Vivre le Marais, Vivre Paris Centre !

Chronique de la vie au cœur et autour du centre historique de Paris

Auteur/autrice : Vivre le Marais

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                                         Portail d'entrée de la synagoge

     

    Au 10 de la rue Pavée (IV ème arrondissement) qui tire son nom du fait qu’elle fut la première à être pavée, se dresse une haute et étroite façade qui tranche avec l’aspect des immeubles environnants. De longs pilastres (similaires à ceux que l’on trouve sur un immeuble situé au 10 rue de Bretagne (IIIème arrondisement)) et d’étroites fenêtres l’habillent. Nous sommes devant un bâtiment étonnant, de style art nouveau, de l’architecte Hector Guimard (voir notre reportage du 13 novembre 2011 sur les ouvrages de cet architecte hors du commun à Paris).

    L’ensemble est construit tout en longueur mais il est difficile de l’imaginer si l’on n’entre pas à l’intérieur. La largeur du monument est de 5 m et sa longueur de 23 m. Le célèbre architecte a donc dû ruser pour tenir compte de ces contraintes. Lorsque nous sommes face à l’entrée, l’architecture est plutôt sobre et « ondulante », un peu écrasée par l’enclavement dans la rue. C’est ce qui explique aussi sa hauteur (12 m).

     

      La  façade "ondulante" de la synagogue

     

    Elevée en 1913, au travers d’une association émanant de plusieurs sociétés israélites orthodoxes d’origine russe et présidée par Joseph Landau (courtier aux Halles), la synagogue de la rue Pavée est de rite ashkénaze. Sa construction devint nécessaire face à l’afflux d’immigrés juifs d’Europe de l’est qui fuyaient la révolution russe mais se trouvaient exclus des structures juives françaises. Elle a été entièrement financée sur fonds privés et par une souscription. Guimard a été choisi par la nièce du fondateur de l’association. Celle-ci deviendra d’ailleurs son épouse, quelques années plus tard. Plusieurs propositions de façades ont dues être faites car l’architecte de la Ville de Paris les rejetait les unes après les autres. Des matériaux modernes tels que la pierre agglomérée creuse et une armature en béton armé ont été utilisés.

     

                                            Intérieur de  la synagogue

    L’intérieur où l’espace culte est à l’arrière, l’avant étant occupé par des bureaux et des salles de cours, est formé de deux étages en mezzanines de chaque côté de la travée centrale. Quant à la nef, elle est illuminée par les lumières qui arrivent des verrières du plafond et de la baie vitrée du mur du fond de l’édifice. Guimard a aussi été chargé de dessiner le mobilier (bancs, chandeliers, luminaires, garde-corps en fonte), le dessin des bancs reprend le mouvement de la façade et ils sont ornés du même triangle que celui qui figurait à l’origine au-dessus du porche d’entrée. Il a été remplacé par l’étoile de David lors de la restauration qui a été entreprise après le dynamitage qui s’est produit en 1941 lors de la veillée du Yom Kippour.

     

    Détail d'une mezzanine et du garde-corps

    Ce monument classé, ainsi que le mobilier, depuis 1989 est le dernier lieu de culte construit dans le Marais, le seul conçu par Hector Guimard et le seul ne dépendant pas du Consistoire. Malheureusement, il n'est pas signalé devant le monument qu'il est l'oeuvre de ce grand architecte et les visites ne sont possibles que lors des Journées du Patrimoine. Le détour s’impose d'autant plus à cette date.

    Dominique Feutry

     

     

  • Square Georges Cain

    Sur 137 jardins que compte Paris intramuros, 3 sont dans le 3 ème arrondissement et 8 dans le 4 ème. Quant aux squares le 3 ème en a 6 et le 4ème, 11. En ne se limitant qu’à ces deux arrondissements, ces espaces verts représentent 7,5 ha soit 5, 3 % du total (554,7 ha) répertorié de notre ville.

    Nous sommes à l’évidence les enfants pauvres de Paris en matière de verdure… et c’est regrettable.

