis qu'on les flagorne en leur disant qu'ils sont des acteurs majeurs de la démocratie participative ?

Quand on ouvre les yeux, on est frappé de vertige par ces chiffres quels qu'ils soient et on se dit qu'au lieu d'augmenter nos impôts, il serait plus judicieux de mettre à plat cette pratique de subventions, suspecte de clientélisme, de contrôler leur usage et leur efficacité et, si c'est justifié, d'y pratiquer résolument des coupes claires.

12 décembre 2007

IndexDessin de Trez

Depuis ces années-là, la Mairie de Paris publie pour chaque exercice le détail des subventions distribuées, dans une forme qui varie et qui ne facilite pas toujours leur analyse. Le total pour l'année en particulier n'apparait pas et il serait très laborieux de le calculer. Il n'est pas possible non plus de savoir quelles sont les subventions qui ont été placées dans d'autres rubriques. La lecture du document permet cependant de visualiser à qui et pour quelles valeurs sont attribuées des aides dont le montant, même incomplet, est stupéfiant quand on sait qu'il sort de nos poches.

Les analystes s'accordent sur un chiffre "net et sincère" de 250 à 300 Millions d'€ si l'on exclut les organismes institutionnels. Il y a beaucoup de pépites dans cet inventaire à la Prévert. Nous vous laissons découvrir ce qu'elles ont été jusqu'en 2013 en cliquant dans le lien subventions aux associations de Paris

Elles pèsent lourd dans les comptes de la Ville. Autour de 300 € en moyenne par ménage parisien,  prélevés à leur insu. Les réduire de moitié serait un grand pas vers l'équilibre sans que rien de vital dans notre socio-économie ne soit mis en péril.

Jean-Claude Théodart

 

S'agissant du Marais (IIIe et IVe arrondissements) le détail pour 2010 est accessible par ce lien : subventions associations IIIe et IVe

Document complémentaire : analyse critique (voire polémique) de la politique conduite depuis 2001 par Bertrand Delanoë : l'Observatoire des subventions

 

 


Commentaires

14 réponses à “Suggestion de bon sens à Anne Hidalgo pour redresser les comptes de la Ville de Paris : revoir les subventions aux associations”
  1. Subventionner une association c’est aussi le moyen de la rendre plus « docile » car on ne mord pas la main qui nous nourrit.

  2. Avatar de Michel T.
    Michel T.

    Merci pour cette tranche de vérité…
    La division par deux de l’ensemble s’impose
    pour le moins même s’il peut y avoir quelques exceptions
    Les Pierrots de la nuit touchent combien ?
    C’est ds la rubrique animation du 3ème ?
    Il y a manifestement abus et dissimulation passive
    Merci à vivre le Marais pour cette déclaration de salubrité publique

  3. Réponse à Michel T.
    Pour le « Pierrots de la Nuit », notre estimation est 250.000 € par an
    Ils ne sont pas imputables au 3ème. C’est un budget pour Paris

  4. Avatar de Monique

    Si je comprends bien, en tenant compte des bénéficiaires que vous qualifiez d’institutionnels (il faudrait qu’on sache ce que ça veut dire !) c’est 1.000 euros qu’ils soutirent chaque année de la poche de chaque parisien pour financer leurs largesses. Ai-je bien compris?

  5. Réponse à Monique,
    Dans le relevé de 2004 dont le total frise le Milliard d’€ on trouve comme « institutionnels » des organismes tels que : Centre d’action sociale de la ville de Paris, pour 261 Millions d’€, les bailleurs-sociaux qui touchent des subventions d’équilibre à hauteur de plusieurs centaines de Millions d’€ (SIEMP, OPAC, RIVP, SAGI …), l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR), les Sapeurs pompiers de Paris, la caisse des écoles etc …

  6. Avatar de jean-pierre
    jean-pierre

    Certes des « institutionnels »: mais n’est-on pas fondé à se demander le pourquoi de tant d’argent (pardon, de notre argent), et aimerions que nous soit donné le pourquoi budgétaire! Il est possible que les Pierrots de la nuit touchent des montants importants, je n’ai personnellement jamais vu l’ombre de l’ombre d’un tel Pierrot, par contre je viens d’entendre parler des « clowns »!
    250 – 300 millions/année, c’est énorme surtout en temps de disette financière et de chômage intempestif! NOUS DEMANDONS QUE CHAQUE PARISIEN SOIT INFORME de la destination de ces subventions et que lui soit apporté démocratiquement la transparence absolue sur ces associations: après tout un quidam ordinaire et NORMAL sait qu’un train peut en cacher un autre! Voyons voir si nous sommes écoutés: çà ferait un sacré changement!

