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Le boucher « Manu » : une figure haute en couleurs rue des Gravilliers (IIIe)…

Gravilliers 28 boucherie manu 05 03 20"Manu" devant sa boucherie, 28 rue des Gravilliers (IIIe) – Tél. 01 42 77 55 24 (Photos VlM, clic gauche pour magnifier la vue))

 

Emmanuel Mesnil, artisan boucher, a ouvert ce commerce en 2007, il y a 13 ans, ce qui était courageux et non sans risque, étant le tout dernier métier de bouche subsistant dans cette portion de la rue située entre la rue Beaubourg et la rue du Temple. En effet, depuis de nombreuses années, tous les locaux se libérant étaient repris par des grossistes en maroquinerie, bimbeloterie et petite bijouterie.

Il y a une vingtaine d’années, le phénomène s’est accéléré sous la pression d’une flambée des prix, faisant fuir le petit commerce de proximité. Ainsi, disparaissaient en relativement peu de temps, deux magasins de fruits et légumes, une supérette, deux boulangeries, une poissonnerie, une boucherie chevaline, une blanchisserie, un café, et l’on en oublie probablement.

Cette transformation a vidé la rue de son animation traditionnelle, pénalisant les riverains. La Mairie du IIIe s’en est préoccupée activement, ce d’autant plus que les appartements au-dessus des grossistes se transformaient en entrepôts de stockage et en ateliers, parfois au mépris des règles d’hygiène et de sécurité.
Dans ce contexte, des dispositifs pour faciliter le maintien ou la réinstallation de petits commerces variés ont été mis en place.

Ainsi, E. Mesnil a bénéficié de l’aide de la SEMAEST (Société d’économie mixte de la Ville de Paris spécialisée dans la redynamisation du commerce et de l’artisanat de proximité), de la Chambre de Commerce de Paris, de la Mairie et de la Fédération de la Boucherie. Grâce à cette politique volontariste, la rue des Gravilliers change de visage, les grossistes partants étant remplacés par diverses boutiques : prêt à porter, bijouterie-horlogerie, coiffure, salon de thé, poissonnerie, épicerie de luxe, divers points de restauration, galeries d’art.

Gravilliers 15 chic & mode 05 03 20Le nouveau visage de la rue des Gravilliers, élégance, "chic et mode", mais aussi hôtel, galeries d'art, restaurants…

 

Ainsi, « Manu » fait figure d’Ancien. Presque quinquagénaire, originaire de Pont L’Evêque en Normandie, il entre en boucherie à l’âge de 13 ans, par un stage de formation. Suivent le CAP, 2 ans d’apprentissage dans une boucherie de Lisieux. Ensuite Paris, dans une boucherie du XIIe pendant 7 ans, et enfin en tant que boucher expérimenté 6 ans dans un magasin ATAC AUCHAN à Paris, avant de s’installer à son compte.

Cette solide expérience professionnelle lui confère une compétence et une réelle passion pour son métier. Toutes les viandes proposées sont d’origine française dont il connaît la provenance et les éleveurs et il privilégie la qualité. Dans sa boucherie, pas très grande, mais bien agencée, il crée une ambiance conviviale par sa présence très active, n’hésitant pas à conseiller sa clientèle sur le choix de tel ou tel morceau, avec éventuellement une recette pour le préparer.

Son humour est le reflet d’une personnalité de bon vivant qui aime lui-même cuisiner, que ce soit pour la charcuterie faite maison, ou un petit rayon traiteur qu’il propose.

Il est devenu agréable de flâner dans cette rue.

Claude Verrier

 


Commentaires

8 réponses à “Le boucher « Manu » : une figure haute en couleurs rue des Gravilliers (IIIe)…”
  1. Avatar de Germain
    Germain

    Bravo et merci à Manu ! Il est là tôt le matin et jusqu’à tard le soir. Un héros du quotidien, il mérite une médaille.

  2. Avatar de Elisabeth
    Elisabeth

    Je confirme très bon boucher. Pas donné, donné mais « quand on aime on ne compte pas » et …on est récompensé. CHUTTT!

  3. Tres bon boucher qui offre de bons conseils et de la viande de très bonne qualité (ce qui est rare)! vive les petits commerces!

  4. Avatar de David

    Perso je trouve regrettable que notre quartier chinois perde de son âme au profit de magasins destinés aux touristes, bobos, hipsters, qui transforment tout Paris en Disneyland géant.
    A une époque pas si lointaine, la rue des Rosiers, la rue de Turenne, la rue des Gravilliers, avaient une identité très prononcée mais cela s’estompe de plus en plus…

  5. Avatar de Martine
    Martine

    Cher David, Si vous aviez vécu rue des Gravilliers au début des années 2000, vous auriez connu les énormes camions de livraisons qui déchargeaient leur cargaison sur les trottoirs et l’entreposage de marchandises inflammables dans les rez-de chaussées, les caves et les étages. Avec des devantures qui n’en étaient pas car complètement occultées par des cartons. C’était un va et vient incessant de camions et des trottoirs encombrés. Moi j’ai connu ça. Je n’ai aucun regret. Notre rue est devenue coquette. Je l’aime mieux ainsi !

  6. Avatar de jp 75003
    jp 75003

    Tout à fait d’accord avec Martine, aucun regret dans la disparition des grossistes de cette rue. Ces livraisons étaient un véritable « enfer » de Klaxons. Bref, aucun intérêt pour les riverains,
    Maintenant, cher David, si une boucherie, une pizzéria, un commerce de fruits et légumes, ou une boutique de produits italiens dans cette rue sont destinés aux BOBOS, alors j’assume, je suis BOBO. Par contre je ne fais pas partie de cette culture alternative irrécupérable que sont les Hispers.
    Quant à trouver une « Ame chinoise » dans un quartier de magasins en gros, je ne m’aventurerai pas dans un domaine qui relève de la croyance et force mon respect.
    JP 75003 Un habitant du Marais depuis 1995.

  7. Avatar de David

    Effectivement, vu comme cela… j’avoue ne jamais avoir été embêté par les livraisons car j’habite à 500 mètres du quartier chinois vers Arts et Métier.
    David, habitant du Marais depuis 1997 🙂

  8. Bonsoir à tous !
    Je cherchais d’anciennes photos de Paris, de la rue des Gravilliers et suis tombé par hasard sur ce blog !
    Merci ! Que de souvenirs ! J’ai habité la rue de 1973 à 1996 🙂
    J’ai grandi dans le quartier, je me souviens du Felix Potin qui se trouvait rue Beaubourg juste à côté de la rue, des boulangeries, de 2 ou 3 restaurants chinois, d’une bonneterie, des qq grossistes en maroquinerie, du grossiste en chemises qui est devenu un restaurant le 404, sauf erreur…
    Qu’est ce que j’aurais aimé pouvoir prendre des photos et les partager
    à ceux qui regrette la tournure que prend le quartier, ne vous en faites pas. Sur le coup, ça peut vous agacer mais dans qq années, ce ne sera qu’un bon souvenir !
    Profitez bien du quartier ! j’y repasserai avec mes enfants.

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