    Quelques efforts ont été faits par la Mairie puisque 2 jardins ont été créés en 2007, le Jardin Anne Franck dans le 3ème et le Jardin Francs Bourgeois-Rosier dans le 4 ème, mais aucun n’avait été créé depuis 1988 (le Jardin du bataillon de l’ONU et le Square Gilles Grand Veneur). Des arbres ont été plantés mais avec parcimonie, ici ou là, notamment dans plusieurs rues, la rue Beaubourg en 2002, rue de Haudriettes en 2006 ou rue des Archives en 2008. Certains squares, jardins ou espaces ont été remaniés (Place René Vivien à l’angle de la rue des Haudriettes et de la rue du Temple en 2007 ou l’esplanade Saint Paul plus très récemment). Des projets sont annoncés tel l’espace vert sonore de 5000 m2 prévu à la Cité internationale devant l’hôtel d’Aumont.

     

    Jardin de l'Hôtel Lamoignon 23 rue des Francs Bourgeois  


    Nous savons que ces plantations coûtent cher, mais ces progrès sont hélas insuffisants pour notre quartier particulièrement urbanisé qui a besoin de verdure. Même si la tâche n’est pas facile une politique davantage volontariste est nécessaire si nous voulons approcher vers le standard équivalent à la moyenne de la ville. Nous n’envisageons même pas de nous comparer à d’autres capitales bien mieux pourvues dans ce domaine…

    Pourtant les idées et les initiatives ne manquent pas mais elles sont très vite découragées pour des raisons que nous pourrions qualifier de technocratiques, de pesanteur administrative voire de fait du prince.

    Jardin Anne Franck

    Telle copropriété du Marais n’avait-elle pas eu la malencontreuse intention d’aménager un petit jardinet à l’aune, mais en modèle réduit, de celui qui se trouve Place René Vivien ? Mal lui en pris. En effet, bien qu’elle propose que cet aménagement soit réalisé à ses frais, le terrain à agrémenter partiellement de plantes (une sorte d’enclave devant l’entrée principale de l’immeuble) est divisé en deux petits lots (l’un appartenant à la copropriété et l’autre étant la propriété de la Ville de Paris). Les ingrédients d’une situation ubuesque étaient réunis. Les différents services compétents de la Ville et d’autres administrations ont rendu leur verdict au bout de 7 ans d’instruction et la fourniture de 23 exemplaires du dossier très étayé de demande d’autorisation! Un refus catégorique d’aménagement de ce mini jardinet a été opposé car il empêcherait le passage des pompiers ! Or non seulement le passage pompiers qui existe n’est nullement obstrué par les aménagements proposés, mais l’accès à l’immeuble contigu n’est pas empêché car un espace suffisant a été justement laissé pour permettre ce passage.

    Quelle est la morale de cette histoire? Beaucoup d’énergie, de temps dépensés pour se voir essuyer un refus et un endroit qui aurait pu devenir agréable et vert, aujourd’hui en déshérence et transformé en urinoir public.

    Les lecteurs jugeront…

    Dominique Feutry

  • Au fil des siècles, le Marais a connu des heures glorieuses, il était alors habité par des personnages illustres, et des périodes plus tristes, notamment aussitôt après la Révolution devenant progressivement un quartier où les artisans remplaçaient les personnalités. Le grand renouveau est venu véritablement dans le sillage des rénovations lancées par André Malraux dans les années soixante.

    Marc Antoine Charpentier

    Si l’on se penche sur les résidents prestigieux du Marais , nous ne manquons pas d’être surpris. En effet si nombreux qu’ils soient, et notre recensement n’est pas exhaustif, ils peuvent être classés en trois grandes catégories, les écrivains, les comédiens, les musiciens. Une quatrième regroupe les courtisanes. Seul Mansart fait exception puisqu’il est le seul architecte de renom à s’être établi en ces lieux.

    Parmi les écrivains les plus connus se trouvent bien entendu Victor Hugo et Madame de Sévigné (qui a eu l’honneur de naître dans un immeuble de la place des Vosges) mais aussi Mademoiselle de Scudéry, Scarron qui tenait un salon très en vue, Bossuet, Honoré de Balzac, Théophile Gautier, Alphonse Daudet et plus récemment Georges Simenon.

    DaudetAlphonse Daudet

    Les comédiens sont en moindre nombre mais non moins illustres et divers, la grande Rachel, Francis Blanche et la regrettée Annie Girardot qui aimait particulièrement le quartier.

    Parmi les maîtres de la musique française de la fin du XVII ème siècle, Marc Antoine Charpentier et les frères Couperin ont occupé et égayé de leurs compositions ces lieux que nous connaissons bien. Ils étaient joués de leur vivant en l’église Saint Paul.

    Georges Simenon

    Reste la catégorie des courtisanes telles que Marion Delorme (que la Fronde aurait perdue si elle n’était décédée à ce moment- là) et son amie Ninon de Lenclos (dont le salon et la liste des amants sont restés célèbres) ainsi que la future Madame de Maintenon qui, outre sa liaison royale, était la petite fille d’Agrippa d’Aubigné et la veuve de Scarron.

    Le promeneur qui flâne dans les rues du Marais ne pense pas toujours à ces noms connus qui ont foulé les rues avant lui et occupé les immeubles qu’il longe. Pourtant il suffit d’un peu de curiosité et de lever le regard sur les façades où sont disposées ici ou là des plaques pour découvrir que ces bâtiments ont accueilli des grands noms qui ont fait l’histoire de France.

    Plaque située au 1 place des Vosges

    Dans une de ses poésies, Scarron a montré son attachement au Marais en écrivant ces quelques vers :

    Adieu beau quartier des Maret,

    C’est avec mille regrets

    Qu’une très présente besogne,

    Pour quelque temps de vous m’éloigne.

     Dominique Feutry

  • Le nouveau contrat passé par la Ville de Paris avec un sous-traitant entré en fonction le 21 juin pour enlever les tags commence à porter ses fruits. Nous voyons, ici ou là dans le quartier, des murs sauvagement maculés, abîmés par le seul besoin de saccager, retrouver leur aspect normal. Bien sûr les traces des outrages ne sont pas totalement gommées mais nous côtoyons à nouveau une certaine normalité en la manière. En effet, l’abondance de tags qui se multiplient depuis plusieurs mois partout dans Paris comme en banlieue, pouvait nous laisser penser que l’anormal était de trouver des murs et des façades sans tag!

    Ne nous leurrons pas, il s’agit d’un léger progrès certes, mais le mal est encore profond et loin d’être totalement éradiqué. Il nous reste du travail qui va bien au-delà de la simple pédagogie, c’est un quasi phénomène de société qui un certain temps a même été encouragé par ceux qui estimaient voir dans cette pratique une nouvelle forme d’expression artistique venue des Etats-Unis. Tout ceci a fait long feu, les irréductibles qui subsistent sont heureusement une poignée. Je reste pour ma part convaincu et je ne suis pas le seul que ceux qui agissent ainsi, en peignant lamentablement des murs et façades vierges, souvent nouvellement refaits ne veulent qu’une seule chose, détruire. Détruire parce que c’est beau, détruire parce que cela fait du mal, détruire parce que cela choque, détruire par plaisir et rarement par jeu comme on peut parfois le prétendre, détruire pour enlaidir et avilir, détruire par irrespect de l’autre qu’il soit l’habitant de l’immeuble souillé, l’artisan qui a crépi ou sablé le mur, l’employé de l’entreprise qui enlève les tags ou le parisien qui au final, au travers des impôts qu’il paie, contribue au budget élevé nécessaire pour réparer ce type d’incivilité. Vivre le Marais continuera d’être actif sur ce sujet.

    Avant

     

    Après

     

    Restons donc vigilants, n’hésitons pas à signaler toutes les salissures que nous voyons. Vous trouverez dans le blog de Vivre le Marais rubrique « Liens utiles »  en bas du bandeau gris sur le côté gauche, le modus operandi pour les faire disparaître.

    Mais il reste encore beaucoup à faire …

    Dominique Feutry

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    Lorsque nous est donnée cette chance de pouvoir passer quelques jours à la campagne, de retour à Paris, exception faite de la densité de l’habitat, de la population et de la circulation, deux différences significatives s’imposent à nous. Il s’agit de la qualité de l’air, sujet sur lequel nous aurons l’occasion de revenir à la rentrée, et du bruit, thème dont nous serons amenés à reparler ultérieurement, tant les formes que revêt cette nuisance sont nombreuses (cf article de Vivre Le Marais du 25 juin 2012 intitulé « Les bruits,oui. Le bruit, non. »).

    Nous souhaitons simplement dans cet article apporter notre éclairage concernant le bruit occasionné par les klaxons et les sirènes.

    Malheur au conducteur qui ne démarre pas au quart de tour aux feux de signalisation quelle que soit l’heure à laquelle ce « manquement » ose se produire, fort heureusement le conducteur qui suit veille…Pourtant un simple appel de phare aurait suffi…Des automobilistes, des chauffeurs de camions et autres véhicules utilitaires ont érigé en règle le principe de klaxonner (ce qui est interdit sauf danger immédiat) dès qu’ils estiment que le conducteur les précédant ou se trouvant en face ne roule pas comme il faut ou commet une faute de conduite. L’imprudent n’est- il pas finalement le donneur de leçon lui-même qui risque d’affoler le conducteur et de donner des frayeurs aux passants, tout en réveillant ceux qui dorment paisiblement mais qui ont le malheur d’habiter sur le trajet des impudents ? Il y a 10 ans, le Président de Vivre le Marais avait déjà alerté les autorités et ce problème avait même fait l’objet d’un article dans le Parisien étayé par des mesures réalisées dans le Marais par l’Observatoire du bruit (357 coups de klaxon enregistrés dans un appartement en 24 heures dont 138 dépassaient les 80 décibels). Des amendes sont prévues mais il faut prendre le contrevenant sur le fait et leur faible montant (38€) n’est pas assez dissuasif ? 

     

                                                       Vieux klaxon 

    Les solutions « miracle » n’existent pas. Le fait de renforcer la pédagogie dès l’apprentissage ou le réapprentissage du code de la route serait un premier pas mais de long terme. Il faudrait aussi repenser les matériels et préconiser l’utilisation d’appareils au son moins agressif sur le mode de ceux utilisés par les bus. Des campagnes d’affichage rappelant les nuisances liées à l’usage des klaxons auraient certainement un effet préventif. Enfin, il importerait de davantage verbaliser et d’augmenter le montant des amendes.

                                        Gyrophares de différentes couleurs

    Le problème est différent lorsque l’on aborde la question des sirènes. La législation est claire, seuls les véhicules d’intérêt général prioritaires (SAMU, SMUR, police, incendie, douanes …) et les véhicules d’intérêt général bénéficiant de facilités de passage (Interventions EDF/GDF et les transports sanitaires ou de fonds, de détenus, d’organes…) ont le droit de disposer de sirènes et de feux clignotants. Dans le premier cas les sirènes sont à 2 tons, pour les autres véhicules prioritaires elles sont à 3 tons. Quant aux feux, ils sont bleus, respectivement tournants et à éclat. Nous ne louerons jamais assez l’utilité de ces moyens pour le transport des personnes en danger, des organes ou pour les interventions incendie. Par contre faut-il systématiquement mettre en action à la fois les sirènes et les feux dans les autres cas ? Ne serait-il pas opportun le plus souvent de ne mettre que les feux, notamment la nuit où la circulation est nettement moins dense ? Des sirènes moins hurlantes ne rempliraient-elles pas la même fonction ? Des contrôles sont- ils opérés sur les véhicules qui n’entrent pas dans la catégorie des véhicules d’intérêt général et qui pourtant disposent de sirènes et de gyrophares sans y être autorisés échappant ainsi aux règles du code de la route et se permettant de rouler à vive allure au risque de créer des accidents.

    Vivre le Marais abordera ces questions dans le cadre des rencontres avec les autorités compétentes notamment dans le cadre des nuisances liées au bruit afin de suggérer des solutions et participer à leur mise en œuvre.

     

    Dominique Feutry

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    Façade du 5 rue Payenne

     

    En plein cœur du Marais, au 5 de la rue Payenne, à deux pas du musée Carnavalet, jouxtant le Centre Culturel Suédois, se trouve un immeuble du XVII ème siècle remanié au début du XXéme siècle dont la fonction est inattendue.

    La façade est sobre, quelques agréments attirent cependant l’œil,  un buste une inscription et deux laques constituant une sorte de rébus à l’adresse du passant. Le buste est celui d’Auguste Comte. L’inscription en grosses lettres est la suivante : « Religion de l’Humanité. L’amour pour principe et l’ordre pour base, le progrès pour base ». La première plaque rappelle que le célèbre François Mansart habita à cet emplacement durant les vingt dernières années de sa vie. La seconde près de l’entrée indique qu’il s’agit de la Chapelle de l’Humanité.

    Nous sommes effectivement en présence d’un édifice religieux, le seul en France et même en Europe dédié au positivisme dont le fondateur est Auguste Comte (1798-1857). Trois autres édifices ayant la même fonction existent, ils sont tous situés au Brésil.

    Buste d'Auguste Comte

    Très influencé par Saint Simon dont il fut un temps le secrétaire, Auguste Comte est le père du positivisme, une doctrine ou philosophie qui rejette tout ce qui tient du métaphysique ou du théologique, au profit de l’expérience la seule manière de vérifier ses connaissances, d’affirmer une vérité. Cela l’a conduit à vouloir réorganiser la société. Influencé par son égérie Clotilde de Vaux, il a ensuite érigé le positivisme en une religion sans dieu dont le culte est l’Humanité constituée uniquement de « l’ensemble des êtres passés, futurs, et présents qui concourent librement à perfectionner l’ordre universel ».

       

                Intérieur de la chapelle                     Arcs brisés et personnages illustres

    En fait la chapelle, aménagée en 1903 par des mécènes positivistes brésiliens, est située au premier étage. Elle respecte les plans de son inspirateur. Elle est toute à la gloire du philosophe. Très semblable à une église catholique, un autel imposant surmonté d’une fresque représentant une femme (l’humanité) avec un enfant (l’avenir) dans ses bras fait face à l’entrée. Sur le pourtour sont disposés des arcs brisés dans lesquels sont peints des personnages illustres (Homère, Descartes, Dante, Shakespeare et même Charlemagne). Ils représentent le calendrier élaboré par notre philosophe comportant 13 mois lunaires de 28 jours.

    Il importe de noter que la pensée d' Auguste Comte a trouvé écho au Brésil au point que sa devise « Ordre et progrès » figure sur le drapeau du pays!

    Cet endroit confidentiel est donc très particulier, inattendu. Il apparaît comme une véritable bonbonnière, résumé de toute la pensée d’un homme. Il est classé monument historique depuis 1982.

    Rarement ouvert au public, il est possible néanmoins de visiter le lieu lors des journées Nomade ou sur rendez-vous. Contacts tel : 01 43 26 08 56 ou augustecomte@wanadoo.fr

    Dominique Feutry

     

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    Personne ne doit rester indifférent aux questions de pollution et de propreté surtout à Paris où la densité de la population est élevée. Si l’insalubrité s’installe et que l’on ne fait pas suffisamment d’efforts pour l’éradiquer alors elle perdure et s’amplifie.

    C’est ce que l’on constate en matière d’urinoirs sauvages qui se multiplient au fil du temps aux coins de nos immeubles et de nos porches dans tous les endroits propices à soulager des besoins de la nature. Tels que le font les canidés, les « urineurs » ne prennent plus la peine de se cacher. Ils se soulagent, aux yeux et au sus de tous, et deviennent vite agressifs si par malheur remarque leur est faite sur leur comportement inconvenant. Bien entendu ces personnes n’ont cure des sanisettes installées sur la voie publique ou des toilettes à la disposition des consommateurs dans les bars. Le phénomène est tel dans nos quartiers que les traînées laissées par les soulagements urinaires, de plus en plus nombreuses, sont visibles à plusieurs mètres à la ronde et caractérisées aussi par leur odeur pestilentielle et les nuages de moucherons qu’elles attirent, ravis qu’ils sont de pouvoir batifoler au-dessus. Ces traces qui accentuent cette impression de saleté que nous ressentons fréquemment viennent d’ailleurs accroître celles laissées aussi par les chiens. Mais finalement pourquoi se gênerait-on puisque ce type d’incivilité se banalise? J’ai besoin de me soulager alors, je n’attends pas, j’y vais là où je me trouve. Peu importe si cela dégrade l’endroit, peu importe si des passants marchent dessus emportant le liquide avec leurs semelles dans leur habitation. Et l’hygiène dans tout cela, pourquoi s’en préoccuper ? C’est le problème des autres.

    Que faire pour endiguer ce phénomène accentué par les noctambules alcoolisés, mais qui se produit aussi en plein jour ?

    Verbaliser davantage est une voie. Il existe bien un volet répressif puisque l’art 99 du règlement sanitaire du département de Paris relatif à la propreté des voies et espaces publics prévoit une contravention de 1ère classe de 38 € pour les épanchements urinaires. Mais encore faut-il prendre le fauteur sur le fait ou lui apporter la preuve de son comportement répréhensible ?

    Multiplier les sanisettes est sans doute envisageable mais leur nombre s’élève déjà à 400 et leur accès est, rappelons-le, gratuit. Il est peu probable que ce type d’action soit suffisant pour endiguer l’importance prise par ce phénomène ?

    Disposer du produit « anti pipi ». Les produits existants sont destinés aux animaux et ne sont pas adaptés à ceux qui pourtant les imitent.                            

     

    Installer ici ou là des cônes ou murs « anti pipi » qui renvoient l’urine sur le pantalon du pollueur. Cela n’est pas très joli et leur coût élevé serait le plus souvent à la charge des copropriétaires. Cependant les expérimentations montrent que le principe est efficace. (voir photo ci-contre)

     

    Poser des lampes qui s’allument dès qu’elles détectent l’arrivée d’un « urineur » potentiel. Les expériences tentées montrent que la dissuasion reste limitée.

    Installer des caméras dans les endroits considérés comme des urinoirs sauvages. Dans la pratique, il est constaté un déplacement rapide des inconvenants vers des endroits non équipés de caméras.

    Aménager les zones sensible  à l'instar de a très belle réalisation effectuée au coin de la rue Pastourelle et de la rue du Temple où les arcades qui attiraient les salissures ont été amenagées en échoppes (voir photos avant et après les travaux en bas de l'article). De même nous savons que les arcades de la galerie Colbert (rue des Petits Champs) vont être fernées par des grilles. Avec des idées, les situations les plus critiques peuvent être solutionnées. Mais ces réalisations ont un coût …

    Angle des rues Pastourelle et du Temple

    Avant

    Après

    Nettoyer davantage les endroits souillés. Une telle action est souhaitable en utilisant si possible des produits désinfectants. Mais à l’usage, il se révèle que les lieux incriminés sont rapidement traités comme les autres et ne bénéficient plus au maximum que d’un lavage quotidien et aucun les dimanches et jours fériés, jours où les souillures sont pourtant les plus flagrantes.

     

    Que préconisons-nous?

    La solution miracle n’existe pas notamment vis-à-vis des sans domicile fixe. Seule une combinaison de plusieurs mesures peut concourir à endiguer progressivement ce phénomène, ce que nous osons croire.

     

    Il faut d’abord agir au titre de la prévention, en concertation avec les autorités locales, les services compétents, les établissements fréquentés par les « urineurs » potentiels et les riverains pollués. Cela pourrait se traduire par exemple par une charte qui aboutirait à un affichage préventif dans les établissements pourvoyeurs d’ « urineurs  », de spécialistes du bruit ….d’individus qui, alcoolisés, souillent nos quartiers. Il faut aussi verbaliser davantage et sans aucun doute augmenter le tarif des amendes qui n’est pas dissuasif. Il importe d’inventorier les endroits les plus sensibles et d’accentuer les lavages quotidiens y compris les jours fériés et dimanches. Enfin, l’installation de cônes d’angles et de murs anti pipi et des aménagements concertés sont à étudier sérieusement. Vivre le Marais est prêt à entamer des discussions avec la mairie et les parties concernées afin d’agir sur cette pollution rampante qui n’est pas à l’honneur de la capitale.

    Dominique Feutry

     

  • Lorsque l’on flâne dans le Marias, de belles devantures, façon boutiques anciennes, attirent notre œil.

    J’en retiendrai deux en particulier.

     

    http://www.gillespudlowski.com/wp-content/uploads/2011/01/meert-angle.jpg

    La pâtisserie Meert caractérisée par sa devanture au gris soutenu agrémenté de lettres d’or est installée à une encablure du musée Picasso au 16, rue Elzévir, dans un joli immeuble. Elle nous présente, dans un décor à l’ancienne fait de de stucs dignes du début du XIX ° siècle, ses fameuses gaufres de forme longue, fourrées à la crème vanillée, marquées des chiffres de la maison afin d’authentifier sa provenance et sa qualité. Je recommande de pénétrer dans le magasin. L’agencement en fait une véritable bonbonnière. Le plafond peint, les miroirs, les rayonnages et tiroirs multiples, les grands bocaux de verre avec leur couvercle, le plancher qui craque, les pâtisseries, les chocolats, les guimauves et les caramels savamment présentés, tout incite à transgresser les bonnes résolutions prises pour l’été. Une antenne du célèbre et grand magasin de Lille aménagé sous le règne de Louis Philippe et aujourd’hui classé monument historique. C’est à cet endroit que fut créée en 1849 la première gaufre qui en fait toujours sa réputation.

     

    La Maison de la Prasline Mazet qui arbore au 37 rue des Archives de jolies vitrines jaunes, toute en apparence XIX° siècle est spécialisée dans les douceurs, le chocolat et la célèbre amande caramélisée, la Prasline de Mazet de Montargis. La maison Mazet est plus que centenaire. Elle fabrique ses produits selon la plus pure tradition artisanale dans son atelier de Montargis. La recette remonte à 1636, date à laquelle fut inventée la Prasline par l’officier de bouche du duc de Choiseul, comte de Plessis- Praslin. Après son apprentissage chez un confiseur de Bourges et quelques escapades dans diverses maisons de France et d’Angleterre, puis sur un transatlantique, Léon Mazet s’installe avec son épouse à Montargis et rachète la recette de la Prasline. Depuis près de 110 ans la famille pérennise la célèbre friandise et la décline en divers délices qui enrichissent la palette des friandises proposées, aussi variées que les fondues de chocolat, les petits gâteaux secs ou les ballotins de chocolats.

     

    Dominique Feutry

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    Le conseil de quartier Saint-Avoie vient de nous informer qu’il avait adopté récemment en réunion plénière la proposition faite par la commission «Aménagement de la rue du Grenier Saint Lazare», souhaitant que le projet fasse l’objet d’une étude approfondie par les services de la Ville de Paris.

    Un plan sur un possible réagencement de la rue a été élaboré et présenté. Il repose sur sept idées force qui ont reçu le plus d’approbations :

    – Eliminer les barrières visuelles de façon à dégager les perspectives.

    – Rendre plus homogène les parties Nord et Sud de la rue. Il faut conférer une identité à celle-ci en lui donnant l’aspect d’une esplanade où les installations et le mobilier urbain (containers de récupération de bouteilles, de vêtements, poubelles, vélos, vélib, cabane ascenseur parking, téléphone public, armoire électrique….) seraient homogénéisés et réduits.

    – Prévoir des espaces de circulation tranquilles et sécurisés aux pétions, en particulier les enfants et les personnes à mobilité réduite en supprimant les différences de niveaux.

    – Végétaliser l’espace en privilégiant les fleurs sauvages au sol et la végétation quatre saisons, sans oublier de planter les arbres manquants

    – Repositionner l’arrêt de bus de la ligne 29 en provenance de la rue Michel Lecomte là où il se trouvait auparavant c’est-à-dire à la hauteur du N° 8 (il se situera ainsi plus près des correspondances de bus : lignes 38, 47 et du métro)

    – Conserver à cette rue sa fonction de « poumon » du Quartier de l’Horloge avec un accès aux transports en commun (taxis, bus…), ce qui est malaisé dans les trois autres côtés du quartier. Il est donc essentiel de conserver au sud de la rue la voie de bus en sus des deux autres voies de circulation.

    – Interdire efficacement le stationnement des autocars. Les chauffeurs enfreignent les règles existantes et de surcroît, laissent souvent tourner impunément leur moteur de façon à maintenir le chauffage ou la climatisation à l’intérieur du véhicule, pendant que leurs occupants visitent le quartier.

     

    Les autorités de la Ville et notamment l’adjointe au maire en charge de l’espace public ainsi que le Maire du 3° ont indiqué, tout en rappelant un certain nombre de contraintes, qu’ils allaient se pencher sur ce dossier aux plans technique et financier. Une concertation avec les conseils de quartier est prévue à l’automne 2012 pour une programmation en 2014.

     

    Augurons que ce réaménagement va prendre corps et qu’il aboutira ce qui donnera un peu de lustre à un espace qui semble malheureusement bien délaissé et de plus en plus sale.

     

    Dominique Feutry

  • Delacomptée jean-michel mairie IIe 22 06 12

    Jean-Michel Delacomptée accueilli par Elisabeth Bourguinat (ACCOMPLIR), dans la salle des mariages de la mairie du IIe

              

    "Le bruit c'est la vie, proclament les frivoles. Balivernes : le bruit est un échec, une tare. Et le bruit des autres avant tout : une intrusion, une entaille, un cambriolage, un viol. Comparaisons banales. Mais un cambriolage en effet, un viol en moins tragique, une atteinte flagrante à l'intégrité du corps".

    "La vie est sonore, bien sûr. Qui le conteste ? C'est pourquoi je distingue le bruit des bruits. Le bruit n'a rien à voir avec la vie. Alors que les bruits, eux, appartiennent au monde environnant".

    Jean-Michel Delacomptée

     

    Il nous a présenté son livre "Patit éloge des amoureux du silence" (Gallimard, à l'incroyable prix de 2 €), dont des passages ont été lus avec talent par une comédienne qui a su choisir les phrases qui nous ouvrent les yeux sur ce que nos oreilles subissent. 

    Dans un style agréable au service d'une érudition qui élève le sujet au rang d'un essai philosophique, il nous fait découvrir une réalité qu'on ressentait confusément mais qu'on n'avait pas encore analysée. Lui a fait l'effort de la conceptualiser. Par cela, sa contribution est un recueil de définitions, de références utiles, d'informations qu'apprécieront, pour se défendre, ceux qui sont soumis à la torture d'un bruit qu'ils ne peuvent supporter.

    Nous avons rappelé, au moment des interventions du public, que la Préfecture de Police dispose avec le "Bureau d'Actions Contre les Nuisances" (BACN), d'un service efficace dont nous avons éprouvé les performances à diverses reprises. Il n'intervient pas sur les bruits de la rue, par contre, qui restent du ressort des polices d'arrondissements.