  7. Avatar de roselyne

    Il n’est pas de jour où l’on ne peste contre ces subventions distribuées et prises dans nos poches pour des résultats lamentables. Une économiste et prof. d’Economie – Mme Fr. Benhamou – a dénoncé la gabegie du « tout est gratuit » un mensonge parce que cette « gratuité » est PAYEE par qqun. d’autre. Depuis 15 ans nous entretenons des « assoc. » tout en voyant la chute de nos revenus et économies dues à notre travail; un comble !

  8. Pour 2013, la subvention accordée aux “Pierrots de la Nuit “ par le biais de A.M.U.O.N. (Ass Médiation pour l’Usage Optimal de La Nuit) est enregistrée sous le n°53755352100015 et se monte à 125 000 € + local de 17 421 €
    Merci pour cet article et les tableaux l’accompagnant.
    Alix

  9. Avatar de Marion M.
    Marion M.

    Tout à fait d’accord avec « Vivre le Marais ! »
    Bien cordialement.

  10. Merci beaucoup à Vivre le Marais.
    Tout cet argent déversé donne envie de hurler en effet.
    C’est la porte ouverte au clientélisme.
    Comment est-il seulelent possible de dilapider l’argent du contribuable sans contrôle, sans garde-fou…? Surtout en période de crise ?
    Et pour les 400 millions d’euros qui manquent au budget ils vont encore augmenter les impôts, tout simplement. Dégout de cette classe politique.

  11. Avatar de Catherine
    Catherine

    Merci…
    Il y a quelques chiffres que je ne comprend pas bien et dont les montants donnent le vertige :
    * Ass gestion réseau mesure pollut atm –> 441.840 euros
    * APUR (3ème) –> 6.253.000 € (!)
    * APUR (4ème) –> 799.300 (!!)
    * RETRAITE CONSEILLERS MUNICIPAUX PAR –> 1.710.000 € (!!!)
    * STE RETRAITE CMX PARIS CGX SEINE –> 2.190.000 (!!!!)
    Ce sont donc les contribuables parisiens qui, d’une façon détournée, financent via les subventions, les retraites des fonctionnaires de la ville ? Est-ce normal ?
    Et je ne parle pas des subventions versées aux associations communautaristes (voulons-nous vraiment le communautarisme au point de le financer ? Vaste débat).
    Bref, à l’heure où l’on demande à tous les Français de se serrer la ceinture, je trouve cette dilapidation assez scandaleuse.

  12. J’ai été pendant une période trésorier bénévole d’une crèche parentale. Mise à part la contribution de la CAF, nous recevions en complement à nos cotisations une subvention de la ville qui nous permettait d’avoir un budget équilibré (tjrs à la baisse) de 19 000 € (à comparer avec les 100.000 ,400.000 et même 800.000 € que je vois sur la liste pour d’autres crèches parentales…).
    Pour la recevoir, dans notre cas, il m’a fallu présenter des budgets prévisionnels, signer de conventions avec la ville (suivre de stricts contrôles concernant la rémunération du personnel engagé) , tenir une stricte comptabilité (bilan, compte de résultat) validée par un organisme agrée, rendre compte de la réalisation de tout ce qui précède et attendre avec espoir la validation d’une exigeante commission …
    J’ose espérer que tous ces montants dispensés par la ville (bien loin de nos 19 000 € qui représentaient une bien petite contribution aux importants frais de garde de nos enfants) ont fait également l’objet des mêmes consciencieuses requêtes.

  13. Avatar de H. Loth

    Le commentaire de Edu me fait dire qu’il y a des associations qui jouent un rôle économique et social d’intérêt général et qui donc justifient qu’elles soient aidées financièrement par la collectivité. Qu’elles soient contrôlées est dès lors tout à fait normal. Mais il faudrait qu’elles obtiennent ce statut avant de solliciter une quelconque subvention. Car le risque, on le connait bien, c’est la profération d’associations « ad hoc », avec un nombre ridicule d’adhérents, dont le but est avant tout de ramasser le l’argent avec la bienveillance de ceux qui en décident. De telles associations sans statut d’intérêt général devraient vivre strictement des cotisations de leurs membres.

  14. Avatar de alberto

    C’est la première fois que je vois ce sujet traité avec sérieux

Répondre à Alix Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *